La Presse Pontissalienne 223 - Mai 2018

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

LA CLINIQUE SAINT-PIERRE EN PHASE TERMINALE

L’établissement de soins qui fut un des fleurons de la santé dans le Haut-Doubs après sa création dans les années cinquante par le médecin pontissalien Jacques Henriet vit sans doute ses derniers mois. Un projet de fermeture est à l’étude. Les lits de la clinique seraient transférés au sein de l’hôpital de Pontarlier. Explications. Une annonce surprise La clinique devrait fermer ses portes d’ici deux ans Le groupe Capio, propriétaire de la clinique l Santé

Saint-Pierre de Pontarlier est en discussion avec le Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) pour que l’hôpital de Pontarlier accueille d’ici deux ans les lits de la clinique.

La clinique Saint-Pierre dispose de 70 lits de soins de suite et de réadaptation. Elle gère éga- lement un hôpital de jour pour les personnes en surpoids

L e personnel médical a été pris de court fin mars quand la directrice de la clinique Saint-Pierre de Pontarlier, Marie-Hélène Bévalot, après un petit pot partagé avec le personnel à l’issue d’une semaine passée sous l’œil d’un organisme de certification, a annoncé “que la clinique allait quit- ter la rue Émile-Thomas pour rejoindre des locaux de l’hôpital” commente un témoin. “Le personnel est un peu reste interloqué par cette information don- née au détour d’une phrase” ajoute-t- il. Et ceux qui ont voulu en savoir un peu plus en ont été pour leurs frais. La direction de la clinique pontissa- lienne confirme ce projet, même si, pré- cise Marie-Hélène Bévalot, “nous ne sommes pour l’instant que dans l’étu- de de faisabilité de ce projet qui est à l’initiative de nos deux établissements” précise-t-elle. Partant du constat que 75 % des patients accueillis à la cli- nique Saint-Pierre en soins de suite ou en convalescence sont dirigés par l’hôpital de Pontarlier, occasionnant des transports incessants de véhicules médicalisés entre les deux établisse-

ments, il est apparu plus rationnel d’envisager une délocalisation des lits de la clinique vers un bâtiment de l’hô- pital. “Les patients orientés vers la cli- nique arrivent dans des phases de plus en plus aiguës, avec des besoins en radiologie, en biologie, de plus en plus fréquents. C’est donc pour rationaliser les soins que l’on est amené à réfléchir à cette solution” qui amènera donc, à terme, une fermeture de la clinique fondée il y a plus de 60 ans par le Doc- teur Jacques Henriet (voir l’article en page 8). L’augmentation régulière de la chi- rurgie ambulatoire à l’hôpital, qui per- met au patient opéré le matin de ren-

(photo archive L.P.P.).

Informé de ce projet, le personnel ne cache pas ses interrogations. “Il y aura forcément des doublons. On ne peut pas imaginer par exemple que l’on pourra garder la pharmacie de Capio quand on connaît la volonté de l’A.R.S. de réduire les enveloppes budgétaires des hôpitaux” note un praticien. “Des mutualisations pourront sans doute être envisagées” confirme la direction de Capio. La clinique Saint-Pierre avait déjà été passablement affaiblie au début des

années 2000 quand l’intégralité des activités chirurgicales qui avaient lieu dans ses murs a été transférée à l’hô- pital. Le départ prévu des 70 lits de soins de suite et de réadaptation signe donc l’arrêt de mort de cette clinique privée dont les murs seront vendus. “Nous n’avons pas vocation à conser- ver des bâtiments vides” confirme le groupe Capio. Encore un nouveau pro- gramme immobilier en perspective dans la capitale du Haut-Doubs. n J.-F.H.

tion des coûts de fonctionnement.” Un groupe de réflexion sur le projet médical des établissements pontissa- liens, composé de représentants de la clinique et de l’hôpital, a été mis en place et l’Agence régionale de santé (A.R.S.) a lancé une étude économique et juridique sur ce projet de “fusion”. “Cette opération de transfert est en cours d’étude technique et l’agence suit ce dossier avec les deux acteurs pour former un partenariat public-privé” confirme de son côté l’A.R.S.

trer dès le soir chez lui, a progressivement vidé les lits de la clinique. “Ce déménagement des lits de la clinique vers l’hôpital entraînerait donc une pri- se en charge mieux coor- donnée des patients” ajou- te la directrice qui reconnaît aussi que der- rière cette décision, il y a bien sûr une “mutualisa-

“Le but : former un partenariat

public- privé.”

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