La Presse Bisontine 69 - Septembre 2006

L’ÉCONOMI E

26

E XPULSION

En bref

L E PERMIS DE CONSTRUIRE REFUSÉ

Le T.G.V. ne fait pas que des heureux

Recherche À l’initiative de la Commission Européenne, la nuit du vendre- di 22 septembre 2006 devien- dra la première Nuit des Cher- cheurs. À Besançon, des chercheurs de l’Université de Franche-Comté seront à la dis- positiondupublic dans différents lieux ouverts gratuitement : musées de la vile, jardin bota- nique, bars… Rens. 03 81 66 58 91. Allocations L’allocation de rentrée scolaire est fixée cette année à 268,01 euros par enfant. Elle est versée sous condition de res- sources aux familles à revenus modestes qui ont des enfants scolarisés de 6 à 18 ans. Les famillesquiperçoiventdéjàd’autres prestations familiales n’ont aucu- ne démarche à effectuer. Avanne Dimanche 10 septembre, 5 ème prix d’Avanne-Aveney (courses cyclistes) en collaboration avec l’A.S.P.T.T. Lematin àRancenay : contre la montre minimes et cadets (championnat deFranche- Comté cadets). L’après-midi : 3 courses cyclistes, minimes, cadets et départementaux. L’après-midi, animationsendirec- tion du grand public sur le thè- me “à la découverte des sports cyclistes”.

La société bisontine VF Confort se bat depuis plusieurs années pour sauve- garder une de ses agences directement concernée par le passage de la future ligne à grande vitesse. Une lutte ubuesque contre l’administration.

L a société VF Confort est spécialisée dans le chauf- fage et le sanitaire. Autour de son siège bison- tin gravite une dizaine d’agences dans le Grand Est. L’une d’elle a ouvert ses portes à Trévenans, dans le Territoi- re-de-Belfort, à quelques enca- blures de l’autoroute. Quelques mois après cette installation, la survie de cette succursale

que “pour des raisons tech- niques, le tracé de la ligne doit être légèrement modifié.” Résul- tat de cette “légère” modifica- tion : la pile d’un pont “doit passer sur notre magasin. Notre bâtiment de 1 500 m 2 est tout simplement condamné” explique le responsable. Depuis, les dirigeants de VF Confort cherchent en vain un interlo- cuteur qui saura les aider dans

Jean-Louis Vuillemin (à droite), dirigeant de VF Confort et Frédéric Champon, responsable de l’agence belfortaine, sont toujours dans l’attente concernant la pérennité de cette succursale.

est menacée de dis- parition. “Avant de construire à cet endroit, nous savions que le futur T.G.V. devait pas- ser à proximité, raconte Frédéric Champon, respon-

leurs démarches. “Pendant plus d’un an, nous nous sommes débrouillés tout seuls pour ten- ter de trouver un nouveau site. Nous avons fini par en trouver un, puis

les dirigeants apprennent que le terrain retenu se situe en zone inondable ! “Pour cause de loi sur l’eau, nous sommes partis pour plus d’un an de pro- cédure. Cette fois, on nous obli- ge à faire un bâtiment sur pilo- tis. On nous a accordé une tolérance jusqu’au premier semestre 2007 pour quitter les lieux. D’un côté l’État nous demande de partir et de l’autre, nous n’avons aucune informa- tion et aucune aide des services de l’État pour trouver une autre solution. La question que l’on se pose maintenant est de savoir

chacun tient son discours mais aucun n’est là pour prendre une décision cohérente.” VF Confort a donc déposé au cours de l’été une nouvelle demande de permis de construi- re tenant compte de ces nou- velles contraintes de terrain. Les dirigeants de l’entreprise et les cinq salariés rattachés à cette agence attendent tou- jours d’être fixés sur leur sort. “On est vraiment amers” lâche Jean-Louis Vuillemin dans un soupir. J.-F.H.

si on sera obligé de fermer notre agence dans le Territoire-de- Belfort” s’inquiète Jean-Louis Vuillemin, le dirigeant de VF Confort. Mi-2007, l’agence VF Confort devra donc avoir quitté les lieux pour ce nouveau terrain, situé en face. “On est de moins en moins convaincu qu’on sera prêt à cette date. On a un ter- rain mais on ne nous accorde pas le droit d’aller dessus pour- suit M. Vuillemin. Commu- nauté d’agglomération de Bel- fort, D.R.I.R.E., D.D.E., commune, Conseil général…

“Nous n’avons aucune information et aucune aide.”

