La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
2, € 80
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JANVIER 2018 N° 194
DANS LA FONCTION PUBLIQUE BISONTINE L’ABSENTÉISME EN FORTE HAUSSE
VILLE, C.A.G.B., DÉPARTEMENT, RÉGION Des solutions à l’étude pour 2018
l’événement enp. 6 à 8
p. 4
dossier p. 20 à 27 Bars, clubs, boîtes…Où sortir ? Les nouveaux “spots” branchés de Besançon
commerce
Le patron de Kéolis veut “redonner l’envie aux agents de se défoncer pour Ginko”
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RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018
Besançon ou “le pompon des bouchons”
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’amende de stationnement passe de 17 à 25 euros
Don Récemment, dans une grande surface bisontine, les bénévoles de la Banque alimentaire du Doubs accueillent les clients avec le sourire et un petit sac plas- tique destinée à recueillir les dons. De nombreux clients refusent poliment le geste, prétextant avoir déjà donné. D’autres, plus sensibles à la cause, emplis- sent le petit sac de quelques denrées, la plupart du temps choisies parmi ce qu’on appelle les marques-distributeurs, les moins chères des rayons, tandis que dans le caddie ils déposent pour leur famille les produits de marque. Un bon moyen pour se donner bonne conscien- ce à moindres frais… Un peu plus tard chez Emmaüs : un donateur pressé largue sans état d’âme un sac contenant des habits élimés jusqu’à la corde, qu’un loqueteux n’enfilerait même pas. Une conscience soulagée, pour pas cher non plus…Coïncidence des dates : ce même jour, la radio et les télés nous bassinent avec un mot ressassé sans cesse com- me un gimmick sur les ondes : “Black fri- day”. Un épouvantable concept venu des États-Unis, destiné à inciter les consom- mateurs victimes à claquer leur argent dans des produits dont ils n’ont pas besoin. Ce sont souvent ces mêmes clients qui, en sortant de la grande surface après avoir poliment refusé le petit sac de la Banque alimentaire, se précipitent ensui- te dans les autres grandes surfaces voi- sines pour acheter l’I-Phone 10 ou le der- nier téléviseur à prix soi-disant cassé, matraqué par les publicités de ce fameux Black friday. Toujours le même jour, pas- sant devant Chamars, le regard tombe sur une personne voûtée qui se contor- sionne péniblement pour entrer dans une tente posée à même le sol, à l’abri pré- caire du vent mais pas des températures glaciales. C’est là que cette personne, avec ou sans papier, qu’importe, passe ses nuits et ses journées. Ce jour-là, le fameux Black friday a battu tous les records de consommation en France. Tant mieux diront les optimistes, c’est un excellent moyen de contribuer à la relan- ce de l’économie et qui permettra, sou- tiennent ces mêmes optimistes, de mieux redistribuer les richesses… Ils se trom- pent évidemment. La période actuelle est peut-être l’occasion de se poser quelques questions sur le vrai don de soi, et pas celui qui offre une éphémère bonne conscience, et également sur le bien-fondé d’une société qui incite ses sujets à repousser toujours plus loin les limites de la consommation, jusqu’à atteindre l’absurde. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,Diocèse,F. Michelet, J.-C. Sexe -Ville de Besançon,D.Renaud S.A. - G.Comporota & S.Mocan,Sources,C. Stiefvater.
L a réforme du stationnement payant sur voirie entre en vigueur le 1 er janvier. Les collectivités locales auront la pleine com- pétence du stationnement payant. Besançon, comme 800 autres communes offrant du sta- tionnement payant sur voirie, l’amende de 17 euros est remplacée par un forfait de post- stationnement dont le montant est fixé à 2 euros (en cas de paiement dans les 72 heures) et 35 euros passé ce délai. “C’est l’équivalent d’une amende pour non-validation d’un titre de transport dans le bus” relate Marie Zehaf, adjointe en charge de la voirie à Besançon. Ce tarif est de 35 euros à Lyon, Paris, Bordeaux…, de 20 euros à Nancy, Nice, Tours… Le forfait se veut plus dissuasif que l’amende actuelle : “Cela coûtera plus cher pour les frau- deurs” rappelle la Ville. À noter : si l’automo- biliste s’est acquitté de son stationnement mais dépasse la durée limitée, le montant de la rede- vance payée sera déduit du forfait. Par exemple : si je paie 2 euros pour stationner ma voiture et que je dépasse la durée limitée, mon amen- de sera non pas de 25 euros, mais de 23 euros (si règlement dans les 72 heures). Si je paie 2 euros pour stationner ma voiture et que j’ajou- te 2 euros pour allonger la durée limitée, mais
que malgré tout, je dépasse cette nouvelle durée, mon amende sera non pas de 25 euros, mais de 21 euros (si je la règle dans les 72 heures). L’argent récolté sera reversé au service trans- port de l’agglomération bisontine en faveur de la mobilité. Besançon n’a pas pu donner une estimation du montant qu’elle percevra. “On pense que le montant va dissuader de poten- tiels fraudeurs” estime la Ville. Cette nouvelle compétence nécessite l’em- bauche de deux personnes pour gérer le sui- vi du paiement du forfait. Les agents de sur- veillance de la voie publique poseront un papillon sur lequel il sera indiqué la procédure pour régler. La personne pourra payer à l’horoda- teur ou avec son smartphone ou sur Internet à partir d’un ordinateur www.whooshstore.fr. Les tarifs de stationnement restent inchangés. La Ville, qui dispose de 26 750 emplacements publics dont 6 200 réglementés et 20 550 gra- tuits, n’augmente pas les tarifs de stationne- ment (1,40 euro pour 45 minutes en zone rou- ge, 1,40 euro de l’heure en zone orange et jaune 0,70 euro par heure en zone verte, gra- tuit la nuit de 19 heures à 9 heures, gratuit les dimanches et jours fériés). ■
La circulation est parfois bloquée aux heures de pointe boulevard Diderot. Il faut près de 20 minutes pour rejoindre Rivotte via l’avenue Droz et l’avenue Gaulard.
