La Presse Bisontine 69 - Septembre 2006

6 L’ÉVÉNEMENT ’

UNE RENTRÉE POLITIQUE TOUT EN DIVISIONS POUR LA DROITE BISONTINE

Les candidats potentiels commencent à se manifester pour tenter de faire bas- culer Besançon, bastion de la gauche. La bataille s’annonce âpre. Alors même qu’aucune concertation n’a commencé à droite, deux candidats se sont déjà posi-

tionnés. L’U.M.P. locale doit se réunir dès ce mois-ci pour tenter de remettre de l’ordre dans la maison de droite. Et ain- si avoir une chance pour les municipales qui se dérouleront, soit à l’automne 2007, soit au printemps 2008, le législateur n’a

pas encore tranché. La droite bisontine a donc moins d’un an pour se ressaisir. Notons que des principaux leaders de la droite locale, seul Jean-François Hum- bert n’a pas daigné donner suite à nos multiples sollicitations. Un silencegênant…

C ANDIDATURE Jean Rosselot ne décolère pas contre son “ancien ami” Humbert Le postulant malheureux à la mairie en 2001 est à nouveau dans les starting-blocks. D’ailleurs, il prend déjà la posture d’un candidat en campagne. Jean Rosselot y croit fermement.

R ÉACTION Organisation de primaires Françoise Branget est sollicitée mais pas partante La députée bisontine n’a qu’une priorité : être reconduite dans ses fonctions à l’Assemblée Nationale. Pour la mairie, on ver- ra après les législatives.

I l n’a rien perdu de son éner- gie, au contraire. Sans dou- te que sa petite cure esti- vale dans une station thermale des Vosges a dopé son envie. En ville, il enchaîne désormais les accolades, les bises et les poignées demain. Pour un rien, on le croirait déjà en campagne. Jean Rosselot semble plus déterminé que jamais. L’an-

le score réalisé sur Besançon par M. Humbert aux régio- nales de 2004 et le sien aux municipales de 2001 : 34,15% pour le premier, 44,70% pour lui-même. “La messe est dite” tranche-t-il. Au-delà de l’amertume, on sent chez Jean Rosselot une vraie volonté d’aller de l’avant, résu- mée dans une grandiloquen-

te friche de Pomona vers la gare qu’il serait si facile de transormer en parking.” Ou encore l’exemple de “Mulhou- se qui a si bien su créer, en quelques années seulement, une ligne de transport en com- mun en site propre avec des “grappes” autour de la ligne pour y garer les voitures.” Depuis sa défaite de 2001, Jean Rosselot assure avoir “appris à travailler la ville.” Il semble regonflé à bloc et veut résolu- ment “prendre les devants. Je vais me battre pour cette vil- le” termine-t-il avant de reprendre sa séance de poi- gnées de mains avec des habi- tantes du quartier Saint-Clau- de à qui il promet d’aller visiter le marché bientôt. “Ça y est, les hommes politiques com- mencent à faire des promesses qui ne seront jamais tenues…” rétorque la dame à qui on ne le fait plus. J.-F.H.

