La Presse Bisontine 69 - Septembre 2006

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

1,90 € N° 69 Septembre 2006 Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Enquête au cœur de l’Église catholique…

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La discrète montée du Front National À moins d’un an de la prési- dentielle, le parti lepéniste explo- se son nombre d’adhérents. Le phénomène est surtout visible en campagne. Analyse d’un phé- nomène rampant. p. 8 Le T.G.V. ne fait pas que des heureux La société bisontine VF Confort se bat depuis plusieurs années pour sauvegarder une de ses agences directement concernée par le passage de la future ligne à grande vitesse. p. 20 Bras de fer entre la ville et le bâtisseur sans permis

- Tous les détails sur les finances du diocèse. - La puissance des unités pastorales. - Le retour des mouvements conservateurs.

Lire le dossier pages 10 à 15

Un habitant des Prés-de-Vaux construit sa maison en toute illéga- lité. Il refuse de plier aux injonctions de la mairie. Le jugement aura lieu fin septembre. L’actu du mois p. 7

Politique : Une rentrée politique tout en divisions pour la droite bisontine Lire p. 6

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LE DOSSIER

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Finances et patrimoine : l’ÉGLISE SE CONFESSE L’Église est-elle riche ? En tout cas pas autant qu’on l’imagi- ne. Les bâtiments érigés à sa gloire dans Besançon, à l’époque où la ville rayonnait par son clergé, ne sont qu’une façade. Un héritage de l’histoire. Ce temps-là est révolu. Le diocèse s’est séparé d’une grande partie de son patrimoine pour n’entretenir que les locaux nécessaires à sa mission reli- gieuse. Il a investi plusieurs millions d’euros dans la réno- vation de l’ancien séminaire rue Mégevand. Les congréga- tions en ont fait de même. Nombre de couvents au centre-ville ont été vendus à des agents immobiliers qui les ont trans- formés en appartements. L’Église dans son ensemble est en pleine mutation. Elle adapte ses besoins à ses moyens finan- ciers humains pour faire face à de nouveaux défis.

É CONOMIE Un budget de 5,6 millions d’euros Le diocèse de Besançon fait les comptes

L’évêché affiche une santé financière satisfaisante. La dernière collec- te du denier du culte révèle que la générosité des fidèles est intacte.

N e dites pas que le diocèse est riche. Claude Gonin, l’économe diocésain, est affirmatif : “Ce serait faux de le croire.” Il n’est pas pauvre non plus ! Les finances de l’évêché de Besançon ne sont pasmori- bondes. Elles s’équilibrent. Les recettes couvrent les dépenses. Et tout comp- te fait, le fief deMonseigneur Lacram- pe affiche une bonne santé financiè- re. Avec un budget de 5,6 millions d’eu- ros, le diocèse a la carrure d’une P.M.E. de bonne taille. Il se gère d’ailleurs comme une entreprise. “Le poste le plus important est celui du person- nel” remarque le grand argentier. Il y a à assurer la subsistance et les frais de ministère de 278 prêtres (dont 108 ont plus de 80 ans et 20 seule- ment moins de 50 ans), 14 diacres, une douzaine de religieuses et une trentaine de laïcs (équivalent temps plein) qui font fonctionner l’institu- tion. Les prêtres sont tous logés à la même enseigne. Qu’il s’agisse de l’évêque ou d’un curé de paroisse, ils ont tous le même traitement : 1 620 euros versés tous les trimestres. C’est peu. “Et nous les hébergeons gra- cieusement” précise Claude Gonin. Une entreprise donc. Mais à la diffé- rence d’une société privée, l’Église ne fait pas de commerce. Elle doit son salut à la seule générosité de ses fidèles. À l’évêché de Besançon, les catholiques font preuve d’une bonté que les diocèses voisins pourraient bien lui envier. Il n’y a qu’à regarder le bilan du denier du culte 2005. Cet- te vaste campagne d’appel aux dons

lancée auprès de tous les fidèles qui commence au Carême pour se ter- miner à la fin de l’année, représente la principale source de revenus du diocèse. “Le montant de la collecte est de 2,9 millions d’euros pour 44 000 donateurs. Cela représente une moyen- ne de 65 euros par donateur” se féli- cite Claude Gonin. Le résultat 2005 est d’autant plus encourageant que par rapport à 2004,

plus soumise à l’impôt sur les plus- values, à la T.V.A. ou à l’impôt fon- cier pour les biens à vocation cultuelle. Ces chiffres communiqués ouverte- ment par le diocèse peuvent laisser croire que l’Église vit dans l’opulen- ce. C’est un leurre. La richesse du dio- cèse n’est qu’apparente comme l’est celle des unités paroissiales qui ont leur autonomie financière. L’évêché est entré dans une phase de

il y a eu 2 800 souscripteurs de moins. Parmi les 100 dio- cèses français, Besançon pointe à la 14 ème place au clas- sement de la collecte du denier du culte. Ce n’est pas le moment de relâcher l’ef- fort. “ Il me semble que nous devrions accentuer davan-

restructuration coûteuse mais nécessaire en inves- tissant 9 millions d’euros dans la rénovation du centre diocésain rue Mégevand (9 000 m 2 ). Une opération financée pour un tiers sur des fonds propres, un tiers par la vente du patrimoine

“2,9 millions d’euros pour 44 000 donateurs.”

immobilier, et le tiers restant pro- vient du recours à l’emprunt. C’est le dernier grand chantier de l’évêché. Le fondement de ce projet est de regrouper sous unmême toit des mou- vements d’Église et des services jusque-là répartis en ville. Pour qu’aboutisse ce dossier, le diocèse s’est séparé en grande partie de ses propriétés à Besançon. Il a vendu l’ensemble immobilier situé au numé- ro 9 de la rue de Pontarlier et celui du 5 bis rue des Chalets. Un patri- moine devenu inutile et trop coûteux à entretenir. Aujourd’hui, l’Église n’a plus les moyens ni financiers ni humains de faire vivre des bâtiments qui ne sont pas indispensables à sa mission reli- gieuse. T.C.

tage la communication autour de cet- te opération. À mon sens, je ne vois pas comment nous pouvons convaincre les fidèles à donner si nous ne leur expliquons pas à quoi sert leur argent.” A priori, il n’est pas converti en stock- options. La quasi-totalité de ces fonds sont affectés au traitement du per- sonnel. Un excédent de 14% est rever- sé au budget général du diocèse. Au denier du culte s’ajoutent les legs : 1 million d’euros par an ces deux der- nières années qui servent au fonc- tionnement quotidien du diocèse. Dans la plupart des cas, il s’agit de per- sonnes qui n’ont plus de famille et qui cèdent leur fortune en monnaie sonnante et trébuchante à l’associa- tion diocésaine qui en est légataire. Un bénéfice net pour l’institution reli- gieuse qui est exonérée des droits de succession, comme elle n’est pas non

Claude Gonin, économe du diocésain : “Nous devrions communiquer davantage autour du denier du culte.”