E lle utilise régulièrement son véhicule, co-voiture lorsqu’elle se rend à Dijon trois fois par semaine pour aller à son travail, utilise les trans- ports en commun lorsqu’elle “a le temps.” Catherine, lectrice de La Presse Bisontine demeu- rant à Bregille, n’en peut plus de la circulation à Besançon. Si nous avons consacré un article à ce sujet dans le der- nier numéro, cettemère de famil- le tient à partager son vécu. Des améliorations ont été notées depuis notre article de décembre (c’est le cas vers la gare avec l’ouverture de la rue des Glacis en sens montant) mais des points noirs demeurent : “Quelques exemples des nou- veaux problèmes de circulation avenue Gaulard avec la sup- pression d’une voie de sortie. Déjà en supprimant une voie sur le pont Bregille pour y faire une piste cyclable que person- ne n’utilise, les véhicules s’em- pilaient derrière Micaud. J’ai moi-même vécu l’expérience vendredi 10 en mettant une heu- re pour faire Temis - rue de la Mouillère autour de 17 heures, après avoir changé 3 fois de chemin de traverse : par le Chas- not et le bas de la rue de Bel- fort : bloquée, demi-tour par- derrière puis par la rue Chopard : bloquée devant le Casino des Chaprais pendant 10 minutes
sans avancer d’1 mètre, demi- tour jusqu’en haut de la rue de Belfort puis par Clairs-Soleils. C’était le pompon des bou- chons” dit-elle. La conductrice a bien trouvé des raccourcis (en temps), “mais à Besançon quand vous trouvez des chemins de traverse, vous pouvez être sûr que 6 mois après la Ville vous bloque une partie de ce che- min, commente la Bisontine. Comment peut imaginer que tout le monde peut prendre les transports en commun, quel que soit son point de départ et son point d'arrivée ? J’ai des exemples de personnes qui habi- tent à la périphérie de la ville et qui réfléchissent à quitter Besan- çon comme lieu de travail pour chercher dans des villes acces- sibles plus facilement à partir de leur lieu d’habitation, du type Pontarlier (quand vous habitez du côté de Mamirolle, ça sera sûrement plus rapide). Après l’exode des entreprises et admi- nistrations sur Dijon, ça va être l’exode des particuliers…Quel dommage pour une ville aussi belle et attachante que Besan- çon, quel gâchis. J’aime pro- fondément cette ville et mon quartier, c’est pour ça que je n’ai pas déménagé. Si je pre- nais le train, je mettrais une heu- re de plus par jour sur un temps de trajet déjà très long. À bon entendeur…” ■
Marie Zehaf, adjointe en charge de la voirie, et Daniel Mourot, directeur de la voirie : “35 euros, cela correspond à une amende dans le bus.”
Le Conservatoire, encore un lieu de culture pour quelques mois
L e 5 décembre, Jean-Louis Fousseret, maire de Besan- çon et Fabrice Jeannot, président de la société immo- bilière S.M.C.I. signaient offi- ciellement l’acte de vente de l’ancien Conservatoire de musique place de la Révolution, que le promoteur transformera en immeuble d’habitation et de bureaux, assorti de cellules com- merciales au rez-de-chaussée, “dont un restaurant haut de gam- me que nous espérons voir s’ins- taller” note M. Jeannot qui inves- tira “entre 3 et 4 millions d’euros pour la réhabilitation complète du bâtiment” , dont pas moins
réuni autour de nous une bon- ne vingtaine d’autres créateurs. On cherchait un lieu où s’ins- taller pour les fêtes, c’est une très belle opportunité” résume sa présidente Alexandra Fogli- Hournon. Fabrice Jeannot a également prévu d’ouvrir le Conservatoi- re à des artistes, “notamment des beaux-arts de Besançon” pour d’autres expositions avant le démarrage du chantier. Et l’âme artistique de ce bâtiment perdurera notamment à travers des petites touches de déco- ration dans les communs de ce futur lieu de vie. ■
de 500 000 euros pour le chan- gement des fenêtres de ce bâti- ment classé. En attendant le démarrage du chantier au printemps (pour une livraison en septembre 2019 au plus tard), le Conservatoire conservera encore pour quelques mois sa vocation cul- turelle. Et notamment pendant les fêtes avec l’installation depuis début décembre d’une bou- tique éphémère où une tren- taine d’artisans exposent et vendent leurs créations, sous la houlette de l’association Pop n’folk : “Nous sommes six créa- trices de la région et nous avons
L’association Pop n’folk s’est installée au rez-de-chaussée pour les fêtes où ses artisans vendent leurs créations originales.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018
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TRANSPORTS
Laurent Sénécat, directeur de Kéolis
“Il faut redonner un cap et une envie aux agents de se défoncer pour Ginko”
