La Presse Pontissalienne 223 - Mai 2018

La Presse Pontissalienne n° 223 - Mai 2018

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l Commentaire Le directeur du centre hospitalier “L’essentiel, c’est que les lits

restent sur le Haut-Doubs”

Olivier Volle, directeur du Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) estime que l’intégration des lits de la clinique

la première et j’ai saisi la balle au bond, avec l’A.R.S. qui a été immédiatement dans la boucle. J’ai vu un intérêt immé- diat à ce projet, c’est de conserver sur le bassin du Haut-Doubs une activité qui aurait pu partir à Besançon ou ailleurs. L’essentiel, c’est bien que les lits restent sur le Haut-Doubs. L.P.P. : Où seront relogés ces lits en prove- nance de la clinique alors que l’hôpital manque déjà de place ? O.V. : Ce transfert se ferait sur le site des Rives du Doubs. Actuellement, il y a deux niveaux qui ne sont pas affec- tés aux soins et qu’on utilise pour des vestiaires, du rangement, et seulement quelques salles dédiées à des consul- tations. Ces deux unités seront celles qui accueilleront les activités de la cli- nique. Mais l’opération ne sera pas simple pour autant car il faudra for- cément qu’on déplace des activités. La réorganisation des locaux a un coût, nous sommes en train d’étudier la ques- tion financière. L.P.P. : La clinique dispose d’une bonne soixan- taine de lits. Le nombre de lits sera mainte- nu ? O.V. : Non, il y aura sans doute une per- te de lits, on ne sait pas encore com- bien, cela dépendra notamment de la disponibilité des surfaces. De toute manière, avec le nouveau plan régio- nal de santé et les orientations natio- nales, nous serons amenés à baisser nos capacités. Il faudra faire la même chose avec moins de lits, et donc des séjours plus courts. Dans cette optique- là, l’opération paraît jouable. La cli- nique sera accueillie dans les murs existants mais on pourra éventuelle- ment être obligés de s’étendre quelque part pour installer d’autres services. L.P.P. : À quelle échéance serez-vous prêts à accueillir les lits de la clinique ? O.V. : Je pense d’ici deux ans. Il faut déjà qu’on mène à bien l’étude de fai- sabilité qui va nous prendre encore quelques mois. Une concrétisation en 2020 paraît raisonnable. L.P.P. : Qui dit mutualisation dit forcément économies, y compris en termes d’effectifs salariés. Quelles seraient les conséquences

“sociales” d’un tel rappro- chement ? O.V. : Le gros des effec- tifs de la clinique sera rapatrié à l’hôpital : infirmières, aides-soi- gnants, A.S.H. Et on mutualise des activi- tés qu’en général la cli- nique sous-traite actuellement, comme le laboratoire, l’ali- mentation par exemple. Ensuite, il faut que l’on étudie de près le flux naturel des départs en

L a Presse Pontissalienne : Ce projet de rapprochement est préparé en étroite collaboration entre la clinique et l’hô- pital. En tant que directeur de l’hôpital, n’y voyez-vous pas une réduction de l’offre de santé dans le Haut-Doubs ? Olivier Volle : La clinique a ses contraintes, notamment des locaux qui deviennent vétustes. Ce déménagement se ferait vraiment dans l’intérêt du patient à qui on proposerait un parcours de soins plus fluide, moins contraignant. C’est justement à cela que l’on travaille actuellement avec la préparation d’un projet médical commun. Les premières réunions viennent de démarrer. L.P.P. : En quoi le parcours de soins des patients serait-il meilleur si la clinique disparaît ? O.V. : Actuellement, quand un cadre de santé ou un médecin demande pour un patient un accueil en soins de sui- te et de réadaptation, il faut l’accord des familles d’une part et d’autre part, tout se fait à distance entre les deux sites. Réunir les lits de soins de suite Saint-Pierre dans les murs de l’hôpital de Pontarlier contribuera à une meilleure offre de soins. Interview.

“Il y aura des départs non remplacés.”

retraite des agents. Il y aura des départs non remplacés. Ce sera du cas par cas. Les cas délicats ne sont pas nombreux, moins de dix personnes. Il s’agit des agents d’entretien ou d’accueil de la clinique par exemple. En cas de recru- tements, les agents de la clinique seront bien sûr prioritaires. L.P.P. : Tous les agents sont au courant de ce projet ? O.V. : Nous avons prévenu les instances syndicales de ces initiatives. On ne peut pas encore tout mettre sur la table en ce qui concerne les données du grou- pe Capio, mais tous les éléments seront communiqués en toute transparence en temps et en heure. L.P.P. : Au final, vous êtes convaincu que le patient en sortira gagnant ? O.V. : La notion de parcours de soins, ce n’est pas que des mots à la mode. Avec ce projet, on se donne les moyens d’améliorer la situation de la santé dans le Haut-Doubs.Mais si dans l’opé- ration il y a une baisse du nombre de lits, ce n’est pas une perte pour la qua- lité des soins. Je le répète, ce qui serait une perte, c’est que la clinique aille s’installer ailleurs. n Propos recueillis par J.-F.H. “J’ai vu un intérêt immédiat à ce projet” note Olivier Volle, le directeur du C.H.I.H.C. (photo archive L.P.P.).

sur un site unique per- mettra de fluidifier les choses. Si le patient a besoin d’une radiologie, d’une analyse de labo- ratoire, là encore, les flux seront facilités. Pour la pharmacie, les repas et toutes les fonc- tions logistiques, nous avons aussi la possibi- lité de travailler en com- mun pour optimiser nos fonctionnements. L.P.P. : Qui a eu l’initiative de ce rapprochement ? O.V. : La clinique a fait part de cette intention

“L’opération ne sera pas simple pour autant.”

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