Journal C'est à Dire 184 - Janvier 2013

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V A L D E M O R T E A U

“On ne pourra jamais plaire à tout le monde” Après la médiatisation et une polémique qui les a dépassés, les “Burn the rubber” tirent le bilan de leur aventure sur M6 et surtout, se projettent dans l’avenir. Le 26 janvier, ils présentent à Morteau leur second album. Interview, en famille. Morteau

C’ est à dire : Après la tempête médiatique qui s’est déchaînée bien malgré vous et votre éli- mination en demi-finale de l’émission “La France a un incroyable talent”, comment sortez-vous de l’aventure ? Édouard Dornier (le fils, chant et guitare) : Forcément déçus de ne pas avoir pu aller plus loin. Mais au départ, notre objectif était d’atteindre les demi-finales pour pouvoir jouer en direct. Donc avec le recul, on se dit que c’était une formidable opportunité pour nous d’aller jusque-là. L’émission nous a offert une magnifique exposi- tion, donc on ne regrette rien du tout. Léa Dornier (la grande sœur, batterie) : Tout ce qui ressort de cette aventure avec le recul, c’est du positif. Cyrille Dornier (le père) : Bien sûr on ne s’attendait pas du tout à la polémique qui est née. Mais maintenant qu’elle est derrière nous, on ne voit que le côté positif de l’aventure.

mique ? C.D. : Pas du tout, nous l’assumons complètement. C’est une chanson que l’on peut qua- lifier de patriotique. On est fier de notre pays, on l’a dit à tra- vers cette chanson. Ça s’arrête là et il n’y a pas une ombre de racisme chez nous. Ceux qui nous connaissent le savent. E.D. : On a des copains blancs, arabes, noirs… Sandrine Dornier (la maman) : Et notre belle-mère est noire ! Càd : C’est parce que cette chanson avait été écrite après un France-Algérie au cours duquel la Marseillai- se avait été sifflée que l’on vous a accusé de racisme ? C.D. : C’est sans doute cela en effet qui a prêté à confusion. Mais si la Marseillaise avait été sifflée suite à un match Fran- ce-Pologne, les paroles de la chanson auraient été les mêmes. Càd : Ne regrettez-vous pas néanmoins d’avoir impliqué

Notre objectif était de nous mon- trer pour nous faire connaître, c’est réussi. Càd : Avez-vous été blessés de ces accusations de racis- me qu’on vous a lancé ? C.D. : On ne peut pas les igno- rer mais ça m’a beaucoup plus touché par rapport à mes enfants. L’idée même que des gens aient pu porter des juge- ments et se soient permis de dire des choses sur nous sans même nous connaître a été dur à vivre. Les jeux de mots qu’on a entendus sur le nom de notre groupe (N.D.L.R. : certains com- mentaires ont fait le rappro- chement entre “rubber”, le caout- chouc en anglais et le terme “Rebeuh”, “beur” en verlan) nous ont fait halluciner. Jamais on avait imaginé une seule secon- de qu’on pouvait faire un tel rapprochement absurde ! Càd : Vous ne regrettez pas non plus d’avoir mis dans votre premier album la chan- son qui a fait naître la polé-

vos enfants alors mineurs dans l’interprétation de cet- te chanson ? E.D. : On en avait largement discuté avant, entre nous. À chaque fois que l’on a interprété une chanson, on en a toujours discuté entre nous afin de bien comprendre ce qu’on disait. Tout est toujours décidé en commun entre nous, on ne fait rien sans se concerter tous. Càd : Comment jugez-vous la position de S.O.S. Racis- me dans cette affaire ? C.D. : Ils n’ont même pas pris la peine de nous appeler, de dis- cuter avec nous. Je les ai invi- tés à venir découvrir notre nou- vel album que nous présentons le 26 janvier. On va voir s’ils viennent. Càd : Vous restez marqué par cet épisode ? S.D. : Maintenant il faut tour- ner la page. Ça restera toujours, mais on passe à autre chose maintenant. En tout cas, M6 nous a toujours soutenus et aidés. L.D. : Si on n’est pas passé en finale, c’est que le jury a esti- mé que les autres étaient meilleurs. On ne sait pas ce qui

les a motivés, on ne le saura jamais. C.D. : Il ne faut pas oublier que ce n’était qu’un jeu. Sur le pla- teau, on a donné tout ce qu’on avait. On a fait une belle pres- tation. Je suis fier de mes enfants. Càd : Quelles ont été les suites à l’émission ? C.D. : On a reçu beaucoup de demandes par mail , on nous a même proposé une tournée pour et qui veulent connaître les dates nos prochains concerts, on a eu plus de 120 000 connexions sur youtube pour découvrir notre travail. Une grande curiosité est née suite à l’émission. Càd : Le proche avenir pour vous, c’est la sortie de votre second album intitulé “Il était une fois”, présenté au théâtre de Morteau le 26 jan- vier. Quelle est sa couleur ? C.D. : C’est un album “100 % Rubber”. Nous sommes auteurs, compositeurs et interprètes des dix titres. C’est Léa qui a écrit cet été. Les retours ont été à 99,9 % positifs. Encore aujourd’hui, on reçoit des courriers de gens qui veulent nos C.D.

l’intégralité des textes. Édouard a composé 80 % de la musique, Jeanne les 20 % restants. L’album sort à 1 000 exemplaires dans un premier temps. E.D. : L’album a été écrit l’été dernier. Tous les après-midi, Jeanne, Léa et moi-même on travaillait dans notre salle de répétitions. On a pris les deux mois de vacances pour écrire cet album. Cet album est plus pop-rock que le premier, un peu plus posé. Il est censé toucher un large public. E.D. : Notre idée est de faire de plus en plus de festivals, his- toire de se faire connaître. Ensui- te, pourquoi pas sortir un tube et l’objectif ultime, c’est qu’on vive de la musique. Notre truc, c’est la musique. C.D. : L’idée, c’est de jouer notre musique. On ne souhaite pas devenir un groupe de télé et on ne pourra jamais plaire à tout le monde. On veut être un grou- pe comme les autres et qu’on nous connaisse sous notre nom Burn the rubber, et pas seule- ment la famille Dornier. Propos recueillis par J.-F.H. Càd : Jusqu’où vou- lez-vous aller les Burn ?

“Je suis fier de mes enfants.”

Du 9 janvier 2013 sur articles signalés en magasin

Déco

Aménagements extérieurs

Outillages

Toute l’équipe SERAC remercie sa clientèle pour sa fidélité et présente ses Meilleurs Vœux pour l’année 2013

De gauche à droite, Jeanne, Édouard, Léa et Cyrille. Sortie de l’album le 26 janvier au théâtre de Morteau. Réservations dans les boulangeries et les tabacs de Morteau.

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