11 LE DOSSIER

Les quatre ressources de l’Église

Répartition de la collecte du denier 2005

Excédent 14%

Le denier du culte C’est la collecte annuelle faite auprès de tous les catholiques. La recette est envoyée intégra- lement à l’évêché par les paroisses. Elle est utilisée pour le traitement de tous les prêtres du diocèse. Chacun catholique donne selon ses moyens. L’ordre indicatif de grandeur est de 1 % de son revenu ou la valeur d’une journée de travail.

Les offrandes de messe Il s’agit d’une offrande faite par une famille catholique au prêtre en lui confiant une intention de prière à l’occasion de la célé- bration d’une messe. Ces offrandes sont libres. Elles contri- buent pour un tiers à la subsis- tance des prêtres. Dans le dio- cèse de Besançon, le montant proposé pour une offrande de messe est de 14 euros.

Les quêtes Les quêtes ordinaires faites à l’église les dimanches et les fêtes sont destinées à la paroisse pour ses nécessités. Une dizaine de quêtes dans l’année, dites impé- rées, sont destinées à d’autres besoins du diocèse (séminaire, catéchèse…) et de l’Église uni- verselle (œuvres du pape, mis- sions…).

Le casuel Ce sont les offrandes faites à l’oc- casion d’un mariage ou d’un enter- rement. La famille concernée est invitée à faire une offrande pour la célébration. Cette offrande contribue elle aussi à la rémuné- ration des prêtres, puisqu’une partie est péréquationnée entre tous les prêtres. Dans le diocè- se, le montant indicatif de cette offrande est fixé à 75 euros.

Traitements prêtres 33%

Charges administratives 4%

Charges liées au personnel laïc 23%

Autres ministères 5%

Indemnités logement 7%

Frais de déplacement 6%

Longs séjours 6%

Autres charges 2%

I MMOBILIER Unités pastorales Les paroisses mettent en place des commissions “patrimoine” Cures, maisons, parc… À Besançon, certaines paroisses ont accumulé des biens immobiliers importants. Faute de moyens financiers pour les entre- tenir, elles sont souvent obligées d’en vendre une partie.

Palente et centre-ville : un patrimoine limité

“A vant, les paroisses faisaient tout. Elles avaient leurs ciné- mas, leurs salles de gym- nastique pour les jeunes. Nous, on hérite de cela” , remarque Roland Baugue, un des laïcs membres de la com- mission chargée du patrimoine à Saint- Vincent de Paul. Cures, salles de réunions, parc… Certaines unités pastorales ont hérité d’un patrimoine immobilier impor- tant. Qu’il faut entretenir et maintenir

en l’état. Et c’est souvent là que le bât blesse. Car les unités pastorales doivent financer l’entretien des bâtiments, les travaux de remise aux normes de locaux souvent anciens, le chauffage des églises et payer l’impôt foncier - dont seules les églises sont exonérées. Des charges financées par les dons lors des offices uniquement. Pas toujours suffisant. “On n’a plus les moyens de tout faire fonctionner. Et peut-être n’est-ce pas

très utile d’avoir deux salles de réunions à moins d’un kilomètre. Il faut optimi- ser les biens immobiliers, il y a peut- être des locaux dont on n’a plus besoin” , reconnaît Gérard Gonin, le responsable financier du diocèse. Faute de moyens financiers, certaines unités pastorales se sont ainsi lancées depuis plusieurs années dans une réor- ganisation complète de leurs patri- moines.

À Palente, l’unité paroissiale n’a pas de patrimoine. Seule l’église Saint-Pie X, construite après 1905 et le presbyptère appartiennent à l’Église.

Les Chaprais : Un nouveau complexe paroissial en 2008

À Palente mais aussi au centre-ville, les paroisses n’ont par contre que très peu de patrimoine. “Contrai- rement aux autres, on ne se pose pas de questions” , sourit le père Gabriel Pobelle, qui s’occupe de l’unité pastorale du centre-ville. En plus du presbytère, sur la place du 8 Septembre, la paroisse dispo- se aussi d’une partie du der- nier étage des galeries Lafayet- te. “Derrière la cure, l’église possédait auparavant une sal- le paroissiale qui constituait une sorte d’enclave au sein du grand magasin. On a fait un échange. Les galeries ont récu- péré notre ancien local et la salle Saint-Pierre s’est instal-

lée au-dessus du magasin” , reprend le prêtre. La paroisse possède en outre deux salles près de l’église du Sacré-Cœur. La question, par contre, au centre-ville, porte sur les églises. Propriétés de la ville, depuis la loi de sépa- ration de l’Église et de l’État en 1905, deux d’entre elles, François-Xavier et Notre-Dame ne servent plus au culte depuis plusieurs décennies. La pre- mière a été désaffectée par le préfet et sert de salle de répé- tition pour l’école d’orgue du conservatoire. La seconde devrait bientôt l’être égale- ment et devenir la future sal- le de répétition de l’orchestre de Besançon.

A ux Chaprais, la période de réflexion est terminée. Lorsqu’il est arrivé dans sa nouvelle paroisse il y a quatre ans, le père Jean-Luc Balanche a commencé par faire les comptes. “On avait un poste pour les charges, qui couvrait à la fois les assurances et les impôts fonciers, énorme” , recon- naît-il. Près de 17 000 euros annuels pour un budget, bon an, mal an, de 80 000 euros. L’unité pastorale ne manque certes pas de bâtiments. Der- rière le presbytère de l’église

Saint-Martin, rénové en 2000 pour accueillir le secrétariat, la paroisse possède une salle de gymnastique - ancien ciné- ma de la paroisse reconverti -, une grande bâtisse dont le rez- de-chaussée sert pour le caté- chisme et un autre petit pré- fabriqué, qui accueillit autrefois les scouts, “et qui ne sert plus car on a trouvé de l’amiante.” Mais la plupart sont sous- employés et vétustes. “La sal- le de gymnastique qui sert au club de l’Aiglon allait bientôt être limite au niveau des normes

de sécurité. Et on n’avait pas l’argent nécessaire pour entre- prendre les travaux. Il fallait faire quelque chose” , reprend le prêtre. Une commission de réflexion sur le patrimoine a été nom- mée il y a deux ans. Elle a déci- dé de céder le gymnase, les deux autres bâtiments ainsi que le terrain alentour à un promo- teur immobilier, Néolia. En contrepartie, la paroisse doit construire un nouveau “com- plexe paroissial” de près de 400 m 2 en prolongement du presbytère, qui comprendra “une salle polyvalente, trois

salles de réunions et un local pour l’activité de tris des vieux papiers que nous avions déjà. Le but, c’est de rentabiliser l’ac- tivité des salles” , explique Pier- re Chopard, l’un des membres de la commission. Les travaux devraient début au printemps 2007, pour une ouverture en 2008. La parois- se espère réaliser une opéra- tion blanche ou légèrement bénéficiaire, la vente des 35 ares de terrain devant couvrir les frais de construction du com- plexe. Sur le reste du terrain vendu, le promoteur devrait fai- re des logements.

