La Presse Bisontine 69 - Septembre 2006

LE PORTRAIT

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V AUBAN

Un comité de soutien pour la candidature à l’Unesco

Ancien numéro deux de l’Armée de terre, le général Jean- Louis Vincent est depuis avril à la tête du comité de sou- tien à la candidature du réseau Vauban au patrimoine mondial de l’Unesco. Objectif : démontrer l’engouement populaire autour du projet. Jean-Louis Vincent, un général en campagne

P our un peu, il s’ex- cuserait presque d’être à la place où il se trouve. Prési- dent du récent comi- té de soutien local - il a été lan- cé au printemps - de la candidature du réseau Vauban à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité auprès de l’Unesco, Jean-Louis Vin- cent l’est devenu par hasard. “Un jour, le maire Jean-Louis Fousseret m’a appelé, pour me demander de présider le comi- té” , raconte-t-il doucement. Les deux hommes ne se connais- sent pas particulièrement bien, ne se sont rencontrés qu’à quelques occasions, notam- ment un dîner chez le général commandant la brigade blin- dée. Dolois d’adoption, Jean-Louis Vincent n’est pas Bisontin, ni spécialiste émérite de l’œuvre de Vauban. Mais c’est un mili- taire. Jusqu’en 2003, avant de

prendre sa retraite, il était major général et numéro deux de l’Armée de terre française. Homme de réseau, il en a conservé le carnet d’adresse fourni. “Je connais encore pas mal de monde à Paris, dans les milieux militaires. On ne peut pas faire carrière sans connaître un minimum de gens” , reconnaît le général. Le détail est d’importance quand

re m’intéresse. Et ce projet est séduisant. Car Vauban est connu mais si cette inscription au patrimoine avait lieu, cela donnerait une aura, une dyna- mique culturelle à ses sites” , précise-t-il. Depuis sa nomination à la tête du comité de soutien, le géné- ral en retraite, aussi passion- né d’astronomie et de micro- scopie, s’est plongé dans les

ouvrages historiques. “Mais Vauban pour moi n’est pas un inconnu. C’est lui qui a fondé le génie et j’étais militaire du génie. On ne peut pas rester insensible au

il s’agit de se lancer dans le lobbying , “pour montrer à l’Unesco et au gou- vernement français que le projet est le meilleur possible.” À 62 ans, l’ancien

600 signataires

déjà au comité.

militaire avoue pourtant une préférence pour le patrimoine religieux plus que militaire. Il a d’ailleurs commencé récem- ment à faire des recherches sur la statuaire religieuse en Franche-Comté. Par passion. “Mais tout ce qui est vieille pier-

personnage. C’est Vauban qui a imposé aux ingénieurs mili- taires le port de l’armure - qui est devenu leur emblème -, il était soucieux de la vie de ses hommes. Il y a un lien émo- tionnel” , reprend Jean-Louis Vincent.

À 62 ans, le général de corps d’armée en retraite Jean-Louis Vincent a été désigné président du comité de soutien local à la candidature du Réseau Vauban à l’Unesco en avril.

ne Vauban ou des membres du Rotary, dont il est secrétaire. Un C.D.-R.O.M. et un fascicu- le sur Vauban et son œuvre sont aussi en cours de prépa- ration pour sensibiliser la popu- lation. Pour 2007, année du tricente- naire du génie militaire, le comité de soutien veut frapper un grand coup, “avec des cali- cots en ville, des autocollants pour poser sur les voitures” … À plus long terme, le comité porte aussi le projet de créa- tion d’un centre Vauban dans la capitale comtoise. Le prin- cipe est déjà acquis. Reste à créer cet engouement popu- laire tant attendu. La course contre la montre est lancée.

laire qui entoure le projet d’ici la fin de l’année, date à laquel- le la France choisira le dossier qu’elle présentera à l’Unesco en 2007. “La qualité technique du dossier, c’est bien, mais la mobilisation populaire est importante. Pour montrer que ce ne sont pas uniquement les édiles qui veulent se faire mous- ser, mais qu’il y a derrière l’ins- cription au patrimoine un vrai projet de mise en valeur du site, populaire” , affirme l’ancien offi- cier. Pour l’instant, le comité d’hon- neur compte 600 signataires. “Plus on sera nombreux, mieux c’est. On met tous à profit nos carnets d’adresse pour recru- ter” , reprend le général. Lui s’est assuré les signatures d’une bonne partie du régiment de génie, qui résidait dans la caser-

Fils de gendarme, à dix ans il a intégré les enfants de trou- pe, avant de rejoindre Saint- Cyr. “Ce qui fait que j’ai 50 ans d’uniforme et 40 ans de car- rière derrière moi” , dit-il en plaisantant. Au sein de l’ar- mée, c’est lui qui a été chargé en 1999 de négocier la délica- te transition entre le service militaire obligatoire et l’armée de métier à la tête de la direc- tion du service national. Avant de devenir numéro deux de l’Armée de terre en 2001. De son passage aux responsabili- tés, il a gardé des amitiés, com- me Hélène de Rochefort, membre du cabinet de Michè- le Alliot-Marie, la ministre de la Défense. Pour soutenir le réseau Vau- ban, l’ancien officier entend démontrer l’engouement popu-

S.D.

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