La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

CONFÉRENCE Commerce connecté : Bienvenue dans le Phygital ! Passez le cap de la digitalisation de votre point de vente Conférence réservée aux professionnels

communication :CCIduDoubs

2, € 80

NOVEMBRE 2018

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

N° 203

MUSÉE DES BEAUX-ARTS

11 millions d’euros de travaux, 100 000 visiteurs par an espérés

LE NOUVEAU JOYAU BISONTIN Le président Macron attendu pour couper le ruban le 16 novembre

Le dossier en p. 24 à 27 (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon)

L’événement p. 6 à 8 Fin des contrats aidés Quelles conséquences pour les associations bisontines

transport p. 12 Après les couacs et les incidents depuis la rentrée sur le réseau de bus Ginko revoit sa copie

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

2

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

Le premier territoire labellisé “Univers trail”

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les rhumatologues remontent au créneau

Culture Avec la réouverture du musée des beaux- arts et d’archéologie de Besançon le 16 novembre prochain, c’est peut-être l’acte politique le plus important de l’ac- tuel mandat municipal, et peut-être même des précédents. Dans un mon- de qui se perd, où l’obscurantisme ram- pant instille peu ou prou sur tout un pan de notre société, y compris ici à Besan- çon, nous avons plus que jamais besoin de culture. Une culture qui émancipe, qui est ouverte à toutes les formes d’ex- pression et qui doit concerner tout le monde. On répond au néant que ten- tent d’imposer certains par la vie et par la création. C’est là que l’école a tout son rôle à jouer. Elle devrait amener les enfants, dès la maternelle, non pas deux fois dans l’année, mais au moins une fois par mois, dans les lieux de cultu- re, quels qu’ils soient. Et c’est sans dou- te alors, à l’inverse de ce que ça devrait être, les jeunes qui pourront ensuite ouvrir les yeux de leurs aînés sur l’ou- verture au monde que permet l’accès à la culture. L’accès et la sensibilisa- tion à l’art, sous toutes ses formes, com- me la démocratisation des savoirs deviennent d’autant plus des priorités quand le fil se distend entre ceux qui savent parce qu’ils ont l’accès direct au savoir et ceux que leur marginalisation sociale éloigne. Que sont les 11 mil- lions d’euros investis dans ce nouveau musée au regard des bénéfices qu’un tel effort financier peut engendrer  ? Si le fameux “retour sur investissement” ne se traduit pas en retombées éco- nomiques immédiates, les bienfaits d’une telle dépense sont sans doute incalculables. Le théâtre, les musées, les concerts, le cinéma, les sorties sur le terrain sont les meilleures armes pour équiper les citoyens de demain. Les mathématiques, le français et les sciences, ces matières fondamentales structurent sans doute les esprits. Mais la culture les ouvre. Donnons aux ensei- gnements dits artistiques les lettres de noblesse qu’elles n’ont jamais eues. Et espérons que le fameux “Passe cultu- re”, dont les premiers tests ont été lan- cés en septembre dans quelques dépar- tements ne devienne pas un concept mort-né et qu’il reste limité à des acti- vités réellement enrichissantes, même si par principe, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise culture. La réussite de ce nouveau musée bisontin sera totale si ses promoteurs y impliquent avant tout le jeune public. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George, Alexandre Pitard. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., La Débandade, C. Duffet, Q. Guichard, M.B.B.A., Pygmalion-Piergab, S.D.I.S. 25, J.-C. Sexe-Ville de Besançon T. Vân Cartier.

L es spécialistes des os et des articulations s’in- surgeaient dans nos colonnes il y a un an contre le déremboursement de l’acide hyaluronique qui trai- te l’arthrose du genou. Le résul- tat de cette décision prise au nom des sacro-saints soucis d’économies prônés par l’as- surance-maladie, c’est qu’on aboutit à “précipiter les patients vers l’opération et la pose d’une prothèse, une solution certes

remboursable, mais beaucoup plus onéreuse et pas forcé- ment adaptée à la plupart des patients” expliquaient alors les praticiens. Un an après, non seulement rien n’a bougé, mais cette déci- sion a créé selon les profes- sionnels une vraie distorsion de concurrence entre les pra- ticiens qui respectent à la lettre ces injonctions de l’assuran- ce-maladie, et ceux qui enro- bent la pratique d’injection

dans une consultation, per- mettant ainsi à leurs patients de se faire rembourser. “Nous étions en attente d’un posi- tionnement de la C.P.A.M. de façon à harmoniser les pra- tiques des médecins pour cet acte. Malheureusement, mal- gré plusieurs courriers de notre part à la C.P.A.M. du Doubs, nous n’avons eu aucune répon- se. Le positionnement de l’ins- titution est flou et commence surtout à créer une concur- rence entre les praticiens. Les patients ne comprennent plus la situation et sont face désor- mais a une médecine à deux vitesses” soulève le Docteur Marie Valnet-Godfrin, rhuma- tologue à Besançon et prési- dente de l’Association des Rhumatologues de Franche- Comté. L’Association attend donc aujourd’hui que la C.P.A.M. clarifie les choses et donne à tous une instruction ferme réaffirmant que l’acte d’injection n’est pas rem- boursé, tout comme le pro- duit. “Nous respectons ce qu’on nous a dit, d’autres agis- sent selon le principe du “pas vu pas pris”. Résultat : les patients sont dans le flou le plus total” ajoute Marie Val- net-Godfrin qui, avec ses col- lègues, attend “une informa- tion claire et précise de la C.P.A.M.” ■

Inauguration du label “Univers trail pour le Grand Besançon”.

D ans vos balades ou courses à pied sur les sentiers escarpés de la Chapelle-des-Buis, sur les contreforts de Larnod ou de Chalezeule, en forêt de Chailluz…, peut-être avez-vous aperçu ces nouvelles signali- sations labellisées “Univers trail”. Si le Grand Besançon possé- dait déjà un magnifique terrain de jeu pour cette pratique, il la met en valeur avec deux bases permanentes, une à Avanne- Aveney, l’autre à la Rodia. Les circuits sont de couleur verte, rouge, noire, selon le niveau de difficulté. La Presse Bisontine a consa- cré en mai dernier un article sur le rayonnement des activités outdoor : cela se confirme avec la labellisation “Univers trail”. Cette reconnaissance de la F.F.A. (Fédération Française d’Athlétisme) témoigne de la qualité du projet “Grandes Heures Nature”. Un total de 186 km de circuits remplit plu-

sieurs objectifs, et notamment l’accessibilité et lamise en valeur des trésors cachés. 13 communes sont traversées, une application numérique et un portail web sont dévelop- pés. Le portail www.tracede- trail.fr/besancon présente dans le détail l’Espace permanent de Trail Grandes Heures Nature et ses actualités. Il propose un road book décrivant l’itinéraire. Le trailer est invité à découvrir l’environnement dans son ensemble et sous des aspects souvent méconnus. Il peut s’en- richir de nouvelles contributions et pourra à terme intégrer la pré- sentation des sentiers V.T.T. et randonnées du Grand Besan- çon. Une application dédiée permet au pratiquant d’utiliser son smart- phone pour le guider sur le cir- cuit (bip d’alerte lors d’une sor- tie de trace, alerte sur les points remarquables, disponibilité de la position) ou évaluer ses pro- grès… ■

Le D r Marie Valnet-Godfrin, rhumatologie à Besançon, dénonce “une médecine à deux vitesses.”