L a Presse Bisontine : Quels sont, selon vous, les arguments qui ont permis de remporter l’appel d’offres face à votre concurrent Transdev ? Laurent Sénécat : C’est en premier lieu, notre capacité à proposer un projet de réseau permettant une hausse de 9 % de la fréquentation à horizon 2024. Nous avons fait une offre raisonnable appuyée sur de nombreuses études menées depuis un an. Notre état d’esprit ensuite, qui consiste à mettre le client au centre des préoccupations : rela- tion client personnalisée, présen- ce sur le réseau, projet de lutte contre la fraude, desserte amélio- rée de la gare Viotte aux heures de pointe, desserte de soirée… Enfin, notre volonté d’associer les acteurs du territoire aux projets, à com- mencer par les salariés avec les- quels nous souhaitons recréer du lien, et fédérer pour donner à Gin- ko une réelle impulsion. L.P.B. : Avez-vous déjà mis les pieds dans l’entreprise ? L.S. : Non, pas encore. À partir du 15 décembre, nous avons calé des interventions comme l’inspection des véhicules. Ensuite, le 31 décembre, ce sera un état des lieux comme vous le faites lorsque vous quittez ou entrez dans votre appartement. Nous regarderons le plein des cuves, relèverons les comp- teurs… pour que le 1 er janvier tout soit opérationnel. L.P.B. : Transdev aurait-il pu vous cacher des éléments ? L.S. : Drôle de question… Nous ne l’avions pas fait en 2010 quand nous avons transmis à Transdev les clés de l’entreprise. Je suis convaincu que l’équipe en place sera tout aus- si responsable. L.P.B. : Vous n’arrivez pas en terre incon- nue. Cela a-t-il facilité les échanges ? L.S. : Moi et d’autres ont travaillé à l’époque où Kéolis gérait le réseau bisontin. On connaît. Je pense que l’Agglomération n’a pas choisi un groupe mais une équipe, attachée au territoire, avec un directeur qui ne change pas tous les deux ans. L.P.B. : Vous savez ce réseau déficitaire. On annonce 2 millions d’euros de plus à la charge de la C.A.G.B. Confirmez-vous ? L.S. : Le Grand Besançon a fait le choix d’investir non pas 2 mais 3 millions d’euros supplémentaires circuler jusqu’en 2024 dans l’agglomération. Pour la première fois, le directeur livre sa feuille de route. Le 1 er janvier, Laurent Sénécat et les équipes de Keolis prendront les clés des bus et tram Ginko pour les faire
agents de se défoncer pour Gin- ko. L.P.B. : Une augmentation des tarifs ? L.S. : Non, pas en 2018. En 2019, le prix du billet passera de 1,40 à 1,50 euro. L.P.B. Vous avez rencontré en novembre les syndicats et représentants du per- sonnel. Y aura-t-il des licenciements ? L.S. : Non, nous ne mettrons pas en place de Plan de Sauvegarde de l’Emploi (P.S.E.). Une réduc- tion de l’effectif sera en revanche nécessaire pour permettre de res- pecter nos engagements contrac- tuels et économiques. Elle tou- chera davantage le personnel de structure que les conducteurs, et se fera de façon progressive, en fonction des opportunités de départs volontaires ou en retrai- te. Il y a 34 agents de maîtrise, soit 1 agent pour 16 alors que Kéo- lis, c’est 1 agent pour 35 personnes. En fin de contrat, l’effectif de l’en- treprise sera peu ou prou iden- tique à celui du réseau Ginko avant le lancement du tramway. L.P.B. : Et les salaires ? L.S. : Il n’y a pas de remise en cau- se de l’accord d’entreprise. L.P.B. Quid de la maintenance du tram ? L.S. : Nous négocions et souhai- tons continuer à travailler avec le constructeur C.A.F. tout enmaî- trisant davantage les plans de maintenance. Nous sommes convaincus que le tram doit aus- si être une chance, une opportu- nité pour les salariés de l’entre- prise d’évoluer, d’acquérir de nouvelles compétences. Tout est une question de curseur et d’équi- libre. Nous croyons aussi à la poly- valence : chez nous, un conduc- teur peut être détaché pour faire du contrôle de billet. L.P.B. : Les grèves à répétition ont des répercussions : un commentaire ? L.S. : Le mouvement actuel n’a plus aucun sens. Le délégataire en place a répondu en partie aux attentes des organisations syn- dicales, notamment sur la fin du sous-effectif. Le Grand Besançon et Kéolis ont rencontré tous leurs représentants, afin de partager les projets, rassurer les person- nels et apporter des réponses concrètes, sur le maintien des accords d’entreprise et des acquis sociaux ou les moyens alloués aux transports publics par la collec- tivité. La grève pénalise de nombreux voyageurs chaque week-end, en particulier en soirée et dans de nombreux quartiers bisontins. Elle perturbe l’activité et la vie des commerces du centre-ville. Elle nuit à l’image de Ginko de façon durable et marquée alors que Kéolis souhaite ardemment donner une nouvelle impulsion au réseau bisontin en impliquant tous les acteurs, à commencer par ceux de l’entreprise. n Propos recueillis par E.Ch.
Laurent Sénécat, directeur de Keolis Besançon Mobilités.
chaque année, le million supplé- mentaire étant possible aumoyen d’une optimisation fiscale. C’est dire si le transport public reste une priorité pour les élus de notre agglomération. L.P.B. : Pouvez-vous vous permettre de perdre 6 millions d’euros comme votre prédécesseur l’a supporté (uniquement sur l’exercice 2016) ? L.S. : Nous n’avons pas répondu à perte ! Il va falloir gérer en bon père de famille et augmenter la fréquentation. Nous avons des pistes. L.P.B. : Comme parcourir moins de kilo- mètres et donc d’offrir moins de ser- vices aux utilisateurs ? On annonce une baisse de 8 % de l’offre : confirmez- vous ? L.S. : Non. 5 336 000 kilomètres commerciaux seront réalisés en moyenne par an sur la durée du contrat contre 5 434 800 kilo- mètres réalisés en 2016, cela fait - 1,8 % et non pas - 8 %. L.P.B. : Les lignes bis vont souffrir… L.S. : Il y a ici l’habitude d’un fort maillage. On ne va pas le sup- primer mais certaines lignes se font concurrence comme dans le quartier des Orchamps où il y avait deux lignes : il n’y en aura plus qu’une. On va faire un stan- dard sur la fréquence horaire.
