La Presse Pontissalienne 223 - Mai 2018

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

Depuis 1890

5 Générations Armand,Georges, Pierre,Francois,Pierre GUY L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

www.presse-pontissalienne.fr 2, 80 € LE PROJET EST EN COURS DE DISCUSSION MAI 2018

Mensuel d’information du Haut-Doubs

LA CLINIQUE SAINT-PIERRE DOIT DÉFINITIVEMENT FERMER SES PORTES

Les 70 lits seraient transférés au sein de l’hôpital

p. 18 à 23 L’insertion par le travail Handicapés… mais d’abord travailleurs

Salmonelles dans le mont d’or Pourquoi l’affaire est restée secrète p. 4

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Rédaction : “Publipresse Médias” - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-pontissalienne.fr - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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Deux semaines de fermeture en juin + une semaine à la fin de l’été

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. “Nous avons décidé de ne fermer aucune agence”

Galères Qu’est-ce qui pourrait inciter le tra- vailleur frontalier à laisser sa sacro- sainte bagnole au garage pour choi- sir un mode de déplacement plus sobre et moins coûteux ? Hélas, pas grand- chose. Et ce n’est pas le mouvement de grève perlée prévu jusqu’au mois de juin qui pourrait faire opter pour le train. Quand ce ne sont pas les grèves - jus- tifiées ou non, ce n’est pas le sujet -, ce sont les pépins mécaniques qui entra- vent le bon fonctionnement des lignes ferroviaires frontalières, ou alors l’inex- plicable manque de cadencement des trains français et suisses qui fait que, parfois à deux minutes près, une liai- son ne peut pas se faire en gare de Vallorbe par exemple. Les autorités organisatrices des transports régio- naux - pour nous le Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté -, ont beau crier haut et fort qu’elles font tout pour encourager les déplacements par le train, ce n’est pas vrai. Si tel était le cas, si les horaires étaient adaptés, si les cadencements étaient réguliers, si le service était à la hauteur de l’attente, les travailleurs frontaliers préféreraient sans doute voyager par le train que de s’engluer tous les soirs dans le bou- chon de Pontarlier. Il reste aussi le covoiturage, là encore encouragé par quelques initiatives officielles sans doute plus coûteuses qu’elles ne rap- portent vraiment, mais perdre une heure dans des encombrements seul, à deux ou à quatre ne change finalement pas grand-chose au quotidien de ces pen- dulaires. Alors si d’un côté les efforts sont insuffisants pour assurer la péren- nité des petites lignes régionales et transnationales et que de l’autre, la fiabilité du service ferroviaire est entra- vée ne serait-ce que tous les cinq ans par des grèves aux dégâts incom- mensurables sur l’économie tout entière et l’image même du train comme mode de transport moderne, on serait en droit d’espérer que du côté de la route, les perspectives soient plus réjouis- santes. Sur ce front-là, hélas, on ne peut pas dire que les efforts constants que déploient pourtant les élus locaux soient franchement payants. Le covoi- turage aurait sans doute de beaux jours devant lui si la fluidité du trafic trans- frontalier était assurée. Les cheminots défendent actuellement un statut auquel ils s’accrochent désespérément. Il y a aussi ici des salariés, sans statut assuré, qui ont leurs propres galères tout aussi peu enviables. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ontcollaboréàcenuméro :LisaCallens,MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Mai 2018 Commission paritaire : 0217 D 79291

L a Société Générale, La Banque Populaire, B.N.P. Paribas, la Caisse d’Épargne… ont annoncé ces dernières semaines leur pro- jet de fermeture de plusieurs centaines d’agences bancaires en France pour répondre à la baisse de la fréquentation et la montée en puissance des services en ligne proposés par le réseau bancaire traditionnel et de nouveaux acteurs. Le Crédit Agricole Franche-Comté par la voix de sa présidente et sa directrice générale, a décidé d’aller à contre-courant de ce mouve- ment et réaffirmé le 24 avril dernier à la saline d’Arc-et-Senans ses valeurs de proximité et son engagement sur le territoire. “Nous avons décidé de ne fermer aucune de nos 133 agences bancaires au cours des prochaines années. Nous allons engager un projet de rénovation de 120 agences sur les 5 prochaines années. Notre projet est 100 % humain et 100 % digi- tal. Mais ce projet s’inscrit dans une logique de gagnant-gagnant sur le territoire. À l’horizon 2020, tous nos services seront 100 % en ligne. Nos clients auront le choix entre nos services en ligne ou en agence et ils pourront faire les

deux. Le digital doit nous permettre de nous réinventer, de dégager du temps à nos équipes pour être plus présent et mieux accompagner nos clients dans les événements de la vie” pré- cise Élisabeth Eychenne, directrice générale. Outre cette annonce forte, le Crédit Agricole Franche-Comté a dévoilé ce 24 avril devant très nombreux représentants du monde du tou- risme sa stratégie en matière de tourisme et le rôle qu’entend tenir la banque régionale dans les prochaines années. “Nous croyons en ce secteur d’activité, car il est porteur de déve- loppement économique de proximité. Nous devons être un facilitateur des projets, c’est- à-dire que nous devons intervenir plus en amont dans les dossiers des porteurs de projets. Nous pouvons apporter certes le financement mais aussi une expertise plus large. Le tourisme génère de la richesse économique et il est un axe fort du développement économique. Les acteurs du tourisme partagent les mêmes valeurs et la même ambition pour faire vivre nos terri- toires” commente Élisabeth Eychenne. n

Sur la section concernée par la fermeture, 10 000 véhicules passent tous les jours.