Renseignements : www.tracedetrail.fr/besancon

Premières vendanges de l’espoir

L a vigne plantée il y a deux ans sur le terrain de la Maison des familles vers le C.H.U. de Besançon, un projet de l’association Semons l’espoir, a donné ses premières grappes. Les toutes premières vendanges des familles se sont déroulées mi- septembre, réunissant des ven- dangeurs de toutes générations autour de ce projet solidaire. “Il y a eu un vrai élan de solidarité autour de ces premières ven- danges. La vigne n’a que deux ans, elle n’a donc pas donné énormément, mais il y aura de quoi faire environ 200 bouteilles de vin blanc type char- donnay” observe Pierre Dornier, le fondateur de Semons l’es- poir. Le vin sera préparé et tra- vaillé par Raphaël Monnier, un

à la Maison des familles

vigneron d’Arc-et-Senans. Il fau- dra encore patienter quelques mois pour déguster cette pre- mière cuvée de l’espoir puisque les bouteilles, remises aux béné- voles, pourront être obtenues par souscription à l’association Semons l’espoir à partir de l’été prochain. La veille, Semons l’espoir fai- sait ses vendanges en Arbois où une centaine de vendangeurs s’activaient. Là-bas, les ven- danges de l’espoir avaient lieu pour la 24 ème fois. Dans la même ambiance, chaleureuse, et pour une “récolte exceptionnelle” note Pierre Dornier. ■ Les vendangeurs d’un jour réunis à la Maison des familles à proximité du C.H.U. Minjoz.

au xPr i

J u s M I L

T L I MÈ

RE

b a u 24 n o v em ’ q u

r e

N et Visiolab - Photo non contractuelle LMAR B 326 784 709 - Crédit Photo : Atelier Marc BARRAL BARO S - RCS CO UPE SA CHMIDT GRO S C ’est chez Schmidt et c’est maintenant : des cuisines en vrai sur qui gagnent de la place sans perdre en élégance. Et comm choses à moitié, jusqu’au 24 novembre nos prix aussi sont millim Et si c’était précisément le meilleur moment pour venir nou

-mesure, au millimètre près, e chez Schmidt nous ne faisons jamais les étriques, pour les budgets les plus calculés. s parler de vos projets ?

p De uis

B 32 ans à votre service à

Ç ESAN ON

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

4

UNIVERSITÉS

La recherche en Bourgogne-Franche-Comté face à un défi

“Nous sommes maintenant sur le bon chemin”

Nicolas Chaillet a enclenché depuis 2016 la promotion de la recherche universitaire pour attirer des étudiants et des chercheurs du monde entier en Bourgogne-Franche-Comté. Est-il freiné dans sa tâche par des rancœurs politiques et universitaires nées de la fusion ?

L a Presse Bisontine : Vous êtes depuis avril 2016 le président de la Communauté d’universités et d’établissements (C.O.M.U.E.) née du regroupement de l’Université de Bour- gogne et de l’Université de Franche-Com- té. Quels sont ses objectifs ? N’étions- nous pas mieux avant, chacun de son côté ? Nicolas Chaillet : Le regroupement des Universités et établissements de Bourgogne et de Franche-Comté permet d’être plus forts ! Nous avons créé une Université fédérale regrou- pant 7 établissements (1) dans le cadre d’une démarche nationale voulue par l’État. L’objectif est d’adapter l’enseignement et la recherche française à la mondiali- sation de l’offre et des mouvements étudiants. Dans un contexte où les Universités se comparent entre elles, notre rôle est de coordonner des actions dans le domaine de la recherche, de la formation, dans le monde dans l’entrepreneuriat.Avec plusieurs objectifs : devenir une référence internationale dans un certain nombre de domaines de recherches comme la science dure (physique,mathématiques, ondes…), le domaine “territoire environne- ment et aliments”, la santé. Nous avons des spécificités reconnues sur lesquelles il faut s’appuyer pour augmenter notre visibilité inter- nationale tout en mobilisant des moyens financiers. L.P.B. : Pourquoi a-t-il fallu attendre le 18 octobre pour que le président de l’Uni- versité de Bourgogne Alain Bonnin et celui de Franche-Comté Jacques Bahi confir- ment dans un communiqué de presse commun l’intérêt de la C.O.M.U.E. ? Pro- blème d’ego entre Francs-Comtois et Bour- guignons, ou est-ce un mariage raté ? N.C. : C’était le moment de faire le bilan de ce qui marche et des écueils, parce qu’évidemment il existe des difficultés. Je me réjouis de leur communiqué commun et du mes-

sait notre projet “Isite-B.F.C.” (N.D.L.R. : sur 13 dossiers dépo- sés en France, seuls 3 ont été rete- nus). Nous sommes le seul regrou- pement à porter un projet aussi important et qui n’est pas concen- tré sur une seule ville mais sur toute la grande région avec 13 campus. Il se matérialise par des financements de projets de recherche, de recrutement de cher- cheurs, de financement de Mas- ters. C’était le bon moment de fai- re cette communication car arrive l’ordonnance de l’État qui ouvre le champ des possibles sur les regroupements. L.P.B. : Vous parlez de difficultés. Les- quelles ? N.C. : Des difficultés techniques et administratives. À titre d’exemple, je ne peux pas délé- guer ma signature à un chef d’éta- blissement. L’ordonnance de l’État doit simplifier cela. L.P.B. : La peur de certains acteurs poli- tiques ou économiques de voir dispa- raître des enseignements sur leur ter- ritoire en raison de la fusion n’est-elle pas la vraie cause des difficultés ? N.C. : Chacun tient à développer l’enseignement supérieur sur son territoire, c’est normal. Garder 13 campus est possible. Notre ambition n’est pas de restreindre l’enseignement supérieur mais au contraire d’organiser les grands domaines scientifiques et les cam- pus territoriaux. À la faveur de l’ordonnance, une nouvelle étape va s’ouvrir. On va réfléchir à la gouvernance, aux compétences de la prochaine C.O.M.U.E. L.P.B. : Admettez-vous que le fait d’avoir placé un vice-président franc-comtois à la tête de la communauté d’établis- sements fut une erreur ? Cela a été mal vécu par les Bourguignons. N.C. : Non, car la présidente du conseil académique est bourgui- gnonne (Catherine Baumont). L’équipe politique est équilibrée. L.P.B. : L’État évaluera en 2020 votre fusion. Imaginons que le projet Isite ne soit pas maintenu. Ce serait une catas- trophe économique et financière ? N.C. : Nous avons obtenu 32 mil- lions d’euros sur 4 ans. 59 projets de recherche fonctionnent grâce à Isite-B.F.C., 30 autres sont à venir. En 2020, il y a trois solu- tions : soit le jury international nous dit “on arrête.” On perdrait alors ce financement. Soit le jury international dit : “on continue la période probatoire et nous vous demandons de remplir certaines cases”, soit tous les jalons sont validés et l’Isite sera maintenu. Nous avons des outils sur le fonc- tionnement de recherches qui fonctionnent déjà. Sans l’Isite, nous n’aurions pas pu financer des postes de doctorant dans des