Saint-Ferjeux : début de la réflexion en septembre

À l’unité pastorale Saint-Ferréol, qui couvre le quartier de Saint-Fer- jeux, rien n’a encore été fait. Mais une commission sur le patrimoine vient juste d’être nommée et doit commen- cer à partir de septembre à “réfléchir à une nouvelle organisation en fonction de nos besoins futurs pour alléger nos charges” , affirme Claudine Socié, la res- ponsable du conseil économique de la paroisse. En dehors d’une chapelle, construite après la séparation de l’É- glise et de l’État en 1905 et qui appar- tient à la paroisse, le parc immobilier de Saint-Ferréol est pléthorique. Deux cures, un bâtiment rue Villarceau, le parc près de la basilique de Saint-

Ferjeux - utilisé par l’association Étoi- le sportive - ainsi que les deux maisons attenantes plus une salle paroissiale aménagée dans un ancien cinéma près du presbytère de l’église Saint-Joseph. “Nous sommes trop riches. Nous n’avons plus les moyens de payer nos impôts, on ne peut plus réparer non plus. Il faut prendre une décision, peut-être se sépa- rer de certains bâtiments” , reprend Claudine Socié. L’année dernière, la commission de sécurité a ordonné la fermeture d’un étage d’une des deux maisons de Saint-Ferjeux. “Il faut voir un peu plus loin, ne pas attendre de devoir fermer chaque année une salle.”

Aux Chaprais, l’unité pastorale est en pleine réorganisation. Elle a choisi de vendre le terrain et les bâtiments entourant le presbytère. En contrepartie, un complexe paroissial neuf de 400 m 2 devrait voir le jour le long de la rue de l’Église.

C OMMUNICATION 5 supports pour informer Papier, radio, internet… le diocèse est à la page Le diocèse de Besançon réserve chaque année un budget d’environ 130 000 euros à la communication. Il permet de financer pour partie un certain nombre d’outils pour informer ses fidèles. 12 LE DOSSIER

Église de Besançon : le journal de l’Évêque

L es paroisses catholiques de Besançon ont elles aussi leur propre outil de com- munication : un journal appe- lé “En toutes lettres…” Ce bimensuel est diffusé dans les sixunités paroissiales que comp- te le doyenné. Il est entièrement distribué par des bénévoles. Là encore, il est possible de s’abon- ner pour 8 euros par an. Le magazine qui aborde plus en détail la vie de ces unités parois- siales est rédigé par des béné- voles et par des prêtres. Il est imprimé à Auxonne. La direc- trice de lapublication estMarie- Thérèse Renaud, qui fut res- ponsable régionale de la rédactionde l’Est Républicain. C’est écrit “En toutes lettres…”

Reflets Comtois : le magazine interparoissaile du diocèse

teurs, il est diffusé toutes boîtes ou par abonnement. Par exemple dans le Val de l’Ognon, lors de sa parution, 200 béné- voles se chargent de distribuer les 13 000 exemplaires. “À d’autres endroits comme à Luxeuil, c’est le principe des abonnés.” Il en coûte au lecteur 8 euros. Sur le diocèse, il existe au total 9 éditions de Reflets Comtois. Sur 12 pages, vierges de pub, huit traitent plus globalement du diocèse et les quatre autres sont réservés aux éditions locales. Le magazine est imprimé par Bayard Service, édition Centre Alpes, un groupe de sensibili- té chrétienne. Pour six éditions par an, il en coûte au diocèse 90 000 euros. Bientôt, lamaquette de Reflets Comtois devrait êtremodifiée.

F lorence Baverel est en couverture de l’édition de juin 2006 de ce magazine. Sur la photo, la cham- pionne olympique de biathlon pose avec ses deux médailles. Si l’on s’arrête brièvement sur la une, on ne remarque pas que ce magazine est celui des paroisses du diocèse. L’infor- mation de ce journal ne se can- tonne pas seulement à des sujets religieux. “Le but de Reflets Comtois est de rendre compte de la vie de l’Église, mais aussi d’avoir un éclaira- ge chrétien sur des sujets de société ” explique Romain Marengo, délégué diocésain à la communication. la plupart des articles sont assurés par des bénévoles. le bimensuel est tiré à 35 000 exemplaires. Suivant les sec-

C e bimensuel est un condensé d’informations sur l’ar- chevêché de Besançon. De petit format, il est tiré à 1 200 exemplaires. Il est mis en page par une des Sœurs de la Charité. Chaque numéro est vendu 3 euros et l’abon- nement est fixé à 40 euros par an. Une partie du finance- ment provient de la publicité reléguée sur les deux der- nières pages du magazine.

L e site internet du diocè- se reçoit 8 000 visiteurs par mois enmoyenne. “Il semblerait que beaucoup de gens le consultent pour des horaires de messes” suppose Romain Marengo. Cet outil de communication a été créé en 2001 à l’initiative de Mon- seigneur Daloz. Là encore, le groupe Bayard est dans la par- tie. C’est lui qui assure la réa- lisation technique. “Par contre, ce sont des bénévoles qui écri- vent les textes qui y figurent.” On y trouve principalement des informations sur l’actua- lité du diocèse. L’arborescen- ce de site devrait être modi- fiée afin de dynamiser cet espace de communication. “Nous voulons en faire un site plus interactif, avec du son, des vidéos, et des éléments à télécharger.” (http://catho- lique-besancon.cef.fr) Vers un site internet plus interactif L’ Église communique aussi par les ondes de R.C.F. (Radio Chrétienne de France). L’antenne a été créée en 1991 à Besançon sous l’impulsion de Monseigneur Daloz, un homme ouvert à la communication. R.C.F. a une vocation généraliste. Elle brosse tous les volets de l’actualité mais tou- jours avec un éclairage chrétien. Aujourd’hui, cette antenne fait partie des 54 radios que compte le réseau R.C.F. créé en France en 1986 à l’initiative des évêques. Elle rassemble 30 000 auditeurs par semaine entre Besançon, Vesoul, Maîche et Pontarlier, qui sont les quatre secteurs où elle émet. R.C.F. : la radio du diocèse

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LE DOSSIER

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C OMMUNAUTÉS

Diversification de l’Église Entre tradition et modernisme, l’église joue la diversification

Traditionalistesadeptesde lamesseen latin, groupescharismatiques… L’Église s’est diversifiée. Contrairement à d’autres diocèses comme celui de Lyon, Besançon a longtemps adopté une attitude frileuse à l’égard de ceux-ci. L’heure est désormais plus à l’ouverture.

