La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

AUTOMOBILE

Le président du groupe Savy “Je ne pense pas que l’avenir soit à l’électrique” Régis Harduin, président du groupe Savy, a racheté

les concessions B.M.W. et Mini de Besançon, Belfort, Pontarlier, Dole et Lons-le-Saunier, cédées par Patrick Metz au printemps dernier.

L a Presse Bisontine : Quelle est l’histoire du groupe Savy ? Régis Harduin : Historiquement, la pre- mière concession était celle de Savi- gny-les-Beaune et le nom Savy est jus- tement la contraction de Savigny-les-Beaune. Le propriétaire de cette première concession a ensui- te racheté B.M.W. Dijon devenu Savy 21 et depuis, toutes les nouvelles conces- sions du groupe portent le nomde Savy, celle de Besançon est également dans ce cas-là, l’idée étant de donner une identité commune à toutes les conces- sions B.M.W.-Mini du groupe. L.P.B. : Depuis quand êtes-vous lié à la marque B.M.W. ? R.H. : J’ai commencé en 1991 dans l’uni- vers B.M.W. en étant directeur d’une concession à Chantilly dans l’Oise. J’ai passé ensuite 10 ans à la tête d’une autre concession à Nancy, avant de venir diriger celle de Dijon pendant 10 ans également, puis d’avoir en jan- vier 2005 l’opportunité de racheter à titre personnel cette concession, avec celles de Beaune et de Chaumont, avec l’accord de la marque. Quelques années après, on a également pris la marque Nissan à Chaumont. Puis en 2009 on a pris la concession Motorrad à Dijon et on a emménagé dans nos nouveaux locaux de Dijon en 2012. En juillet 2017, je reprenais la concession B.M.W. de Chalon-sur-Saône. Et enfin, cette année, nous avons donc racheté 5 des 6 conces- sions de Patrick Metz, celle de Bourg- en-Bresse ayant été reprise par Lyon. À chaque fois, ces opérations se sont faites avec la bénédiction de la marque qui a forcément son mot à dire. L.P.B. : Quel est l’intérêt principal de ces opé- rations de croissance ? R.H. : Plus on est gros et plus on peut offrir de choix à nos clients, plus on a de stock également de véhicules que l’on peut ainsi faire tourner plus rapi- dement. C’est une mutualisation au bénéfice de nos clients. Un vendeur de Besançon peut ainsi proposer les modèles de Dijon, de Chalon ou de Chaumont et vice-versa. Nous avons par exemple plus de 400 véhicules d’oc- casion en stock. Ce regroupement est l’occasion également pour nous de nous

professionnaliser dans tous les sec- teurs. Par exemple, on a désormais notre propre responsable informatique. Même chose pour la qualité où notre taille actuelle nous a permis d’em- baucher un responsable qualité. L.P.B. : Que pèse désormais le groupe Savy ? R.H. : Les neuf sites emploient près de 200 personnes et nous visons 150 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires. Concer- nant le volume des ventes, nous allons nous situer à environ 5 000 véhicules par an (avec les motos), qui se répar- tissent pour moitié de véhicules neufs et pour l’autre d’occasions. L.P.B. : La concession de Besançon garde une certaine autonomie ? R.H. : Elle fait partie à part entière du groupe Savy mais mon souhait a été de garder l’âme de chaque concession, son indépendance dans le fonctionnement, ses équipes, car chaque affaire a sa propre histoire. Ce que je souhaite har- moniser, ce sont les process et les méthodes de travail. Nous sommes par exemple en train de terminer l’harmo- nisation de tous les systèmes informa- tiques entre les neuf sites du groupe. L.P.B. : D’autres projets de développement ? R.H. : Nous avons un projet d’immobi- lier sur Belfort avec, soit une nouvel-

La concession B.M.W.-Mini de Besançon est désormais dans le giron de Régis Harduin, le président du groupe Savy (ici à Dijon).