Nicolas Chaillet, le président de la Communauté d’universités et d’établissements Université Bourgogne-Franche-Comté dont le siège est à Besançon.

domaines de l’agroalimentaire, de la santé, des nanotechnologies. Nous avons également financé des projets en lien avec des indus- triels ou pu développer des Mas- ters. L.P.B. : Concrètement, quel étudiant est attiré par la Bourgogne-Franche-Com- té ? N.C. : 8 parcours de Master en anglais sont ouverts avec 213 étu- diants qui représentent 47 natio- nalités, soit 67%d’étudiants étran- gers. Les objectifs sont atteints et nous allons les poursuivre. On a eu plus de 750 candidats, ce qui prouve une attractivité et une capacité pour nous de sélection- ner. L’idée n’est pas de faire des légions étrangères : tous les étu- diants qui sont dans les Univer- sités membres peuvent profiter de ce parcours. Les équipes d’U.B.F.C. se sont beaucoup dépla- cées dans le monde entier pour faire connaître notre offre notam- ment en Masters. Nous sommes allés en Chine, en Europe, nous allons signer une collaboration de double diplôme avec une uni- versité du Mexique, une autre avec une université de Prague pour un doctorat en chimie… L.P.B. : Quand on se compare aux autres, on se console ou on se désole ? N.C. : Cela dépend à quels autres nous nous comparons… Difficile d’objectiver mais U.B.F.C. est une C.O.M.U.E. qui est allée très loin dans les compétences et dans la transversalité. Nous avons beau- coup avancé et nos projets ont été couronnés de succès. Quand nous présentons notre puissance à l’ex- térieur, ça intéresse et ça impres- sionne.

le 1er janvier 2017 un appel à pro- jet qui favorise la réussite en pre- mier cycle pour tous les sites (R.I.T.M.-B.F.C.) pour 11 millions d’euros concernant 46 projets et un programme pour les Masters et doctorats (école universitaire de recherche) qui nous a permis d’obtenir 13,6 millions d’euros pour 10 ans. L’argent finance des thèses, des cours spécifiques, des stages d’étudiants dans les labo- ratoires. 25 millions alimentent le premier cycle jusqu’à la recherche, ce qui nous offre un vrai continuum. L.P.B. : Dans la jungle de la concurren- ce internationale entre établissements, a-t-on à rougir ? N.C. : Pas du tout. Il faut chercher à s’améliorer même si les pre- miers résultats sont encoura- geants. Si nous saisissons l’or- donnance, elle sera de nature à faire évoluer l’outil C.O.M.U.E. pour aller de l’avant. Il faut enco- re simplifier le fonctionnement de la C.O.M.U.E. et s’attacher à remplir les jalons pour aller vers l’université cible 2020.Àmes côtés, j’ai une équipe politique et le per- sonnel (47 personnes) qui sont investis pour l’intérêt général. n (1) : Université de Franche- Comté (U.F.C.), Université de Technologie Belfort-Montbéliard (U.T.B.M.), École Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques de Besançon (E.N.S.M.M.), AgroSup Dijon, Burgundy School of Business (B.S.B., anciennement E.S.C. Dijon Bourgogne), École Natio- nale Supérieure d’Arts et Métiers (E.N.S.A.M.). Propos recueillis par E.Ch.

diants, il faut des villes régionales qui rayonnent. Lorsque vous évoquez “Besançon”, vous regarde-t-on avec de gros yeux ? N.C. : Pas du tout. Mon travail est de promouvoir l’en- semble du site et des villes.Vu d’un étudiant à l’autre bout dumonde, la Bourgogne- Franche-Comté, c’est petit. Il ne fera pas la diffé- rence entre une ville et une autre. L’attractivité pas-

Bio express

l Nicolas Chaillet est né le 22 octobre 1967

Marié, deux enfants

l

l Profession : enseignant- chercheur à l’Université de Franche-Comté, il a dirigé le laboratoire Femto-S.T. l Il est le président de la C.O.M.U.E. U.B.F.C. depuis le 25 avril 2016. L’U.B.F.C. est une Communauté d’universités et d’établissements d’environ 67 000 étudiants et personnels sur 22 sites. l Elle a été créée le 1er avril 2015 par décret publié au Journal Officiel l

“Nous avons accueilli 213 étudiants étrangers en Master.”

se par la qualité de l’enseigne- ment et par la qualité de l’accueil. L’effort est reconnu mais on doit encore développer cet accueil. On ne peut pas le faire pour les 60 000 étudiants mais a minima pour les Masters, les chercheurs. L.P.B. : Quel bilan tirez-vous après deux ans de travaux et de déplacements dans le monde entier ? N.C. :Accueillir autant d’étudiants et de chercheurs est la preuve que la mayonnaise prend. On est sur le bon chemin. Tout le sens de mon engagement est de faire que les conditions d’exercice soient les meilleures. Nous avons créé une signature scientifique com- mune, c’est-à-dire que des publi- cations internationales sont signées U.B.F.C. 75 % de la pro- duction scientifique des labora- toires contribuent à l’effet de marque de notre Université. L.P.B. : Avec l’éternel débat sur les moyens financiers ! N.C. : Nous avons obtenu depuis

sage qu’ils ont exprimé.Ainsi, les deux présidents souhaitent que soit saisi le cadre offert par l’or- donnance de l’État à venir en proposant, sur la base de la C.O.M.U.E. Uni- versité Bour- gogne-Franche- Comté, d’aller plus loin. Il est toujours bon de se montrer des preuves d’amour ! Un tel projet n’est jamais un long fleuve tranquille parce que notre regroupement est unique. Il y a deux ans et demi, l’État reconnais-

“Un tel projet n’est jamais un

long fleuve tranquille.”