T ous les dimanches, la petite chapelle des frères des écoles chrétiennes résonne de chants gré- goriens. Depuis une dizaine d’an- nées, le lieu accueille la mou- vance traditionaliste catholique de la fraternité Saint-Pierre res- tée fidèle aux messes en latin. “Mais pas seulement. La litur- gie chez nous a une place impor- tante, parce qu’elle véhicule des valeurs. Il y a une dimension sacrée plus évidente. Les génu- flexions, les signes de croix, ce À Besançon, la tendance tradi- tionaliste est implantée depuis plus de vingt ans.Apparue peu après le concile de Vatican II, qui a fait évoluer la liturgie, elle s’est scindée en deux en 1988. Aujourd’hui, la fraternité Saint- Pierre - qui est restée dans le giron de Rome après le schisme demonseigneur Lefèvre de 1988 - compte près de 300 fidèles à Besançon. Et deux prêtres en soutane, nommés par la frater- nité en accord avec l’évêque, “qui fixe lesmissions.” “On a une carotte de la société avec toutes les couches d’âge, tous lesmilieux, desmilitaires…Des catholiques qui se retrouvent davantage dans ce qu’on leur propose que dans leur paroisse” , ajoute l’abbé Arnaud Spriet. Enmarge de l’église catholique, le courant lefévriste regroupe quant à lui dans une autre fra- ternité, Saint-Pie X, une petite centaine de fidèles dans une sal- le du faubourg Tarragnoz. En dehors de tout lien, cette fois-ci avec l’évêché. La soixantaine, Bernard Sauge-Merle est arri- sont des éléments auxquels on tient” , affirme l’abbé Arnaud Spriet, visa- ge juvénile et sou- tane noir.

vé à la tradition Saint-Pierre un peu sur le tard, sur l’insis- tance de sa mère. “Mon père avait été à l’initiative du mou- vement traditionaliste, en fai- sant venir un prêtre de Suisse. Il m’a incité à y aller. Au début, j’ai traîné les pieds, je trouvais que c’était un combat d’arrière- garde.” Il affirme “se reconnaître” dans la tradition. “Les tenues vestimentaires des prêtres, les ustensiles, les chants… Tout a une signification, ce n’est pas pour le plaisir” , ajoute-t-il, cri- le plus strict à l’émergence des groupes charismatiques, l’Égli- se catholique est depuis une vingtaine d’années traversées de courants divers. “À vrai dire, il n’y a que les gens qui sont exté- rieurs qui s’imaginent une égli- semonolithique” , s’amuse Jean- CharlesRodriguez, qui fait partie de la communauté de l’Emma- nuel, une des communautés cha- rismatiques les mieux implan- tées en France. Une diversité représentée aussi à Besançon. Même si, ici, le phénomène est moins marqué qu’ailleurs. “Il y a une diversité dans l’Église. Mais on est quand même en Franche-Comté, les gens ici sont bien ancrés dans la réalité et les extrêmes sont peu présents. Il y a une frange traditionnelle, quelques groupes charismatiques institutionnalisés, tempère le prêtre Louis Mauvais, qui fut vicaire général du diocèse pen- dant une vingtaine d’années. Mais contrairement aux grands centres urbains, on reste plus suspicieux face aux choses un peu extravagantes.” tiquant le “débor- dement dans cer- taines paroisses pour essayer de s’adapter aux gens.” Du traditionalisme

“Sur notre diocèse, c’est sûr que le fait que nous n’ayons pas de missions spécifiques ni de com- munauté nouvelle installée, c’est certainement un freinpour nous” , reconnaît Jean-Pierre Fleury. Depuis huit ans, l’homme est le coordinateur du renouveau cha- rismatique en Franche-Comté. Né dans les années soixante- dix dans le catholicisme, lemou- vement proche par certains côtés des évangélistes a essaimé en 28 groupes de prières sur tou- te la région. Ils sont six groupes sur l’agglomération bisontine, soit une centaine de personnes. “Un chiffre stable. Il y a moins d’engouement maintenant” , reprend le coordinateur. Avec comme point commun, l’accent mis sur l’Esprit-Saint et la Pen- tecôte. Prières, louanges chan- tées, adoration… Les charis- matiques ont aussi été victimes de leur mauvaise réputation. “On nous prend souvent pour une secte, même dans les paroisses. Mais on veille à ne pas créer de gourous et un prêtre délégué diocésain est nommé par l’évêque pour faire le lien” , se défendJean-PierreFleury.Aucu- ne communauté charismatique ne s’est implantée sur le diocè- se. Au niveau national, la com- munauté de l’Emmanuel regrou- pe près de 4 000membres - laïcs, prêtres et religieux. Dans le dio- cèse de Besançon, elle ne comp- te que sept membres, dont trois dans la capitale comtoise. “Ce qui nous caractérise, c’est la priè- re, l’adoration. On est la frange qui s’ouvre vers les protestants mais en étant pleinement dans l’église catholique” , raconteFran- çoise Rodriguez. “Pas du tout croyante” au départ, Françoise s’est rapprochée de l’église. “Quand les gens disaient Allé- luia, j’avais l’impression qu’ils

Les deux prêtres de la fraternité Saint-Pie X. À Besançon, les traditionalistes fidèles à l’Église catholique regroupent près de 300 fidèles.

300 fidèles de la tradition.

mentmassue. Sur ses 47 prêtres en France, 34 n’ont “pas de che- veux blancs.” Rien qu’à Besan- çon, un jeune doit intégrer le séminaire de la fraternité tra- ditionnelle en Allemagne, un autre y est déjà, un dernier est déjà ordonné. “Et chez les prêtres, la jeune génération est plus proche de nous. On a tous fait les J.M.J., on a des repères com- muns” , reprend l’abbé Spriet. Un socle commun. Même au sein de l’Église dio- césaine, on assiste à un certain retour du traditionalisme, chez les jeunes prêtres, moins por- tés sur lemodernisme que leurs aînés. “Dans ma génération, on avait un fond chrétien solide et on a pu avec le concile de Vati- can II prendre des libertés. Les plus jeunes n’ont pas cette base solide, ils ont besoin de repères. Ils portent le col romain parce qu’ils ont besoin d’une identité plus marquée, sur le plan litur- gique, ils sont aussi souvent plus rigides” , reconnaît Louis Mau- vais. S.D.

allait bien, qu’ils n’avaient pas besoin d’aide. On ne nous a jamais rappelés” , confie Fran- çoise. Depuis quelques années, elle note toutefois une “décrispa- tion”. “Il y a moins de retenue maintenant” , reconnaît aussi Jean-Pierre Fleury. Pour preu- ve, le renouveau charismatique doit organiser pour la première fois en septembre une veillée de prière dans l’église de Bregille en collaboration avec la parois- se. “Il y a quelque temps, onn’au- rait pas osé ou n’aurait pas pu le faire. Le regard a changé” , poursuit Jean-Pierre Fleury. Depuisdeuxans, la communauté de l’Emmanuel anime, elle, un groupe de prière pour jeunes, qui réunit selon les semaines une vingtaine de jeunes adultes. Du côté des traditionalistes, “il y a des échanges de bons procé- dés mais pas de travail réalisé ensemble. On ne compte pas sur nous, pour les aumôneries par exemple. On reste un peu à la marge, pas de façon volontai- re” , regrette aussi l’abbé Arnaud Spriet. La fraternité Saint-Pie X a pourtant un argu-

n’y croyaient pas. J’avais telle- ment de joie que je voulais par- tager. Mais les charismatiques, cela faisait un peu secte. J’ai d’abord regardé si çame conve- nait, puis j’y suis allée” , dit la femme qui a rejoint avec son mari l’Emmanuel. Depuis, ils suivent les règles de la com- munauté. Une messe par jour, des réunions régulières de prières en groupe “pour louer et partager” et donner un coup de main chaque été lors des réunions de la communauté à Paray-le-Monial. Mais même s’ils sont reconnus par le diocèse, charismatiques et traditionalistes se sentent un peu délaissés, mis de côté. “Au début, c’était dur, les gens ne nous connaissaient pas. Des idées fausses qui circulaient , recon- naît Françoise. Dans d’autres régions, la communauté de l’Em- manuel s’est vue confier desmis- sions et des paroisses - elle en administre 17 dans toute la France. Pas à Besançon. “On s’entend très bien avec le diocè- se. Mais quand on a proposé notre aide il y a huit ans à notre paroisse, on nous a dit que tout

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14 LE DOSSIER

I NTERVIEW Marie-Thérèse Renaud “L’association est leur bras séculier” Ancienne directrice régionale de l’Est Républi- cain, Marie-Thérèse Renaud est membre de l’association des amis de Sainte-Colette qui gère le patrimoine des sœurs Clarisse.

