La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

SOCIÉTÉ

De 16 à 60 ans

Casernes recherchent pompiers volontaires désespérément Le scénario choc présenté dans le clip des sapeurs pompiers de Quingey, qui a fait le tour du web, rappelle que les besoins sont là. Les candidats se font trop rares dans le Grand Besançon comme ailleurs.

Dans le clip des pompiers de Quingey, deux versions se font ainsi face autour du sauvetage d’un père de famille coin- cé dans un pavillon en feu. L’une ayant une issue tragique faute de pompiers suffisants. “Cela reste une fiction, qui pourrait cependant devenir réelle avec un engagement citoyen bien en peine. C’est un vrai problème de société et pas que chez les pompiers” , note Patrice Albert, chef du service départemen- tal de développement du volontariat. C’est pourquoi le S.D.I.S. 25 (service départemental d’incendie et de secours) entend désormais “aller au-devant de la population.” Le temps est fini où l’on venait à frapper à la porte des casernes. Après une campagne vidéo diffusée en 2014 dans les salles de cinéma, il table aujourd’hui sur la ven- te annuelle des calendriers, les portes ouvertes de ses centres de secours… Les courtes formations proposées au public, pour apprendre les gestes qui sauvent, constituent aussi une porte d’entrée. Le principal problème étant le turn- over avec de plus nombreuses inter- ventions sur le secours à la personne notamment. “200 volontaires quittent chaque année nos casernes après des années de service, ou en raison d’une mobilité professionnelle ou étudiante. Tandis que 200 autres sont recrutés.” Et bien que les femmes se mobilisent davantage (représentant 30 % des recrues en 2017 et 21 % des effectifs totaux), ce n’est pas suffisant pour assurer la centaine de sorties par jour. En 2017, un peu plus de 36 600 inter- ventions ont en effet été réalisées dans le Doubs, soit une toutes les 15 minutes. La compatibilité de l’engagement avec sa vie professionnelle et familiale est souvent présentée comme un frein. À tort, selon Patrice Albert. “On adapte le service aux disponibilités de cha- cun.” Des partenariats conclus récem- ment avec les Francas à Quingey, Saint- Vit et Saint-Hippolyte permettent entre autres aux volontaires de dépo-

I ls représentent 80 % des effec- tifs pompiers à l’échelle natio- nale et sont environ 2 500 dans le Doubs, pour 400 profession- nels. Véritables forces vives, les sapeurs pompiers volontaires ont de plus en plus de mal à assurer leurs

interventions en journée par manque d’effectif et de disponibilité. Comme sur la bande frontalière de Mouthe à Montbéliard - une zone parmi les plus tendues -, où il faut parfois cumuler deux centres de secours sur une inter- vention.

Patrice Albert, chef du service départemental de développement du volontariat.

ser leurs enfants en cas de départ en intervention. Reste la formation ini- tiale de 30 jours “qui peut s’étaler sur 3 ans” et les exercices de profession- nalisation “sur 4 à 6 heures par mois, qui peuvent s’effectuer le week-end.” L’indemnisation de 7,60 euros par heu- re ne constituant pas un critère d’at- tractivité en soi, des propositions de

lois de deux députés L.R. suggèrent, en outre, de donner des trimestres supplémentaires de retraite aux pom- piers volontaires et de diminuer les charges patronales de sécurité socia- le de leur employeur. n S.G. Infos et contact : www.sdis25.fr

La durée moyenne d’engagement d’un pompier volontaire dans le Doubs est de 12 ans et demi (photo S.D.I.S. 25).

PARCOURS

Transmission L’un des plus anciens cabinets de géomètre change de main

Après 39 ans d’activités, François Gaume remet son cabinet du quai Bugnet à Benoît Deroche. Le géomètre bisontin, qui a vu évoluer l’urbanisme, a traité quelque 15 000 dossiers.

L a physionomie de la ville a changé au fil des années sous ses yeux. Il y a pris part en participant tantôt à la rénovation d’un quartier, tantôt à la division des anciens locaux Lip, ou même en répar- tissant les charges par cellule de la galerie marchande Châ- teaufarine. Certains dossiers le marquant plus que d’autres com- me l’aménagement de la Cité des arts “pour lequel nous avions 900 lots de volume à gérer” ou celui de la Z.A.C. Pasteur “d’une grande complexité juridique.” Des souvenirs, François Gaume en a quelques-uns. “Les géomètres participent à l’évolution des col- lectivités et elles attendent géné- ralement beaucoup de nous sur le plan juridique. Nous sommes un peu leur mémoire vivante” , confirme-t-il à l’évocation de ses années d’exercice. Bien sûr, la profession a elle- même beaucoup évolué. Il se remémore ainsi amusé ses débuts sans ordinateur “où il fallait tout

dessiner à la main et travailler avec une calculette.” Aujourd’hui, les géomètres ont troqué leur mètre pour des stations roboti- sées et autres G.P.S. Il aura fal- lu cependant plusieurs années pour en arriver là. “Les premiers appareils électroniques dans les années quatre-vingt-dix restaient coûteux et très lourds. On était à deux pour les porter.”

François Gaume (à droite) avait repris le cabinet en 1979 et a officiellement passé la main à Benoît Deroche le 1 er septembre dernier.

L’abandon du tarif réglemen- té en 1987-1988 est aussi venu changer le pay- sage, avec l’ou- verture à la concurrence et une activité par- fois tirée vers le bas.Mais la pro- fession n’a jamais vraiment connu de crise grâce à ses mul- tiples champs d’activité. “Nous

Une révolution technologique et informatique.

tement sa richesse d’après son successeur, Benoît Deroche. “On peut être le matin avec des agri- culteurs, l’après-midi en usine et le soir en mairie.” Originaire du Centre, son expérience sala- riée dans plusieurs cabinets de géomètres-experts dont un àTou-

louse, l’a lui-même amené à tra- vailler sur le métro et le bâti- ment de l’A 380, entre autres. À Besançon, il aura affaire à d’autres dossiers avec l’accom- pagnement bienveillant de Fran- çois Gaume pendant un an “pour que la transition se fasse au

mieux.” Attiré “par la taille humaine” de ce cabinet,il reprend aussi l’un des plus anciens, dont les origines remontent à 1935 (avant même la loi instituant les géomètres qui n’arrivera que onze ans plus tard). n S.G.

sommes souvent associés aux seules activités foncières, alors qu’il y a aussi beaucoup de topo- graphie pour les projets archi- tecturaux, de suivi de chantiers et d’interventions dans les entre- prises pour des contrôles.” C’est cette diversité qui fait jus-

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