L.P.B. : Pour attirer de nouveaux étu-

BESANÇON

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

5

EAU

Les enjeux autour d’un service commun

Eau et assainissement, les contours d’une réforme Quel impact la fin du tarif dégressif de l’eau aura-t-elle sur les 165 exploitations agricoles du Grand Besançon à partir de 2019 ? “Élevé” répond la profession alors que l’Agglomération promet aucun impact négatif.

L a sécheresse 2018 a une consé- quence positive : elle fait prendre conscience à tous qu’ouvrir son robinet n’est plus un geste ano- din. La situation à Besançon est moins catastrophique qu’à Montbéliard, Bel- fort ou le Haut-Doubs. Plusieurs raisons à cela : laVille, avant que l’eau ne devienne une compéten- ce partagée avec 69 autres communes, a anticipé en cherchant d’autres forages, le dernier trouvé étant celui de la plai- ne de Thise-Roche-lez-Beaupré. Elle s’est interconnectée avec d’autres réseaux, a aidé financièrement des grandes entreprises industrielles pour qu’elles consomment et rejettent moins. La production d’eau à Besançon dépend aujourd’hui de cinq ressources : la Loue, la source d’Arcier et les captages de Thise, Novillars et de Chailluz. Dix- sept réservoirs sont interconnectés entre eux et totalisent 32 000 m3 d’eau potable stockée. Moins d’un an après la prise de com- pétence “eau et assainissement” par la collectivité, la plupart des grandes lignes sont connues. D’autres le sont un peu moins. Tour d’horizon. Agriculture La collectivité “s’attaque” aux gros l

consommateurs d’eau. Agriculteurs, responsable d’une industrie agroali- mentaire type fruitière à comté, d’un abattoir (fort consommateur d’eau) avaient le bénéfice d’un rabais sur la facture au-delà d’un important volu- me d’eau consommé. L’Agglomération met fin à ce système à partir de 2019 et de manière progressive jusqu’à 2021. Une lettre envoyée par la Chambre d’agriculture du Doubs doit arriver dans les jours à venir chez les pro- ducteurs pour les prévenir de la déci- sion de l’Agglomération. L’annonce devrait faire des remous dans les 165 exploitations agricoles concernées. “Il faut nous laisser le temps de trouver des solutions et les moyens financiers pour investir dans des systèmes de récu- pération d’eau de pluie. Je paye déjà

Les élus Christophe Lime (au centre), Frank Laidié, Denis Jacquin, en charge de l’assainissement et de l’eau pour 69 communes.

bution des ménages dans la part de taxes est 3 fois supérieure aux indus- tries, les premières à l’origine des rejets hautement toxiques. Facturation Tous les Grands bisontins auront les 3 premiers m 3 gratuits. Dans 10 ans, le prix ce l’eau sera de 3 euros T.T.C. par m 3 (hors inflation) sur une factu- re commune eau-assainissement contre 4,07 enmoyenne dans la grande région. Facturés à tort Des particuliers en assainissement non collectif (fosse septique) ont dû payer, à tort, la part assainissement. l l

poursuit : “Nous avons annoncé une fin progressive des tarifs dégressifs sur 3 ans (2019-2021). Cela doit être mis en parallèle avec la baisse des tarifs liée à l’ajustement tarifaire prévu sur 10 ans. Sachant que sur de nombreuses communes, le prix va baisser, la fin de la dégressivité n’aura pas d’impact négatif sur le prix payé. Cela va seu- lement amoindrir la baisse du prix et ne nous empêchera pas de travailler avec les agriculteurs dans le cadre d’une démarche durable de la gestion de l’eau.” Est-ce une façon d’engager la réflexion pollueur-payeur ? Comme l’indique un rapport du magazine 60millions de consommateurs, la contri-

L’Agglomération a repéré cette faille. Contrôle lors de la vente d’un bien Toute habitation qui ne possède pas un assainissement aux normes pour- ra se voir refuser la vente suite à un avis négatif de l’Agglomération. Gouvernance Un correspondant “eau et assainisse- ment” est désigné dans chaque com- mune. Il sera en lien avec les techni- ciens de l’Agglomération. À côté de Christophe Lime, le maire de Pugey Frank Laidié aura la charge de la par- tie assainissement, et lemaire deTorpes Denis Jacquin la partie eau. n E.Ch. l

4 000 euros par an d’eau pour mon exploitation !” dit un agriculteur du pla- teau en zone A.O.C. com- té. “Nous n’avons pas l’ha- bitude de prendre des décisions avant d’avoir recueilli l’avis des prota- gonistes” coupe Chris- tophe Lime, vice-prési- dent en charge de l’eau et l’assainissement. Il

Des contrôles lors de la vente de votre bien.

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

LES CONTRATS AIDÉS PROUVENT LEUR UTILITÉ

À Besançon, 53 contrats aidés ne sont plus financés par l’État suite à l’annonce faite en 2017. Des associations s’interrogent sur la manière dont elles devront fonctionner à l’avenir. Elles doivent chercher de nouveaux leviers pour financer des postes jadis subventionnés. Un mal pour un bien ?

l Enquête

Contrats aidés, le jour d’après

C’est l’équivalent du P.M.E. qui a mis la clé sous le paillasson Quelle répercussion la fin des contrats aidés a-t-elle eue à Besançon ? Beaucoup d’associations ont été bouleversées suite à l’annonce gouvernementale, d’autres ont rebondi en créant des postes. Le domaine de l’insertion est le plus touché.