C LARISSES

Onze sœurs à Besançon Pour redynamiser leur ordre, les sœurs clarisses envisagent de s’installer à Ronchamp À proximité de la chapelle construite par Le Corbusier, le futur monastère de la communauté contemplative devrait être dessiné par l’architecte Renzo Pia- no, qui a entre autres réalisé le centre Beaubourg de Paris. Un projet voulu par le diocèse pour redonner une spiritualité aux lieux.

L a Presse Bisontine : Quel est le rôle de l’association des amis de Sain- te-Colette ? Marie-Thérèse Renaud : Les sœurs Cla- risses n’ont pas d’existence légale en tant que congrégation.Auniveau juridique, elles ne peuvent donc pas acheter ou vendre un bien par exemple. C’est l’association qui est propriétaire du monastère par exemple et non les sœurs. Mais toutes les religieuses font partie de l’association. On est un peu leur bras séculier. On ne fait rien sans leur avis et elles sont d’ailleurs majoritaires. On est à leur service. L.P.B. : Qui compose l’association ? M.-T.R. : On est huit laïcs et dix sœurs dans l’association. Ce sont d’ailleurs souvent les sœurs qui choisissent les gens de l’association en fonction des compétences des uns et des autres. Il yaunarchitecte, unancien banquier, certains ont des notions de droit. L.P.B. : Vous vous occupez de la gestion courante ? M.-T.R. : Ici, elles gèrent leurs affaires. Ce n’est pas toujours le cas. ÀParis

par exemple, les clarisses s’impli- quentmoins. Les sœurs travaillent. Elles cousent et brodent des vête- ments sacerdotaux, certaines font du travail administratif pour le dio- cèse. Elles sont rémunérées pour leur travail. Et elles reçoivent éga- lement des dons. L.P.B. : Dans le cadre du nouveau monas- tère de Ronchamp, quel est votre rôle ? M.-T.R. : Il y a eu plusieurs réunions, pour bien faire comprendre à l’équi- pe d’architectes ce que les sœurs voulaient. Sur le plan financier, il va falloir payer. Ce n’est pas nous qui récoltons les fondspouruneques- tion fiscale. On passe par la fonda- tiondesmonastères, qui recevra les dons et les redonnera à notre asso- ciation. Le financement dunouveau lieu se fera par la vente du monas- tère actuel et des appels au don, qui vont commencer à l’automne. Le monastère ne sera pas difficile à vendre. On amême déjà eu des per- sonnes intéressées qui se sontmani- festées.Mais les sœurs ne devraient déménager qu’en 2008. Propos recueillis par S.D.

A SSOCIATIONS 29 dans le diocèse L’action catholique peine à se maintenir Relais de l’église au sein de la société pendant des années, les associations de l’action catholiqueont par- foisdumal àsurvivreencemoment, fautedemembres.

Les sœurs du monastère Sainte-Claire, installées depuis le XIII ème siècle à Besançon, pourraient quitter prochainement la capitale comtoise pour s’implanter à Ronchamp.

“A ction catholique ouvrière”, “mouvement des cadres chrétiens”, “mouvement chrétien des retraités”… Au sein du diocèse, elles sont une trentai- ne d’associations chrétiennes à enco- re exister, des organisations pro- fessionnelles aux associations caritatives, comme le secours catho- lique ou le Nid, l’association qui vient en aide aux prostituées. Nées à la grande époque du catho- licisme social, où l’église était pré- sente dans tous les domaines de la société et s’en servait comme relais, la plupart ont vu leurs effectifs fondre dans les trente dernières années. “Globalement, l’action catho- lique est en diminution. Certains mouvements comme la jeunesse ouvrière chrétienne, la J.O.C. per- dent encore des effectifs. Mais il y a d’autres qui sont encore vivants et se développent même” , défend le prêtre Louis Mauvais. Un second souffle pour les mouve- ments ? Le mouvement rural pour la jeunesse chrétienne, successeur

de la J.A.C., la jeunesse agricole chrétienne, compte ainsi désormais une centaine de jeunes dans ses équipes. “Avant, c’était inimagi- nable, il y avait un nombre incal- culable de membres dans le Doubs. LeM.R.J.C., c’était souvent une des seules associations locales, pour les jeunes qui voulaient animer leurs villages. Maintenant, les jeunes sont plusmobiles, vont faire leurs études sur Besançon. Et l’offre du monde associatif est plus importante aus- si” , explique Lise Marguet, la per- manente de l’association. Sur une pente descendante pen- dant longtemps, l’association se maintient désormais sur certains secteurs, à Levier ou Orchamps- Vennes. Elle organise notamment des camps d’été pour les ados, autour de l’Europe ou de l’agriculture bio. “Cesmouvements, c’est undes points essentiels. Le jour où l’Église ne sera plus du tout présente dans le mon- de des hommes, il y a quelque cho- se qui manquera” , affirme Louis Mauvais.

D errière le mur de vieilles pierres, seule la présence d’une discrète plaque laisse deviner la présence du monastère Sainte-Claire. Une vieille bâtisse sans charme particulier accolé à une chapelle, à l’ombre de la Citadelle. Elles sont onze sœurs cla- risses à y vivre actuellement. “Lorsque je suis arrivée, nous étions 18. Là, c’est le chiffre minimum. Si on est moins, on perd la notion de vie fraternelle” ,

affirme sœur Brigitte. Installées depuis le XIII ème siècle à Besançon, d’abord près de l’actuelle mairie, puis rue du Chapitre depuis la fin du XIX ème , la communauté contem- plative envisage désormais de quitter la capitale comtoise pour s’installer à Ronchamp, près de la chapelle construi- te par Le Corbusier. “Cela fait cinq ans qu’on y réfléchit car on sent bien la nécessité de faire du neuf si on veut fai- re évoluer la vie de clarisse” , reprend la religieuse.

