Journal C'est à Dire 184 - Janvier 2013

V A L D E M O R T E A U

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Commerce

“Sans Janine, c’est la famine” Ce ne sont pas des raisons économiques qui forcent Janine Bozzato à ces- ser son activité d’épicière à Morteau. Elle fermera son commerce le 31 janvier suite au contentieux qui l’oppose à son propriétaire. Le 3 janvier, des clients et des commerçants sont venus manifester leur soutien.

L e 31 janvier, l’épicerie de la place de Halle à Mor- teau baissera le rideau définitivement. ’explication n’est pas économique. Cette fermeture est l’épilogue d’un contentieux qui oppose depuis six ans Janine Bozzato au proprié-

taire des murs qui lui impose une augmentation intenable de loyer (il passe de 700 à 1 200 euros). “L’épicerie est viable mais pas avec un tel loyer. Dans ces condi- tions, je ne peux pas continuer” regrette Janine Bozzato qui tient cette épicerie de proximité depuis

21 ans. L’affaire a soulevé un vent d’indignation dans le quar- tier. La commerçante a reçu le soutien inattendu de clients fidèles, d’habitants, de commer- çants, qui se sont spontanément mobilisés pour tenter d’éviter la disparition du magasin. Une

pétition a réuni plus de 400 signatures ! Le 3 janvier, il était une centaine à s’être donné ren- dez-vous devant l’épicerie pour manifester à la fois leur mécon-

à une cité-dortoir” estime Mar- tine. “Ce qui est regrettable, c’est que l’affaire s’arrête pour une histoire d’argent. L’argent ne se mange pas !” peste une autre

si la perspective d’une concilia- tion devait germer à l’issue de cette affaire qui est aux mains du tribunal. Trop affectée par toute cette histoire qui dure depuis de longues années, elle ne se sent pas le courage de pour- suivre l’activité. Elle ne se lan- cera pas non plus dans la créa- tion d’une nouvelle épicerie. “Psy- chologiquement, financièrement, je ne peux plus. On ne refait pas quelque chose à cinquante ans comme le fait à trente.” C’est donc à contrecœur qu’elle mettra la clé sous la porte le 31 janvier.

tentement et leur solidarité à Mada- me Bozzato. “Nous sommes là pour la soutenir. En même

cliente. “Sans Janine, c’est la famine” ajoute une autre. Janine Bozzato

“Psychologiquement, je ne peux plus.”

n’est pas insensible à cette mobi- lisation. “Je n’y suis pour rien ! Mais, oui, ça me fait plaisir de voir toutes ces personnes” confie la commerçante. Elle veut main- tenant tourner la page, même

temps, nous sommes tristes de voir disparaître ce commerce de proximité” remarque Colette. Cette échoppe est plus qu’une épicerie. Elle joue “un rôle fon- damental de lien social” lit-on en préambule de la pétition. “Janine est irremplaçable. Elle a un cœur en or ! Elle est accueillante, elle discute, vous écoute. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, elle livre vos courses à domicile. On achète ce dont on a besoin, au détail, en fonction de ses moyens” ajoute une retraitée habituée de l’épicerie. C’est un vrai service de proximité. Ce n’est pas un hasard si beau- coup de personnes âgées redou- tent de voir disparaître ce com- merce situé à deux pas de chez elles. Elles y trouvent à peu près tout pour faire face au quoti- dien. “Nous vivons dans un immeuble où tout le monde vieillit. Pour nous, cette épicerie devient vitale. Janine a tout pour dépanner et en plus elle fait relais colis” remarque Gilbert. “C’est la seule épicerie de Morteau. Si les gens ne se mobilisent pas, la ville ressemblera un peu plus

Le 3 janvier, une centaine de personnes est venue manifester devant l’épicerie en scandant “Janine, Janine, Janine.”

Janine Bozzato a été sensible à la mobilisation des gens.

Morteau Projet de parking près des immeubles de la Table du Roy Le manque de places de stationnement est une conséquence de l’urbanisation du quartier de l’église. Le problème devrait être en grande partie résolu une fois construit un parking d’environ 75 places au bout des terrains de la Cure.

D ans le cadre du projet glo- bal d’aménagement des terrains de la Cure, la municipalité de Morteau prévoit, en plus de la construction de cinq maisons et d’un jardin, la créa-

àmesure que l’urbanisation avan- ce. Il s'aggravera encore lorsque le troisième immeuble du pro- gramme immobilier (47 appar- tements au total) sera livré. “Sur la question du stationnement, il

effet jusqu’à trois véhicules. “Le plus criant, c’est le week-end, quand les résidents reçoivent des amis” remarque encore le syndic. Ce parking dont le nombre de places n’aurait pas encore été officiellement arrêté va per- mettre de résorber le problème. À l’inverse, ce projet parking à deux pas de l’église, est en total paradoxe avec la mise la mise en valeur de ce site clu- nisien. Ils souhaitent que les terrains de la Cure restent vierges afin de conserver tou- te la perspective sur ce monu- ment historique.

tion d’un parking d’environ 75 places, en contrebas des trois immeubles de la Table du Roy. La nouvelle devrait être plutôt bien

y a une attente des rési- dents” note le syndic de copropriété qui précise que chaque logement dispose d’un garage sou- terrain. Si le nombre de

“Le plus criant, c’est le week- end.”

accueillie par les habitants du quartier qui ont signé une péti- tion pour demander plus de sta- tionnement. Dans le périmètre de l’église, le manque de places de parking s’accentue au fur et

places prévu dans le cadre du programme immobilier est conforme à la réglementation, il est insuffisant pour répondre aux besoins des ménages. Cer- taines familles possèdent en

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