tage ? L.S. : Les lignes majeures, tram- way (1 et 2) et Lianes (lignes essen- tielles), bénéficieront d’une fré- quence attractive tout le temps, même pendant les petites vacances scolaires. Elles représentent 85 % du trafic. Les itinéraires et fré- quences des autres lignes seront ajustés aux potentiels des diffé- rents quartiers, avec pour volon- té néanmoins de conserver une bonne couverture du territoire, permettant à un maximum d’ha- bitants de bénéficier d’un arrêt à moins de 300 mètres de son domi- cile. Il faut pouvoir compter sur Ginko et notamment que le client n’ait pas besoin de regarder sa fiche horaire mais qu’il sache qu’un bus va passer toutes les 10 minutes même pendant les vacances. L.P.B. : D’autres évolutions à prévoir ? L.S. : Dès septembre 2018, nous augmenterons la fréquence du tram qui relie la gare Viotte. 12 minutes, ce n’est pas suffisant ! Et nous renforcerons les allers- retours vers le Campus d’autant que l’école d’infirmière déména- ge là-bas. Nous allons aussi pous- ser à 1 heure du matin les trams le jeudi, vendredi, samedi, le dimanche à 23 h 30 (moins 1 heu- re). En revanche, nous arrêterons une heure plus tôt en semaine.
le tramway, que beaucoup jugent lent ? L.S. : Il y a effec- tivement des choses à amélio- rer car le tram n’est lancé que depuis 2014. Je prends l’exemple du réglage du feu à Canot que l’on peut réduire. On peut aussi sur certains arrêts diminuer le temps d’attente car on n’a pas besoin du même temps d’arrêt à
Bio express Laurent Sénécat
l
47 ans
l
l De 1995 à 2000, il est à Besançon, chargé du marketing et qualité de service pour Kéolis l De 2000 à 2006, il gère le réseau de transport de Reims et de 2007 à 2014, il participe à la mise en place du tram à Dijon. l Depuis 2010, à Paris, il pilote les équipes qui répondent aux appels d’offres Le 1 er janvier 2018, il dirigera le réseau Ginko.
“Une réduction de l’effectif sera nécessaire.”
Chamars qu’à un autre arrêt moins utilisé. Le transport public, c’est de l’horlogerie de précision. L.P.B. : Le nombre de voyageurs dans le tram augmente mais n’explose pas. Comment attirer encore plus ? L.S. : 34 000 voyages par jour à bord de T1 et T2, c’est déjà pas mal même si nous pensons que nous pouvons faire encore mieux. Nos pistes d’action : améliorer la desserte de la gare S.N.C.F. Viot- te, renforcer la desserte de soirée en fin de semaine, assurer un ser- vice bus plus fiable, sur lequel on puisse compter, informer, com- muniquer. Il faut redonner un cap à ce réseau et une ambition. Il faut aussi redonner l’envie aux
L.P.B. : Qu’y a-t-il de perfectible dans
L.P.B. : Pouvez-vous nous en dire davan-
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IMPÔTS LOCAUX 20,13 millions en moins pour Besançon Taxe d’habitation : les conséquences d’une réforme
Le grand chantier fiscal du quinquennat Macron est lancé avec la suppression progressive de la taxe d’habitation. Quelles conséquences pour les communes du Grand Besançon ?
Commune
Foyers fiscaux Foyers ne payant pas Nouveaux foyers Montant du % des foyers % des foyers dans la la T.H. ou étant exonérés de T.H. dégrèvement exonérés exonérés commune exonérés en 2017 en 2017 en 2020 (€) actuellement en 2020
Besançon Saint-Vit Franois
52 706 2 017
10 158
33 148 1 364
20 133 286
19,27 15,02 8,93 11,26 9,35 6,73
82,17 82,65 73,75 78,91 70,65 78,98 73,8 64,66 57,3 74,7 72,09 81,89 61,67 65,4
303
590 222 354 847 674 316 534 105 168 745 163 009 130 250 267 077 258 405 418 605 351 833 305 708 322 748
918
82
595 943 800 354 320 226 402 384 692 671 456 458
Saône Thise
1 394 1 305
157 122
Marchaux Nancray Fontain
490 500 399 808 589 950 827 815
33 49 32 61 56 70 54 75
9,8
8,02 7,55 9,51 6,62
Châtillon-le-Duc
Devecey
École-Valentin Roche-lez-Beaupré
1 057
107
11,26 6,53
Pirey
Pouilley-les-Vignes
9,2
D ans trois ans, 80 % des contribuables n’auront plus l’angoisse annuel- le d’ouvrir leur boîte à lettres à l’automne dans l’at- tente de leur taxe d’habitation : cet impôt local n’existera plus pour eux. C’est désormais offi- ciel et inscrit sur le projet de budget voté le mois dernier par le Parlement. La taxe d’habita- tion va être progressivement
compte la commune, 10 158 d’entre eux n’ont pas payé de T.H. cette année ou en ont été partiellement exonérés du fait de leurs revenus modestes. En 2020,33 148 foyers de plus échap- peront à cet impôt à Besançon. Ce qui représentera une “perte” de 20,133 millions d’euros en 2020 pour le budget de la Ville de Besançon. n J.-F.H.
assujettis à cette taxe, sont celles qui vont y perdre le moins car leurs habitants plus aisés conti- nueront à la payer.Mais d’autres communes, plus pauvres, vont se retrouver quasiment sans aucun contribuable redevable de la T.H. Qu’en est-il dans les principales communes duGrand Besançon ? Pour Besançon par exemple, sur les 52 706 foyers fiscaux que
de revenu fiscal de référence pour un célibataire et 43 000 euros pour un couple sans enfant. Ce seuil grimpe à 49 000 euros pour un couple avec un enfant, 55 000 euros pour un couple avec deux enfants et 76 000 euros à partir de trois enfants. Avec la suppression progressi- ve de cette T.H., logiquement, les communes les plus riches, où il y a le plus de contribuables
réjouissance n’est pas de mise, même si le président Macron a réitéré sa promesse de compen-
supprimée pendant trois ans, entre novembre (période à laquel- le cette taxe est prélevée) 2018 et novembre 2020 : en 2018, elle baissera de 30 % pour les foyers fiscaux concernés, puis de 65 % en 2019 et enfin de 100 % en 2020. Pour les contribuables concernés, c’est un gain de 1 000 € par an enmoyenne.Mais pour les élus locaux qui la perçoivent au nom de leur collectivité, la
ser intégralement cette perte de ren- trée fiscale. Pour profiter de ce gain de pouvoir d’achat, le niveau de ressources ne devra pas dépas- ser 27 000 euros
10 158 foyers bisontins déjà exonérés.
