La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018

LES CONTRATS AIDÉS PROUVENT LEUR UTILITÉ

À Besançon, 53 contrats aidés ne sont plus financés par l’État suite à l’annonce faite en 2017. Des associations s’interrogent sur la manière dont elles devront fonctionner à l’avenir. Elles doivent chercher de nouveaux leviers pour financer des postes jadis subventionnés. Un mal pour un bien ?

l Enquête

Contrats aidés, le jour d’après

C’est l’équivalent du P.M.E. qui a mis la clé sous le paillasson Quelle répercussion la fin des contrats aidés a-t-elle eue à Besançon ? Beaucoup d’associations ont été bouleversées suite à l’annonce gouvernementale, d’autres ont rebondi en créant des postes. Le domaine de l’insertion est le plus touché.

J ugés trop coûteux et inefficaces, les contrats aidés (C.A.E.) ont été en grande majorité suppri- més en août 2017. Il en subsis- te encore pour ceux qui ont été signés avant l’annonce gouvernementale. Ini- tiés à l’origine dans le but d’aider les personnes éloignées de l’emploi à s’in- sérer sur le marché du travail, leur par- ticularité était d’être financés entre 30 et 80 % par l’État afin de soulager les employeurs, et pour la plupart, les asso- ciations. Un an après, le tissu associatif bisontin est à la peine même si une aide de la Région (lire en page 8) vient en soutien. Contrat aidé ne veut pas dire emploi déguisé. C’est bien ce que veulent rap- peler les structures associatives dans leur grande majorité qui ont dû s’adap- ter. Encore lors du dernier conseil d’Agglo- mération du Grand Besançon, le débat sur la fin de ces postes a fait débat. D’un côté ceux qui estiment que ce n’est pas

fait de la baisse des contrats aidés mais qu’elles ont pu surmonter le problème. Elles ont notamment embauché des contractuels ou à l’inverse en réduisant le service public. Les hôpitaux sont aus- si concernés. Depuis, le nombre d’emplois aidés pour- suit sa chute. Selon une étude du minis- tère du Travail (Dares), le nombre est en baisse de 339 000 (- 22,3 %) sur un an en France. À la fin du mois de juin dernier, 280 000 salariés bénéficiaient d’un contrat aidé. Le nombre de contrats en contrat unique d’insertion (C.U.I.) et C.A.E. plonge avec - 44 000 au second trimestre et – 162 000 sur un an. Les principaux concernés sont les moins de 26 ans et les plus de 55 ans, des popu- lations souvent frappées par un chô- mage bien plus important que la moyen- ne nationale. À la Régie de quartier de Besançon qui gère le nettoyage des espaces publics, divers travaux de rénovation, du com- merce en insertion, l’impact s’est res-

à la collectivité de subventionner l’em- ploi, d’autres à l’image de Jean-Sébas- tien Leuba (P.S.), ex-adjoint à la vie asso- ciative, de critiquer la fin de cette mesure qui fragilise le tissu associatif bisontin et plus généralement de l’aggloméra- tion. Pour prendre du recul, La Presse Bison- tine a rencontré plusieurs structures et d’ex-contrats aidés. L’impact s’est fait ressentir également dans les collectivi- tés, consommatrices de ce type d’emploi.

L’économie sociale et solidaire (ici l’association d’insertion A.P.I. 25) est la plus impactée par la fin du dispositif Contrats aidés.

Ce sont peut-être elles les responsables de la fin de ces contrats…pour en avoir trop consommé.Une enquête du baromètre R.H. des collectivités locales démontre que 57 % des 674 décideurs territoriaux (élus, D.R.H., directeurs généraux des services) confirment avoir été confrontés à des dif- ficultés d’organisation du

Les collectivités

en ont abusé.

senti avec deux personnes dont le contrat n’a pu être reconduit : “Nous avons néan- moins pu trouver une solution à un ex- emploi aidé : il a été embauché par le Sybert pour gérer les chalets de com- postage dont nous nous occupions. Cet- te annonce de l’État est tombée violem- ment mettant notre structure en péril.

Ces personnes vont nous manquer d’au- tant que nous avions des sorties posi- tives avec des gens intégrés” évoque Pas- cal Tonon, le directeur. Touchée par ces mesures, l’économie sociale et solidaire n’est pas coulée. Elle doit toutefois se réinventer. n E.Ch.

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