J ugés trop coûteux et inefficaces, les contrats aidés (C.A.E.) ont été en grande majorité suppri- més en août 2017. Il en subsis- te encore pour ceux qui ont été signés avant l’annonce gouvernementale. Ini- tiés à l’origine dans le but d’aider les personnes éloignées de l’emploi à s’in- sérer sur le marché du travail, leur par- ticularité était d’être financés entre 30 et 80 % par l’État afin de soulager les employeurs, et pour la plupart, les asso- ciations. Un an après, le tissu associatif bisontin est à la peine même si une aide de la Région (lire en page 8) vient en soutien. Contrat aidé ne veut pas dire emploi déguisé. C’est bien ce que veulent rap- peler les structures associatives dans leur grande majorité qui ont dû s’adap- ter. Encore lors du dernier conseil d’Agglo- mération du Grand Besançon, le débat sur la fin de ces postes a fait débat. D’un côté ceux qui estiment que ce n’est pas

fait de la baisse des contrats aidés mais qu’elles ont pu surmonter le problème. Elles ont notamment embauché des contractuels ou à l’inverse en réduisant le service public. Les hôpitaux sont aus- si concernés. Depuis, le nombre d’emplois aidés pour- suit sa chute. Selon une étude du minis- tère du Travail (Dares), le nombre est en baisse de 339 000 (- 22,3 %) sur un an en France. À la fin du mois de juin dernier, 280 000 salariés bénéficiaient d’un contrat aidé. Le nombre de contrats en contrat unique d’insertion (C.U.I.) et C.A.E. plonge avec - 44 000 au second trimestre et – 162 000 sur un an. Les principaux concernés sont les moins de 26 ans et les plus de 55 ans, des popu- lations souvent frappées par un chô- mage bien plus important que la moyen- ne nationale. À la Régie de quartier de Besançon qui gère le nettoyage des espaces publics, divers travaux de rénovation, du com- merce en insertion, l’impact s’est res-

à la collectivité de subventionner l’em- ploi, d’autres à l’image de Jean-Sébas- tien Leuba (P.S.), ex-adjoint à la vie asso- ciative, de critiquer la fin de cette mesure qui fragilise le tissu associatif bisontin et plus généralement de l’aggloméra- tion. Pour prendre du recul, La Presse Bison- tine a rencontré plusieurs structures et d’ex-contrats aidés. L’impact s’est fait ressentir également dans les collectivi- tés, consommatrices de ce type d’emploi.

L’économie sociale et solidaire (ici l’association d’insertion A.P.I. 25) est la plus impactée par la fin du dispositif Contrats aidés.

Ce sont peut-être elles les responsables de la fin de ces contrats…pour en avoir trop consommé.Une enquête du baromètre R.H. des collectivités locales démontre que 57 % des 674 décideurs territoriaux (élus, D.R.H., directeurs généraux des services) confirment avoir été confrontés à des dif- ficultés d’organisation du

Les collectivités

en ont abusé.

senti avec deux personnes dont le contrat n’a pu être reconduit : “Nous avons néan- moins pu trouver une solution à un ex- emploi aidé : il a été embauché par le Sybert pour gérer les chalets de com- postage dont nous nous occupions. Cet- te annonce de l’État est tombée violem- ment mettant notre structure en péril.

Ces personnes vont nous manquer d’au- tant que nous avions des sorties posi- tives avec des gens intégrés” évoque Pas- cal Tonon, le directeur. Touchée par ces mesures, l’économie sociale et solidaire n’est pas coulée. Elle doit toutefois se réinventer. n E.Ch.

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

7

équivalents temps plein sont passés de 7,32 à 6,86. Comment faire ? “On ne peut plus inno- ver. On laissait du temps aux profes- seurs pour réfléchir à l’accompagne- ment musical. Là, nous sommes à flux tendu et nous réalisons des économies de bouts de chandelle. Plus personne ne s’occupe de la communication et des réseaux sociaux. Quel sera l’impact la rentrée prochaine sur les inscriptions ? Je l’ignore” évoque le directeur du C.A.E.M., inquiet mais toujours moti- vé. Comme d’autres, il a mal vécu les dis- cours politiques, notamment de la ministre Muriel Pénicaud, sur l’in- utilité de ces emplois qui “amènent entre 40 et 70 % des cas au chômage à la fin du dispositif” disait-elle. “Ils ont laissé croire que les associations usent et abusent de ces contrats, qu’elles ne formaient pas les personnes ! Or, ce sont les collectivités qui en ont le plus consommé. De notre côté, nous avons pérennisé des emplois !” tient à pré- ciser le directeur. Dans un quartier en difficulté où l’on parle de contrat urbain de cohésion, il y a de quoi s’in- terroger sur l’impact de la mesure. C’est tout le paradoxe : cette mesure plombe l’association qui rayonne sur le quartier et la Ville. Pas de quoi entamer la passion de l’équipe qui joue le 3 novembre à Byans- sur-Doubs (Foyer du cinéma à 19 h 30) un concert jazz puis le 16 novembre une session Jam (bœuf) au Pixel. n M.J.C. Palente “Des actions que l’on ne pourra plus faire” L’ inauguration de la nouvelle M.J.C. de Palente a lieu samedi 10 novembre, au Pôle des Tilleuls. Un ensemble moderne s’ouvre aux Bisontins avec une qualité d’accueil exceptionnelle pour celui qui veut lire, apprendre, jouer, découvrir… Quand viendra l’heure de couper le ruban (11 h 30), Jean- Louis Fousseret en tête et les autres élus vont se féli- citer (à juste titre) de cet équipement. Verront-ils l’en- vers du décor ? À savoir une association qui accueille toujours plus d’adhérents (3 150) mais qui reçoit moins d’aides pour fonctionner au quotidien. La M.J.C. (association qui n’est pas une maison de quartier) dispose de 25,5 équivalents temps plein, elle n’a pu reconduire un contrat aidé. Il était chargé notamment de la média- tion du jardin partagé. “Cela risque de se faire sentir dans les mois à venir avec des actions que nous ne pourrons plus faire” convient la directrice Brigitte Cre- pey qui avait notamment écrit au préfet pour lui faire part de sa crainte quant à la fin du dispositif. Entre-temps, la M.J.C. a réfléchi : “Il faut développer le mécénat et centraliser nos achats avec d’autres. Cela demande d’être réactif.” Elle a aussi augmenté le tarif de certaines activités. 105 bénévoles assurent de leur côté l’équivalent de 6 équivalents temps plein. n

l Insertion Obligé de repenser le recrutement “J’ai pu embaucher des personnes que je n’aurais pas prises naturellement”

En rupture sociale, trop vieux, pas diplômés, 6 contrats aidés ont trouvé avec l’association Patrimoine Insertion à Besançon le goût du travail ou une première expérience. Quelle suite pour eux ?