L a R.N. 57 va être cou- pée à la circulation du 4 au 15 juin, soit deux semaines pleines, pour per- mettre à l’O.N.F. de procéder à la coupe de près de 5 000 m 3 de bois pour le compte des communes de La Cluse-et-Mijoux, Touillon- et-Loutelet et Les Hôpitaux- Vieux, riveraines de la R.N. “Une opération gagnant- gagnant selon Thomas Vil- lalba, responsable de district à la D.I.R.-Est, car ces coupes vont permettre de supprimer certains risques l’hiver, notam- ment en augmentant la durée d’ensoleillement sur cette por- tion de route souvent à l’om- bre, et éviter aussi que des arbres ne puissent être fragi- lisés par la neige.” Cinq équipes de bûcherons de l’O.N.F. seront mobilisées pour cette coupe d’envergure. Afin de réduire les nuisances pour

les usagers de la route, la D.I.R.-Est souhaite “astrein- dre l’O.N.F. à rouvrir la Natio- nale le week-end du 9 juin.” Durant ces deux semaines, une déviation sera mise en place pour les usagers de la R.N. 57 via la R.D 437 (la route des lacs) ou la R.D. 44, la route de Montperreux, jusqu’au giratoire des Hôpitaux-Vieux. “La circulation des poids lourds, elle, sera déviée par Frasne.” Les “réjouissances” ne sont pas pour autant terminées pour les automobilistes car la D.I.R.-Est annonce égale- ment son intention de “refer- mer la R.N. 57 pendant une semaine fin août ou début septembre.” But de l’opéra- tion : “Refaire la couche de roulement” sur cet axe dégradé par les intempéries et la multiplication des poids lourds. n

Christine Grillet (la nouvelle présidente) et Élisabeth Eychenne (la directrice générale), un binôme 100 % féminin à la tête d’une caisse régionale du Crédit Agricole. Un exemple unique en France.

Fruits et légumes : fin de la saga Ramis

D epuis la fin de l’année der- nière, le magasin de détail était fermé. Depuis fin mars, Lau- rent Ramis ne livre plus les collecti- vités. Cette activité de grossiste en fruits et légumes représentait 80 % de l’activité de l’entreprise. Et au 31 mai prochain, le bâtiment de la rue Denis-Papin sera vendu. Laurent Ramis met un terme à une saga familiale vieille de plus de 104 ans et dont nous avions relaté l’his- toire dans notre édition de mai 2016. Laurent Ramis a donc décidé de tourner la page alors que l’activité fonctionnait encore à plein régime. “Nous avons encore fait un super bilan en 2017. Mais au bout de trente

ans en ce qui me concerne, l’acti- vité était trop prenante, je n’ai pas pu prendre une seule fois des vacances, j’ai ressenti le besoin de souffler un peu” justifie le patron dont les huit salariés devraient, espère-t- il, retrouver du travail assez rapide- ment. C’est une entreprise de Doubs, Micro Érosion, spécialisée dans la méca- nique de précision avec 35 salariés, qui reprend les locaux vendus par Laurent Ramis. Ce dernier conserve néanmoins sa société mais se réoriente dans une autre activité, “histoire d’aller jusqu’à la retraite” dit-il. La société Ramis amis avait été fon-

dée en 1914 par le grand-père de l’actuel dirigeant, prénommé déjà Laurent, venu des Baléares rejoin- dre un oncle et sa femme à Pontar- lier installés dans une minuscule bou- tique de fruits et légumes du côté de Saint-Roch. Son fils Antoine, puis son petit-fils Laurent ont su faire prospérer l’entreprise familiale qui a atteint l’âge vénérable de 104 ans. Une page se tourne. n Laurent Ramis met fin à l’activité après trente ans de travail au sein de l’entreprise familiale (photo archive L.P.P.).

Crédits photos : L.P.P., R. Barthet, Club des collectionneurs du Mont d’Or, Institut Pasteur.

ET LA MUTUELLE DES F SEMBLÉES GÉNÉRAL SA

ALIERS AMICALE ’ ES DE L RONT

E (Territoire L de DEL leurs 5 assemblées locales, Amicale et de la Mutuelle « es responsables de l’ L VIGILANCE ET C

V’ ONFIANCE EN LA

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’équipe de juristes L

Laura Colcanap,

et notamment Anaïs BESCOND qui s’est brillamment comportée biathlètes toujours associé le monde du travail et celui du sport, Dans son rapport moral, le Président MARGUET, rappela que la Mutuelle a oie). (Haute Sav parrainant de jeunes ,

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que nous n’étions pas au bout de nos surprises avec la mise en place de l’ de mutualiste étaient frappées de plein fouet par l’abandon du 1er €uro, ¿DOFHYD¶XTDPU¿DO, I UXVVD¶OHGQRLWSR¶GWLRUGXGQ ANI mais

