La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

AVANNE-AVENEY Dans le cadre du centenaire La commune honore ses Poilus Les habitants sont invités à découvrir un portrait de chaque tué sur le champ de bataille et divers objets et tenues de la Grande guerre dans une exposition, présentée en mairie jusqu’au 11 novembre.

P arce qu’elle voulait per- sonnaliser la commémo- ration du Centenaire 1918, la commune d’Avanne-Aveney a travaillé avec sa section des anciens com- battants à la réalisation d’une trentaine de fiches individuelles de ses soldats morts pour la France. Une façon ne pas oublier ces enfants du pays, dont les souvenirs s’estompent avec le temps. On y apprend ainsi que Léon Galliot (lieutenant déco- ré de la croix de guerre avec étoile en or) est décédé le 26 juillet 1917 des suites de bles- sure, qu’Henri Desgranges est mort à l’hôpital temporaire d’Épernay le 3 mai 1917 après un largage de bombes par avion

ou que Joseph Baud est mort le 13 août 1916 par blessures de guerre aux combats de la Som- me, dans la tranchée-de- Hanovre. Des noms que l’on retrouve sur le nouveau monument aux morts, installé place Champ-

sur la voirie” , explique le mai- re Alain Paris. L’idée d’un recueillement com- mun à Avanne et Aveney, avec la fin de la double cérémonie célébrée depuis 1926, était en réflexion depuis un an et demi. Les bâtiments de France ayant refusé de déposer ou déplacer les anciens monuments, il a donc été décidé d’en construire un nouveau, appelé “Monument du souvenir”. Un investissement de 13 000 euros que la commu- ne n’a pas hésité à consentir pour le soutien de la mémoire collective. “Il est important d’entretenir le souvenir” , remarque le maire, Alain Paris. “Nous avons la chan- ce de ne pas avoir connu une

guerre. Il faut que les gens en prennent lamesure.” Et le devoir de mémoire ne semble pas une vaine expression dans la com- mune où se trouvent aussi la stèle et le monument du Rocher de Valmy, célébrant la mémoi- re des martyrs de la Résistan- ce. À travers cette exposition, elle souhaitait donc pousser encore un peu plus loin sa démarche commémorative. “On y voit com- ment vivaient les soldats de la première guerre au quotidien dans les tranchées, lors des com- bats…” , résume Tony Menen- teau, secrétaire général. Des mannequins équipés de la tenue d’époque (1914 et 1916) et plus d’une cinquantaine d’objets sont exposées (cisaille, périscope, obus, mitraillette…), emprun- tés à la collection dumusée mili- taire de la Targette dans le Pas- de-Calais. Des timbres de la même période sont aussi pré- sentés. L’ensemble est visible en accès libre aux horaires d’ou- verture de la mairie. Un voya- ge à Verdun était en outre pro- posé aux habitants les 27 et 28 octobre. n S.G.

frêne et récem- ment inauguré. “Les deux anciens sites choisis, dans les années 1920, n’étaient plus adaptés à la vie et la circulation actuelles. Instal- lés en bordure de rue, les monu- ments obligeaient à des cérémonies

Un nouveau

monument aux morts.

MALCOMBE Sport individuel de force L’école de parachutisme de Besançon au septième ciel

Alain Paris devant le nouveau monument en construction, achevé depuis.

A lexandra Petitjean (31 ans, 4 500 sauts), Guillaume Dubois (33 ans, 8 000 sauts), David Huet (44 ans, 5 300 sauts) et Rodolphe Pourcelot (41 ans, 4 000 sauts, remplaçant) ont participé aux cham- pionnats du monde de parachutisme qui se sont déroulés du 6 au 13 octobre près de Bris- bane en Australie sur la Gold Coast, spot renommé des surfeurs dumonde entier.Alexan- dra Petitjean et Guillaume Dubois, vice-cham- pions du Monde 2016 et champions d’Euro- pe 2017 en Voile Contact à deux, sont unis dans leur pratique sportive et dans la vie. Ils s’entraînent en binôme, mais cette discipli- ne se pratique donc à trois avec le vidéo-man David Huet qui filme les figures effectuées durant le saut des deux parachutistes. En plus d’être les champions d’Europe en 2017, Alexandra Petitjean et Guillaume Dubois détiennent le record du monde de la disci- pline (qui était détenu auparavant par les États-Unis). L’équipe de France de voile contact a préparé les mondiaux de parachutisme en s’entraînant en partie sur l’aérodrome de La Vèze. “La voile contact consiste à réaliser à partir d’un largage à 2 000 mètres, des figures avec le parachute ouvert explique Guillaume Dubois. Dès la sortie d’avion, les parachu- Alexandra Petitjean, Guillaume Dubois, David Huet et Rodolphe Pourcelot ont été sacrés champions du Monde 2018 en voile contact mi-octobre en Australie.

tistes ouvrent leur voile pour construire une formation. Ils effectuent des appontages sur la voile de leur coéquipier par des prises faites avec les pieds. Il s’agit alors d’enchaînement de 5 figures imposées tirées au sort. L’en- chaînement devra être exécuté un maximum de fois en 1 minute.” Évoluer à ce niveau n’est pas chose facile, le planning d’entraînement nécessitant des séquences d’une semaine consécutive, cepen- dant Alexandra Petitjean précise “qu’elle et son conjoint, tous deux informaticiens, béné- ficient d’une convention d’insertion profes- sionnelle (C.I.P.), et donc d’emplois du temps aménagés.” Le 14 octobre après les 8 sauts de la compé- tition, Alexandra Petitjean, Guillaume Dubois, David Huet et Rodolphe Pourcelot ont donc été sacrés champions du Monde 2018 en Voi- le Contact à deux devant l’équipe du Qatar et l’équipe de France 2 composée de Magali Belgodère (licenciée aussi à l’école de Besan- çon), Benoît Baeckeroot et Adrien Merlen. Guillaume Dubois, très heureux de ce nou- veau titre, précise que “la victoire ne fut pas facile car cette année l’équipe du Qatar était très présente lors des cinq premières manches et est restée très menaçante jusqu’au bout pour le titre mondial.” Cette nouvelle victoire don- ne donc des ailes à l’équipe de France et Guillaume Dubois indique que “les futurs objectifs sont de confirmer ces résultats lors des prochains championnats d’Europe de 2019 en Roumanie et championnats du Monde de 2022 qui se tiendront en Russie.” n A.P.

ÉCONOMIE Création d’entreprise Le microcrédit lui a mis le pied à l’étrier

Q uand on est auto-entrepreneur, les banques peuvent parfois se montrer fri- leuses. L’accès au capital devient alors le parcours du combattant, et encore plus un doux rêve quand on touche les minima sociaux ou que l’on est demandeur d’emplois. C’est bien pour aider ce public éloigné du crédit bancaire que l’A.D.I.E. propose des solutions de finance- ment adapté. Des petits emprunts appelés micro- crédits, d’unmontant maximum de 10 000 euros, pour l’achat d’un véhicule ou de stocks, sa tré- sorerie… Et bien que leurs taux d’intérêt ne soient pas forcément préférentiels par rapport au système classique, ils permettent de mettre le pied à l’étrier, comme dans le cas d’Anne Dateu. “Quand les temps d’activité périscolaire (T.A.P.) ont été mis en place sur Novillars, j’ai proposé de monter un poney-club mais je n’avais pas de lieu. Le château en a entendu parler et a mis à ma disposition une partie de son parc.” Restait à trouver un financement pour lancer l’activi- té. Mais après un redressement sur une ancien- ne activité de télémarketing, elle ne pouvait se tourner vers les banques. Aiguillée par la Bou- tique de gestion vers l’A.D.I.E., Anne obtiendra finalement un microcrédit de 4 000 euros sur 30 mois. Trois ans plus tard, son activité s’est bien déve- loppée et accueille désormais une trentaine d’élèves sur la semaine. Au-delà des cours tra- ditionnels d’équitation,Anne propose des poney- en région. 4 000 entreprises ont jusqu’ici été aidées à hauteur de 25 millions d’euros, dont le centre équestre de Novillars. Un beau bilan. L’Association pour le droit à l’initiative économique (A.D.I.E.) a fêté ses 15 ans

games (parcours en terrains variés), de la vol- tige… et participe aux fêtes communales. Les Poneys de Novillars s’ouvrent aussi aux plus jeunes (dès 9 mois) “et à tous ceux qui veulent simplement côtoyer les chevaux sans les mon- ter.” Si le coup de pouce de départ a été essentiel, la suite semble s’écrire d’elle-même. L’A.D.I.E., qui apporte aussi un soutien administratif et juri- dique avant, pendant et après la création d’en- treprise, constate au final que le taux de péren- nité à deux ans est de 70 % et que 84 % des personnes financées sont réinsérées. L’an der- nier, 112 microcrédits ont été signés dans le Doubs, représentant 74 emplois créés ou conso- lidés et 463 000 euros injectés dans l’économie locale. Plus de la moitié des emprunteurs tra- vaillent dans le commerce et un sur trois habi- te des quartiers prioritaires de la ville. n S.G. Anne Dateu a pu lancer son centre équestre, qui entre aujourd’hui dans une phase de pérennisation.

De gauche à droite : David Huet, Rodolphe Pourcelot, Alexandra Petitjean et Guillaume Dubois.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker