Journal C'est à Dire 184 - Janvier 2013
Le journal gratuit du Haut-Doubs
Soldes du 9 janvi r au 12 février
7 janvier 2013 N° 184
Le journal du Haut-Doubs - www.c-a-d.fr
1, RUE DE LA BRASSERIE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - redaction@groupe-publipresse.com I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S
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S O M M A I R E
Morteau : la ferme se fissure. Située près de l’église, la “Poulotte” présente d’im- portantes lézardes. L’affaissement de ses murs pourrait être dû à la construction d’un récent pro- gramme immobilier. (page 4) Mariage gay : Annie Genevard dit non. Dans le débat qui divise la France, la députée du Haut-Doubs se prononce clairement contre la réfor- me du mariage. Elle ne sait pas encore si elle mariera les couples homosexuels. (page 12) Téléthon : les dons en baisse. Malgré une mobilisation toujours aussi forte dans le Haut-Doubs, la générosité est en recul. Retour en images sur l’édition 2012. (page 28) Côte de Fuans : la route menacée. Un glissement de 5 000 m 3 de terre est survenu malgré les cinq mois de travaux sur cet axe. Une nouvelle déviation est prévue en cas de danger avéré. (page 30)
Morteau, en juin 1936 : l’atelier du bourrelier Florentin Pourchet.
(Le dossier en pages 16 à 21)
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FACE SUPER U
R E T O U R S U R I N F O
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Julie Andrieu
ÉDITORIAL
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Bâclé François Hollande est pris à son propre piège. Parmi ses soixante propositions de candidats, il y a celles qui paraissaient correspondre à une certaine idée du redresse- ment économique de la France, en tout cas qui devaient contri- buer à mettre fin à des dérives qui ont participé largement à la cri- se financière de ces dernières années. Il s’agit de la fameuse pro- messe de séparer les banques de dépôt et les banques d’investissement. Moins de neuf mois après son élection, le nou- veau président est sur le point d’enterrer cette grande idée sous le poids de lobbies bancaires sur- puissants. Dans le même temps, et alors que la France croule sous le poids du chômage, il fait aujour- d’hui de la réforme du mariage une priorité absolue. Il est pris à son propre piège parce qu’il est coincé par la plupart des promesses qu’il a dû tenir pour contenter toutes les ailes de son parti et toutes les communautés de ce pays. Parmi elles, les homosexuels. Le débat qui divise actuellement la France est une sorte de cache- misère d’un pays qui a perdu son cap et oublié le sens des priorités. Qu’on soit favorable ou non au mariage pour les couples homo- sexuels - de part et d’autre il exis- te des arguments recevables - on n’a pas le droit, quand on tient les rênes du pays, de programmer une telle réforme sociétale au simple prétexte d’une idéologie, quand tant d’autres priorités dres- sées dans ces fameuses soixan- te promesses resteront à l’état d’embryon. Ce sujet majeur dont la plupart de ses partisans n’ont d’ailleurs pas mesuré toutes les conséquences à long terme méri- tait autre chose qu’un simple débat parlementaire. Certes les grandes réformes comme l’abolition de la peine de mort, l’autorisation de l’I.V.G. ou le vote des femmes ont été adoptées par les parlemen- taires, sans recourir à un réfé- rendum. Mais à chaque fois, elles ont été mûries de longue date, précédées d’un large débat, sou- mises à discussion et surtout bien préparées. Ce qui n’est pas le cas de ce projet sur le mariage homo- sexuel. Car derrière le mariage, d’autres perspectives s’ouvrent. Les réfractaires pensent qu’on ouvre là la boîte de Pandore et les partisans de la réforme savent eux aussi que le débat est bâclé pour cause d’électoralisme primaire. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré : David Aubry. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Janvier 2013 Crédits photos : C’estàdire,C.G.25,J.-M.Choulet,C. Patois,J.-M.Picard,C.Petit,Téléthon2012,VilledeMorteau.
à la découverte
du Haut-Doubs
D epuis que nous lui avons consacré un article en mars dernier, Jean-Luc Moner- Banet a pris du grade. Natif des Combes où ses parents résident toujours, le Haut-Doubiste d’origine, déjà directeur de la loterie roman- de, a été promu président de la World lottery, l’association mon- diale qui représente tous les pays possédant des loteries ou jeux de grattage. Il représente l’intérêt des sociétés de jeux et garantit la trans- parence. Son combat : la triche- rie. Avec près de 150 loteries pré- L es spécialités de notre région seront mises à l’honneur par la chroniqueuse gastronomique Julien Andrieu sur France 3 same- di 12 janvier à 17 heures dans l’émission “Les carnets de Julie”. “Julie a fait le tour des montagnes jurassiennes à la découverte des recettes traditionnelles et des pro- duits-phares de la région” annon- ce la production de l’émission. Si France 3 tient à garder le secret du contenu précis de l’émission, nous pouvons néanmoins révé- ler que la belle Julie fera une hal- te au Crêt-l’Agneau à La Lon- geville où elle a concocté quelques plats savoureux au côté de la maî- tresse des lieux Liliane Jacquet- Pierroulet. La chroniqueuse a éga- lement baladé sa décapotable rouge aux Fins où elle a décou- vert les saveurs du comté. L’équipe de France 3 est aussi passée chez Noël Myotte à Fournets-Luisans pout déguster et cuisiner les salai- sons du Haut-Doubs. L’émission offrira sur 52 minutes une allé- chante vitrine aux produits du Haut-Doubs. Partir à la découverte d’une région, parcourir son histoire à travers une recette ancestrale, typique, pour mieux comprendre ses spé- cificités et ses richesses, telle est l’aventure que fait partager Julie Andrieu dans son émission heb-
Restructuration à la Combe Saint-Pierre
D epuis des années, l’objectif de la Combe Saint-Pierre à Charquemont est de devenir une station d’hiver et d’été, tout en gardant son carac- tère familial. Alors, de nom- breuses activités se sont déve- loppées en dehors du ski et de la patinoire pour animer les lieux à la belle saison : devalkart, rol- lerbe, descente en V.T.T., par accrobranches, via ferrata… Les élus de la communauté de communes du pays de Maîche et la commune de Charquemont ont décidé de mettre les équi- pements au diapason en réno- vant le bâtiment que beaucoup appellent encore ici le chalet du ski. 832 000 euros hors taxes y ont été investis avec pour autres financeurs l’État, la Région et le Département. Un chantier d’envergure assuré en grande partie par des entre- prises locales et qui permet aujourd’hui au ski club d’avoir au rez-de-chaussée un local bien
sentes sur les cinq continents, le Français possède un rôle de por- te-parole “comme interlocuteur des pays auprès des lobbies ou organismes, allant de l’O.N.U. au C.I.O.” explique-t-il depuis son bureau de Lausanne. Sa mission durera deux ans. L’affaire du mat- ch truqué des handballeurs de Montpellier, il l’a bien évidemment suivie de près. “C’est un phé- nomène, s’il est avéré, qui serait grave. C’est contre ça que nous travaillons et luttons” dit-il. À l’heure où l’on pourra bientôt parier sur la mort de son voisin, via des sociétés opérant souvent dans l’illégalité, les loteries natio- nales doivent se battre face à cet- te concurrence “déloyale”. “C’est une très mauvaise chose que de pouvoir parier sur tout et n’importe quoi. Il faut que le pari reste spor- tif” poursuit le nouveau président. Dernièrement, ce sont les États- Unis qui ont fait appel aux ser- vices de la W.L.A. pour ouvrir leur marché des paris sportifs sur Inter- net. La Loterie romande, employeur du Français, se dit “ravie de l’élection de M. Moner- Banet. La Suisse assurera une des plus en hautes positions impor- tantes et d’influence sur la scène mondiale des loteries et des socié- tés de loterie.” domadaire. Petit reporter du goût et du bon vivre, elle déniche des endroits insolites, rencontre des personnages chaleureux et tru- culents, capables de lui faire com- prendre ce qui fait le ciment créa- tif, gastronomique, culturel, patri- monial ou économique d’une région. La cuisine joue plus que jamais son rôle de lien. Depuis une quinzaine d’années, Julie Andrieu enjolive la cuisine du quo- tidien grâce à son approche ludique et décomplexée. Jour- naliste, productrice, animatrice et auteur d’une vingtaine de livres de cuisine, elle voyage dans le monde entier et dévoile les peuples par leur alimentation. Julie Andrieu a notamment fait escale au Crêt-l’Agneau à La Longeville. Ambiance très conviviale avec d’autres ambassadeurs locaux des bons produits.
Le bâtiment rénové occupe une place centrale dans la petite station.
mis de développer ce site mul- ti-saisons” souligne Christine Bouquin, maire de Charque- mont, appuyée dans ses pro- pos par le président de la com- munauté de communes Jose- ph Parrenin. Dans cette optique, la restructuration du bâtiment, pôle central de la station, était une étape indispensable et très attendue.
adapté. Au même niveau, la société Trinairgy qui exploite les installations de loisirs peut y stoc- ker tout son matériel dont la dameuse. Enfin, à l’étage, en plus de l’indispensable salle hors sac, le bar-restaurant retrouve une nouvelle vie avec de nou- veaux gérants installés depuis septembre. “La forte volonté des élus a per-
Jean-Luc Moner-Banet élu président mondial des loteries
Jean-Luc Moner-Banet : “Il faut que le pari reste sportif.” (photo archive Càd).
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Morteau
La ferme de la Poulotte se fissure dangereusement Fenêtres étayées, le sol du
séjour qui s’affaisse, une façade qui se lézarde, la fer- me de la Poulotte est mena- cée par des problèmes apparus en 2011. La pro- priétaire qui a rénové la mai- son s’inquiète et cherche les causes à ces désordres. Elle soupçonne les nouveaux immeubles.
A ntoinette Sauge habi- te la ferme de la Pou- lotte à Morteau. Elle a bien rénové cette maison comtoise construite en 1750 à deux pas de l’église. Pour la propriétaire, il n’y a donc pas de raison que cette habitation qui traverse les siècles com- mence à montrer des signes inquiétants de fatigue. Pour-
tant, depuis 2011, des fissures importantes sont apparues sur la façade de la ferme, au-des- sus des fenêtres du rez-de-chaus- sée, à l’aplomb de la faîtière. “J’ai contacté mon maçon qui a placé des témoins pour voir com- me elles évoluaient. On observe qu’elles ne cessent de s’étendre” remarque Antoinette Sauge. Une des lézardes est profon-
de, et la situation devient cri- tique. À l’extérieur, quatre fenêtres ont été étayées pour stabiliser les linteaux. À l’intérieur, le mal est fait. Les embrasures ont tellement tra- vaillé qu’Antoinette Sauge ne peut plus ouvrir les fenêtres donnant sur la rue, qui ont été changées lors des travaux de rénovation réalisés, selon la pro- priétaire, dans les règles de l’art. Ce n’est pas tout, le plancher de la salle à manger s’affaisse à certains endroits, comme si le sol se dérobait sous la ferme qui n’a pas de fondations. “Ça bou- ge dans toute la maison. J’entends des craquements le soir qui ne ressemblent pas à des bruits générés par le travail d’une charpente en bois” obser- ve-t-elle. Antoinette Sauge ne croit pas que ces problèmes puissent être liés au grand âge de la Poulot- te. “Elle a été construite avant la Révolution et elle n’a jamais tain que si ces fissures avaient été là lors de la vente de la fer- me, je ne l’aurais pas achetée.” D’après la propriétaire, il faut aller chercher ailleurs, dans le quartier, la cause de ces désordres. Selon elle, ils sont apparus simultanément à la construction des trois immeubles du programme immobilier la Table du Roy situés juste au- dessus de chez elle. Antoinette Sauge suppose que la réalisa- tion des fondations importantes de ces bâtiments a pu déstabi- liser le terrain et modifier son réseau hydrographique. “Je ne veux incriminer personne. Je ne fais que constater.” Ce ne sont que des suppositions. L’occupante s’est rapprochée de son assurance qui doit rendre prochainement son rapport d’expertise. Il établira peut-être un lien entre la Table du Roy et bougé. Je ne vois pas pourquoi cela se pro- duirait maintenant. C’est une maison sai- ne qui a eu le temps de se stabiliser. Il est cer-
la Poulotte. Ce qui inquiète désormais la propriétaire, c’est que d’autres
pas engager des travaux de consolidation si d’autres dégâts sont à venir avec ces projets. Avant qu’ils ne démarrent, je ferai constater l’état de la mai- son par un huissier.” Elle redou- te que cette histoire lui coûte très cher. À titre d’exemple, si Antoinette Sauge décidait aujourd’hui de remettre en état les fenêtres et le sol du séjour, elle devrait débourser 7 000 euros. T.C.
travaux sont prévus dans le quartier, notamment la construction d’un par- king de 75 places pour les résidents des
“Ma maison est en train de s’écrouler.”
immeubles voisins et de cinq maisons sur le haut des terrains Sainte-Marie. “Ma maison est en train de s’écrouler et c’est bien ce qui me fait peur ! Je ne veux
Les fenêtres qui donnent sur la rue ont été étayées par sécurité.
La ferme de la Poulotte a été construite en 1750.
Le conseil municipal dit “oui” Aménagement
Le conseil municipal a donné un avis favorable au projet d’aménagement des terrains de la Cure. Il comprend la construction de cinq maisons, d’un par- king et d’un parc public. L e 10 décembre, le conseil municipal de Morteau s’est prononcé majoritairement en faveur de la poursuite du projet d’aménagement des terrains de la Cure situés derrière l’église (5 voix contre de l’opposition municipale et 21 voix pour). Le projet com- prend la construction de 5 parcelles pour des maisons individuelles en bordure de la rue Sainte-Marie. Elles couvriront moins de 20 % de la surface de ce terrain précise le comp- te rendu du conseil. Sur l’espace restant, il est prévu de créer des stationnements supplé- mentaires (75 places) et un parc public. Hen-
ri Leiser, le leader de l’opposition, n’a jamais caché son désaccord sur ce projet. “Nous ne pouvons pas accepter ces constructions qui ne décompresseront pas la demande globale. Nous demandons que l’intégralité des parcelles soit transformée en parc public” a-t-il déclaré. On se souvient que l’élu avait déposé une requê- te au Tribunal Administratif pour demander l’annulation de la délibération du 6 juin 2011 qui actait le lancement des études préalables à l’urbanisation des terrains Sainte-Marie. Sa requê- te a été rejetée le 13 novembre, mais l’élu peut encore faire appel de la décision. Annie Genevard, maire de Morteau, confirme qu’à ses yeux “ce projet de construction très modéré, qui améliore l’environnement urbain, permet d’organiser le stationnement sur le quar- tier, constitue la meilleure protection contre la construction d’immeubles à plus ou moins long terme sur cet emplacement.”
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“On ne pourra jamais plaire à tout le monde” Après la médiatisation et une polémique qui les a dépassés, les “Burn the rubber” tirent le bilan de leur aventure sur M6 et surtout, se projettent dans l’avenir. Le 26 janvier, ils présentent à Morteau leur second album. Interview, en famille. Morteau
C’ est à dire : Après la tempête médiatique qui s’est déchaînée bien malgré vous et votre éli- mination en demi-finale de l’émission “La France a un incroyable talent”, comment sortez-vous de l’aventure ? Édouard Dornier (le fils, chant et guitare) : Forcément déçus de ne pas avoir pu aller plus loin. Mais au départ, notre objectif était d’atteindre les demi-finales pour pouvoir jouer en direct. Donc avec le recul, on se dit que c’était une formidable opportunité pour nous d’aller jusque-là. L’émission nous a offert une magnifique exposi- tion, donc on ne regrette rien du tout. Léa Dornier (la grande sœur, batterie) : Tout ce qui ressort de cette aventure avec le recul, c’est du positif. Cyrille Dornier (le père) : Bien sûr on ne s’attendait pas du tout à la polémique qui est née. Mais maintenant qu’elle est derrière nous, on ne voit que le côté positif de l’aventure.
mique ? C.D. : Pas du tout, nous l’assumons complètement. C’est une chanson que l’on peut qua- lifier de patriotique. On est fier de notre pays, on l’a dit à tra- vers cette chanson. Ça s’arrête là et il n’y a pas une ombre de racisme chez nous. Ceux qui nous connaissent le savent. E.D. : On a des copains blancs, arabes, noirs… Sandrine Dornier (la maman) : Et notre belle-mère est noire ! Càd : C’est parce que cette chanson avait été écrite après un France-Algérie au cours duquel la Marseillai- se avait été sifflée que l’on vous a accusé de racisme ? C.D. : C’est sans doute cela en effet qui a prêté à confusion. Mais si la Marseillaise avait été sifflée suite à un match Fran- ce-Pologne, les paroles de la chanson auraient été les mêmes. Càd : Ne regrettez-vous pas néanmoins d’avoir impliqué
Notre objectif était de nous mon- trer pour nous faire connaître, c’est réussi. Càd : Avez-vous été blessés de ces accusations de racis- me qu’on vous a lancé ? C.D. : On ne peut pas les igno- rer mais ça m’a beaucoup plus touché par rapport à mes enfants. L’idée même que des gens aient pu porter des juge- ments et se soient permis de dire des choses sur nous sans même nous connaître a été dur à vivre. Les jeux de mots qu’on a entendus sur le nom de notre groupe (N.D.L.R. : certains com- mentaires ont fait le rappro- chement entre “rubber”, le caout- chouc en anglais et le terme “Rebeuh”, “beur” en verlan) nous ont fait halluciner. Jamais on avait imaginé une seule secon- de qu’on pouvait faire un tel rapprochement absurde ! Càd : Vous ne regrettez pas non plus d’avoir mis dans votre premier album la chan- son qui a fait naître la polé-
vos enfants alors mineurs dans l’interprétation de cet- te chanson ? E.D. : On en avait largement discuté avant, entre nous. À chaque fois que l’on a interprété une chanson, on en a toujours discuté entre nous afin de bien comprendre ce qu’on disait. Tout est toujours décidé en commun entre nous, on ne fait rien sans se concerter tous. Càd : Comment jugez-vous la position de S.O.S. Racis- me dans cette affaire ? C.D. : Ils n’ont même pas pris la peine de nous appeler, de dis- cuter avec nous. Je les ai invi- tés à venir découvrir notre nou- vel album que nous présentons le 26 janvier. On va voir s’ils viennent. Càd : Vous restez marqué par cet épisode ? S.D. : Maintenant il faut tour- ner la page. Ça restera toujours, mais on passe à autre chose maintenant. En tout cas, M6 nous a toujours soutenus et aidés. L.D. : Si on n’est pas passé en finale, c’est que le jury a esti- mé que les autres étaient meilleurs. On ne sait pas ce qui
les a motivés, on ne le saura jamais. C.D. : Il ne faut pas oublier que ce n’était qu’un jeu. Sur le pla- teau, on a donné tout ce qu’on avait. On a fait une belle pres- tation. Je suis fier de mes enfants. Càd : Quelles ont été les suites à l’émission ? C.D. : On a reçu beaucoup de demandes par mail , on nous a même proposé une tournée pour et qui veulent connaître les dates nos prochains concerts, on a eu plus de 120 000 connexions sur youtube pour découvrir notre travail. Une grande curiosité est née suite à l’émission. Càd : Le proche avenir pour vous, c’est la sortie de votre second album intitulé “Il était une fois”, présenté au théâtre de Morteau le 26 jan- vier. Quelle est sa couleur ? C.D. : C’est un album “100 % Rubber”. Nous sommes auteurs, compositeurs et interprètes des dix titres. C’est Léa qui a écrit cet été. Les retours ont été à 99,9 % positifs. Encore aujourd’hui, on reçoit des courriers de gens qui veulent nos C.D.
l’intégralité des textes. Édouard a composé 80 % de la musique, Jeanne les 20 % restants. L’album sort à 1 000 exemplaires dans un premier temps. E.D. : L’album a été écrit l’été dernier. Tous les après-midi, Jeanne, Léa et moi-même on travaillait dans notre salle de répétitions. On a pris les deux mois de vacances pour écrire cet album. Cet album est plus pop-rock que le premier, un peu plus posé. Il est censé toucher un large public. E.D. : Notre idée est de faire de plus en plus de festivals, his- toire de se faire connaître. Ensui- te, pourquoi pas sortir un tube et l’objectif ultime, c’est qu’on vive de la musique. Notre truc, c’est la musique. C.D. : L’idée, c’est de jouer notre musique. On ne souhaite pas devenir un groupe de télé et on ne pourra jamais plaire à tout le monde. On veut être un grou- pe comme les autres et qu’on nous connaisse sous notre nom Burn the rubber, et pas seule- ment la famille Dornier. Propos recueillis par J.-F.H. Càd : Jusqu’où vou- lez-vous aller les Burn ?
“Je suis fier de mes enfants.”
Du 9 janvier 2013 sur articles signalés en magasin
Déco
Aménagements extérieurs
Outillages
Toute l’équipe SERAC remercie sa clientèle pour sa fidélité et présente ses Meilleurs Vœux pour l’année 2013
De gauche à droite, Jeanne, Édouard, Léa et Cyrille. Sortie de l’album le 26 janvier au théâtre de Morteau. Réservations dans les boulangeries et les tabacs de Morteau.
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Varappe et Montagne rend les chalets de Châtel Depuis quarante ans, le club mortuacien louait deux chalets dans la station de ski des Alpes. Le propriétai- re les a vendus. Varappe a donc quitté sa base de Hau- te-Savoie, gardant pour elle une histoire qui va mar- quer pour longtemps la mémoire de l’association. Association
En bref…
Montbenoît À lʼinitiative du conseiller géné- ral Alain Marguet, la sous-pré- fète de Pontarlier Laura Rey- naud a parcouru le canton de Montbenoît le 23 novembre dernier et rencontré les maires de ses 16 communes. La jour- née a commencé par la visi- te de la scierie Maugain à Saint-Gorgon-Main installée dans cette localité depuis 1996 avec un atelier qui sʼest modernisé et étendu pour trai- ter avec un système de sécha- ge et dʼaspiration quelque 8 000 m3 de bois annuelle- ment. La délégation sʼest ensuite rendue dans la toute nouvelle mairie de La Lon- geville. Avant dʼaller à Gil- ley sur le site de lʼentreprise Vermot et ses 120 emplois locaux. Fruitière La bonne fruitière. Dans lʼarticle consacré au mont dʼor fermier paru dans notre pré- cédent numéro, le G.A.E.C. Mamet nʼadhère pas à la frui- tière des Frenelots comme cela a été mentionné par erreur, mais bien à celle des Suchaux. Dʼautre part, la frui- tière des Frenelots a changé de dénomination et de site de production pour devenir la fruitière Les Fins Comté.
voles de Varappe convertis en menuisiers, électriciens, coutu- rières, plombiers, se sont retrous- sé les manches pour les amé- nager plusieurs week-ends durant, afin de pouvoir les occu- per dès l’hiver 72-73. L’endroit n’avait rien d’un quatre étoiles ! Le confort des chalets était rus- tique et il le restera. Venir y séjourner, c’était se préparer à dormir sur des paillasses en mousse dans un dortoir non chauffé, glissé dans un sac de couchage. Inutile de chercher la douche, il n’y en avait pas. Des toilettes peut-être ? Oui, un trou en prise directe avec le torrent, derrière la porte en bois,
sur le balcon. C’était un endroit assourdissant où par - 20 °C l’occupant ne s’éternisait pas. De l’eau chaude au moins ? Même pas, sauf à faire bouillir la marmite sur le poêle qui fonc- tionnait grâce au bois provi- sionné lors des corvées orga- nisées par le club à l’automne. Ces conditions de vie en col- lectivité faisaient partie du char- “Le chalet était notre second domicile. C’était une maison de copains au confort rustique où il faisait bon se retrouver été comme hiver” raconte Patrick Jeannoutot, président de Varap- pe en 1986 et 1987. “On partait au minimum le vendredi soir pour en profiter au maximum. Au retour, le dimanche soir, inuti- le de dire aux parents ce qu’on avait fait. “Vous sentez Châtel !” disaient-ils en respirant nos habits largement imprégnés de la fumée des fourneaux” sou- rit Jean-Paul Huguenin qui a présidé le club de 2002 à 2006. Au début des années quatre- vingt, l’association a enregistré jusqu’à 600 nuitées en une sai- son hivernale. Ce gîte, par cher, a accueilli des générations de skieurs. À sa manière, Varappe et Montagne a contribué à promouvoir la sta- tion de ski des Alpes dans le Val me des chalets où l’on venait pour l’ambiance de l’après-ski : chan- ter, veiller, trinquer.
de Morteau et au-delà. En signe de reconnaissance, la commune de Haute-Savoie a élevé le club au rang de Citoyen d’honneur en 1999 sous la présidence de Sylvie Personeni. “C’est dire si la vie de Varappe est intimement liée à ces chalets” explique-t- elle. L’histoire s’achève avec Serge Deprez, l’actuel président qui a dû se résoudre à s’en séparer un jour ou l’autre. “Il faut se rendre à l’évidence. L’échéance aurait été de toute façon assez proche étant donné leur état et les règles de sécurité de plus en plus contraignantes auxquelles il aurait fallu se plier” remarque- t-il. Depuis quelque temps, les chalets étaient aussi moins fré- quentés. Le club qui fêtera en 2014 ses cinquante ans conti- nuera à grandir sans eux. Dépen- dant depuis peu de la Fédéra- tion Française des Clubs Alpins et de Montagne, il compte actuel- lement 185 adhérents qui vien- nent pratiquer dans de bonnes conditions d’encadrement, et quel que soit le niveau de cha- cun, du ski de randonnée, de l’alpinisme, de la randonnée pédestre, de l’escalade, de la cas- cade de glace, de la spéléologie ou du V.T.T. T.C. rendu les clefs des cha- lets. Selon lui, s’ils n’avaient pas été ven- dus, l’association aurait
V arappe et Montagne a rendu pour de bon les clefs des chalets de Châtel à leur pro- priétaire qui vient de les vendre. Une page se tourne dans l’histoire du club mortuacien qui louait ces deux maisons tra- ditionnelles savoyardes dans la station de ski depuis 1972. La porte se referme donc sur qua-
rante ans de souvenirs. Ils mar- quent la mémoire de Varappe qui avait trouvé à Châtel le pied- à-terre qu’elle cherchait pour favoriser la pratique du ski alpin et du ski de randonnée. L’histoire a démarré avec Michel Comte, membre du club, âgé alors de 27 ans, qui a déniché ces deux chalets inhabitables en l’état. Rapidement des béné-
“Vous sentez Châtel.”
Des générations de skieurs ont séjourné aux chalets de Châtel.
Renseignements : 03 81 67 38 85 et 06 33 21 48 07
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Climat
En bref…
Le temps souffle le chaud et le froid dans le Haut-Doubs “Y’a plus de saisons” diraient les anciens. Tout fout l’camp, même la neige en hiver qui paraissait pourtant bien installée sur le Haut-Doubs début décembre.
Maîche Le centre médico-social de Maîche a changé dʼadresse. Depuis le 19 décembre, le centre est au 1, rue des Bou- tons dʼOr, dans le Pôle famil- le. Les services sont joignables au 03 81 64 06 57 et les usa- gers et partenaires peuvent être reçus du lundi au jeudi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 et le vendredi de 9 h à 12 h Le C.M.S. de Maîche regroupe un ensemble de pro- fessionnels, au sein dʼune équi- pe pluridisciplinaire (secrétaires médico-sociales, assistants de service social, psychologue, conseillère en économie socia- le et familiale, sage-femme et puéricultrice). Solidarité Le comité local GrandʼCom- be-Chateleu - Les Gras - Val de Morteau de L.A.C.I.M. (Les amis dʼun coin de lʼInde et du monde), jumelé avec Dave (Bénin) et Jonnaigunta (Inde) organise un déjeuner familial de solidarité (apéritif et vin com- pris) dimanche 20 janvier à 12 heures, salle du Pré-Ron- dot à GrandʼCombe-Chateleu. Prix : 15 euros, enfants mater- nelle et primaire 7 euros. Ins- criptions avant le 12 janvier auprès de Josiane Lugant (03 81 44 35 84), Gilbert Sau- ge (03 81 68 81 41) ou Michel Simonin (03 81 68 80 99).
L’ hiver avait bien commen- cé avec du froid et de la neige tombée en abondan- ce dès la fin dumois de novembre (plus d’un mètre à certains endroits). Couvert d’un épais man- teau neigeux, le Haut-Doubs se préparait doucement à vivre des instants dignes des hivers d’antan. Le décor givré n’a pas duré. Une fois de plus, l’histoire a tourné court à cause d’une météo capri- cieuse. Mi-décembre, une vague de pluie et de douceur a balayé la neige. De -
21 °C (à Morteau le matin du 12 décembre), les températures se sont mises à fluctuer entre + 5 et + 10 °C.
pluie est nettement excédentai- re, d’autant que le mois de novembre avait déjà été très arro- sé. Par comparaison, l’automne
Un vrai temps de chien ! “Cette deuxiè- me quinzaine a été par- ticulièrement arrosée” remarque l’antenne Météo France de
2011 a été très sec, entraînant une forte baisse de la nappe phréatique de l’Arlier et du Doubs.” Au moins, après ces jours de pluie
“Pas de tendance qui se dégage.”
Besançon. À Morteau, il est tom- bé en un mois 292 millimètres d’eau ! “C’est presque le double de la normale. La quantité de
et la fonte des neiges, les réserves d’eau sont reconstituées. Le Doubs est sorti de son lit pen- dant plusieurs jours. Les inon-
Il était tombé plus d’un mètre de neige à certains endroits dans le Haut-Doubs.
dations ont été progressives et contenues et n’ont pas provoqué de dégâts. Pour autant, la situation n’est pas exceptionnelle. Ces sursauts du temps ne surprennent pas Météo France. Malgré les aléas climatiques, décembre est dans l’ensemble un mois normal pour la saison. Il est fort possible que l’hiver souffle le chaud et le froid dans les prochaines semaines. Les prévisions saisonnières de Météo France ne sont pas catégoriques. “Il n’y a pas de tendance qui se dégage.” Le Haut-Doubs devrait donc être soumis à une alternance d’épisodes doux et froids. L’hiver devrait se révé- ler moyen comme en 2012, même si le froid s’était imposé en février.
Mi-décembre, la douceur, la pluie et le vent ont balayé
la neige, laissant place aux inondations.
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Villers-le-Lac
Les enfants de l’espoir grandiront sans Robert Vernet Le chef de chœur natif
P our Robert Verrnet, une tranche de vie se termi- ne. Le fondateur de la cho- rale Les Enfants de l’Espoir quit- te la présidence de l’association qu’il a fondée il y a trente ans. Pour celui qui a fait ses études au petit séminaire à Maîche, c’est le temps de passer le relais à Isabelle Porte, la nouvelle pré- sidente. Un choix mûri. Grâce au chant d’enfants, ce sont des centaines d’autres enfants dans le besoin qui ont été aidés. En 1983 par exemple, l’association envoie une partie des recettes des concerts à un groupe d’enfants déshérités de Thaï- lande. Tous les ans, les Enfants de l’Espoir multiplieront les concerts pour arriver à verser 1 million d’euros en 30 ans à d’autres enfants de France et de Villers-le-Lac a diri- gé durant trente ans les Enfants de l’Espoir, association de chant qui a accompli des dizaines de projets humanitaires. Robert Vernet laisse sa place.
ouvert les portes des églises. Les concerts dans les lieux de culte du Haut-Doubs ont
ron 350 000 spectateurs. Les choristes auront visité 24 pays, chanté devant l’hémicycle de
d’ailleurs souvent affiché complets. “Voilà que se termine une belle tranche de vie” , déclare le fonda- teur qui réside aujour- d’hui à Besançon, fier
l’O.N.U., au Vatican, dans un avion… Un nouveau chef de chœur, ancien élève, a repris la direction des Enfants de l’Espoir. Il s’agit de
Robert Vernet quitte les Enfants de l’Espoir, association qu’il a fondée il y a 30 ans. Jérôme Girardet est le nouveau chef de chœur.
Devant environ 350 000 spectateurs.
du Monde, ou livrer 3,4 tonnes d’aide alimentaire et scolai- re ! “Ainsi, nous avons pu aider Justine, une petite fille de Maîche qui désormais entend et parle,
Vernet qui remercie ceux qui ont pu l’aider, de sa femme Mar- celle en passant par ses trois fils, les parrains et marraines, le clergé catholique qui lui a
redonné une école à des enfants haïtiens, une cantine à des enfants du Burkina-Faso, ou aidé les enfants malades du C.H.U. de Besançon” liste Robert
d’avoir vu ses 637 choristes don- ner 705 concerts devant envi-
Jérôme Girardet, prêt à baliser le chemin tracé par son aîné.
Morteau L’hôpital de jour rouvre ses portes
été investis dans la construction d’un bâtiment flambant neuf mais qui restera vide jusqu’à nouvel ordre. Il est censé accueillir l’hôpital de jour de Pontarlier (10 places) qui pour
Faute de personnel suffisant pour le faire fonc- tionner, l’hôpital de jour de Morteau avait fer- mé ses portes en 2006. Après six ans d’interruption, il reprend du service en janvier.
facteurs qui a motivé la décision de l’Agence Régionale de San- té de rouvrir l’hôpital de jour de Morteau” apprend-on auprès du pôle de psychiatrie du Grand- vallier. Les patients seront
accueillis par une équi- pe médicale et para- médicale. Médecin, infirmière, psycho- logue, aide-soignante, assistante sociale, par- ticiperont à la prise en charge globale des malades.
l’instant n’est pas iden- tifié en tant que tel au Grandvallier, ainsi que 15 lits supplémentaires d’hospitalisation.Actuel- lement, il faut 5 mil- lions d’euros pour faire fonctionner la psychia-
L e 14 janvier, l’hôpital de jour de Morteau rouvrira ses portes rue du Collège dans les murs du centre médi- co-psychologique. L’établissement qui dépend du centre hospitalier de Pontarlier compte dix places. Il prodigue- ra des soins à la journée, à des patients qui présentent des souf- frances psychiques, mais dont l’état de santé ne nécessite pas une hospitalisation à temps com- plet. De nouveau opérationnel- le, cette structure de proximité va simplifier le quotidien des
malades de la région mortua- cienne. Ils n’auront plus à se rendre à l’hôpital de jour du Grandvallier pour recevoir des soins comme ils étaient contraints de le faire depuis six ans suite à la fermeture de l’unité de Morteau. À l’époque, elle avait cessé son activité fau- te de personnel. Cette fermetu- re qui ne devait être a que pro- visoire s’est éternisée. Mi-janvier, tout va rentrer dans l’ordre. “Nous avons accueilli un nouveau médecin psychiatre en novembre dernier. C’est un des
Il faudrait en plus 2,1 millions d’euros.
trie. Il faudrait en plus 2,1 mil- lions d’euros pour ouvrir la nou- velle unité. C’est ce budget de fonctionnement qui fait défaut pour l’instant.
Selon nos informations, la réou- verture de l’hôpital de jour de Morteau se ferait en contrepar- tie de l’impossibilité de mettre en service la nouvelle unité de psychiatrie du Grandvallier fau- te de moyens financiers. Rappe- lons que 4,7 millions d’euros ont
L’hôpital de jour compte dix places.
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Commerce
“Sans Janine, c’est la famine” Ce ne sont pas des raisons économiques qui forcent Janine Bozzato à ces- ser son activité d’épicière à Morteau. Elle fermera son commerce le 31 janvier suite au contentieux qui l’oppose à son propriétaire. Le 3 janvier, des clients et des commerçants sont venus manifester leur soutien.
L e 31 janvier, l’épicerie de la place de Halle à Mor- teau baissera le rideau définitivement. ’explication n’est pas économique. Cette fermeture est l’épilogue d’un contentieux qui oppose depuis six ans Janine Bozzato au proprié-
taire des murs qui lui impose une augmentation intenable de loyer (il passe de 700 à 1 200 euros). “L’épicerie est viable mais pas avec un tel loyer. Dans ces condi- tions, je ne peux pas continuer” regrette Janine Bozzato qui tient cette épicerie de proximité depuis
21 ans. L’affaire a soulevé un vent d’indignation dans le quar- tier. La commerçante a reçu le soutien inattendu de clients fidèles, d’habitants, de commer- çants, qui se sont spontanément mobilisés pour tenter d’éviter la disparition du magasin. Une
pétition a réuni plus de 400 signatures ! Le 3 janvier, il était une centaine à s’être donné ren- dez-vous devant l’épicerie pour manifester à la fois leur mécon-
à une cité-dortoir” estime Mar- tine. “Ce qui est regrettable, c’est que l’affaire s’arrête pour une histoire d’argent. L’argent ne se mange pas !” peste une autre
si la perspective d’une concilia- tion devait germer à l’issue de cette affaire qui est aux mains du tribunal. Trop affectée par toute cette histoire qui dure depuis de longues années, elle ne se sent pas le courage de pour- suivre l’activité. Elle ne se lan- cera pas non plus dans la créa- tion d’une nouvelle épicerie. “Psy- chologiquement, financièrement, je ne peux plus. On ne refait pas quelque chose à cinquante ans comme le fait à trente.” C’est donc à contrecœur qu’elle mettra la clé sous la porte le 31 janvier.
tentement et leur solidarité à Mada- me Bozzato. “Nous sommes là pour la soutenir. En même
cliente. “Sans Janine, c’est la famine” ajoute une autre. Janine Bozzato
“Psychologiquement, je ne peux plus.”
n’est pas insensible à cette mobi- lisation. “Je n’y suis pour rien ! Mais, oui, ça me fait plaisir de voir toutes ces personnes” confie la commerçante. Elle veut main- tenant tourner la page, même
temps, nous sommes tristes de voir disparaître ce commerce de proximité” remarque Colette. Cette échoppe est plus qu’une épicerie. Elle joue “un rôle fon- damental de lien social” lit-on en préambule de la pétition. “Janine est irremplaçable. Elle a un cœur en or ! Elle est accueillante, elle discute, vous écoute. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, elle livre vos courses à domicile. On achète ce dont on a besoin, au détail, en fonction de ses moyens” ajoute une retraitée habituée de l’épicerie. C’est un vrai service de proximité. Ce n’est pas un hasard si beau- coup de personnes âgées redou- tent de voir disparaître ce com- merce situé à deux pas de chez elles. Elles y trouvent à peu près tout pour faire face au quoti- dien. “Nous vivons dans un immeuble où tout le monde vieillit. Pour nous, cette épicerie devient vitale. Janine a tout pour dépanner et en plus elle fait relais colis” remarque Gilbert. “C’est la seule épicerie de Morteau. Si les gens ne se mobilisent pas, la ville ressemblera un peu plus
Le 3 janvier, une centaine de personnes est venue manifester devant l’épicerie en scandant “Janine, Janine, Janine.”
Janine Bozzato a été sensible à la mobilisation des gens.
Morteau Projet de parking près des immeubles de la Table du Roy Le manque de places de stationnement est une conséquence de l’urbanisation du quartier de l’église. Le problème devrait être en grande partie résolu une fois construit un parking d’environ 75 places au bout des terrains de la Cure.
D ans le cadre du projet glo- bal d’aménagement des terrains de la Cure, la municipalité de Morteau prévoit, en plus de la construction de cinq maisons et d’un jardin, la créa-
àmesure que l’urbanisation avan- ce. Il s'aggravera encore lorsque le troisième immeuble du pro- gramme immobilier (47 appar- tements au total) sera livré. “Sur la question du stationnement, il
effet jusqu’à trois véhicules. “Le plus criant, c’est le week-end, quand les résidents reçoivent des amis” remarque encore le syndic. Ce parking dont le nombre de places n’aurait pas encore été officiellement arrêté va per- mettre de résorber le problème. À l’inverse, ce projet parking à deux pas de l’église, est en total paradoxe avec la mise la mise en valeur de ce site clu- nisien. Ils souhaitent que les terrains de la Cure restent vierges afin de conserver tou- te la perspective sur ce monu- ment historique.
tion d’un parking d’environ 75 places, en contrebas des trois immeubles de la Table du Roy. La nouvelle devrait être plutôt bien
y a une attente des rési- dents” note le syndic de copropriété qui précise que chaque logement dispose d’un garage sou- terrain. Si le nombre de
“Le plus criant, c’est le week- end.”
accueillie par les habitants du quartier qui ont signé une péti- tion pour demander plus de sta- tionnement. Dans le périmètre de l’église, le manque de places de parking s’accentue au fur et
places prévu dans le cadre du programme immobilier est conforme à la réglementation, il est insuffisant pour répondre aux besoins des ménages. Cer- taines familles possèdent en
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Débat
“Je ne sais pas encore si je marierai les couples homosexuels” Le projet de loi sur le mariage homosexuel divise la France. Avant sa discussion au Parlement d’ici la fin du mois, la députée Annie Genevard a souhaité lancer le débat. Elle donne ses arguments contre le projet.
C’ est à dire : Êtes-vous pour ou contre ce pro- jet de loi ? Annie Genevard : Je respecte profondément les homosexuels mais je suis clairement oppo- sée à ce projet de loi. D’ailleurs, le gouvernement n’emploie plus le terme de “mariage pour tous” car il s’est aperçu que c’était une aberration sémantique. Ce qui est en cause dans ce projet de loi n’est pas la question de l’homosexualité qui est une réa- lité humaine que je n’ai pas à juger. Ce projet de loi est une vraie réforme de société et de civilisation. C’est de ce change- ment en profondeur de la socié- té et de la civilisation que je ne veux pas. Càd : Pour quelle raison ? A.G. : Parce que déjà ce projet est bâti sur une dissimulation de la vérité. On parle du maria- ge mais ce projet comporte deux volets, l’autre étant l’adoption. L’un ne va pas sans l’autre. Car le mariage ouvre, de fait, le droit à l’adoption. C’est pourquoi il est infondé de dire qu’on est pour le mariage gay et contre l’adoption. Les deux sont indis- sociables. Ma position résulte des longues semaines de
Càd : C’est donc l’adoption qui vous gêne ? A.G. : Il est clair que la plupart des pays du monde vont se fer- mer à l’adoption française. Au- delà de cela, faut-il faire une loi pour légaliser une pratique réelle qui ne concerne que quelques enfants ? On s’apprête à réformer en profondeur le code civil enmodifiant 176 occurrences de ce code, pour un tout petit nombre de personnes. Et derrière l’adoption, il y a la procréation médicalement assistée, puis la
réflexion et d’auditions qui ont eu lieu à l’Assemblée Nationa- le où on a entendu des pédo- psychiatres, des philosophes, des juristes, des religieux… Ce qui a fini de me convaincre, c’est la position de l’enfant. Quand un enfant est adopté, quelle que soit la situation, ce n’est pas tou- jours vécu dans la facilité. A cet- te difficulté-là s’ajoute une autre : l’enfant est forcément le fruit d’un homme et d’une femme et avec l’adoption on substitue à une famille génétique une autre
conséquences d’une telle loi pour l’enfant. Comment va-t-on expli- quer cela à un enfant qui cher- chera sa filiation ? On n’a pas encore mesuré toutes les consé- quences juridiques du mariage homosexuel, notamment sur la présomption de paternité. Avec cette loi, la notion de père et de mère va disparaître du code civil. Càd : Pourtant, aucun argu- ment juridique n’existe pour refuser le mariage homo- sexuel ! A.G. : Le P.A.C.S. offre déjà un certain nombre de garanties et sur les 60 000 P.A.C.S. signés en France chaque année, on s’aperçoit qu’ils sont le fait de personnes de sexes différents. Càd : En contestant ce pro- jet, n’engagez-vous pas un combat d’arrière-garde à l’image du mariage interra- cial qui était interdit aux États-Unis jusqu’en 1967 ? A.G. : Ce n’est pas le même débat. Le présupposé de l’interdiction du mariage entre les races reposait sur le fait qu’une race était soi-disant supé- rieure à une autre. Là, on ne part pas du tout du présupposé qu’un homosexuel serait infé-
famille de nature à troubler la représenta- tion psychique que l’enfant peut se faire de la famille. Bien sûr que deux homosexuels peu- vent aimer un enfant autant voire plus que deux parents de sexe
gestation pour autrui que les hommes pourront ensuite légitimement revendiquer. Un couple d’homosexuels français a désiré avoir un enfant. Ils se sont tournés vers un pays qui leur offrait la gestation pour autrui.
Annie Genevard, opposée au projet de loi, ira manifester à Paris le 13 janvier.
“L’adoption est là pour donner une famille à un enfant, pas l’inverse.”
rieur à un autre, on interroge juste sur les conséquences d’une loi qui rejoint l’essentiel de la vie sociale. Une loi qui va bou- leverser en profondeur la socié- té. Ce n’est pas du même ordre. Càd : Si la loi passe, marie- rez-vous les couples homo- sexuels en tant que maire de Morteau ? A.G. : Je ne sais pas encore. Je prends les questions les unes après les autres. En tant qu’élu local, on n’est pas là pour être des hors-la-loi, mais j’ai toujours l’espoir de faire échec à cette loi. Je m’aperçois à l’Assemblée
Nationale du grand pouvoir du législateur. Mais ce n’est pas parce qu’on peut légiférer sur tout que l’on doit légiférer sur tout. Le problème est aussi poli- tique. Dans sa campagne, Fran- çois Hollande a cherché à ral- lier tous les communautarismes : pour les étrangers, il a promis le droit de vote, pour les homo- sexuels le mariage et aujour- d’hui il se doit d’appliquer un programme électoral dont les gens n’ont pas encore mesuré toute la portée. Propos recueillis par J.-F.H.
différent, mais du point de vue de l’enfant, les choses sont loin d’être aussi simples. La repré- sentation psychique de la famil- le sera très compliquée. Le droit à l’enfant n’est pas le droit de l’enfant, il ne faut pas confondre. L’adoption est là pour donner une famille à un enfant, pas l’inverse. Dans cette affaire, on fait de l’enfant un objet alors qu’il doit être un sujet.
Les deux hommes ont choisi une porteuse d’ovule sur catalogue et une mère porteuse différente. Chacun d’eux a ainsi pu avoir un enfant. Ces deux enfants auront un père biologique, un père social et deux mères biologiques, soit quatre personnes qui sont inter- venues dans leur filiation. On aboutira à des scénarios tout sim- plement effrayants, c’est pour- quoi il faut vraiment mesurer les
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Morteau Roland Véry, le coup qui fait mal Évincé du comité régional de cyclisme, Roland Véry règle ses comptes. Le trésorier du V.C.C. Morteau-Mont- benoît prend du recul avec le vélo, sport à qui il a beaucoup donné comme cheville ouvrière de l’organisation du Tour du Doubs ou de Franche-Comté.
En bref…
Sous-préfecture Les horaires dʼouverture au public de la sous-préfectu- re de Pontarlier ont changé le 1 er janvier. Lʼaccueil est désormais assuré du lundi au vendredi le matin de 8 h 30 à 11 h 45 et de 13 h 45 à 16 heures les mar- di, mercredi et vendredi après-midi. Les guichets sont fermés les lundi et jeu- di après-midi. Cinéma Au cinéma LʼAtalante en jan- vier, encore trois films au programme. Du 10 au 13, “Main dans la main” de Valé- rie Donzelli, avec notam- ment Valérie Lemercier. Une histoire qui unit dans une force étrange deux êtres que tout sépare apparemment. Du 11 au 14, “Au-delà des collines” de Cristian Mon- giu, un drame plusieurs fois récompensé au dernier fes- tival de Cannes. Et du 21 au 29, “Jʼenrage de son absence”, de Sandrine Bon- naire. Un choc vécu par un couple suite au décès de leur enfant. La séance du 24 sera suivi dʼun débat ani- mé par J.A.L.M.A.L.V. Ren- seignements au 03 81 67 04 25.
P our Roland Véry, la chu- te a été brutale. Aussi violente que la glissa- de d’un cycliste dans une descente de col. Le 15 décembre dernier lors de l’assemblée générale du comi- té régional de cyclisme, le Mor- tuacien a tout simplement été éjecté du comité directeur. “J’ai pris un sérieux coup sur la tête” dit-il après coup. Le trésorier du Vélo-club des Cantons de Morteau-Montbenoît
oublier de remercier (ironique- ment) Thierry Delacroix (pré- sident du V.C. Dole) en lui souf- flant, pouce levé, “Merci Thier- ry, bravo !” La raison de son éviction vien- drait en effet d’une cabale des clubs cyclistes jurassiens, ajou- tée à celle de l’Amicale cycliste bisontine et du C.C. Étupes. Pourquoi une telle sanction pour une personne qui n’a jamais compté son travail (bénévole) ?
“Lorsque tu fais les calen- driers des épreuves, tu t’attires toujours les cri- tiques. C’est un point hyper-sensible” raconte Roland Véry. Son franc- parler lui a également
(V.C.C.M.M.), également président du comité départemental de cyclis- me du Doubs a en effet récolté le 18 ème suffrage sur 22 alors que le col-
Monter son propre club ?
Après un échec au niveau régional imprévu, Roland Véry prend du recul avec le cyclisme. Au moins jusqu’à mars… (photo J.M. Picard).
lège général ne compte que 17 postes. Conséquence immédia- te : il perd sa fonction de vice- président régional et la possi- bilité de devenir un jour le pré- sident du comité régional en remplacement de Gilles Da Cos- ta lequel est pressenti à la fédé- ration nationale de cyclisme. Aussitôt le vote terminé, le Mor- tuacien a quitté la salle… sans
joué des tours. Égratigné, il a émis l’hypothèse de tout lâcher avant de se raviser. “Je voulais quitter également le V.C.C.M.M. Finalement, je me laisse jus- qu’au mois de mars pour réflé- chir. Je précise que je n’ai rien contre le V.C.C.M.M., mon club de cœur, mais j’ai besoin de tout poser sur la table. En revanche, je garde la présidence du comi-
té du Doubs” dit-il. Il a déjà réglé ses comptes avec la conseillère technique et des dirigeants de club (du Jura notamment) lors des cham- pionnats de cyclo-cross. “Je leur ai dit droit dans les yeux ma vérité” explique-t-il. Qualité ou défaut de Roland Véry, il a ouver- tement affiché ce qu’il pensait à ceux qui l’ont écarté. À ces
derniers de prouver qu’ils pour- ront abattre autant de travail. À 64 ans, Roland occupait la place de vice-président depuis 8 ans au comité régional. Il y gérait des dossiers comme les demandes de subventions, les contrats d’objectifs, la deman- de d’ouverture des routes lors des compétitions auprès de la préfecture ou organisait le chal-
lenge Crédit Mutuel. Après avoir passé 42 années à œuvrer pour la Petite reine notamment com- me commissaire de course, le Mortuacien ne semble toutefois pas prêt à raccrocher définiti- vement son vélo. Son rêve : mon- ter son propre club, pourquoi pas dans le Saugeais. À suivre. E.Ch.
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