associations les plus impactées par la fin du dispositif C.A.E. avec pas moins de 6 contrats aidés perdus. Que vont devenir Emmanuel (58 ans), encadrant technique ou enco- re Frédérique qui à 50 ans ne trou- vait aucune entreprise qui voulait lui faire confiance dans le domai- ne de la comptabilité ? “L’objectif n’est évidemment pas de les mettre dehors mais bien de pérenniser les postes, ce que nous venons de faire” , répond le directeur. Un contrat n’a pas été reconduit, un autre est pas- sé en Parcours Emploi compétences (P.E.C.). Lucide, il sait que sans les aides, il sera “contraint de ne prendre que des personnes productives dès l’embauche ! Le C.A.E. m’a permis d’embaucher des personnes que je n’aurais pas prises naturellement. C’est vraiment dommage que cela s’arrête !” martèle-t-il. Reconnue, la structure a des plan- nings de chantiers remplis pour deux ans. Elle travaille pour les col- lectivités, plus occasionnellement pour les particuliers et vit à 50 % de subventions. L’arrêt du disposi- tif ne remet pas en cause l’équilibre financier mais impose une nouvel- le méthode de recrutement, sélec- tive cette fois.Au détriment des per- sonnes victimes “d’accidents” de parcours. n

son Master d’histoire” se souvient Rémy Sitz, le directeur de la struc- ture composée de 50 personnes en insertion. Il a commencé au bas de l’échelle, en insertion. Le jeune hom- me s’est reconverti, a obtenu un C.A.P. et l’association lui a proposé un contrat aidé qui se termine en avril. Il souhaite poursuivre : “J’ai- me ce que je fais. J’ai trouvé un com- promis car je travaille dans l’inser- tion, ce que j’ai toujours voulu, et je me forme à un métier” dit-il tout en guidant six autres personnes. Que deviendraVincent une fois son contrat terminé ? Réponse en avril. Il donne en tout cas satisfaction : “Si je n’avais pas pu lui proposer un contrat aidé, je n’aurais pu le prendre, avoue le directeur d’A.P.I. Cela laisse le confort de l’appren- tissage : c’est positif pour le salarié et l’employeur” poursuit la direc- tion de l’association. Parmi d’autres travailleurs, Robert, 60 ans, embauché en contrat aidé à 58 ans alors qu’il était au R.S.A. “Il était artisan et un parcours de vie a fait qu’il s’est retrouvé seul. Sa compétence, elle, était là. Grâce à l’aide du contrat aidé, je l’ai embau- ché car il n’était pas obligé d’être compétitif tout de suite. Le voilà encadrant, c’est une vraie réussite” se réjouit Rémy Sitz. A.P.I. 25 est à Besançon l’une des

U ne des équipes de “Patri- moine insertion 25” vient d’achever la restauration de l’aqueduc d’Arcier. Un résultat magnifique où les pierres à nouveau blanches font ressortir ce monument patrimonial. L’asso- ciation lance un autre chantier de

remise en état du parvis de l’église de Fontain. Vincent (28 ans) dirige six autres personnes comme encadrant tech- nique. Titulaire d’unMaster en his- toire, il est arrivé à l’association Patrimoine 25 (A.P.I.) sans aucun bagage, “si ce n’est de la théorie avec

Rémy Sitz, directeur A.P.I. 25 (à droite) a permis, grâce au C.A.E., à Vincent (28 ans), titulaire d’un Master, de devenir encadrant technique. Ici, réunion de chantier à Fontain.

l Culture L’association musicale s’adapte “Une annonce brutale qui ne permet plus d’innover”

Effectifs Contrat d’accompagnement à l’emploi Ils étaient prof de musique, animateur… Voici la liste (par ordre d’ampleur) des contrats aidés pour les associations de Besançon entre 2017 et 2018. Certains ont été reconduits, la plupart non.

Contrats

Le Carrefour d’animation et d’expression musicales (C.A.E.M.) à Planoise a dû stopper le poste de communication pour se concentrer sur ses activités musicales. Inquiétudes.

Profession Sport et loisirs 25 :

6 5 5 4 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Carrefour d’Animation et d’Expression Musicale :

Association Patrimoine Insertion 25 :

Radio Shalom :

ç a bourdonne au C.A.E.M. situé avenue Ile-de-France à Pla- noise. Dans l’une des salles de répétition, une vingtaine de jeunes répètent et chantent avec leur professeur. La mélodie résonne à travers les murs pendant que d’autres profs de chant ou de guitare prépa- rent le jour d’après dans une salle attenante. En progression de 15 % du nombre de ses adhérents (350), l’as- sociation se sent comme fauchée en plein vol “par l’arrêt brutal des contrats aidés” dit son directeur Jean-Baptis- te Chané, lui-même ancien contrat

M.J.C. Orchamps-Palente :

aidé dont le poste a été pérennisé. La structure possédait 10 personnes en contrats aidés (5 l’an dernier), 3 femmes, 7 hommes. Elle n’a pu pour- suivre le poste d’assistant de com- munication pour raisons financières mais a tout de même embauché (en C.D.I.) deux professeurs de chant et de guitare (ex-contrats aidés). Au titre des contrats aidés, 42 800 euros étaient versés il y a deux ans à l’association. C’est descendu à 18 330 euros l’an der- nier avec tout de même la poursuite pour deux salariés du dispositif par- cours emploi compétences (P.E.C.). Les

Comité de Quartier Rosemont Saint-Ferjeux :

Régie des quartiers : Centre Pierre Croppet :

A.S.P.T.T. :

Sporting Club Clemenceau :

M.J.C. Clairs Soleils :

Croqu’Livre : Fabrik@web :

La Roue de Secours :

Mission Locale du Grand Besançon :

Association de la Brasserie Alternative de Planoise (A.B.A.P.E.) :

B.G.E. Franche-Comté :

Intermed :

Les amis d’Agir ensemble contre le chômage :

Julienne Javel :

E.S.B.-M. (devenu G.B.D.H.) :

Francas du Doubs :

1

Vesontio Sport Vacances : A.S.C. Planoise Saint-Ferjeux :

Besançon Ring Athlétic :

P.S.B. Football : Radio Campus :

Réseau citoyenneté développement (Récidev) :

Compagnie Les 3 sœurs (théâtre) :

Association d’aide aux victimes d’infraction (A.A.V.I.) : 1 2 A.D. (Association d’aide aux détenus) :

Une partie de l’équipe du C.A.E.M. Tous ont été (ou sont encore) contrats aidés. L’association a pérennisé leurs postes.

1

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

8

l Planoise

D’emploi aidé à formateur À 19 ans, Paul forme les adultes aux métiers du numérique

Grâce aux contrats aidés, la Fabrikaweb à Planoise a donné sa chance à un jeune sans diplôme mais autodidacte. Le voilà devenu formateur. Il sera embauché en C.D.I. à la fin de son C.A.E., en 2019.

