Journal C'est à Dire 184 - Janvier 2013

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Activités nordiques Gare à la chute hors piste La prise en charge des frais de secours varie d’un site à l’autre. Dans le Haut-Doubs, seules les communes du Mont d’Or et des Deux Lacs facturent les interventions aux victimes. Explications.

L es amateurs de hors-pis- te en skis de randonnée ou en raquettes ne sont pas logés à la même enseigne dans leHaut-Doubs. S’ils se blessent à l’intérieur ou à l’extérieur de la communauté de communes Mont d’Or-Deux lacs et que l’intervention des secours nécessite un rapatriement, la vic- time devra régler à la commune concernée une facture de 250 euros. La douloureuse passe à 150 euros si l’évacuation se déroule sur pistes balisées. Sans évacuation, on pas- se alors au minimum syndical, à savoir 50 euros. Ces mesures concernent une dizaine de communes rattachées aux sites nordiques du Mont d’or et des Deux Lacs. “Elles s’appliquent depuis la mise en place des services de secours sur les zones nordiques qui remon- te aux années quatre-vingt-dix” ,

explique Michel Morel. Le pré- sident de l’intercommunalité esti- me cette facturation assez logique sur un secteur comprenant 230 km de pistes à entretenir dont le déficit annuel s’élève en moyenne à 120 000 euros. “Chaque commune reste respon- sable des secours. On a réussi à harmoniser les tarifs à l’échelle

défibrillateur, tensiomètre, moto- neige. On peine aussi à recruter le personnel adéquat. On essaie de mutualiser le plus possible. Les pisteurs-secouristes en alpin à Métabief et à Entre-les-Fourgs interviennent aussi sur le nor- dique. C’est l’inverse aux Fourgs.” La situation est différente sur les autres zones nordiques du

la redevance sont reversés à Haut- Doubs nordique. Le reste sert à couvrir en partie le fonctionne- ment des sites et sachant que quelques-uns seulement arrivent au petit équilibre.” L’harmonie des frais de secours nordique, ce n’est pas pour demain. Un accident de ski ne vous coûtera rien s’il survient dans le Val de Morteau. Ce n’est pas la même chose si c’est à Métabief.

Ces appels téléphoniques intempestifs qui énervent Prospection commerciale Qui n’a pas eu un jour un appel téléphonique d’une société utilisant ce moyen de prospection pour obte- nir un rendez-vous ? On veut nous vendre des fenêtres, des alarmes, des adoucisseurs d’eau mais surtout des panneaux photovoltaïques pour pro- duire de l’électricité à revendre à E.D.F.

Haut-Doubs où les frais de secours sont pris en charge par les collecti- vités. Certaines n’ont même pas de pisteurs- secouristes comme c’est

de l’intercommunalité. On effectue en moyen- ne une dizaine de secours par an. Il s’agit le plus souvent de personnes en raquettes” , détaille Sébastien Donzelot.

La redevance n’a aucune valeur d’assurance.

le cas sur l’un des quatre sites de la communauté de communes de Montbenoît où les secours sont effectués par le S.D.I.S. La rede- vance n’a aucune valeur d’assurance. Elle fonctionne com- me un forfait confirme Nicolas Gotorbe, chargé de mission à Haut-Doubs Nordique. “5,5 % de

Le responsable de la sécurité et des secours sur l’espace nor- dique Mont d’Or-Deux Lacs revient sur la complexité à assu- rer la sécurisation des domaines. “Cela représente un gros inves- tissement matériel et humain. Chaque site doit être équipé de

“Nous assistons à un recul social” Au titre de ses fonctions dirigeantes à la C.G.T. Franche-Comté, Jacques Bauquier est membre du Conseil économique, social et environnemental (C.E.S.E.R.) de Franche-Comté. Pour la première fois, la C.G.T. a voté contre le budget de la Région. Social

C’ est à dire : Habi- tuellement, la C.G.T. approuve le budget duConseil régional ou au pire, s’abstient. Avec un exécutif de gauche, vous avez voté contre. Que jus- tifie cette position ? Jacques Bauquier : Nous n’acceptons pas un point bien précis : que la Région ait déci- dé de recourir à des agences de gataire. Ce sera effectif à par- tir du premier trimestre 2013. Càd : Qu’est-ce qui vous choque dans le principe ? J.B. : Quand on voit tous les dégâts qu’ont faits les agences de notation à travers le monde, c’est insensé. Quand une col- lectivité ou un pays n’est pas assez rigoureux sur ses comptes, on le contraint à appliquer des mesures de rigueur et d’austérité. Nous nous opposons à cette vision et cette politique libérale appliquée par le trai- té européen. Bien sûr nous ne remettons pas en cause la néces- sité de maîtriser la dette et les dépenses mais ces agences sont tout bonnement anti-démocra- tiques, elles n’ont été élues par personne. Càd : Alors pourquoi la Région a-t-elle désiré faire appel à ces agences ? J.B. : Elle affirme que grâce à cela elle va pouvoir contracter des prêts à des tarifs plus avan- tageux, mais elle ne fait que ren- trer dans le jeu des banques. Ce notation soi-disant pour pouvoir obtenir des conditions plus avantageuses d’emprunt en accé- dant au marché obli-

Les consommateurs que nous sommes tous reçoivent souvent ce genre d’appels qui finissent par lasser…

Càd : Pas de sortie de tunnel en vue ? J.B. : Ce qui nous inquiète le plus, ce sont les mesures qui accompagnent ce contexte. Avec les suppressions d’emploi, F.C.I. prévoit en plus un gel des salaires pendant deux ans et une remise en cause des R.T.T. et des primes. Autre exemple : chez Voestalpine à Belfort, on a imposé le passage à 38 heures de travail, payées 35. Nous assis- tons à un véritable recul social, c’est cela le plus inquiétant. Et parfois il se fait sous prétexte de la crise. Propos recueillis par J.-F.H.

que je reproche aussi, c’est que tout cela a été fait sans aucune concertation ni négociation, ça n’a même pas fait l’objet d’un vote en assemblée. Selon la Région, on serait presque obli- gé d’en passer par là, alors qu’on constate au contraire que des grands groupes comme Grou- pama ou des collectivités com- me Lille viennent de décider de rompre leur contrat avec ces agences. aides de l’État en baisse. Donc si une Région ne gère pas bien, elle aura de mauvaises notes des agences et conséquence directe, les taux où elle pourra emprunter augmenteront. Dès 2014, les dotations de l’État aux collectivités doivent baisser de 750 millions d’euros. On va for- cément aboutir à des situations très compliquées. Càd : Quels sont les autres sujets de préoccupations de la C.G.T. régionale en ce début d’année 2013 ? J.B. : Naturellement l’économie et l’emploi. Rien que chez P.S.A., on est passé d’une annonce de 579 à 1 139 suppressions d’emploi. Il y avait 12 059 emplois chez Peugeot à Sochaux en 2012, il n’y en aura plus que 10 920 en juin 2014. Sans comp- ter les plus de 1 500 suppres- sions d’emploi chez Faurecia en Europe de l’Ouest et d’autres cas inquiétants : Trevest avec 85 suppressions d’emploi, les véhicules électriques F.A.M. qui sont également menacés, etc. C’est toute la filière automobi- Le vrai souci, c’est que le budget des col- lectivités territoriales sera de plus en plus contraint avec des

le locale qui est en danger. D’autres secteurs souffrent aus- si : 900 suppressions d’emplois annoncées dans le groupe Pari- sot, des structures sociales com- me A.D.D. ou la Mission locale qui licencient aussi. Sur le sec- teur de Besançon, les papete- ries de Novillars sont toujours en attente des banques, et ce sont 80 emplois en suspens, F.C.I. à Besançon doit également pro- céder à au moins une quinzai- ne de licenciements, Augé a sup- primé 32 postes… C’est tout un panel d’entreprises qui accu- mulées font de grandes consé- quences sociales.

Ç a y est, le nomest lâché. E.D.F. Car les appelants en usent et abusent, “partenaires”, quand ils n’écourtent pas un peu plus les présentations en se faisant pas- ser pour E.D.F.en personne.Alors, que fait et que peut faire cette grande entreprise face à tout cela ? Cette multitude de partenaires réels ou pas ne nuit-elle pas à son image ? Matin, midi et soir. Plu- sieurs fois par jours et quasiment tous les jours de la semaine. Ce n’est pas une prescription médi- cale mais bel et bien le constat du ras-le-bol de bon nombre d’abonnés au téléphone qui en ont assez de ces contacts intempes- tifs venus souvent de centres d’appels lointains. “Nous sommes vigilants” explique un responsable du ser- vice de communication d’E.D.F. “5 500 entreprises sont labelli- sées en tant que partenaires et notre rôle est d’orienter les demandeurs selon leur lieu d’habitation vers ces profes- sionnels-là.” Très bien mais s’ils se montrent très, voire trop insis- tants ? “Nous ne pouvons pas les empêcher de prospecter mais si des abus sont dénoncés et avé- rés de la part de vrais parte- naires, nous les recadrons.” Pour les autres, les faux partenaires “bleu ciel E.D.F.”, l’entreprise leur envoie un courrier recom- mandé pour les mettre en gar- de. “Les clients quant à eux peu- vent nous joindre au 3929 pour savoir si tel ou tel est bien par- tenaire” précise-t-il. Une bonne volonté évidente qui n’empêchera sans doute pas les abus et les appels quasi-quotidiens. “Des fichiers de noms avec numéros

de téléphone sont vendus à ces sociétés et là nous ne pouvons rien faire !” confie-t-il.Alors quel- le solution ? Liste Rouge, liste anti-prospec- tion (ex-liste Orange)… Vous pensez avoir tout essayé et pour- tant, vous continuez à être démarché par téléphone. Le dis- positif Pacitel, lancé en sep- tembre 2011, devrait enfin vous débarrasser de ces appels intru- sifs et vous rendre un peu de votre tranquillité. Les sociétés adhérentes aux cinq fédérations à l’initiative du pro- jet sont, pour le moment, obli- gées de le consulter. Ces orga- nismes, la Fédération française des télécoms (F.F.T.), l’Association française de la relation client (A.F.R.C.), la Fédération de la vente directe (F.V.D.), la Fédé- ration du e-commerce et de la vente à distance (F.E.V.A.D.) et le Syndicat national de la com- munication directe (S.N.C.D.), représentent quand même plus de 80 % des démarcheurs par téléphone. Reste encore 20 % de potentiels enquiquineurs. Dernière faiblesse du système, il ne s’applique pas si vous êtes déjà client d’une entreprise bien que signataire de la charte, elle pourra continuer à vous appe- ler, à moins que vous ne fassiez valoir votre droit d’opposition. Conformément à l’article 38 de la loi Informatique et liber- tés du 6 janvier 1978, contac- tez-la directement et exigez qu’elle vous radie de ses fichiers. À défaut, il reste la solution de raccrocher immédiatement et dans tous les cas de la patien- ce, beaucoup de patience, autant que possible en tout cas.

“La vraie crise, elle est sociale.”

Jacques Bauquier est membre du bureau de la C.G.T. de Franche-Comté.

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