Paris dans les années soixante-dix ou très récemment la cité internationale de Lyon - qu’a été confiée la construc- tion du monastère. Douze sœurs de dif- férentes nationalités devraient y loger. Une dizaine de chambres devrait aus- si permettre d’accueillir des laïcs en quête de retraite et de repos, “qui ont besoin de ces lieux en dehors du mon- de pour poser leurs valises.” L’avant- projet sommaire doit être présenté en septembre, les sœurs prendront alors leur décision définitive de déménager. L’ordre des clarisses se veut pauvre. Pour financer leur nouveau monastè- re, les religieuses devront se séparer de leur résidence actuelle et son parc de 57 ares au-dessus des bâtiments de la gendarmerie. C’est une association, celle des amis de Sainte-Colette, qui en est officiellement propriétaire et la met à disposition de l’ordre. Pour com- pléter les fonds, une souscription a aus- si déjà été lancée. S.D.

remarque sœur Brigitte. “Mais il ne faut pas rêver, on n’aura plus de grandes communautés. La France, il y a un siècle, était catho- lique à 75 %, maintenant elle ne l’est plus qu’à 5 %.

Une communau- té religieuse internationale.

L’initiative a été menée de concert avec le diocè- se de Besançon, désireux “d’implanter une com- munauté religieuse à Ron- champ, pour que ce ne soit

Les monastères suivent la même évo- lution.” L’énergique religieuse en est persuadée : pour se donner un avenir, l’ordre doit s’adapter. En France, les clarisses sont 700, réparties dans une cinquantaine de monastères. “On est en surnombre de monastères. Il faut penser quelque chose, se regrouper” ,

pas qu’un lieu touristique. Chaque année près de 100 000 à 120 000 per- sonnes viennent” , selon Louis Mauvais, le prêtre des lieux. Pour respecter la modernité des lieux voulue par Le Cor- busier, c’est à un autre grand nom de l’architecture, Renzo Piano - il a entre autres réalisé le centre Beaubourg à

15 LE DOSSIER

R ÉACTION Pas d’ordination en 2006 et 2007 “La question du célibat est réelle”

C OMMUNAUTÉS

Même constat que les prêtres

Sœurs et moines : en plein dans la crise des vocations ! Devenir prêtre, moine, ou religieuse, intéresse peu les jeunes. Résultat, certains ordres se regrou- pent pour ne pas disparaître.

Responsable du service des vocations, le père Poinsot donne différentes explications à la cri- se de l’engagement des jeunes.

teurs connaissent les mêmes pro- blèmes que nous. Je crois plus en une crise de l’engagement qui est guidée par la société dans laquelle on vit. L.P.B. : Comment faites-vous pour “recru- ter” ? E.P. : Notremeilleure pub, ce sont les jeunes qui participent au groupe Samuel qui existe depuis cinq ans. Nous accueillons dans ce groupe des jeunes catholiques en recherche. Pendant 16mois, à l’occasionde dif-

L a Presse Bisontine : En 2006 et 2007, aucun prêtre ne sera ordonné dans le diocèse de Besançon. C’est excep- tionnel ? Éric Poinsot : Pour le diocèse deBesan- çon, c’est plutôt exceptionnel. En règle générale, nous avons toujours une ordination par an. Une ordi- nation, ça reste peu comparé au nombre de prêtres qui décèdent. Néanmoins, des diocèses comme celui du Jura n’ont pas d’ordina- tion depuis des années. L.P.B. : Quand aura lieu la prochaine ordi- nation de prêtre ? E.P. : Elle aura lieu en 2008. Il faut six ans pour former un prêtre. Il y a actuellement trois séminaristes dans le diocèse de Besançon dont un garçon qui a rejoint le séminaire cette année. Il y en a un autre qui entre dans l’année préparatoire au séminaire. L.P.B. : Ces chiffres confirment qu’il y a une vraie crise des vocations. Comment l’expliquez-vous ? E.P. : Elle a des causes multiples. Tout d’abord, je pense qu’il y a une crise du ministère presbyté- ral. Le diocèse de Besançon comp- te 278 prêtres dont 36 ont moins

de 60 ans. Les jeunes ont peur d’un clergé âgé. Ensuite, il y a la question du célibat qui est réel- le. Ils ne se sentent pas forcément prêts à la solitude et à l’isolement. Mais en même temps, je dois dire que nous sommes très libres. La vie de prêtres est une vie donnée

E lles se sont instal- lées là, “au tout début du quartier de Pla- noise, il y a quarante ans. Quand rien n’était encore construit, même pas les routes.” La plupart étaient infirmières dans un petit centre médical, sœur Suzanne, elle, aidait à la paroisse. “Maintenant, on est toutes des retraitées. On continue quand même à être actives dans des asso- ciations, à la paroisse” , sou- pire sœur Suzanne, dans le petit pavillon coquet qui abrite encore trois sœurs de la Marne à la lisière du quartier de Planoise. Com- me le reste de l’institution catholique, peut-être plus durement encore, les congrégations religieuses ont pris de plein fouet la crise des vocations. Désormais, la petite dizai- ne d’ordres encore présents dans la capitale comtoise

connaît les mêmes diffi- cultés : le vieillissement. “Il n’y a pas de jeunes, on ne sait pas ce que sera l’ave- nir. Mais on veut faire quelque chose, pour ne pas s’éteindre comme cela, à petit feu” , affirme sœur

préfigurer une réorgani- sation aussi. “Car on sent que c’est juste, le capital de l’ordre est déjà entamé” , reprend sœur Suzanne. Les franciscains de Cha- pelle-des-Buis ont les mêmes inquiétudes. Ils sont

férentes rencontres, nous les amenons à découvrir ladiversitédesvocations. Certains parmi eux se posent la question d’un engagement radical pour devenir prêtre,moine ou religieuse. Nous les

aux autres. Le loisir n’est pas prioritaire. Or, nous sommes dans une socié- téde loisirs, dansunmon- de où l’on pense d’abord à soi avant de penser aux autres. Enfin, les jeunes sedisent souvent qu’il faut

“La question du célibat ne réglera pas tout.”

Marie-Madelei- ne, de l’ordre des sœurs de la Marne. Dans toute la France, l’ordre fondé au XIX ème siècle par un prêtre de

quatre à la Cha- pelle-des-Buis et s’occupent de la formation des novices pour toute la France. Pas de novice cette année cependant. “Si

“Cela arrive qu’il n’y ait pas de novice.”

aidons à cheminer. Le dernier grou- pe comptait 18 jeunes.Nous sommes actuellement en phase de relance. La prochaine session débutera en janvier 2007. L.P.B. : Le diocèse semble afficher une volonté d’aller vers les jeunes, on le voit à travers lamaison d’accueil “l’escale jeu- ne” animée par quatre prêtres dont vous ? E.P. : Quand on met quatre jeunes prêtres au service des jeunes, c’est que le diocèse veut montrer à ce public un autre visage de l’Église. L’option est prise de donner à voir. Propos recueillis par S.D.

vraiment y croire pour consacrer sa vie à Dieu. Seule cette rencontre avec la parole de Dieu peut provo- quer le déclic. L.P.B. : La situation est inquiétante ? E.P. : Oui, elle est inquiétante. Le fait que l’on soit si peu nombreux nous amène à changer nos manières de faire. Il faudraapprendreà travailler différemment. Mais la communau- té chrétienne a de la ressource. L.P.B. : Autoriser le mariage des prêtres réglerait-il tous les problèmes ? E.P. : Cela ne réglerait pas tout, loin de là. La preuve en est que les pas-

Grandfontaine compte encore 80 religieuses. Dont trois seulement n’ont pas encore atteint l’âge de la retraite. Alors pour sur- vivre, l’ordre a choisi de se regrouper avec cinq autres congrégations. Au prin- temps prochain, les reli- gieuses devraient faire par- tie du nouvel ordre de Jésus serviteur. La fusion devrait

on parle en terme de sta- tistique, il n’y a pas de renouvellement des effec- tifs, mais ce n’est pas non plus la fin des entrées dans les ordres” , frère Vincent. “Cela arrive qu’il n’y ait pas de novice. En moyen- ne, c’est un par an pour la France.” L’année dernière, il y a eu trois novices, 2004 : 2, 2003 : 0. Inquiétant.

