La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

BESANÇON

La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

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L ’ h u m e u r

SANTÉ B Récompense

Larissa et Bernard Ricbourg, leur Légion d’honneur partagée Transparence

L es déclarations de patri- moine des huit députés et sénateurs du Doubs élus en 2017 sont depuis quelques semaines consul- tables en préfecture à Besan- çon. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (H.A.T.V.P.) qui les a contrôlées, les rend donc publiques. On se dit que le souci de transparence

rence, est donc allée en pré- fecture consulter toutes ces déclarations. On sait désor- mais qui d’Éric Alauzet, de Fannette Charvier, Jacques Grosperrin ou encore Annie Genevard a le plus d’appar- tements, de véhicules et même comment sont garnis leurs comptes en banque.Mais nous ne dirons rien… Eh oui, la transparence a tout de même ses limites : la nouvelle loi permet de consulter ces décla- rations, mais interdit d’en rendre compte ! Une trans- parence encore un peu opaque… l

Événement rarissime : un couple bisontin a reçu les insignes de la Légion d’honneur lors de la même ordonnance. Une récompense pour leur travail mené dans le domaine de la chirurgie maxillo-faciale et le soutien psychiatrique de patients à Besançon.

P arce qu’ils ont redonné un sens à la vie de cen- taines de personnes, le docteur Larissa et le professeur Bernard Ricbourg ont été décorés - le même jour - du grade de Chevalier de la Légion d’honneur. C’était same- di 20 octobre au Centre diocé- sain de Besançon lors d’une cérémonie que les époux ont voulu discrète, à leur image. Dans le service qu’il dirigeait (jusqu’en 2012) au C.H.R.U. de Besançon, le professeur a soi- gné 350 personnes traumati- sées par an, des hommes, des femmes, des enfants, à qui il a fallu reconstruire le visage après une agression, un acci- dent de voiture, une tentative de suicide, une malformation congénitale ou un cancer, ou à des victimes d’attentats. Lui soignait avec les mains grâce à des techniques de plastique de la face notamment dont il fut un des précurseurs en Fran- ce. Son épouse avec la tête. Le docteur Larissa Ricbourg, anesthésiste de formation, est devenu médecin psychiatre au sein de l’unité de son mari où elle recevait les patients pour les rassurer, établir un proto- cole pour (re)vivre après l’opé- ration. Un travail en duo salué par les associations de victimes pour leur prise en charge humaine : “Grâce à Larissa et

devenu l’un des pontes de sa discipline en chirurgie plas- tique et réparatrice au niveau européen poursuit son travail. Ses travaux font encore date : “C’est un honneur de le déco- rer parce qu’il a réalisé de grands travaux et parce qu’il a toujours été à côté de notre association” précise le docteur en chirurgie plastique Jean-

Pierre Reynaud, membre du conseil scientifique de la fon- dation “Les Gueules cassées” venu spécialement à Besan- çon décorer son confrère. Les Ricbourg ont reçu de nom- breux messages de remercie- ments d’anciens patients. C’est bien cela leur plus belle récom- pense ! n E.Ch.

tellement mérité… Il a fallu insister pour que Larissa accep- te cette récompense. Et sonmari aussi. Ils ont attendu le der- nier moment” commente Gene- viève Celan-Auduberteau, pré- sidente de la fédération d’aide aux victimes et de la violence. Méritée, l’insigne s’est laissé désirer ! Officiellement Che- valiers depuis la publication au Journal Officiel du 29 décembre 2008 (dans la même promotion que Zinédi- ne Zidane), Larissa et Bernard l’ont acceptée 10 ans plus tard. Ils n’ont pas décliné l’offre com- me l’avaient fait avant eux Pierre et Marie Curie ! “C’est moi qui ne voulais pas la rece- voir” répond simplement le docteur Larissa Ricbourg. Atteinte d’une insuffisance res- piratoire pour laquelle elle se mobilise en recevant gratui- tement chez elle des patients dans l’associationMobil’r, Laris- sa a préféré se passer des ors de la République. L’autre rai- son est à chercher dans les dif- ficultés rencontrées dans l’exer- cice de son métier : “Être la femme du patron et travailler dans le même service, c’était difficile” avoue celle qui a tou- jours milité pour une relation patient-médecin proche. Elle a sauvé des vies. Au propre, comme au figuré, comme lorsque l’un de ses patients l’appelle à 5 heures du matin pour parler. Elle comprend qu’il va se suicider après avoir ingé- ré des médicaments. Le S.A.M.U. arrivera juste à temps : “Je n’ai rien fait, jus- te donner mon téléphone qu’ils parlent. Cette médaille, c’est celle des patients” dit-elle. Avec son mari, elle a dévelop- pé pour les patients une rela- tion spécifique qui faisait du service l’un des pionniers de son domaine. Bernard Ricbourg,

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“Il a fallu insister…”

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Le docteur Larissa et le professeur Bernard Ricbourg, Chevaliers de la Légion d’honneur depuis le 20 octobre dernier.

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