L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018
DES SALARIÉS TOUJOURS PLUS ABSENTS
l Fonction publique Un coût moyen de 2 099 euros par agent et par an Le taux d’absentéisme dans les collectivités a progressé de 27 % en 10 ans C’est le résultat d’une enquête menée auprès Le gouvernement a rétabli le jour de carence des agents de la fonction publique. Cette mesure aura-t-elle des répercussions sur le taux d’absentéisme à la Ville, à l’Agglomération, au Département ou à la Région, un taux qui ne cesse de croître d’année en année ? Malaise au travail ou effet d’une pyramide des âges vieillissante ? Analyse.
de 428 000 agents dans 18 400 collectivités. Comment se portent les fonctionnaires de la Ville, de l’Agglomération, du Département et de Région ? Des collectivités renforcent le contrôle.
sujet est considéré comme “un des chantiers de l’année 2018” : “L’évolution de l’absentéisme nous interpelle, confirme Flo- rence Rogeboz, vice-présidente. Il n’y a pas une cause ou une solution. Je ne peux dire main- tenant les pistes qui seront défi- nies. Mais cela passera par des formations pour les agents.” À la Région Franche-Comté, les ex-agents de l’État ont été incor- porés au régime de la Région. Il existe une adaptation aux postes de travail, une médeci- ne du travail, les primes ont été harmonisées par le haut. “Les personnes qui ont plus de 50 ans, on propose de les reconvertir à un autre poste en cas de diffi- culté” rapporte Michel Neugnot, vice-président. Pour autant, le climat “social” des derniers mois est tendu avec des grèves à répé- tition. La fusion a laissé des traces : “Elle a effectivement occasionné des charges de tra- vail, notamment au siège, ce qui pourrait avoir des impacts sur les chiffres des absences en 2017” admet l’élu. Les agents de la Région bénéficient d’un régime enviable. Sur 220 jours ouvrables de travail, ils ont 50 jours de congé par an. n E.Ch.
termes de désorganisation des services, de report de la charge ou de la non-exécution des tâches. Et donc aussi sur la performan- ce du service rendu à l’usager. CarineMichel, adjointe en char- ge du personnel à Besançon le reconnaît, “mais jamais un ser- vice n’a dû être fermé à Besan- çon pour absence d’un agent. Nous avons un pool de rempla- cement constitué de vacataires et de titulaires” explique-t-elle. “Ce qui nous coûte, ce sont les remplacements” ajoute le servi- ce. Besançon compte 180 métiers différents, de l’agent d’accueil au bûcheron ! Forcément,lesmétiers dits “pénibles” sont davantage sujets aux arrêts.Des pistes sont évoquées pour limiter les absences : “Nous possédons une feuille de route pour lutter contre les absences : des contrôles médi- caux lors des arrêts par unméde- cin envoyé par nos soins. Les absences sont aussi un indica- teur de l’ambiance au travail. Nous sommes vigilants. Quand un agent revient, son manager prend le temps de discuter avec lui” évoque Carine Michel. Une cellule permettant la reconver- sion du personnel a été créée. Au Département du Doubs, le
ces arrêts ont eu une durée de 1 à 2 jours et 59 % une durée infé- rieure à 7 jours.Autant dire que le jour de carence décidé par le gouvernement lors d’un vote à l’Assemblée nationale ne va pas enrayer la spirale. Dans le pri- vé, où trois jours de carence sont imposés, l’employeur compense souvent la perte de rémunéra- tion. C’était le cas pour “deux tiers” des salariés en 2009, selon l’I.N.S.E.E. Ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires. “Nous ne sommes pas convaincus que le jour de carence fasse baisser ce taux” indiquent les ressources
en charge du personnel qui constate que les maladies pro- fessionnelles sont en diminution. Attendu chaque année depuis quinze ans par les décideurs des collectivités territoriales, le Pano- rama Sofaxis des absences pour raisons de santé présente des évolutions inquiétantes. Réali- sée auprès de 428 000 agents territoriaux et répartis dans 18 400 collectivités, l’étude englo- be l’ensemble des arrêts de tra- vail déclarés entre 2007 et 2016 et étudie toutes les natures d’ar- rêt (maladie ordinaire, mater- nité, longue maladie, accident du travail…). En 2016, le taux d’absentéisme, tous types d’arrêts confondus, a ainsi atteint 9,5 % contre 9,3 % en 2015 et a progressé de 28 % en neuf ans. La durée moyenne des arrêts (37 jours), le nombre d’arrêts (71 pour 100 agents employés) et la proportion d’agents absents au moins une fois dans l’année (44 %) sont d’une grande stabilité en 2016, comparé à 2015. En 2016, la maladie ordinaire a représenté, à elle seule, près de la moitié du taux d’absentéisme (46 %), plus de huit arrêts sur dix (84 %) et les trois quarts des agents absents (75 %). 22 % de
à Besançon, un agent d’un service munici- pal n’a pas obtenu ses deux semaines de vacances. Il a crié haut et fort qu’il se mettrait en arrêt maladie. Ce qu’il a fait… Quelques jours plus tard, il était convoqué et mis à pied par les ressources humaines désormais communesVille-Agglomération- C.C.A.S.).