P U B L I - I N F O R M A T I O N

C’est la rentrée, courez chez Delsey ! Le magasin d’usine de la rue de Vesoul propose une vaste gamme de sacs à dos et cartables pour équiper l’écolier, de la maternelle aux études supérieures.

L a rentrée est là, avec son traditionnel cortège de fournitures à acheter pour équiper les enfants. Parmi les incon- tournables, il y a le cartable, qui se décli- ne aujourd’hui en d’innombrables modèles où la fantaisie prend souvent le dessus sur le côté pratique.

Pour faire son choix en toute sérénité, le maga- sin de la rue de Vesoul Delsey Factory Store pro- pose sur près de 1 000 m 2 , un choix parmi les plus étendus enmatière d’équipements scolaires. “Depuis quelques années, le sac à dos est à la mode. Nous avons donc évolué en fonction de la demande. Nous proposons un vaste choix dans les gammes de produits des marques Eastpak, DDP ou Adidas. Pour les plus petits, les sacs Bat- man ou Barbie sont disponibles” présente Esther Favard, responsable du magasin. Delsey Factory Store est un des 5 magasins d’usine de la marque Delsey en France. Uni- quement composés de fins de série, les stocks sont constitués de produits de l’année précé- dente. Avantage du système : des prix nette- ment inférieurs au marché. “Dans un magasin d’usine, on fait vraiment de bonnes affaires. La décote est d’au moins 30 %. Elle peut aller jus- qu’à 50 %. Souvent d’une année sur l’autre, ce

Des dizaines de références différentes sont disponibles chez Delsey Factory Store.

ne sont que de petits détails qui changent selon les collections, parfois ce sont juste les couleurs. L’avantage d’un sac ou d’un bagage, c’est qu’il se démodemoins vite qu’un vêtement” poursuit Esther Favard. Entièrement rénové en 2002, spacieux et lumi- neux, lemagasin d’usine de la rue de Vesoul pro- pose aussi une gamme complète en matière de bagagerie, de sacs à main, de parapluies, d’ac- cessoires et de petitemaroquinerie. 5 personnes sont à votre disposition pour vous conseiller au mieux en cette période de rentrée… Le sourire en prime.

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Esther Favard, responsable du magasin : “Dans un magasin d’usine, on fait vraiment de bonnes affaires.”

BESANÇON

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I NITIATIVE

Voyage en Roumanie

Des jeunes Bisontins investissent le cirque social

À l’automne, des jeunes Bisontins doivent retourner en Roumanie pour poursuivre un projet commencé en 2001 pour faire découvrir le cirque aux enfants défa- vorisés. Une initiativequi leur a valu leprix “Envied’agir”.

L e voyage devait initialement se faire cet été, puis a été reporté à l’autom- ne. Et changé d’optique. “Sur place, les gens avaient besoin d’autre chose, plus de la formation. À mesure, on pro- gresse” , explique Yvan, 25 ans. Depuis cinq ans, l’association bisontine au nom compliqué de “Serious road trip” se rend dans le Sud-Ouest de la Roumanie

avec un but : aider les enfants défavorisés en leur faisant découvrir les techniques et arts du cirque aux enfants. Tous sont des passionnés, éducateurs d’arts du cirque, étudiants en musique ou danseurs et sont persuadés que le cirque peut avoir une por- tée sociale, faire changer les choses. “En Roumanie, il n’y a pas de culture du cirque. C’est une psychologue scolaire d’une petite

ville qui nous a d’abord contactés, parce qu’elle voulait introduire le cirque dans son école, s’en servir. On a aidé à former les profs, on a apporté du matériel” , raconte Céline, une autre bénévole. Utiliser le cirque pour aider les enfants pauvres ou victimes de la guerre. À l’origi- ne, le concept est anglais. Né dans l’esprit de plusieurs sujets de sa majesté partis en L’association “Serious road trip” a organisé plusieurs voyages en Roumanie pour faire découvrir le cirque dans des villages isolés.

Europe de l’Est et dans les Balkans alors que le rideau de fer venait juste de se lever, avec un bus à impérial et quelques numé- ros de cirque. L’idée a été repri-

Les clowns bisontins se

sont lancé une autre mission.

se et développée en France. Chaque année, les Bisontins avec leur cara- vane s’élancent pendant un mois sur les routes de Roumanie, pour aller jouer et enseigner des rudiments de techniques aux enfants dans les villages les plus isolés. “C’est à chaque fois qu’on arrive la fête dans le village. Même si des fois, des enfants ne peuvent pas participer aux ateliers, parce qu’ils doivent aider aux champs.” L’année dernière, le projet, baptisé “cara- vane de la joie” a reçu le prix “Envie d’agir” du Département du Doubs, qui récompen- se les meilleurs projets menés par des jeunes. Désormais, l’association a passé la main. “Ce sont les jeunes Roumains que nous avons formés au cours des voyages qui ont repris la main avec une association locale. On reprend notre rôle initial, en assurant la formation et en fournissant du matériel” , explique Yvan. Cette année, un projet similaire a débuté en Palestine, là aussi “pour distraire les enfants.” Et les clowns bisontins se sont lancé une autre mission, en France cette fois. Depuis plusieurs années, à la maison d’arrêt de Besançon, des cours de jongla- ge, de jeux d’adresse, permettent aux déte- nus de s’exprimer et de s’évader. Le cirque comme exutoire. S.D.

BESANÇON

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B ESANÇON

Vers la rue de Vesoul

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L’église évangélique de Pentecôte ferme ses portes pour “déviance sectaire” Excédée par les “déviances sectaires” de René Kennel, la fédération évangélique mis- sionnaire a décidé de fermer de fermer l’église de la rue Larmet, qui avait été clas- sée en 1995 dans le rapport parlementaire sur les sectes.

