La Presse Pontissalienne 223 - Mai 2018

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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MALBUISSON

Mise à l’eau début mai Un catamaran pour remplacer le P’tit Saint-Point

Trop petit, le premier bateau promenade du lac Saint-Point va laisser place à une embarcation de 75 places plus spacieuse en cours de finition au chantier naval franco-suisse à Villers-le-Lac.

franchir pour monter à bord. “C’est le top sur le plan de l’accessibilité. On pourra recevoir sans sou- ci des groupes de personnes à mobilité réduite.” Avec ce lounge boat, la société des bateaux du lac Saint- Point continue à proposer ses visites touristiques d’une heure autour du lac avec escale à Saint-Point. Toujours à l’ordre du jour, les navettes entre Mal- buisson et Saint-Point, une option très appréciée des marcheurs ne souhaitant pas faire la totalité du tour du lac à pied. La grande

pour des réceptions de mariage ou tou- te sorte d’événementiel. Ce n’est pas un bateau restaurant mais un bateau où l’on peut manger et en groupe” , pour- suit David Jeannerod qui avait déjà travaillé avec le chantier naval fran- co-suisse pour le P’tit Saint-Point. Il a fait de nouveau confiance au savoir- faire de la famille Michel. Fondé en 1983, le chantier naval franco-suisse s’est spécialisé dans la construction de bateaux fluviaux. À son actif, plus de 70 réalisations dans toute la Fran- ce, de 10 à 26 m et de 50 à 250 places. “Ils nous ont présenté un projet en for- me de catamaran. Globalement, il n’est pas forcément plus volumineux que le premier mais il offre plus de capacité avec un grand pont arrière. C’est un bateau où l’on va se détendre ”, appré- cie David Jeannerod. Le P’tit Saint-Point avait nécessité d’adapter le règlement de navigation sur les eaux du lac Saint-Point. La déclaration du grand frère fut moins compliquée à gérer sur le plan admi- nistratif. “On a juste eu besoin de demander une modification en sous- préfecture pour être en conformité avec la capacité d’accueil du bateau. Com- me on reste sur une propulsion élec- tro-solaire, on ne dérange pas plus qu’avant.” Le confort supplémentaire offert aux passagers va permettre d’al- longer la saison de fonctionnement en travaillant de mai à octobre, voire novembre si l’été indien duHaut-Doubs joue les prolongations. Autre avantage, fini la rambarde à

M is à l’eau pour la première fois en juin 2016, le P’tit Saint-Point avait quitté le Haut-Doubs en octobre der- nier pour aller naviguer sur la Mosel- le. “On a eu raison, je pense, de com- mencer par un bateau de 24 places mais on arrivait très vite à saturation.

supérieure avec un projet plus ambi- tieux qui prendra la forme d’un loun- ge-boat de 75 places. “Ce bateau en for- me de catamaran offre un espace d’accueil couvert qui peut être chauf- fé. C’est cosy et confortable pour les passagers. Ce type d’embarcation per- met aussi d’organiser des apéro-boat

Cela devenait frustrant de refouler autant de monde. Les gens sont mécon- tents et ce n’était plus tenable” , explique David Jeannerod, le gérant de la socié- té les bateaux du lac Saint-Point à Malbuisson. Après cet essai concluant, décision a donc été prise de passer à la vitesse

“Un bateau où l’on va se détendre.”

nouveauté réside dans l’organisation de ces sorties apéro-boat d’une durée de deux heures sur le lac. “Le carnet de commandes se remplit très vite. on a déjà une vingtaine de mariages et une cinquantaine groupes en réserva- tion” poursuit David Jeannerod qui pilotera en pleine saison une équipe d’une dizaine de personnes sachant qu’il conserve l’activité de location de pédalos et petits bateaux électriques à Saint-Point. Le montant du nouveau bateau s’élè- ve à 350 000 euros avec le soutien financier du Conseil départemental et de la Région Bourgogne-Franche-Com- té. “La mise à l’eau est prévue dans les jours à venir sachant que le premier mariage est programmé le 5 mai” , annonce le batelier. n

En cours de finition au

chantier naval franco-suisse, le nouveau bateau promenade du lac Saint-Point sera mis à l’eau début mai.

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Une entreprise ultra-spécialisée Jura Natura Services s’épanouit dans le génie écologique

Fondée en 2005 par Damien Vendé, cette entreprise installée depuis deux ans à Arc-sous-Cicon est spécialisée dans les travaux de restauration hydraulique en zones humides. Un métier de niche.