sable de l’agence. Mais nous avons eu un document officiel qui nous assurait que nous n’étions pas sur l’emprise de la ligne.” La surprise a donc été de taille courant 2004 lorsque deux per- sonnes sont venues annoncer aux dirigeants de VF Confort

déposé un permis de construi- re en fin d’année dernière. Mais ce permis est en suspens car il faudrait aménager un rond- point à cet endroit selon la mai- rie de Trévenans” poursuit M. Champon. Les tracas de VF Confort ne s’arrêtent pas là. Incidemment,

Transports 9 millions de kilomètres par an Roland de Barbentane : “Une grande modernisation du transport de passagers est en cours” Zoom

Une société presque centenaire L a société Monts Jura Autocars a été créée en 1919 par la famille Régnier. Depuis 2000, l’en- treprise est une filiale du grou- pe Kéolis, numéro 1 du trans- port public en France. Kéolis appartient majoritairement à un fonds d’investissement anglais et en partie à la S.N.C.F. (40 %). En Franche-Comté, Kéolis possède plusieurs enti- tés qui gèrent chacune un sec- teur d’activité différent : les transports interurbains avec Monts Jura Autocars, la socié- té Urbest (réseaux urbains de Vesoul et de Pontarlier), la C.T.B. (devenue Kéolis Besan- çon) avec sa marque com- merciale Ginko. Monts Jura Autocars n’a plus aucun lien avec la société Monts Jura Tourisme, toujours dans le giron de la famille Régnier.

L a Presse Bisontine : Depuis l’origine, les activités de Monts Jura Autocars se sont diver- sifiées. Quelle est la réparti- tion aujourd’hui ? Roland de Barbentane : Les lignes régulières interurbaines (Besançon-Pontarlier, Lons- Dole, Besançon-Vesoul…) occu- pent 33 % de nos activités. Autant que l’affrètement urbain et péri-urbain (Ginko pour le Grand Besançon par exemple). Le reste, ce sont les services de ramassage scolai- re (22 %), le transport de per- sonnel pour certaines entre- prises privées comme Peugeot ou Solvay (7 % de notre acti- vité) et les transports occa- sionnels (5 %). L.P.B. : Le métier évolue beaucoup ? R.d.B. : Tout est primordial aujourd’hui. La ponctualité bien sûr mais aussi la pro- preté, aussi bien des véhicules que du personnel. Ainsi que les relations que nous devons entretenir avec les autorités organisatrices des transports (Conseil régional, Conseils généraux…) à qui nous devons apporter conseils et idées. Et les mentalités changent vis- à-vis de l’autocar. Sur la ligne Besançon-Vesoul, on voit désor-

son permis pour pouvoir tra- vailler ici. L.P.B. : Quelles solutions mettez- vous en œuvre ? R.d.B. : Une de nos cibles actuelles, ce sont les agricul- teurs. Ce sont des gens qui peuvent faire une heure le matin et une heure le soir sans trop de souci et qui en géné-

mais des hommes d’affaires en cravate voyager sur la ligne. La vision du voyage en trans- port en commun est en train d’évoluer. À nous de trouver des propositions nouvelles : cela va de l’amélioration des correspondances à l’unifor- misation de la tarification, en passant par l’amélioration de la billétique. Une grande

Avec 330 salariés et 241 véhicules, Monts Jura Autocars est la principale entrepri- se de transports de passagers en Franche- Comté. Son directeur fait le point sur un métier en constante évolution.

ral sont très fiables. Et ils ont souvent le permis de conduire des trans- ports en commun. Nous encourageons de plus en plus ce système.

modernisation du transport de passagers est en cours. L.P.B. : Quelle est la typologie du per-

“Une de nos cibles actuelles, ce sont les agriculteurs.”

sonnel ? R.d.B. :

Nous

employons beaucoup de temps partiel, près de la moitié du person- nel. C’est le cas dans tous nos contrats scolaires par exemple. Le personnel féminin est en constante augmentation, il est désormais proche de 30 %. La difficulté à laquelle nous sommes confrontés en ce moment, c’est pour trouver du personnel de qualité. Car nous sommes de plus en plus sélec- tifs, pour toutes les raisons de qualité évoquées plus haut ainsi que pour la sécurité rou- tière. Il ne suffit pas d’avoir

L.P.B. : Comment pal- liez-vous la flambée du prix des carburants ? R.d.B. : Nos contrats sont en partie indexés par rapport à l’augmentation de ces prix. Mais l’indexation est toujours décalée. En ce moment, nous touchons la compensation du prix d’il y a un an. À raison de 9 millions de km par an, et 30 litres aux 100 kmpour un auto- car, ça commence à chiffrer !

Roland de Barbentane, directeur de Monts Jura Autocars : “En ce moment, nous touchons la compensa- tion du prix des carburants d’il y a un an.”

Propos recueillis par J.-F.H.

Made with FlippingBook - Online catalogs