“P aul est représentatif de ce que nous voulons démontrer : il était débu- tant, non diplômé mais autodidacte et passionné par l’infor- matique. Aujourd’hui, il est formateur d’adultes se destinant au métier de médiateur du numérique” présente Azouz Manaï, responsable de l’asso- ciation Fabrikaweb qui va changer de nom pour devenir “Digifab”, institut labellisé “Grande école du numérique”. Installée au 2, avenue du Parc à Pla- noise, “l’école” apprend et forme les jeunes de 7 à 17 ans aux métiers du numérique et depuis septembre der- nier, les adultes dans le cadre d’un plan de formation. Des vocations nais- sent “pour un domaine qui recrute. La plupart des métiers que nous ensei- gnons sont nouveaux” poursuit l’asso- ciation. Sans l’aide d’un contrat aidé, Paul Lalarme, 17 ans lorsqu’il est arrivé pour la première fois dans l’atelier de la Fabrikaweb en 2016, n’aurait jamais pu trouver un emploi le domaine qui le passionne : l’informatique. “Au départ, ce contrat aidé nous a beaucoup aidés car notre modèle économique reposait à l’époque sur les inscriptions des enfants aux ateliers et au mécénat. Paul a eu le bénéfice de ce contrat par l’intermé- diaire de la Mission Locale qui a pu lui proposer un contrat sur trois ans

et non une seule année. Sans cette aide, je ne pouvais pas l’embaucher” pour- suit Azouz Manaï, le concepteur de l’association. Deux ans plus tard, le jeune homme originaire de Planoise forme un grou- pe de 10 adultes aux métiers du numé- rique. En mars prochain, ces derniers pourront prétendre à travailler dans un espace numérique géré par une col- lectivité, une entreprise. Paul, lui, a suivi des formations pour apprendre

Paul Lalarme (à gauche), formateur de l’école du numérique la Fabrikaweb conseille une élève, sous le regard d’Azouz Manaï, le fondateur.

la pédagogie. Que se pas- sera-t-il une fois la fin de son contrat, en 2019 ? “Si tout va bien, et il n’y a pas de raison, nous le garde- rons. Auparavant, notre modèle économique n’était pas stable et reposait sur des prix que nous avions remportés, notamment 13 500 euros dans le cadre de Talents des Cités ou un prix de la S.N.C.F.” explique le responsable. En devenant organisme de formation, de nouvelles portes se sont ouvertes. L’association prévoit même d’embaucher un deuxième formateur issu de sa pre- mière promotion. Son pos- te sera un “parcours emploi compétences” (P.E.C.) qui

“Ce fut d’une grande aide.”

remplace le Contrat aidé. La Fabri- kaweb a aussi bénéficié d’un accom- pagnement de la Région pour finan- cer un achat de 4 000 euros enmatériel, et 7 000 en fonctionnement dans le cadre de son plan “Aide à l’emploi asso- ciatif” (lire ci-dessous). Sans les aides publiques, l’école du numérique ne serait jamais arrivée jusque-là. À elle de trouver de nou- veaux débouchés pour poursuivre son développement sans laisser de côté ce qui l’anime depuis ses débuts : son rôle social au cœur de Planoise. n E.Ch.

l Politique Subventions Sans le vouloir, la Région vole au secours des “assoces” Le dispositif “Aide à l’emploi associatif” alloue 11 000 euros aux associations, à condition qu’elles proposent un temps complet. 6 000 emplois sécurisés.

2 5

C’ est au titre de la vie asso- ciative qu’en 2016 la Région met en place le dispositif “Aide à l’emploi associatif”. Elle ne se doutait pas qu’il rencontrerait un si vif succès ! Le retrait de l’État dans le dossier “Contrat aidé” n’est pas sans lien. “Face au succès, nous avons été obli- gés de limiter le dispositif parce qu’il faut aussi que cela soit supportable financièrement pour la Région. Par- ce que nous croyons au monde asso- ciatif, nous avions pris cette décision en 2016 de soutenir 6 000 emplois associatifs en allouant 11 000 euros sur 18 mois aux associations qui en font la demande” explique Patrick Molinoz, vice-président à la Région en charge de la jeunesse, de la vie associative, de la laïcité, de l’inno- vation et du développement numé- rique des territoires.

Dans ces 11 000 euros, 4 000 doi- vent financer un investissement en matériel et 7 000 le fonctionnement. L’association Réseau citoyenneté développement (Récidev) à Besan- çon (Planoise) en bénéficie : “Cela nous a permis d’acheter du matériel informatique neuf et des tonnelles pour nos manifestations, ce qui nous évite désormais d’en louer” commente

DOUBS

Patrice Bernard, pré- sident de l’association. L’autre partie sécurise un poste. La Région avoue que le stock annuel des aides n’est pas exten- sible. “C’est une aide à instant T où l’on trans- forme des emplois pré- caires en moins pré- caires” conclut l’élu. n E.Ch.

“On a acheté du matériel informa- tique neuf.”

Patrick Molinoz, élu régional chargé de la vie associative.

03 81 82 49 09 contact@cpme25.fr www.cpme25.fr

BESANÇ ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ ON

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

SOCIÉTÉ

Appauvrissement des seniors Les retraités, exaspérés, donnent de la voix Début octobre devant la préfecture de Besançon, ils manifestaient leur colère et leur droit à être considérés comme n’importe quel autre citoyen. Tout en dénonçant la précarité des plus basses retraites.

“Non, les retraités ne sont pas des

nantis !”, a rappelé

Jean Gullaud de la C.F.D.T. Retraités du Doubs (au centre).

D ifficile de passer à côté des revendications des retraités.Voilà plusieurs fois qu’ils descendent dans la rue pour défendre leur niveau de vie. “Ce qui nous cha-

grine, c’est l’accumulation. On a l’impression d’être visés” , résu- me Jean Gullaud, secrétaire général de l’Union territoriale des retraités C.F.D.T. du Doubs. “La politique de ce gouverne-

ment est clairement de privilé- gier le revenu des actifs, pensant qu’il y aura un ruissellement derrière, mais nous avons aus- si travaillé et cotisé.” Après la hausse de la C.S.G. et la non-revalorisation des retraites en 2018, l’annonce du relèvement symbolique des pen- sions de 0,3 % en 2019 et 2020 (qui ne suit pas l’inflation et les 1,8 % attendus) agit comme une provocation supplémentaire. “À l’aube d’une réforme d’ampleur des régimes de retraite, cette mesure est d’autant plus inquié- tante” , d’après le syndicat, qu’el- le cristallise un appauvrisse- ment croissant des retraités. Ce jour-là dans les rangs des manifestants, Jeannine s’avoue ainsi heureuse d’être en couple. “Je touche 760 euros par mois avec la complémentaire inclu- se, je ne vois pas comment je m’en sortirais seule.” Cinq enfants et la reprise d’une acti- vité à temps partiel, après une longue période d’inactivité, l’ont