Jura Natura Services dispose d’engins spécifiques

T out le travail engagé depuis plus de vingt ans dans la préservation de la vallée du Drugeon qui constitue l’une des plus vastes zones humides françaises ou plus anciennement encore dans la réserve naturelle du lac de Remoray n’est pas resté sans suite. Difficile de remettre en cause aujourd’hui l’intérêt de restaurer, conserver, valoriser les tourbières et les marais non seulement pour la richesse de leur biotope exceptionnel mais aussi pour le rôle que jouent ces milieux “éponges” en période de

crue. De circonstance, à l’heure du réchauffement climatique et des étiages de plus en plus sévères. De quoi aussi susciter quelques vocations d’aménageurs chez des amoureux des zones humides comme c’est le cas de Damien Vendé devenu aujour- d’hui l’un des rares spécialistes français en interventions déli- cates dans les zones humides et milieux associés. L’histoire de Jura Natura Services accom- pagne l’engouement et le volu- me des travaux réalisés sur les zones humides dans le massif

jurassien. D’abord quelques opé- rations d’arrachage de saules avec des moyens assez rudi- mentaires à la réserve natu- relle du lac de Remoray. “Les chantiers ont pris de l’ampleur. Les actions sont ensuite deve- nues plus complexes avec l’évo- lution des connaissances et des techniques propres au génie éco- logique” , souligne Quentin Ducreux, l’un des deux chargés d’étude de Jura Natura Ser- vices qui s’exprime au nom de son patron Damien Vendé. Le champ opérationnel s’est considérablement diversifié : comblement de fossés de drai- nage, réalisation de palissades en bois, création de biotopes, curage d’étangs, réfection de digues, barrages, installations techniques pour des chantiers d’étude… L’entreprise a acquis une véritable expertise “zone humide”. Elle s’est aussi donné les moyens d’agir avec un parc d’engins très spécifiques à l’ima- ge de ces pelleteusesmarais. “Un de ces engins est équipé de che- nilles élastomères d’1,40 m de large. Ce qui offre ainsi une pres- sion de 180 grammes par cm 2 contre 300 grammes par cm 2 pour l’être humain. C’est l’idéal pour se déplacer sur des sols spongieux et fragiles.” Le parc comprend trois autres pelle-

comme cette pelleteuse de

16 tonnes montée sur des chenilles élastomères d’1,4 m. Chantier le reméandre- ment de la Lem- me dans le Jura (photos J.N.S.).

teuses, une minipelle, une pel- le araignée, un dumper marais monté sur une tourelle qui tour- ne sur elle-même… Ce développement est à l’origi- ne de l’implantation dans la zone d’activité d’Arc-sous-Cicon dans des locaux adaptés et abritant notamment un atelier bois de préparation des matériaux : planches, madriers utilisés sur le chantier. “Les bois sont non traités et issus de forêt locale.” Jura Natura Services, c’est une équipe de 12 salariés perma- nents au profil assez varié : ébé- niste, bûcherons, conducteur d’engin, chargé d’étude, secré- taire-comptable… “On est à la recherche d’un conducteur d’en- gin et de manœuvres polyva- lents.” Le travail ne manque pas. Entre 2014 et 2018, le chiffre

d’affaires a pratiquement dou- blé et devrait approcher 1,8 mil- lion d’euros cette année. “On bénéficie du programme Life européen “Tourbières du Jura”. Ce dispositif piloté par le Parc naturel régional du Haut-Jura permet de financer des travaux en milieu humide.” Jura Natura Services répond à des appels d’offres lancés par des parcs régionaux, des réserves naturelles, des syndicats mixtes, des collectivités…80%des chan- tiers se déroulent sur le massif jurassien et quelques autres en Suisse, en Belgique, dans les Alpes et même un en région pari- sienne. Au palmarès des réali- sations les plus emblématiques de l’entreprise figurent le chan- tier lié au reméandrement de la Lemme dans le Jura, la restau-

ration de la tourbière du Creux- au-Lard près de Frasne. La spécificité des milieux implique aussi un respect de ces biotopes. “On travaille en dehors des périodes de nidification. On est récemment intervenu surmare où il restait des œufs de gre- nouilles. On a pris soin de les déplacer avant travaux.” Ce sou- ci de la protection des milieux l’incite parfois à privilégier des solutions d’héliportage dans l’acheminement des matériaux. Spectaculaire mais guère plus coûteux au final que de mul- tiples allers-retours avec un engin transporteur, et surtout beaucoup moins marquant et dérangeant. La modernité uti- lisée à bon escient n’a pas que des mauvais côtés. n F.C.

L’entreprise est intervenue en région parisienne sur un chantier d’aménagement pour le public au sein de la réserve naturelle régionale du Grand Voyeux en Seine-et-Marne.

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