pas pu prendre le temps de les instal- ler, c’est vrai. Les enseignes sont com- mandées, elles devraient être posées avant Noël à l’effigie du groupe Savy et nous organiserons une inaugura- tion de cette concession au printemps car elle n’avait jamais été inaugurée. J’ai fixé de nouveaux objectifs pour cette concession de Pontarlier où désor- mais l’après-vente fonctionne. Cette affaire démarre bien, c’est un bel outil avec un bel emplacement. L.P.B. : Le secteur automobile est en pleine mutation avec la poussée de l’hybride et de l’électrique notamment, et la guerre faite au diesel. Comment vous adapterez-vous ? R.H. : À mon avis, les moteurs ther- miques auront toujours leur raison d’être et le diesel n’a pas dit son der- nier mot. Nos moteurs diesel sont aux nouvelles normes depuis longtemps et même si aujourd’hui le gasoil est au prix de l’essence, les moteurs diesel continueront toujours à consommer moins et leurs utilisateurs gagnent en autonomie. Le diesel représente enco- re 50 % de nos ventes.

meilleur choix pour un conducteur qui saura précisément ce que lui coûtera son véhicule chaquemois.Nous sommes d’ailleurs très bien placés sur les for- mules de location, notamment par rap- port à d’autres marques, notamment les françaises. Aujourd’hui, la location longue durée représente plus de 50 % de nos volumes. L.P.B. : Et le haut de gamme continue à faire rêver ? R.H. : Nous avons une filiale, “Factory motors by Savy”, sur notre site de Dijon, qui propose justement des véhicules récents très haut de gamme, de toutes marques, et qui a son public. L.P.B. : Vous êtes forcément un vrai amou- reux de la voiture ? R.H. : Je suis en effet collectionneur, avec quelques modèles assez rares com- me une Z8, une M 635, une vieille Mini ou encore une très rare B.M.W. Iset- ta, un véhicule urbain compact conçu dans les années cinquante. Si vous me demandiez si je les vendrais, je vous répondrais que non, et ce, quel que soit le prix ! n Propos recueillis par J.-F.H.

cé ? R.H. : Nous vendons plus de véhicules électriques, c’est clair,mais il faut rela- tiviser : l’électrique, c’est moins d’1 % du marché en France, alors même si on est en hausse et qu’on multiplie par quatre dans les cinq prochaines années, les volumes res- teront très faibles. Je ne pense pas que l’avenir soit à l’électrique, d’autant que se posera la question du recyclage des batteries. Ce n’est donc pas la solu- tion la plus écologique qui soit. On se tournera sans doute plus sur l’hybride

le implantation, soit l’amé- lioration du site actuel, ce n’est pas encore tranché. À Besançon, nous reste- rons sur le site actuel,mais nous allons le moderniser et le rendre plus fonction- nel, notamment la partie atelier. Ces projets se feront sur deux ou trois ans. L’an- née 2019 doit être pour nous une année de transi- tion car il faut déjà qu’on digère ces opérations récentes : en neuf mois, on est passé de 3 à 9 sites ! L.P.B. : Un petit détail esthé- tique : la concession de Pon- tarlier n’a toujours pas d’en- seigne depuis son ouverture il y a deux ans… R.H. : Patrick Metz n’avait

“Le diesel

n’a pas dit son dernier mot.”

“50 % des volumes en location longue durée.”

mais on ne sera jamais sur du tout électrique. Une autre technologie pour- rait être prête, c’est l’hydrogène, mais il n’y a pas la volonté des autorités semble-t-il. L.P.B. : Le système de location longue durée, très répandu aux États-Unis, progresse-t-il dans votre réseau ? R.H. : Énormément. C’est d’ailleurs le

L.P.B. : L’électrique prend-il l’essor annon-

Le siège du groupe est à Chenôve, dans la banlieue de Dijon.

Sur le site dijonnais, une filiale où sont regroupés des véhicules très haut de gamme. Ici, une rarissime Bugatti Veyron.

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