Si cet exemple isolé ne reflète évidemment pas la conscience professionnelle des 2 672 autres agents que compte la Ville, il démontre la prise de conscience des collectivités pour limiter des pratiques déviantes, coûteuses, et pesantes pour le moral des équipes. “Nous devons aussi le faire par souci d’équité, pour ceux qui se cognent le boulot” résume Gabriel Baulieu, vice-président de l’Agglomération de Besançon
humainesVille- Agglomération. En 2016, les absences ont représenté pour les employeurs 2 099 euros en moyenne par agent (+ 1,6 % en un an), tous risques confon- consé- quences des arrêts courts et répétés pour maladie ordi- naire sont importantes en dus. Les
Les chiffres de l’absentéisme l Ville de Besançon - C.C.A.S. : 8,8 % en 2016 pour 2 673 agents, 8,4 % en 2015 et 7,4 % en 2013. l Communauté d’Agglomération du Grand Besançon : 7,5 % pour 780 emplois permanents. l Département du Doubs : 7,5 % en 2016 pour 2 400 agents. l Région Bourgogne-Franche-Comté : 7,44 %, en 2016 pour 3 850 agents et 400 contractuels. 8,9 % d’absence chez les agents du lycée, 3 % pour les agents du siège.
L’absence, chantier de l’année 2018 au Département.
La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018
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l Et dans le privé ?
l Mesures Sont-elles efficaces ? Une prime au présentéisme
Le taux dans une société bisontine
Chez Parkéon, entreprise privée, le taux affiche 2,3 % L’entreprise privée compte 528 salariés
direction a peu d’explications à fournir pour expliquer ce “bon” chiffre : “Peut-être parce que notre personnel de production n’a pas de charge très lourde à porter ou peut-être parce que nous avons plus de cadres et d’ingénieurs. Notre plus gros risque, ce sont les déplacements de nos collabora- teurs exposés aux risques routiers, ferroviaires… Si l’absentéisme n’est pas un sujet, il reste un indi- cateur de pilotage qu’il faut sur- veiller. On enregistre quasiment le même taux dans nos autres sociétés situées dans le reste du monde” poursuit le responsable bisontin. S’il n’est donc pas un sujet, le taux d’absence est suivi de près. Il est un des baromètres de la santé de l’entreprise. n
transports publics. La firme pos- sède un taux d’absentéisme assez bas. Pour l’année 2017, “il est de 2,3%” présente Jean-Pierre Todeschi- ni, directeur du site bisontin. Ce taux inclut les maladies dites de longue durée et concerne les 528 salariés mais aussi les 232 “tem- poraires”. Il peut varier à la hausse lors des pics de grippe par exemple. La
Le conseil d’administra- tion de Bellevaux a mis en place une prime de présence qui a permis de diviser par deux les absences.
L’ entreprise Parkéon basée à Besançon est spéciali- sée dans les horodateurs et systèmes de paiement pour les dont de nombreux cadres ce qui explique, en partie, ce faible taux.
place deux systèmes qui ont permis de divi- ser par deux le taux d’absentéisme qui était élevé. Nous encourageons par des primes les agents présents et contrôlons mieux certains certificats médicaux qui ne nous semblent pas tout à fait justifiés.” Le bilan, à écouter la direction, serait posi- tif avec un niveau d’absence revenu à la nor- male, le taux oscillant entre 9 et 10 %, soit environ 30 personnesmalades sur 300 agents. “Dans ce chiffre, il faudrait enlever les arrêts dus à de longues maladies. L’absentéisme d’opportunisme est epsilonesque.” Pour beaucoup, le jour de carence dans le public ne va pas guérir tous les maux. C’est d’ailleurs ce que pense la direction des res- sources humaines de la Ville et de l’Agglo- mération qui ont, un temps, imaginé une pri- me au présentéisme avant de se raviser. n
P hilippe Gonon, vice-président chargé des finances auDépartement duDoubs, président du Centre du Long séjour de Bellevaux, ne se fait pas que des amis en posant cette question : “Pourquoi 3 jours de carence dans le privé et 1 jour seulement dans le public ? C’est d’une iniquité profonde et sans fondement aucun” soumet l’élu.Au sein du C.L.S. qu’il préside, il a instillé en 2016 de nouvelles mesures : “Nous avons mis en Le Centre de long séjour de Belle- vaux situé à Besançon a mis en place des mesures pour diminuer par deux l’absence des agents qui demeure très élevée, à 10 %.
L’entreprise Parkéon à Besançon affiche un taux de présence plutôt bon.
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L’ÉVÉNEMENT
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Tensions à la Région L’ intersyndicale (C.F.D.T. - U.N.S.A. - C.G.T. - C.G.T. F.O. et F.S.U.) a déposé un pré- avis de grève le 5 décembre, quelques heures avant que la présidente de Région ne convie tous les agents à un point le soir à Micropolis-Besançon. Les syn- dicats réclament à la présiden- te de Région une reprise d’un vrai dialogue social, craignent une remise en cause des acquis sociaux et demandent d’ac- compagner les agents. Sur l’absentéisme, Dominique Aubry-Frelin (C.F.D.T.) demeu- re prudente. “Les derniers chiffres que nous avons pour 2017 sont de 9,5 % dans les lycées : 3 000 agents avec des métiers pénibles physiquement et 4,5 % au siè- ge : 1 000 agents, avec une pression de la fusion” dit-elle. Selon le syndicat, ces moyennes recouvrent de fortes disparités. Les agents des lycées - où le taux est au-dessus de la moyen- ne - se retrouvent souvent en commission de “bien vivre au travail” avec des problèmes signalés par les syndicats, la médecine de prévention ou les assistantes sociales. n
l Syndicat La C.F.T.C. estime les agents bisontins en danger “On ne peut pas tolérer la violence sur les agents”
Le syndicat C.F.T.C. dénonce les agressions verbales et physiques dont sont victimes les agents de la Ville et de l’Agglomération à Besançon. Ils estiment que la direction ne protège pas ses fonctionnaires. Polémique.
Q uand des individus balancent un par- paing sur le toit d’une camionnette de laVil- le de Besançon comme ce fut le cas à Planoise il y a quelques semaines, eux se chargent de lancer un autre pavé, dans la mare cette fois. Cela pour se pré- munir d’un futur drame. Jacques Desoche et Michel Portugal, res- pectivement président et vice-
“Nous jouons notre rôle d’aler- te ! Depuis de nombreux mois, les agents de la ville, du C.C.A.S. et de l’Agglomération sont vic- times de violences verbales et d’agressions. Ce n’est pas nou- veau mais cela monte en puis- sance” disent de concert les deux syndicalistes qui pointent du doigt l’inaction des élus qui selon eux,se cachent les yeux.La répon- se des élus est différente (lire par ailleurs). Le mal est latent. “Fin octobre, des rippeurs ont été victimes de jets de pierre rue de Dijon et de Bruxelles. Ils doivent regarder au-dessus de leur tête pour ne pas prendre un micro-ondes ! Une peur s’installe. La seule cho- se que l’on attend de la direction, c’est qu’elle ait l’honnêteté de reconnaître que les agents sont en danger. On va vers un drame. La collectivité nous demande de proposer des choses, ce n’est pas à nous d’apporter des réponses. Aumoins,elle est prévenue” décla- re Jacques Desoche.
président du syndicat C.F.T.C. des agents de la Ville de Besan- çon, montent au créneau pour dénoncer les actes de vio- lences récurrents dont sont vic- times les agents, qu’ils soient jar- diniers, rippeurs, assistantes maternelles ou agents d’accueil à Besançon.
“Porter plainte en son nom, c’est risquer des représailles.”
Jacques Desoche (à droite) et Michel Portugal, du syndicat C.F.T.C.
Il y a bien le droit de retrait qui existe. Pas suffisant selon le syn- dicat. Le dépôt de plainte ? “Beau- coup ne veulent pas aller porter plainte car ils ont peur des repré- sailles. Ils doivent porter plain- te en leur nom, ce qui peut leur causer des soucis…Un agent qui a porté plainte a subi des pres-
C’est inacceptable” concluent les syndiqués. Symbole de l’autorité, l’agent est devenu malgré lui le bouc émis- saire dans certains quartiers dif- ficiles. Ce n’est pas pour autant qu’il abandonne son poste. n
sions de la part de ses agresseurs : il a été obligé de quitter son pos- te et de revenir en équipe” consta- te le syndicaliste qui souhaite- rait qu’un poste de médiateur soit créé. “Que Carine Michel considère que l’on ne vit pas dans un monde des Bisounours, c’est tolérer la violence sur les agents.
E.Ch.
l La réponse de la mairie “Je n’accepte pas d’entendre dire que l’on minimise” L’adjointe au maire chargée du personnel répond. Les solutions restent difficiles à trouver.
Quelles mesures concrètes ? D epuis 2010, 30 sessions ont été organisées permettant à plus de 250 agents de la voirie, des déchets, de la restauration scolaire, des bibliothèques, des sports, des services sociaux de bénéficier des connaissances nécessaires à la gestion des compor- tements agressifs. Des procédures internes de protection et d’alerte ainsi que des consignes de retrait d’emploi en cas de tension. En cas d’agression (verbale, physique), l’agent, en tant que victime, dépose une plainte, soutenu en cela par son supé- rieur hiérarchique qui l’accompagne. À noter que la collectivité en son nom propre ne peut déposer une plainte puisque seule la victime dispose de cet- te capacité. Toutefois, la collectivité met en place une protection fonctionnelle systématique et effectue un signale- ment au Procureur de la République. Les faits qui ne prêtent pas à dépôt de plainte, en raison de leur nature, font l’objet d’un signalement interne. “Nos collectivités ont également mis en pla- ce des procédures d’accompagnement individuel et collectif afin d’apporter sou- tien et appui aux agents : entretien avec la médecine du travail dans les 48 heures et lorsque cela est nécessaire, en accord avec celle-ci, accompagnement per- sonnel par un psychologue spécialiste des chocs post-traumatiques. Nul ne peut douter, non seulement de notre pleine connaissance du contexte de tra- vail de nos agents, mais aussi de la volonté indéfectible de nos institutions de leur apporter tout le soutien néces- saire et utile” évoquent la C.A.G.B. et la Ville. n
L orsque des agents ont été caillassés, qu’un véhicule a été visé par un tir de carabine, les élus se sont déplacés immé- diatement auprès d’eux. Il exis- te des procédures qui avertis- sent en temps et en heure d’un éventuel incident : ce sont les fiches de signalement qui arri- vent directement sur les mails ou les téléphones des directeurs de service et élus.En cas d’agres- sion, l’alerte est donnée rapi- dement. “Ce n’est peut-être pas
mesures pour alerter comme un bouton à actionner en cas de danger dans certains services. Je ne peux pas en dire plus, jus- tement pour assurer la sécuri- té des agents. Je trouve ce pro- cès injuste. Il n’est pas possible de parler d’une “explosion des actes de violences et d’incivili- tés commis à l’encontre des agents” alors que le nombre de plaintes pour violence est de 19 en 2017, de 18 en 2016, contre 47 en 2015 et 26 en 2014.” Le syndicat fait une autre inter- prétation : les agents ne por- tent plus plainte par peur de représailles. n E.Ch.
suffisant mais je n’accepte pas que l’ondise que nous sous-esti- mons la violen- ce, qui est deve- nue un problème socié- tal, déclare Carine Michel, adjointe char- gée du person- nel. Il y a le droit de retrait, le dépôt de plainte. Il y a aussi d’autres
Les plaintes diminuent, est-ce révélateur ?
Carine Michel répond au syndicat.