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essèrent un bilan ex- mment des réunions acements aux minis- haustif d Mmes Pagnot et Colcanap, es juristes, L et Mr Diao dr es actions conduites en 2017 par l’Amicale, nota de travail avec les parlementaires, frontaliers, et dépl tères, de la Santé et de Bercy. Ils exposèrent la décision de la cour de cassation qui d vailleurs frontaliers quant au choix de leur assurance le 1er décembre 2017, La double activ coordination des systèmes existants. $X PHQX GH OD UHQFRQWUH frontaliers, taux de change à 0. 2ème pilier, imposition à la source. Autant d’informations q l’attention de la salle. X light ». aussi sur la préférence nationale « Un point était dressé sur la nouvelle convention chômage entrée en vigueur ité franco-suisse, qui est soumise à la XQ V MHW G¶DFWXDOLWp OD ¿VFDOLWp GHV WUDYDLOOHXUV 89 €, CSG-CRDS pour retraité, imposition ui mobilisèrent ésenta une situation comptable au 30 septembre le s’attache à maintenir l’équilibre de ses comptes Le Trésorier Mr Vermot pr 2017, rappelant que l’Amica ¿QDQFLHUV Pour conclure, le Président sont favorables pour 2018 avec un taux de chômage qui poursuit sa baisse. Les exportations se sont élevées à 220 milliards de CHF en 2017. Toutefois, il est important de savoir que celles-ci sont tributaires de la valeur du Franc. rappela que les perspectives économiques suisses onne raison aux tra- maladie, un rappel,

(généralisation de la complémentaire santé pour

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/H 3UpVLGHQW UHPHUFLD YLYHPHQW OD SOXSDUW GHV P à la Mutuelle avec une protection sociale complète santé et prévoyance, notamment, la Garantie Obsèques à 4 000 € quan Madame Billod, Fondé de Pouvoir présenta un ra la Mutuelle avec un chiffre d’affaire avoisinant les 9 millions d’Euros. Elle s’attarda sur le rôle essentiel conduit par les commissions d’ id i l d’ di d i d’ i d HPEUHV SRXU OHXU ¿GpOLWp et d le « coup dur » arrive. pport d’activité détaillé de : médicale, f i é d’ i a e soc a e, au t, e gest on, actuar at, e ¿QDQFLqUH Elle évoqua les bonnes relations entretenues avec nos différents partenaires publics, privés, et de contrôle ACPR ; elle abord mentation sur la protection des données personnelles, et sur la transition énergétique. con orm t , expert se, et a, aussi, la nouvelle régle-

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Un buffet servi dans u clôtura ces assemblées

ne ambiance sympathique .

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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SANTÉ

L’affaire des salmonelles dans le mont d’or

“En imposant des contrôles plus stricts, on a sans doute sauvé d’autres personnes”

Responsable du centre national de référence des salmonelles basé à l’institut Pasteur à Paris, Simon Le Hello apporte un regard scientifique sur les contaminations à la salmonelle identifiées en 2015 sur les filières morbier et mont d’or et qui viennent d’être révélées par France Inter.

L a Presse Pontissalienne : Quel est votre sentiment sur cette affaire ? Simon Le Hello : Je suis surpris que cela sorte de manière médiatique. J’ima- gine que cela est en lien avec d’autres contaminations à la salmonelle qui ont aussi récemment défrayé la chronique. On se refuse de parler d’une épidémie finie depuis plus de deux ans. L.P.P. : Quel est le rôle du centre national de référence salmonelles comme celui de l’Ins- titut Pasteur ? S.L.-H. : Ce centre national de référen- ce existe depuis plus d’un siècle. On a cette chance en France d’avoir le réseau de laboratoires d’analyses bactériolo- giques le plus dense au monde. On tra- vaille en effet avec plus de 1 500 labo- ratoires dont 400 hospitaliers. Même les Américains nous envient cette cul- ture typiquement française de la bac- tériologie. L.P.P. : Comment fonctionne ce réseau en cas d’alerte ? S.L.-H. : Quand les laboratoires reçoi- vent une analyse salmonelle, ils envoient de façon volontaire, à leurs frais, la souche bactérienne au laboratoire réfé- rence pour que l’on puisse procéder à d’autres analyses plus poussées sur cette souche. On reçoit chaque année plus de 10 000 salmonelles. On couvre la France métropolitaine et les terri- toires français outre-mer. L.P.P. : Que se passe-t-il alors au centre de référence ? S.L.-H. : On a la chance de s’appuyer sur un réseau stable et historique avec plein de développements statistiques et épidémiologiques. On reçoit donc toutes les souches et on regarde de manière hebdomadaire si on observe une augmentation d’un cas, d’un type de salmonelle à l’échelle nationale, régionale, départementale…On a donc un moyen rapide et efficace de détec- ter tout événement anormal. Chaque

immédiatement du marché le produit concerné. Quand il s’agit d’un produit “artisanal” diffusé localement, l’am- plitude n’est plus la même. L.P.P. : Comment a été identifiée la contami- nation sur le morbier et le mont d’or ? S.L.-H. : On a observé une augmenta- tion de la salmonelle Dublin en fin d’année 2015. On sait depuis long- temps que cette salmonelle circule en Franche-Comté dans les cheptels lai- tiers utilisés pour la fabrication des fromages au lait cru morbier et mont d’or. Dès qu’on évoque le type Dublin, on pense automatiquement aux fro- mages au lait cru. C’est ensuite à San- té Publique France de procéder à des investigations épidémiologistes, à des interrogatoires auprès des patients affectés. Tout est parfaitement cadré. À la fin, on corrèle tous les résultats. Dans le cas présent, plusieurs fromages ressortaient et on se retrouve avec une épidémie un peu plus complexe. Le centre national de référence salmo- nelle a développé des techniques de pointe pour connaître par exemple l’empreinte génétique de chaque souche. On s’apparente alors à une police scien- tifique qui procède à l’analyse A.D.N. de ces bactéries. Grâce à ces méthodes, on a pu révéler pour plusieurs cas le lien avec le morbier et le mont d’or. On avait aussi d’autres cas inexpliqués mais en nombre insuffisant pour éta- blir un lien. À chaque enquête, la par- tie vétérinaire se mobilise également. L.P.P. : Pourquoi ne pas avoir retiré les lots de morbier ou mont d’or contaminés ? S.L.-H. : Pour cette enquête, on est arri- vé aux résultats un peu tard.Tout était terminé, y compris le risque de nou- velles contaminations vis-à-vis de la population humaine. Comme le pro- duit n’est plus en circulation, il n’y avait plus besoin de communiqué de presse qui doit avant tout servir à pro- téger la population. En revanche, un gros travail a été entrepris pour com- prendre comment cela s’est passé et des mesures sanitaires drastiques de contrôles ont été mises en place à tous les échelons, du producteur laitier à l’atelier de transformation. Quand le lait arrive par exemple dans les cuves, un filtre spécifique a été installé. Il permet d’effectuer des analyses quo- tidiennes et la fabrication est lancée seulement après résultats. C’est une mesure coûteuse mais nécessaire. L.P.P. : Comment se manifeste une contami- nation aux salmonelles ? S.L.-H. : Ces bactéries provoquent géné- ralement des gastro-entérites qui sur- viennent 24 à 48 heures après inges- tion. Cela se présente sous forme de diarrhées. En général, ces gastro-enté- rites se résorbent naturellement. Ce qui est vrai sur le corps humain se répercute aussi sur la partie vétéri- naire. Pour cette épidémie, il y a eu

“On reçoit 10 000 souches de salmonelle par an”, indique Simon Le Hello qui dirige le Centre National de Référence Salmonelle à l’institut Pasteur (photo Institut Pasteur).

vaut se reporter sur des fromages pas- teurisés. L.P.P. : Plus de comté non plus ? S.L.-H. : Sur le plan humain, je crois qu’on n’a très peu, voire pas du tout identifié de cas liés à des comtés conta- minés à la salmonelle. Le process de fabrication d’une pâte pressée cuite offre plus de garanties sanitaires. La contamination est probablement plus faible mais sur une personne très fra- gile, cela peut suffire. L.P.P. : D’autres remarques ? S.L.-H. : Oui. Il est important d’insister sur les contrôles en amont, côté vété- rinaire, pour éviter de mettre en ven- te les produits. On travaille pour mettre en place les mesures les plus adéquates. Cette démarche est toujours en cours notamment au niveau de l’approche scientifique du phénomène pour être plus applicatif en termes de mesures. L.P.P. : On peut donc être encore plus précis dans le ciblage des sources de contamina- tion ? S.L.-H. : Les technologies sont aujour- d’hui d’une telle puissance qu’on serait techniquement capable d’aboutir à l’identification géographique avec coor- données G.P.S. et signature A.D.N. de la source permettant de suivre l’évo- lution de la contamination. Ces tech- niques sont déjà maîtrisées mais elles impliquent une participation totale. Sur les filières morbier et mont d’or, on peut aussi se féliciter d’une réelle prise de conscience, à mon sens, exem- plaire. Les acteurs de ces filières se sont engagés à fond pour que cela ne recommence plus. n Propos recueillis par F.C.

sant des contrôles plus stricts, on a sans doute sauvé d’autres personnes. L.P.P. : Le risque zéro n’existe donc pas ? S.L.-H. Sur des filières comme le mor- bier et le mont d’or, tout le process de fabrication est en lien avec le process de contamination. Malgré toutes les mesures de contrôle, à unmoment don- né, quelque chose peut toujours échap- per aux mailles du filet. Et là, on inter- vient en renforçant les mesures. Les sources évoluent.À nous de nous adap- ter grâce à la sécurité sanitaire. Mais effectivement, le risque zéro n’existe pas. Aujourd’hui, on reçoit 10 000 souches par an alors qu’il y a 10 ou 15 ans on était plus près de 20 000.Aujour- d’hui, il n’y a clairement plus de cas lié à la consommation de fromages au lait cru. En revanche, je ne peux pas prédire l’avenir, ce qui implique de res- ter en vigilance. L.P.P. : Quelles sont les caractéristiques de la salmonelle Dublin ? S.L.-H. : Comme son nom l’indique, elle a été isolée en 1929 chez un homme en Irlande. Cette bactérie est un peu particulière dans le sens où elle n’est pas du tout pathogène chez les per- sonnes en bonne santé mais peut s’avé- rer très dangereuse pour les personnes les plus fragiles. On ne le redira jamais assez mais la consommation de fro- mages au lait cru est vivement décon- seillée aux personnes qui souffrent de maladies chroniques, ou en santé déli- cate. C’est une évidence et peut-être le message à faire passer dans les régions de production où la consom- mation de fromages au lait cru s’ins- crit dans les habitudes alimentaires. Quand on a une maladie grave, mieux

une consommation de fromages au lait cru. Les personnes en bon- ne santé qui en ont été victimes n’ont pas for- cément consulté leur médecin. Celles qui l’ont fait se sont sans doute vues prescrire des analyses et c’est seulement à partir de ce moment-là que le labo va trouver une sal- monelle. Entre l’ana- lyse, l’isolement et l’en- voi de la souche, cela prend entre 6 à 8 jours. Il faut compter enco- re plusieurs jours d’analyses au niveau

