La Presse Pontissalienne 223 - Mai 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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Violoniste amateur mais luthier professionnel ARTISANAT Ouvert depuis le 2 mai Baigné dans la musique depuis sa plus tendre

Toujours connectée ! PONTARLIER-VALDAHON Entreprenariat L’État portant actuellement en avant le télétravail, Nadège Juillerat profite de ce mode de fonctionnement dans l’air du temps pour créer sa micro-entreprise de télésecrétariat, baptisée “N.J. telservices”.

M aman de trois enfants, ayant embrassé plusieurs carrières, aide-soignan- te, formatrice de ven- deuses indépendantes, et mainte- nant secrétaire médicale àMorteau depuis 7 ans, Nadège Juillerat a décidé de monter sa boîte, dans un domaine qu’elle maîtrise et qui lui plaît : le télésecrétariat, qui s’adres- se aussi bien au monde médical qu’à l’entreprenariat. “Je connais bien une personne qui exerce cette activité en Charente-Maritime, laquelle a d’ailleurs écrit un petit livre sur ce sujet” , raconte Nadège. “Elle m’a donné l’idée et expliqué son fonctionnement, éclairé sur les logiciels.” Nadège Juillerat a jus- tement choisi les logiciels Team- box et WZ Agenda. Teambox four- nit le standard téléphonique et le téléphone. Elle est la première en Franche- Comté à utiliser ce service au point, qui permet de débloquer une ligne en moins d’une heure, et en cas d’absence, de transférer les appels à une collègue Teambox. La deuxiè- me application est “un agenda par- tagé entre les clients et moi, consul- table sur l’agenda informatique et sur leurs téléphones” , développe la gérante. L’agenda est installé chez le client, qui peut ainsi voir ses ren- dez-vous à la journée. Il est de plus prévenu par S.M.S. en cas d’an- nulation d’un rendez-vous. L’activité principale de N.J. Ser- vices consiste donc en du secréta-

riat téléphonique : prises de ren- dez-vous, de messages, relances téléphoniques, transferts d’appels. En secondaire, elle propose égale- ment la frappe de documents, de comptes rendus. Le télésecrétariat s’adapte de nos jours très bien aux petites entreprises, cabinets médi- caux… dont les travaux de secré- tariat se limitent à quelques heures par semaine, tout en permettant d’alléger les charges salariales. Nadège a un contrat avec un cabi- net d’avocats par exemple. “Les clients peuvent aussi faire appel aux services d’une télésecrétaire en cas de besoin uniquement, c’est-à- dire, pour une mission ponctuelle, afin de surmonter une surcharge passagère de travail ou un rem- placement de vacances, d’arrêt mala- die” , précise la secrétaire. Le mar- ché du télésecrétariat est très porteur et en pleine expansion. Concrètement, Nadège Juillerat travaille chez elle. Grâce à Inter- net, elle peut avoir des clients par- tout en France, ou à l'étranger. Nadège apprécie “d’être son propre patron.” Cette entreprise corres- pond à une envie de “se lancer un nouveau défi qui nécessite juste l’installation des logiciels, un bureau et Internet” , conclut la jeune entre- preneuse. Son bureau est ouvert de 8 heures à 12 heures et de 13 heures à 17 h 30, avec possibi- lité d’extension d’horaires suivant la demande. n M.T.

enfance, Marc Boyadjian s’intéresse aussi au travail du bois. Deux passions qu’il a choisi de fusionner en devenant le premier luthier pontissalien.

C hez les Boyadjian, on joue du violon en amateur depuis trois générations. “J’ai commencé à l’âge de 5 ans avec sans doute l’en- vie d’imiter mon père. J’ai effectué toute ma formation musicale au conservatoire de Pontarlier. Le vio- lon reste un instrument complexe à apprivoiser. Il faut compter une bonne dizaine d’années de pra- tique pour le maîtriser” , explique celui qui a décidé très tôt de s’orienter dans les métiers du bois. Il apprend d’abord la menuiserie au lycée profes- sionnel Toussaint-Louverture. Plus atti- ré par la fabrication que la pose, il opte ensuite pour l’ébénisterie à Moirans- en-Montagne. Rattrapé par la musique, il concilie ses deux passions au Canada où il apprend les bases de la lutherie. Après trois ans d’étude, il décroche en 2012 son diplô- me équivalent à Bac +2. Retour en Fran- ce et plus précisément au Musée de la Lutherie à Mirecourt le temps d’effec- tuer son service civique. “ J’étais char- gé de présenter la lutherie aux visiteurs. Pour moi, une occasion inespérée d’ap- prendre à parler du métier.”

Marc Boyadjian s’est initié à la lutherie au Canada.

Boyadjian fabrique, entretient et répa- re des violons, violoncelles, contrebasses et d’autres instruments à archets com- me la viole de gambe. Au besoin, il est aussi capable de remplacer la mèche d’un archet mais pas au-delà. “La fabri- cation d’un archet est un autre métier.” Le premier et le seul luthier du Haut- Doubs s’approvisionne à Fertans en bois d’épicéa et d’érable.“On utilise des bois d’exception à croissance lente et régu- lière qui poussent en altitude.” Un vio- lon comprend une soixantaine d’élé- ments. Il faut compter 2 mois et demi de fabrication pour un violon et 4 mois le temps que le vernis sèche. Le luthier pontissalien sait qu’il en fabriquera peu. On est ici dans un métier de précision et non de production. “En général, on fait plutôt de l’entretien et de la répa- ration” , explique celui qui compte s’ap- puyer sur son petit réseau local de musi- ciens pour se faire connaître et développer plus largement son aire d’intervention. Sa boutique-atelier ouvrira au moins cinq jours par semaine, dont le same- di. “Le violon est un instrument relati- vement léger et sensible à l’humidité et à la température. Ces contraintes néces- sitent en moyenne un entretien par an en usage régulier et beaucoup plus dans une pratique très soutenue.” n Renseignements au 07 86 83 18 45 leluthier.wordpress.com

Avide de se perfectionner, il poursuit son apprentissage à l’école de lutherie de Mirecourt où il conforte ses bases techniques. Ses débuts sur le marché de l’emploi débutent à la case chôma- ge. Huit mois de recherche pour fina- lement décrocher son premier job sur Paris dans unmagasin-atelier de luthe- rie où il restera trois ans. L’appel de l’épicéa, essence utilisée dans la fabri- cation des violons avec l’érable, est plus fort que la vie parisienne. Cap sur Pon- tarlier et le Haut-Doubs. Sûr de son fait, il entame alors son par- cours à l’installation, trouve un local idoine rue du Moulin Parnet qu’il par- tage avec sa compagne Ludivine Chas- sard spécialisée enmusicothérapie.Marc

Pour contacter N.J. Telservices : 07 88 29 86 62 ou n.jtelservices@ free.fr et sur Facebook.

Quelques pièces fabriquées

par le luthier pontissalien.

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