E lle garde le sourire… malgré la surpri- se. Après le “coup” de Jean-François Humbert, c’est son ami de l’opposition municipale Jean Rosselot qui entre dans la bataille des candidatures. Ce dernier a contac- té les organes de presse, sans en même réfé- rer à ses amis de la droite bisontine, “sans concertation préalable de la famille U.M.P.” résume la députée de la première circons- cription du Doubs. “Je n’en savais rien, je ne m’y attendais pas.” Elle tempère pourtant : “Toutes les candidatures individuelles devront de toute façon être soumises au vote des mili- tants. Et au final, c’est peut-être Paris qui tran- chera.” La solution idéale, selon elle, aurait été bien sûr de “discuter entre nous pour se mettre d’accord sur un seul candidat défini- tif. C’est simple : il suffisait qu’on organise des primaires et les militants se prononcent !” Maintenant que la mèche est allumée, Fran- çoise Branget ne souhaite pas l’attiser. Pour fois” , dit-elle, avant de lâcher, du bout des lèvres, “ a priori , je ne suis pas candidate pour la mairie” , même si, avoue-t-elle à demi-mots aussi, “certains” voudraient qu’elle se lance dans la course à la mairie. “On me sollicite beaucoup.” Mais pour le moment, M me Bran- get continue à vouloir s’inscrire “dans une démarche collective.” Quant à l’attitude de Jean-François Humbert, Françoise Branget juge aussi “qu’elle a sur- pris tout le monde. Je savais ses intentions, celle de Jean Rosselot aussi d’ailleurs, mais c’est la manière qui dérange.” Entre les deux aujourd’hui, son cœur balance. “Je les estime tous les deux” dit-elle pour ne pas se mouiller plus. Talon d’Achille de ces deux prétendants masculins : “Ils ont subi un échec tous les deux” , Jean Rosselot aux municipales bisontines de 2001, Jean-François Humbert aux régionales de 2004. Entre les deux aujourd’hui, son cœur balance. l’instant, elle veut en rester à ces deux can- didats déclarés. Son propre cas, elle l’analy- sera plus tard, sous- entendu, après les légis- latives de juin 2007 dont elle fait sa principale priorité. “Je ne veux pas courir deux lièvres à la

te phrase dont il a le secret : “J’ai envie de faire de cette capi- tale une ville rayon- nante et d’amélio- rer la vie quotidienne des Bisontins.” Et de sortir de son cha-

nonce de Jean-Fran- çois Humbert, “can- didat dans tous les cas de figure” , le sur- volte et contre son ancien compagnon de la Région, il ne mâche ses mots, sous-entendant que

“Jean-François Humbert se prend pour un pharaon.”

peau une promesse : “En 18 mois, j’ai un plan pour que les citoyens puissent circuler au centre et s’y garer.” Pour illus- trer son propos, il cite notam- ment “le parking de 300 places du Conseil régional square Cas- tan qui devrait être ouvert au public le week-end.” Ou “la vas-

l’ancien président Humbert est coupable “d’usurpation de titre.” Rien demoins. “Il enfreint la loi - de l’U.M.P. - et se prend pour un pharaon en annon- çant qu’il sera candidat dans tous les cas de figure. C’est du foutage de gueule” s’emporte Jean Rosselot. Dans son exas- pération, il use la métaphore contreM. Humbert usant, selon lui, “de la stratégie du coucou qui consiste à faire son nid dans celui des autres, doublée d’un exercice du yo-yo : être élu à Besançon un jour puis au Russey un autre jour, puis reve- nir à Besançon. ça ne fait pas sérieux” juge Jean Rosselot. “Où est le respect là-dedans ? , poursuit-il. On arrive, comme ça, pour déloger ceux qui bos- sent depuis des années. Jean- François Humbert est parle- mentaire ? Et alors ! Est-ce un bien quand le maire sortant qu’on cherche à vaincre part auréolé de renoncer aux légis- latives. Il va aumassacre” ajou- te M. Rosselot. Et Jean Rosselot de comparer

Les logements sociaux de la rue de la Vieille-Monnaie.

Françoise Branget annonce que dès septembre sera organisée une consultation entre les mili- tants, une sorte de primaire entre les mili- tants de la zone bisontine. Ils seraient plus de 900 sur Besançon. Le viseur de Françoise Branget ne pointe pas jusqu’à la fin de 2007. Elle répète sa priorité : juin 2007 et les législatives où elle compte fer- mement être légitimée par les urnes à sa fonc- tion de députée. “D’ici là, toute mon énergie sera consacrée à ma circonscription.” Pour la suite, tout dépendra de son résultat en juin 2007. Françoise Branget sera alors, soit discréditée pour une candidature à la mairie, soit auréo- lée d’un succès aux législatives, ce qui pour- ra encore compliquer la donne à droite. J.-F.H.

Jean Rosselot : “Je me donne la peine d’aller à la rencontre des gens, c’est ce qui me fera gagner. Ce point est le talon d’Achille du maire qui est dur dans le dialogue avec les Bisontins.”

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