“Quelque chose peut toujours échapper aux mailles du filet.”

du centre national de référence. Le cumul de tous ces délais explique pour- quoi les lots contaminés de morbier et de mont d’or n’étaient plus en rayon quand on est parvenu à identifier plus précisément la source de contamina- tion. On ne va pas non plus pousser les investigations s’il n’y a pas d’ano- malie. On détecte les épidémies les plus importantes. Quand l’épidémie a été identifiée fin 2015, on a pu décou- vrir en quelques semaines qu’il n’y avait déjà plus de fromages contami- nés en circulation. L.P.P. : Pourquoi une telle épidémie aux sal- monelles est plus complexe à identifier qu’une autre ? S.L.-H. : Quand il s’agit d’un produit axé sur une tranche d’âge bien définie, la source de contamination est plus faci- le à trouver. Dans le cas du morbier et du mont d’or, la procédure d’identifi- cation n’a pas été vaine car en impo-

anomalie fait l’objet d’une notification aux instances publiques pour qu’ils puissent engager des investi- gations et remonter à la source afin de reti- rer les plus rapide- ment possible l’ali- ment contaminé.Tout cela prend un angle différent quand la souche présente une amplitude commer- ciale importante. Sur un produit comme une poudre de lait infan- tile avec une date limi- te de vente sur plu- sieurs années distribuée à l’échelle planétaire, on com- prend facilement l’im- portance de retirer

“Plus besoin de communiqué de presse.”

HAUT-DOUBS

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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LEVIER

Assemblée générale des chasseurs du Doubs Dégâts de sangliers, vegan, haies, lobby, députée… Lors de l’assemblée générale de la Fédération de chasse du Doubs à Levier, il a été largement question des dégâts de sangliers observés dans les secteurs de Mouthe et Pontarlier. Mais pas que…

L a boutade eut été moins drôle si les représentants dumonde agricole avaient décidé réellement de boy- cotter l’assemblée générale de la fédération des chasseurs du Doubs, samedi 22 avril, à Levier. Voyant les chaises des repré- sentants agricoles vides quelques minutes après l’ouverture des débats à 9 heures, le président des chasseurs Jean-Maurice Boillon s’est interrogé et ironi- sé sur leur absence… vite com- blée par l’arrivée deDaniel Prieur (président de la chambre d’agri- culture), Philippe Monnet (F.D.S.E.A.), Charles Schell (F.R.E.D.O.N.). Les liens ne sont pas coupés entre agriculture et chasse. Disons qu’ils sont tendus en ce moment notamment dans notre secteur. Pontarlier ainsi que les environs de Mouthe sont touchés par les coups de groin des suidés. “Nous en sommes conscients et faisons ce qui est en notre pouvoir pour réduire la population de san- gliers. Mais les harcèlements de

avons des intérêts communs : les nuisibles, les grands prédateurs.” Unmessage entendu par Daniel Prieur qui joue l’apaisement pour l’agriculture : “Bien sûr qu’il y a des gens dans l’excès et ce n’est pas dans notre esprit. Il faut trou- ver un équilibre. S’il n’y avait pas de chasse, je peux dire que ce serait un foutu bordel !” l Forêt et droit de chasse Une formation aux élus condui- te par les communes forestières a fait réagir les chasseurs. Il aurait été question de présenter aux maires une façon de retirer leur droit de chasse auxA.C.C.A. Christian Coutal, du secteur de Montbenoît répond : “Absolu- ment pas.Il s’agissait d’une répon- se à une question d’un élu, un rappel au droit. Notre premier message est le suivant : heu- reusement qu’il y a des chas- seurs, mais anticipons plutôt que gérer des problématiques.”Il pen- se à la présence de cerfs qui occa- sionne des dégâts sur le secteur de Mouthe, Sarrageois…

quelques agriculteurs ne résou- dront rien !” Certains paysans sont en effet sortis de leurs gonds malgré la décision du préfet de prendre un arrêté prolongeant sur 70 communes du Doubs la chasse du sanglier jusqu’au 28 février. Des tirs menés par des lieutenants de louveterie (sous les ordres du préfet) ont été réalisés sans que l’on connais- se le nombre d’animaux tués.

Jean-Maurice Boillon (2 ème en partant de la gauche), président des chasseurs du Doubs.

l Belle Chasse C’est la nouvelle marque de fabrique de la fédération. Com- me le préfet l’a rappelé, le Doubs est pionnier dans la sécurité (pas d’accidents mortels l’an dernier). Le département veut promou- voir un savoir être et un savoir chasser dans le respect de tous. l Politique Seule députée présente à l’A.G. sur les 5 du Doubs, Annie Gene- vard (Les Républicains) a promis qu’elle serait vigilante sur cer- tains dossiers et notamment les “grands prédateurs”.À la deman- de de Jean-Maurice Boillon, elle a accepté d’intégrer le groupe“chas- se” à l’Assemblée nationale.

l Vegan Chasseurs et agriculteurs ont trouvé un ennemi commun : les vegans.“Ils sont carnivores contre nous” a imagé le président. l Lobby Le préfet du Doubs a fait remar- quer que le président Emmanuel Macron a concédé des avancées à la chasse : le permis national (2019-2020) à 200 euros, la véne- rie, la prolongation de chasse de certaines espèces. l Haies Les chasseurs replantent. Entre Bolandoz et Amancey, 8 000 arbres sur 3 km ont été plan- tés pour 3 exploitations concer-

nées, 4 plantations en projet. Près de 5 000 arbres ont été plantés sur l’exploitation “Grandjean” sur la commune de Bolandoz. Outre les aspects environnementaux, cette plan- tation à de réels intérêts agro- nomiques puisqu’elle fera offi- ce de “coupe-vent” pour le bétail et leur apportera de l’ombre en période estivale. l Culture La famille Mourey (Noël-Cer- neux) a fait don de 800 animaux naturalisés, fossiles, papillons. Une fabuleuse collection qu’el- le pourrait valoriser dans un musée. n E.Ch.

Constructif,mais ferme, Jean- Maurice Boillon n’a pas usé de la langue de bois en visant direc- tement les repré- sentants du monde agricole : “Comme chez les chasseurs, vous avez dans le monde agricole des énervés. Cal- mez les fous furieux et tra- vaillons ensemble. Nous

Annie Genevard intègre le groupe “chasse” à l’Assemblée.

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

LA CLINIQUE SAINT-PIERRE EN PHASE TERMINALE

L’établissement de soins qui fut un des fleurons de la santé dans le Haut-Doubs après sa création dans les années cinquante par le médecin pontissalien Jacques Henriet vit sans doute ses derniers mois. Un projet de fermeture est à l’étude. Les lits de la clinique seraient transférés au sein de l’hôpital de Pontarlier. Explications. Une annonce surprise La clinique devrait fermer ses portes d’ici deux ans Le groupe Capio, propriétaire de la clinique l Santé

Saint-Pierre de Pontarlier est en discussion avec le Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) pour que l’hôpital de Pontarlier accueille d’ici deux ans les lits de la clinique.

La clinique Saint-Pierre dispose de 70 lits de soins de suite et de réadaptation. Elle gère éga- lement un hôpital de jour pour les personnes en surpoids

L e personnel médical a été pris de court fin mars quand la directrice de la clinique Saint-Pierre de Pontarlier, Marie-Hélène Bévalot, après un petit pot partagé avec le personnel à l’issue d’une semaine passée sous l’œil d’un organisme de certification, a annoncé “que la clinique allait quit- ter la rue Émile-Thomas pour rejoindre des locaux de l’hôpital” commente un témoin. “Le personnel est un peu reste interloqué par cette information don- née au détour d’une phrase” ajoute-t- il. Et ceux qui ont voulu en savoir un peu plus en ont été pour leurs frais. La direction de la clinique pontissa- lienne confirme ce projet, même si, pré- cise Marie-Hélène Bévalot, “nous ne sommes pour l’instant que dans l’étu- de de faisabilité de ce projet qui est à l’initiative de nos deux établissements” précise-t-elle. Partant du constat que 75 % des patients accueillis à la cli- nique Saint-Pierre en soins de suite ou en convalescence sont dirigés par l’hôpital de Pontarlier, occasionnant des transports incessants de véhicules médicalisés entre les deux établisse-

ments, il est apparu plus rationnel d’envisager une délocalisation des lits de la clinique vers un bâtiment de l’hô- pital. “Les patients orientés vers la cli- nique arrivent dans des phases de plus en plus aiguës, avec des besoins en radiologie, en biologie, de plus en plus fréquents. C’est donc pour rationaliser les soins que l’on est amené à réfléchir à cette solution” qui amènera donc, à terme, une fermeture de la clinique fondée il y a plus de 60 ans par le Doc- teur Jacques Henriet (voir l’article en page 8). L’augmentation régulière de la chi- rurgie ambulatoire à l’hôpital, qui per- met au patient opéré le matin de ren-

(photo archive L.P.P.).

Informé de ce projet, le personnel ne cache pas ses interrogations. “Il y aura forcément des doublons. On ne peut pas imaginer par exemple que l’on pourra garder la pharmacie de Capio quand on connaît la volonté de l’A.R.S. de réduire les enveloppes budgétaires des hôpitaux” note un praticien. “Des mutualisations pourront sans doute être envisagées” confirme la direction de Capio. La clinique Saint-Pierre avait déjà été passablement affaiblie au début des

années 2000 quand l’intégralité des activités chirurgicales qui avaient lieu dans ses murs a été transférée à l’hô- pital. Le départ prévu des 70 lits de soins de suite et de réadaptation signe donc l’arrêt de mort de cette clinique privée dont les murs seront vendus. “Nous n’avons pas vocation à conser- ver des bâtiments vides” confirme le groupe Capio. Encore un nouveau pro- gramme immobilier en perspective dans la capitale du Haut-Doubs. n J.-F.H.

tion des coûts de fonctionnement.” Un groupe de réflexion sur le projet médical des établissements pontissa- liens, composé de représentants de la clinique et de l’hôpital, a été mis en place et l’Agence régionale de santé (A.R.S.) a lancé une étude économique et juridique sur ce projet de “fusion”. “Cette opération de transfert est en cours d’étude technique et l’agence suit ce dossier avec les deux acteurs pour former un partenariat public-privé” confirme de son côté l’A.R.S.

trer dès le soir chez lui, a progressivement vidé les lits de la clinique. “Ce déménagement des lits de la clinique vers l’hôpital entraînerait donc une pri- se en charge mieux coor- donnée des patients” ajou- te la directrice qui reconnaît aussi que der- rière cette décision, il y a bien sûr une “mutualisa-

“Le but : former un partenariat

public- privé.”