mené à cette pension modeste. Des revenus déjà limités, qui se sont encore vus amputés par cette fameuse hausse de la C.S.G. “Avec monmari, nous avons per- du 780 euros à l’année.” Un ges- te vient toutefois d’être consen- ti par le gouvernement sur ce point : 300 000 retraités, proches du seuil de référence

marié avec mon compagnon, après 38 ans de concubinage, au cas où l’un de nous décède pour y avoir droit” , s’inquiète Marie. Les femmes, dont les salaires demeurent inférieurs aux hommes à poste égal, sont plus représentées dans les petites retraites et certaines se posent la question de l’avenir, comme cette Bisontine, “par rapport au prix des maisons de retraite.” Mais c’est plus largement la per- te sèche du pouvoir d’achat qui préoccupe. Alain Springaux, ancien militant Lip, côtoie ain- si dans son quartier de Palen- te des retraités dans le besoin. “Ils n’achètent plus qu’une demi- baguette à 35 centimes d’euro et les produits en réclame à Lidl.” Lui aussi vit avec une faible retraite de 845 euros, “mais j’ai la chance d’être handicapé, c’est

malheureux à dire !” Membre de l’association Consommation, logement et cadre de vie (C.L.C.V.), il voit également de plus en plus de retraités solliciter un logement social. Les loyers grevant leur budget comme pour Christian Digeard, 78 ans dont 43 passés dans l’usine Bost à Laissey. “La moitié de ma pension y passe. J’ai dû rogner sur les sorties. La cul- ture, c’est fini.” La C.F.D.T. Retraités, comme d’autres syndicats, s’insurge contre ces situations, et reven- dique l’obtention d’unminimum de pension égale au S.M.I.C. net (pour une carrière complète) et une indexation des retraites sur les salaires et non sur l’infla- tion. n

(22 000 euros par an pour un couple), devraient en effet échapper à l’augmentation de la C.S.G. (+ 1,7 %). Restent d’autres interrogations comme sur l’éven- tuelle suppression des pensions de reconversion. “On s’est justement

Alain Springaux (à gauche) et Christian Digeard s’inquiètent des efforts demandés aux retraités.

“Ils n’achètent plus qu’une demi- baguette à 35 centimes.”

S.G.

EN BREF

CIRCULATION Couacs Voie des Mercureaux : ils n’ont jamais vu le bout du tunnel !

Jackpot Le jackpot de 44 539,29 euros a été remporté le 14 octobre au Casino Joa de Besançon par une cliente régulière des casinos Joa et originaire de Bourgogne-Franche-Comté. Elle avait misé tout juste 20 euros. Police municipale Le conseiller municipal et sénateur du Doubs Jacques Grosperrin (L.R.) estime que “les Bisontins doivent savoir que les policiers municipaux ne peuvent plus les protéger.” Son message fait suite aux événements du samedi 6 octobre : des policiers municipaux ont été confrontés à des coups de feu à Planoise. “J’apprends la réaction du Maire que la consigne pour eux est de ne pas s’engager inutilement en cas de situation à risque en présence d’un individu dangereux armé” , et qu’ils doivent “se retirer de la zone de danger… S’il voulait faire croître le sentiment d’insécurité dans notre ville, il ne s’y prendrait pas autrement” dit Jacques Grosperrin. Le débat sur l’armement continue. Forêt Les collectifs S.O.S. forêt de Franche-Comté et de Bourgogne tirent la sonnette d’alarme face au réchauffement climatique et la sécheresse qui sévit. Ils demandent aux forestiers de revoir à la baisse les récoltes de bois supplémentaires programmées dans le Contrat Régional Forêt Bois 2018-2028.

U ne poussière suffit à enrayer la mécanique de la voie des Mer- cureaux. Ouverte en 2011, cet- te route nationale composée de deux tunnels reliant le Plateau de Saô- ne à Micropolis montre chaque jour un peu plus ses limites. Si les bouchons matinaux sont réguliers dans le sens descendant, ce qui n’est pas nouveau, la fermeture temporaire de la voie dans son ensemble est, elle, exceptionnelle. Mais l’exceptionnel s’est transformé en régulier à 5 reprises entre le lun- di 24 et le samedi 29 septembre der- nier où les services de la D.I.R.-Est ont été contraints d’interdire l’accès aux véhicules arrivant depuis Pontarlier. “Mardi 25 au matin, un poids lourd en panne a causé un bouchon qui est remon- té au niveau des tunnels. Depuis la tra- gédie du tunnel duMont-Blanc en 1999, tout arrêt de la circulation est interdit. Nous avons donc fermé de manière tem- poraire la voie” indique la D.I.R.-Est. Les voitures et poids lourds devant les d’incidents. Grogne et expli- cations sur un phénomène appelé à se reproduire. À cinq reprises en moins d’une semaine, la voie des Mercureaux a été fermée temporairement entre 30 minutes et 1 heure en raison de bouchons ou

Les barrières peuvent se fermer à tout moment dès qu’un bouchon se forme dans des deux tunnels.

barrières fermées ont été déviés par Larnod pour rejoindre la R.N. 83, déjà saturée. D’autres ont choisi la côte de

ne régulait plus rien. Le mercredi 26, c’est le dépannage d’un poids lourd qui a nécessité une nouvelle coupure tem- poraire. Puis, une alerte d’un capteur de pollution dans l’un des tunnels s’est déclenchée sans raison apparente. Le temps que les vérifications soient éta- blies, les barrières ont été une nou- velles fois fermées. “Ces coupures durent entre 30 minutes et 1 heure, le temps que le trafic se fluidifie. On comprend l’agacement des automobilistes mais nous ne pouvons pas prendre de risques avec la sécurité” poursuit un respon- sable. Le salut de cette voie viendra avec la

mise à 2 X 2 voies du tronçon Beure et Micropolis. Il s’agit là de 3 kilomètres pour en terminer avec l’entonnoir de Micropolis. Lancement des travaux en 2021 pour un coût estimé entre 80 et 120 millions d’euros selon les variantes à affiner. Le salut des Mercureaux est prévu pour 2025… ce qui augure enco- re quelques heures à patienter dans les bouchons. Mardi 23 octobre, les barrières dans le sens montant et descendant étaient encore fermées… pour cette fois per- mettre aux engins de chantier de mener des travaux en toute sécurité. n E.Ch.

Morre. Résultat : un trafic bisontin conges- tionné. Le lendemain, bis repetita . Cette fois, c’est le feu - tagué - de Beure qui est à l’ori- gine du problème. Les automobilistes venant de Pontarlier devant la priorité à ces der- niers, un long serpen- tin de véhicules s’est formé puisque le feu

“On comprend l’agacement mais on ne prend pas de risque.”

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker