La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

DOSSIER

27 La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

l Animation

Les expositions temporaires Le petit plus pour faire revenir les visiteurs

Dessiner une Renaissance, dessins italiens des XV ème et XVI ème siècle

Une fois passé l’engouement de la réouverture du musée, il faudra fidéliser les visiteurs. C’est le but des expositions temporaires. Les deux premières semblent plutôt “pointues”…

D ans la nouvelle configuration du M.B.B.A., 700 m 2 seront consacrés à l’accueil d’expositions temporaires. Ce sont elles qui feront revenir les visiteurs et permettront d’atteindre les objectifs en termes de fréquentation. “Les deux premières expositions temporaires, nous avons souhaité les relier à l’histoire de nos col- lections et à l’histoire de Besançon. La première sera consacrée à des collections de dessins avec des documents d’une grande rareté et d’une gran- de fragilité. La seconde sera dédiée aux deux grands architectes qui ont fait l’histoire de ce

musée : Marnotte et Miquel” indique Nicolas Sur- lapierre, le directeur des musées du centre. Après ces deux premières expositions tempo- raires, d’autres suivront en 2019, notamment une consacrée au sculpteur bisontin Just Bec- quet, l’autre au peintre François Boucher. En 2020, on pourra découvrir les dessins de l’expo- sition “Rubens, Van Dyck et Rembrandt”, puis une prometteuse exposition sur la vie artistique à Besançon au XVIII ème siècle. 2021 : “De Vouët à Watteau, un siècle de dessin français” et un prometteur “Carracci” l’année d’après, dont les dates restent à définir. n

L e musée de Besançon possède une collection de dessins exception- nelle, “une des pus remarquables de France” selon le maire Jean-Louis Fousseret. La volonté de mieux conserver et valoriser ce fonds était au cœur du nouveau projet muséo- graphique. Les dessins seront donc bien présents à la réouverture à tra- vers cette exposition consacrée au dessin italien. “Aucune expo- sition dumusée n’avait été consa- crée à ce pan de la collection depuis 1975” notent les conser- vateurs. De la Florence des Médicis avec Bronzino à la Rome de la Contre-Réforme repré- sentée par Carracci en passant par Mantoue, Parme et Venise, cette exposition invitera le visi- teur “à un voyage de plus d’un siècle à travers la Péninsule.” Une partie de l’immense col- lection réunie par Jean Gigoux au XIX ème siècle sera également dévoilée. n

Maîtres carrés : Marnotte et Miquel au pied du mur

M algré son titre, cette seconde exposition tem- poraire n’est pas une exposition d’architecture. “Elle est conçue comme une approche sensible et poétique de deux architectures matrices devenues musée l’une par bifurcation et l’autre par destination” présen- te Nicolas Surlapierre. Cette exposition propose donc de rendre à Pierre Marnotte et Louis Miquel toute leur légiti- mité. Le premier est l’architec- te des “premiers travaux” du musée au XIX ème siècle, et le second, collaborateur de Le Cor- busier, a ajouté la structure de béton au sein du musée à la fin des années soixante.

L’exposition est complétée par les œuvres d’Aurélien Imbert, plasticien et sculpteur. Ce “bri- coleur de fortune” combine, polit, vernit, raboute, peint et coupe à partir d’objets de récupéra- tion. Chacune de ses réalisa- tions présente différents états et étapes de l’objet et est ainsi visible sous plusieurs angles.. n L’exposition “Maîtres carrés”, hommage aux deux premiers architectes du musée, s’étalera du 16 novembre au 14 avril prochain.

“Dessiner une Renaissance” sera

visible du 16 novembre au 18 février prochain.

l Exposition “Murs mitoyens” Le mariage des citoyens et des œuvres d’art

Sur l’idée de l’artiste Sabine Le Varlet, 222 portraits croisés sont projetés sur la façade du musée des Beaux-Arts jusqu’au 31 décembre, offrant un autre regard sur les collections.

lèle avec l’une des pièces dumusée déjà en tête ou pas. “J’étais plus portée sur le clin d’œil de l’instantané qui per- mettrait de mettre à jour la mitoyen- neté, que sur la belle photographie” , explique Sabine Le Varlet. Un exercice pas complètement étran- ger à cette ancienne professeure d’en- seignement général en collège, qui a choisi d’intégrer l’Institut supérieur

des beaux-arts de Besançon (I.S.B.A.) un peu avant sa retraite. Dans “Duos de mon village”, elle avait déjà mis en scène des paires d’images similaires. “Tout est parti d’un chapeau rose lors d’un tournoi de pétanque. Il me rap- pelait quelque chose sans vraiment savoir quoi, puis j’ai fait le rapproche- ment avec ce dessin de Fragonard “Tête de jeune fille avec bonnet’’ que j’avais contemplé au M.B.A.A.” Créer un lien entre les œuvres d’art classiques et leurs contemporains devient alors une évidence. L’un de ses professeurs, PhilippeTerrier-Hermann, l’ayant déjà mis sur la piste de cette dualité pour le traitement de ses pho- tos. Sabine part à la rencontre de ses voisins, son appareil et des images d’œuvres en main (numérisées sur le portail Internet Mémoires vives). avec l’idée de rassembler : “des liens sociaux se sont créés” , mais aussi de rappeler que l’on est tous concernés par l’art. AprèsThurey-le-Mont,Moncey, l’I.S.B.A. puis Pouilley-les-Vignes, son exposi- tion présentée dans la cour du palais Granvelle donnera finalement l’idée de cette nouvelle déclinaison, appré- ciée d’Emmanuel Guigon (directeur des musées bisontins de l’époque) puis de son successeur Nicolas Surlapier- re. “C’est une façon d’associer les per- sonnes qui travaillent au musée aux œuvres dont elles s’occupent.” Le travail de photographie mettra un peu plus d’un an, initié en juin 2017 et

L es équipes des musées du centre, le personnel de la vil- le, les ouvriers du chantier jusqu’aux agents d’entretien, en passant par les commer-

çants et d’autres citoyens dont des S.D.F. : tous se sont prêtés au jeu de la “juxtaposition” avec des œuvres qui leur plaisent et leur ressemblent. Cer- tains ont posé, d’autres non. Le paral-

Sabine Le Varlet a réuni hommes,

terminé en septembre dernier. La com- mande initiale portait sur 150 à 200 portraits, il y en a finalement 222, “la liste s’agrandissant au fil des demandes.” Si l’on regarde attentivement le défi- lé continu de photos, on peut même y apercevoir le maire, Jean-Louis Fous- seret. La projection débute chaque soir au coucher de soleil jusqu’à minuit. Elle pourrait donner lieu à une publi- cation papier en 2019. n S.G. femmes et œuvres autour de 222 portraits croisés.

Les duos montrent que l’on peut trouver dans les collections muséales une résonance contemporaine.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker