Journal C'est à Dire 184 - Janvier 2013

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V A L D E M O R T E A U

Morteau

La ferme de la Poulotte se fissure dangereusement Fenêtres étayées, le sol du

séjour qui s’affaisse, une façade qui se lézarde, la fer- me de la Poulotte est mena- cée par des problèmes apparus en 2011. La pro- priétaire qui a rénové la mai- son s’inquiète et cherche les causes à ces désordres. Elle soupçonne les nouveaux immeubles.

A ntoinette Sauge habi- te la ferme de la Pou- lotte à Morteau. Elle a bien rénové cette maison comtoise construite en 1750 à deux pas de l’église. Pour la propriétaire, il n’y a donc pas de raison que cette habitation qui traverse les siècles com- mence à montrer des signes inquiétants de fatigue. Pour-

tant, depuis 2011, des fissures importantes sont apparues sur la façade de la ferme, au-des- sus des fenêtres du rez-de-chaus- sée, à l’aplomb de la faîtière. “J’ai contacté mon maçon qui a placé des témoins pour voir com- me elles évoluaient. On observe qu’elles ne cessent de s’étendre” remarque Antoinette Sauge. Une des lézardes est profon-

de, et la situation devient cri- tique. À l’extérieur, quatre fenêtres ont été étayées pour stabiliser les linteaux. À l’intérieur, le mal est fait. Les embrasures ont tellement tra- vaillé qu’Antoinette Sauge ne peut plus ouvrir les fenêtres donnant sur la rue, qui ont été changées lors des travaux de rénovation réalisés, selon la pro- priétaire, dans les règles de l’art. Ce n’est pas tout, le plancher de la salle à manger s’affaisse à certains endroits, comme si le sol se dérobait sous la ferme qui n’a pas de fondations. “Ça bou- ge dans toute la maison. J’entends des craquements le soir qui ne ressemblent pas à des bruits générés par le travail d’une charpente en bois” obser- ve-t-elle. Antoinette Sauge ne croit pas que ces problèmes puissent être liés au grand âge de la Poulot- te. “Elle a été construite avant la Révolution et elle n’a jamais tain que si ces fissures avaient été là lors de la vente de la fer- me, je ne l’aurais pas achetée.” D’après la propriétaire, il faut aller chercher ailleurs, dans le quartier, la cause de ces désordres. Selon elle, ils sont apparus simultanément à la construction des trois immeubles du programme immobilier la Table du Roy situés juste au- dessus de chez elle. Antoinette Sauge suppose que la réalisa- tion des fondations importantes de ces bâtiments a pu déstabi- liser le terrain et modifier son réseau hydrographique. “Je ne veux incriminer personne. Je ne fais que constater.” Ce ne sont que des suppositions. L’occupante s’est rapprochée de son assurance qui doit rendre prochainement son rapport d’expertise. Il établira peut-être un lien entre la Table du Roy et bougé. Je ne vois pas pourquoi cela se pro- duirait maintenant. C’est une maison sai- ne qui a eu le temps de se stabiliser. Il est cer-

la Poulotte. Ce qui inquiète désormais la propriétaire, c’est que d’autres

pas engager des travaux de consolidation si d’autres dégâts sont à venir avec ces projets. Avant qu’ils ne démarrent, je ferai constater l’état de la mai- son par un huissier.” Elle redou- te que cette histoire lui coûte très cher. À titre d’exemple, si Antoinette Sauge décidait aujourd’hui de remettre en état les fenêtres et le sol du séjour, elle devrait débourser 7 000 euros. T.C.

travaux sont prévus dans le quartier, notamment la construction d’un par- king de 75 places pour les résidents des

“Ma maison est en train de s’écrouler.”

immeubles voisins et de cinq maisons sur le haut des terrains Sainte-Marie. “Ma maison est en train de s’écrouler et c’est bien ce qui me fait peur ! Je ne veux

Les fenêtres qui donnent sur la rue ont été étayées par sécurité.

La ferme de la Poulotte a été construite en 1750.

Le conseil municipal dit “oui” Aménagement

Le conseil municipal a donné un avis favorable au projet d’aménagement des terrains de la Cure. Il comprend la construction de cinq maisons, d’un par- king et d’un parc public. L e 10 décembre, le conseil municipal de Morteau s’est prononcé majoritairement en faveur de la poursuite du projet d’aménagement des terrains de la Cure situés derrière l’église (5 voix contre de l’opposition municipale et 21 voix pour). Le projet com- prend la construction de 5 parcelles pour des maisons individuelles en bordure de la rue Sainte-Marie. Elles couvriront moins de 20 % de la surface de ce terrain précise le comp- te rendu du conseil. Sur l’espace restant, il est prévu de créer des stationnements supplé- mentaires (75 places) et un parc public. Hen-

ri Leiser, le leader de l’opposition, n’a jamais caché son désaccord sur ce projet. “Nous ne pouvons pas accepter ces constructions qui ne décompresseront pas la demande globale. Nous demandons que l’intégralité des parcelles soit transformée en parc public” a-t-il déclaré. On se souvient que l’élu avait déposé une requê- te au Tribunal Administratif pour demander l’annulation de la délibération du 6 juin 2011 qui actait le lancement des études préalables à l’urbanisation des terrains Sainte-Marie. Sa requê- te a été rejetée le 13 novembre, mais l’élu peut encore faire appel de la décision. Annie Genevard, maire de Morteau, confirme qu’à ses yeux “ce projet de construction très modéré, qui améliore l’environnement urbain, permet d’organiser le stationnement sur le quar- tier, constitue la meilleure protection contre la construction d’immeubles à plus ou moins long terme sur cet emplacement.”

Tarifs 10 € - 8 € moins de 12 ans - 21 € les 3 spectacles - Infos et réservations : Office de tourisme de Morteau au 03 81 67 18 53

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