D ans ses heures fastes, l’immense église amé- nagée dans les anciens entrepôts Weil, rue Larmet, accueillait certains

Des manipulations sectaires, il y en a eu, affirment des anciens adeptes. “Il y a une vraie manipulation mentale. À force, vous vous coupez de tous vos amis, toutes vos connaissances. C’est très dur de sortir du groupe” , se plaint l’un d’eux, qui reproche notamment au pasteur d’avoir

dimanches 500 fidèles. Depuis un an, l’église évangélique de Pentecôte de Besançon, qui avait été classée en 1995 parmi les mouvements sec-

taires dans un rapport par- lementaire, ne fait plus recet- te. “Dans ses heures fastes, l’église était toujours pleine. Là, on a dégraissé. Ils ne doi- vent plus être que 75 tout au plus” , affirme un ancien adep- te. Depuis un an, l’église créée par René Kennel dans les années soixante fait sa révo- lution de palais. À tel point que la fédération évangélique missionnaire pourtant éga- lement fondée par René Ken- nel devait décider samedi 26 août de fermer son assem- blée bisontine pour cause de déviance sectaire. “Après, on pourra redémarrer sur de bonnes bases. Mais il vaut mieux se couper un bras main- tenant que de se retrouver avec un corps mort” , affirme François Guillaume, le pas- teur de l’église évangélique de Pentecôte à Belfort.

Informations et inscription : 06.68.70.77.97.

Depuis, les deux Kennel, Étienne et René, qui avait conservé une bonne partie du pouvoir, ont été exclus de la communauté. Interrogé, René Kennel refuse de croire à tou- te fermeture de son église. “C’est de l’invention, ce ne sont que des rumeurs. Il y a moins de fidèles, mais cela reviendra, ce n’est qu’une mauvaise passe momentanée” , affirme-t-il. La fédération, elle, reste sur ses positions. “De toute manière, vu le nombre réduit de fidèles, ils ne peuvent plus garantir l’en- tretien du bâtiment” , affir- me-t-elle. Le site de la rue Larmet devrait ensuite vraisembla- blement être vendu. S.D.

tionniste, retranché sur soi- même. Lui n’acceptait pas ces choses-là.” C’est un scandale au sein de l’église bisontine qui a déclen- ché cette prise de conscien- ce fin 2005. Une affaire de

fait “réaliser les travaux dans sa maison gratui- tement par les fidèles.” Pour la fédéra- tion évangé- lique mission- naire qui a

mœurs, impli- quant le pas- teur Étienne Kennel, le fils du fondateur de l’église, qui a conduit à la

“Il prônait la rigueur morale et lui faisait l’inverse.”

démission de la plupart du bureau de la fédération et à l’exode des fidèles. “On s’est senti trompé. Pendant toutes ces années, il prônait la rigueur morale et lui faisait l’inverse” , explique un ancien fidèle, qui a quitté l’église.

aussi décidé prochainement de changer de nom pour tirer un trait sur son passé, “on ne peut pas continuer en sa com- pagnie. On souhaitait avoir une ouverture vis-à-vis notam- ment de la fédération protes- tante, ne pas rester isola-

La fédération évangélique missionnaire devrait fermer son église bisontine, implantée dans les anciens locaux Weil.

B ESANÇON Graffitis Les graffitis anti-C.P.E. font de la résistance Tracés à la peinture lors des manifestations étudiantes de l’hiver der- nier, les slogans anti-C.P.E. sont toujours aussi visibles dans les rues de Besançon. Ils ne devraient pas disparaître avant 2007.

F IGURE

43 ans de karaté Pierre Brunet, une motivation intacte Le karatéka bisontin prépare en tant qu’entraîneur les prochains championnats du monde de la disci- pline qui se dérouleront en octobre en Finlande.

“N on au C.P.E.”, “S.T.A.P.S. en colè- re”. On les remarque dans presque toutes les rues du centre-ville bison- tin. Rédigés àmême le bitume dans la colère et l’agitation des manifestations étu- diantes contre le C.P.E. ou la réduction des postes de professeurs d’éducation physique de l’hiver dernier, les tags font de la résistance. Près de six mois après, les slogans tracés à la peinture sont toujours aussi visibles par ter- re. Et pourraient le rester pour certains enco- re un bon moment. Les derniers devraient être effacés en 2007 seulement. “On sait effacer les graffitis sur les murs ou les portes en préservant les supports sur lesquels ils ont été réalisés. On y va avec du dissolvant,

des machines basse pression” , reconnaît Pas- cal Gudefin, le directeur du service voirie de Besançon. “Par contre, sur le bitume, la pein- ture accroche. On a des difficultés pour l’enle- ver.” Pour lutter contre les tags, la ville a pourtant sa propre cellule, dotée de près de 150 000 euros de budget par an, chargée d’effacer toute ins- cription sur les bâtiments municipaux et pri- vés. La cellule vient d’ailleurs de doubler ses effectifs, passant de trois à six personnes. “Par- ce qu’il y a plus de travail mais aussi parce que de plus en plus de particuliers font appels à nos services. La première intervention est gratuite, ensuite, ils payent un abonnement” , reprend le directeur du service voirie. Mais pour les graffitis sur le tarmac, une seu- le solution existe, celle d’user la chaussée. “Com- me l’hiver a déjà détérioré pas mal de routes, la priorité a plutôt été de réparer celles qui étaient abîmées plutôt que d’en user d’autres” , reconnaît Pascal Gudefin. Pas pressée de détériorer elle-même ses routes, la ville agit avec parcimonie. Seuls quelques tags “tendancieux” ont été effacés. Pour les autres, la ville compte en grande partie sur les travaux du centre-ville pour les faire dispa- raître en même temps que les routes seront refaites. L’usure provoquée par le passage des voitures devrait permettre d’effacer naturel- lement ceux situés sur les grands axes. Étape ultime, les derniers graffitis, sur des zones pié- tonnes comme le pont Battant, devraient être effacés mécaniquement courant 2007. Les slo- gans ont la vie longue. Ici, rue Courbet. Peu flatteur en période touristique (photo Denis Maraux).

D iscrétion, humilité, com- bativité, autant de qua- lités certainement inhé- rente au karaté, incarnées par le Bisontin Pier- re Brunet. L’homme affiche la cinquantaine fringante et 43 ans de karaté derrière lui. Avec une ceinture noire cinquième dan, il est le plus capé des kara- tékas régionaux. Entraîneur à l’I.K.S. Besançon - le plus gros club franc-comtois avec 150 licenciés -, il est aujour- d’hui responsable des grades à laLigue. Les champions dumon- de bisontin Kadmiri et Menyo- mo, c’est lui qui les a formés. Il est aussi consultant des équipes nationales du Congo, du Séné- gal, de Roumanie et du Maroc. Pierre Brunet vit du karaté à 100 %, il vit le karaté à 100 %. Il s’est envolé courant août pour la Roumanie, avant d’enchaî- ner sur un nouveau stage d’été du 25 au 27 août au gymnase Résal de Besançon. Pierre Brunet est peut-être la figure régionale du karaté. Il n’aime pas qu’on le dise mais c’est ainsi. “Je suis tombé dans la marmite il y a 43 ans, sans jamais pouvoir en sortir” dit-il humblement.

Pierre Brunet a découvert le karaté au Congo Il est venu à Besançon pour ses études supérieures.

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