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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l Commentaire Le directeur du centre hospitalier “L’essentiel, c’est que les lits

restent sur le Haut-Doubs”

Olivier Volle, directeur du Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) estime que l’intégration des lits de la clinique

la première et j’ai saisi la balle au bond, avec l’A.R.S. qui a été immédiatement dans la boucle. J’ai vu un intérêt immé- diat à ce projet, c’est de conserver sur le bassin du Haut-Doubs une activité qui aurait pu partir à Besançon ou ailleurs. L’essentiel, c’est bien que les lits restent sur le Haut-Doubs. L.P.P. : Où seront relogés ces lits en prove- nance de la clinique alors que l’hôpital manque déjà de place ? O.V. : Ce transfert se ferait sur le site des Rives du Doubs. Actuellement, il y a deux niveaux qui ne sont pas affec- tés aux soins et qu’on utilise pour des vestiaires, du rangement, et seulement quelques salles dédiées à des consul- tations. Ces deux unités seront celles qui accueilleront les activités de la cli- nique. Mais l’opération ne sera pas simple pour autant car il faudra for- cément qu’on déplace des activités. La réorganisation des locaux a un coût, nous sommes en train d’étudier la ques- tion financière. L.P.P. : La clinique dispose d’une bonne soixan- taine de lits. Le nombre de lits sera mainte- nu ? O.V. : Non, il y aura sans doute une per- te de lits, on ne sait pas encore com- bien, cela dépendra notamment de la disponibilité des surfaces. De toute manière, avec le nouveau plan régio- nal de santé et les orientations natio- nales, nous serons amenés à baisser nos capacités. Il faudra faire la même chose avec moins de lits, et donc des séjours plus courts. Dans cette optique- là, l’opération paraît jouable. La cli- nique sera accueillie dans les murs existants mais on pourra éventuelle- ment être obligés de s’étendre quelque part pour installer d’autres services. L.P.P. : À quelle échéance serez-vous prêts à accueillir les lits de la clinique ? O.V. : Je pense d’ici deux ans. Il faut déjà qu’on mène à bien l’étude de fai- sabilité qui va nous prendre encore quelques mois. Une concrétisation en 2020 paraît raisonnable. L.P.P. : Qui dit mutualisation dit forcément économies, y compris en termes d’effectifs salariés. Quelles seraient les conséquences

“sociales” d’un tel rappro- chement ? O.V. : Le gros des effec- tifs de la clinique sera rapatrié à l’hôpital : infirmières, aides-soi- gnants, A.S.H. Et on mutualise des activi- tés qu’en général la cli- nique sous-traite actuellement, comme le laboratoire, l’ali- mentation par exemple. Ensuite, il faut que l’on étudie de près le flux naturel des départs en

L a Presse Pontissalienne : Ce projet de rapprochement est préparé en étroite collaboration entre la clinique et l’hô- pital. En tant que directeur de l’hôpital, n’y voyez-vous pas une réduction de l’offre de santé dans le Haut-Doubs ? Olivier Volle : La clinique a ses contraintes, notamment des locaux qui deviennent vétustes. Ce déménagement se ferait vraiment dans l’intérêt du patient à qui on proposerait un parcours de soins plus fluide, moins contraignant. C’est justement à cela que l’on travaille actuellement avec la préparation d’un projet médical commun. Les premières réunions viennent de démarrer. L.P.P. : En quoi le parcours de soins des patients serait-il meilleur si la clinique disparaît ? O.V. : Actuellement, quand un cadre de santé ou un médecin demande pour un patient un accueil en soins de sui- te et de réadaptation, il faut l’accord des familles d’une part et d’autre part, tout se fait à distance entre les deux sites. Réunir les lits de soins de suite Saint-Pierre dans les murs de l’hôpital de Pontarlier contribuera à une meilleure offre de soins. Interview.

“Il y aura des départs non remplacés.”

retraite des agents. Il y aura des départs non remplacés. Ce sera du cas par cas. Les cas délicats ne sont pas nombreux, moins de dix personnes. Il s’agit des agents d’entretien ou d’accueil de la clinique par exemple. En cas de recru- tements, les agents de la clinique seront bien sûr prioritaires. L.P.P. : Tous les agents sont au courant de ce projet ? O.V. : Nous avons prévenu les instances syndicales de ces initiatives. On ne peut pas encore tout mettre sur la table en ce qui concerne les données du grou- pe Capio, mais tous les éléments seront communiqués en toute transparence en temps et en heure. L.P.P. : Au final, vous êtes convaincu que le patient en sortira gagnant ? O.V. : La notion de parcours de soins, ce n’est pas que des mots à la mode. Avec ce projet, on se donne les moyens d’améliorer la situation de la santé dans le Haut-Doubs.Mais si dans l’opé- ration il y a une baisse du nombre de lits, ce n’est pas une perte pour la qua- lité des soins. Je le répète, ce qui serait une perte, c’est que la clinique aille s’installer ailleurs. n Propos recueillis par J.-F.H. “J’ai vu un intérêt immédiat à ce projet” note Olivier Volle, le directeur du C.H.I.H.C. (photo archive L.P.P.).

sur un site unique per- mettra de fluidifier les choses. Si le patient a besoin d’une radiologie, d’une analyse de labo- ratoire, là encore, les flux seront facilités. Pour la pharmacie, les repas et toutes les fonc- tions logistiques, nous avons aussi la possibi- lité de travailler en com- mun pour optimiser nos fonctionnements. L.P.P. : Qui a eu l’initiative de ce rapprochement ? O.V. : La clinique a fait part de cette intention

“L’opération ne sera pas simple pour autant.”

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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l Histoire

Premier bébé le 15 septembre 1956 Un établissement cher aux Pontissaliens La clinique Saint-Pierre, créée en 1956, appartient depuis 2002

cade en pneumologie. En 1981, on construit à nouveau un bâtiment supplémentaire abritant le plateau technique, dans la cour de la clinique. En 1987-1988, la clinique Saint-Pier- re est reprise par le groupe Clininvest. Le D r Philippe Henriet démissionne. Son père, le fondateur de l’établisse- ment, Jacques Henriet, décédera en juin 1988. Nouvelle phase de travaux en 1993 avec la démolition de la maison Mon- nier voisine, le début de la construc- tion d’un nouveau bâtiment et la réno- vation des services de chirurgie. La maternité fermera ses portes en mars 1994, ses lits sont transférés au Centre Hospitalier, avec une partie du personnel. Quelques mois plus tard, on crée à Saint-Pierre un centre d’hémodialyse et un service de chirurgie ambulatoi- re sous la responsabilité d’un médecin néphrologue, le D r Guy Delavaud et de la surveillante Agnès Gousset. L’année 2001 signe le début du trans- fert de l’activité chirurgicale à la cli- nique avec la transformation de 15 lits de chirurgie en 15 lits de soins de sui- te. “L’abandon de la chirurgie au béné- fice des soins de suite et le projet de transfert de la chirurgie au Centre Hos- pitalier a été décidé afin d’optimiser le plateau technique de cet établissement” note Capio. Le 30 juin 2003, l’activité chirurgicale cesse complètement et la majorité des praticiens continue leur

au groupe suédois Capio, comme la clinique Saint-Vincent de Besançon. Retour sur soixante ans d’histoire de la santé.

L a clinique Saint Pierre a été fondée en 1956 par le Profes- seur Jacques Henriet, dans une petite villa de la rue Émile-Tho- mas. Elle était dotée d’un service de chirurgie générale et O.R.L. et d’un service de maternité. Une petite cha- pelle était à la disposition des malades. Le 15 septembre 1956, on “fête” la pre- mière naissance au sein de la toute nouvelle clinique avec un accouche- ment effectué par Adrienne Valdejo, la sage-femme qui dirigeait le service maternité. Le 13 novembre 1956, la première intervention chirurgicale était effectuée par le Professeur Jacques Henriet assisté du Docteur Gabriel Baud. Les premiers praticiens de Saint- Pierre étaient le P r Jacques Henriet en chirurgie générale, le D r Pierre Bou- tin en chirurgie générale, le D r Gabriel Baud en chirurgie O.R.L., M me Bollier, infirmière anesthésiste et M lle Valde- jo, sage-femme, assistée de M me Pau- lin. “L’établissement était géré par des sœurs hospitalières, la Sœur Supérieure en était la directrice” notent les ser- vices du groupe Capio. En 1962, alors qu’il avait été élu séna- teur trois ans auparavant, le Docteur Henriet se consacre à sa carrière poli- tique et démissionne de son poste de P.D.G., en faveur de son gendre le Dr

Bernard Winisdoerfer. Sous l’impul- sion de ce dernier, la clinique entame une opération de restructuration et d’agrandissement avec la construction du bâtiment à l’angle de la rue Émile- Thomas et de la rue Émile-Magnin. La clinique se voit attribuer 57 lits de chi- rurgie et 15 lits de maternité. L’année 1968 marque le départ des sœurs hospitalières. En 1974-1975, le Docteur Philippe Henriet (le fils du fondateur) s’installe comme chirurgien à la clinique avec une nouvelle équipe de praticiens. Parmi eux, les D r Marc Royère, chirurgie orthopédique, Gabriel Baud, chirurgie O.R.L., Anne Rouy, médecin anesthésiste, Jacques Schaef- fer, médecin anesthésiste, Jacques Navet, gynécologue obstétricien, Didier Gallinet, radiologue, François Corni- bert, kinésithérapeute…Claude Tour- nier, sage-femme, est nommée sur- veillante du service maternité et Jacqueline Henriet, épouse de Philip- pe Henriet, directrice du personnel. Avec l’arrivée des nouveaux praticiens, des projets de construction d’un nou- veau plateau technique sont en cours. De 1975 à 1981 de nouveaux spécia- listes sont attachés à l’établissement : les D r Raoul Janin-Manificat, en endo- scopies digestives, Michel Combes en chirurgie urologique et Jean Lahour-

Le Professeur Jacques Henriet, fondateur de la clinique Saint-Pierre, a ensuite consacré sa vie à la politique. Il a été sénateur du Doubs de 1959 à 1980.

activité à l’hôpital. En septembre 2012, la clinique ouvre un hôpital de jour en son sein pour la prise en charge des patients en sur- poids ou en situation d’obésité. En avril 2016, nouvelle corde à son arc avec l’ouverture d’un hôpital de jour pour les personnes qui ont eu un can- cer afin de promouvoir pour elles l’Ac-

tivité Physique Adaptée (A.P.A.). Der- nière évolution en date avec, en juin 2016, l’ouverture de l’hôpital de jour dédié à la prévention des chutes. À ce jour, la Clinique Saint Pierre dis- pose encore de 70 lits et 6 places de Soins de suite et réadaptation. Pour encore au maximum deux ans… n J.-F.H.

État civil d’avril 2018

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