BESANÇON 10
La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018
vaillent, notamment. Un e-mail maladroit échangé avec la muni- cipalité lui apprendra aussi que des places sont mobilisées pour les gens du voyage. “Si on res- pectait vraiment les critères, il y aurait plus de place pour les parents qui en ont besoin” , résu- me-t-il. Or, c’est justement ce qui pose un problème de légalité au regard de l’article L. 131-13 du code de l’Éducation, qui dit que “la cantine est un droit pour tous les enfants scolarisés” et “qu’il ne peut être établi aucu- ne discrimination selon leur situation ou celle de leur famil- le” , sur lequel vient de trancher le tribunal administratif. Le jugement, rendu ce 7 décembre, enjoint la ville de réexaminer la situation du petit Baudouin dans les 15 jours. Ce qu’elle s’ap- prête à faire. “On trouvera les moyens d’ins- crire cet enfant” , déclare Yves- Michel Dahoui, adjoint à l’Édu- cation, avec l’objectif d’un accueil dès la rentrée des vacances de Noël. Tout en rappelant bien que cette décision judiciaire “s’applique à une situation indi- viduelle et qu’elle n’a pas juri- diquement pour effet de remettre en cause les décisions prises antérieurement pour d’autres familles.” Sur le principe même du droit, la Ville a déjà annoncé qu’elle ferait appel. Car se pose la ques- tion des répercussions d’une tel- le décision : “Toutes les villes nous regardent avec inquiétu- de” ajoute l’adjoint. n S.G.
pas de sous-traitance…) et ses tarifs attractifs à partir d’1,50 euro le repas.” La cuisine municipale, ouver- te fin 2013 auxTilleroyes, atteint son seuil maximal de 5 500 repas jour (encadrants et crèches com- prises). “Il faut ajouter à cela des contraintes d’encadrement, de sécurité et de capacité d’ac- cueil des locaux non exten- sibles. Là où c’est possible, nous avons mis en place deux ser- vices, et nous réfléchissons à d’autres pistes comme le self pour les plus grands.” Ce qui pourrait conduire à l’ouvertu- re de places supplémentaires à la rentrée 2018. Combien ? Enco- re trop tôt pour le dire. Ces contraintes, Laurent Rei- chert veut bien les entendre, mais pas les règles d’attribu- tion. Ce Bisontin s’est vu lui aussi refuser l’inscription de sa fille de 8 ans, scolarisée à Jules- Ferry, pour avoir monté le dos- sier après la rentrée. “Or, je ne pouvais anticiper mon évolu- tion professionnelle !” Sa fem- me travaillant dans une crèche et lui sur Paris, ils se retrou- vent coincés sur ce temps de midi. “Je fais venir mes parents retraités d’Alsace, ou mes beaux- parents.” Cette situation, il la vit d’au- tant plus mal qu’il côtoie des parents dans l’école “qui ne tra- vaillent pas et qui ont néan- moins une place.” Dans les écoles où le nombre d’inscriptions est supérieur aux places, des prio- rités s’appliquent pourtant aux familles monoparentales et à celles dont les deux parents tra-
RESTAURATION SCOLAIRE La Ville va faire appel Les parents digèrent mal le manque de places à la cantine La mère célibataire qui avait déposé un recours devant le tribunal administratif après s’être vue refuser l’inscription de son fils à la cantine, faute de places, a obtenu gain de cause. La Ville de Besançon doit réexaminer sa demande.
B audouin, 7 ans, devrait bien aller à la cantine. C’est la conclusion de cette affaire, qui a débu- té le 18 septembre dernier par le refus de la mairie d’inscrire cet élève de l’école Paul-Bert à l’accueil périscolaire du matin et du soir ainsi qu’à la cantine. Au motif d’un manque de pla- ce et d’une inscription tardive. Une décision qui s’expliquait par le nombre supérieur de demandes par rapport aux capa- cités d’accueil et de production de la Ville. À la rentrée, 400 élèves comme Baudouin sur 4 000 accueillis à la restaura- tion scolaire étaient en atten- te. “Depuis, nous avons recruté 10 nouveaux animateurs per- mettant l’accueil de près de 140 enfants supplémentaires” , pré- cise Claudine Caulet, conseillè- re municipale déléguée à la res- tauration scolaire, qui estime que “la cantine est victime de son succès, avec son service de qualité (30 % de produits bio,
Le jugement qui condamne la Ville de Besançon, pourra faire jurisprudence, estimant que dès lors que la cantine existe, les collectivités ont l’obligation d’y accueillir tous les enfants (photo archive J.-C. Sexe - Ville de Besançon).
LA GRETTE-BRULARD
Rénovation urbainee
“Le Coligny”, un nouveau visage pour le quartier Le quartier la Grette-Brulard est au cœur d’un vaste projet de renouvellement urbain, prévoyant notamment la sortie de terre de l’opération le Coligny. Le boulanger Alexandre Figard envisage d’y installer un nouveau point de vente.
A u cœur de ce quartier, plus communément appelé les 408 par les Bisontins, les trois barres H.L.M. aux formes si caractéristiques de quadrila- tère biscornu font partie du paysage urbain. Pourtant, la coûteuse et contro- versée rénovation des années quatre- vingt-dix est aujourd’hui promise à la démolition, prévue pour la fin 2021. Une dimension plus “humaine”, un nou- veau visage, sans tours, se dessinent sur les plans de ce projet porté la Sedia (anciennement la S.E.D.D. 25 qui a fusionné avec la S.O.C.A.D.), Grand Besançon Habitat, et laVille de Besan- çon. Le programme englobe la construc- tion d’un immeuble mixte neuf, Le Coli- gny, la réhabilitation de l’ancien centre 1901, et la reconfiguration de la voie. Bien qu’il y ait aujourd’hui un taux de vacance élevé dans les immeubles vétustes, la municipalité devra reloger les familles encore sur place. Au carrefour des rues du Polygone et de la Grette, le Coligny devrait sortir de terre en 2019, sur une parcelle de quelque 1 600 m 2 . 22 logements à prix “accessibles”, du T2 au T4, et 500 m 2 de surface commerciale y sont prévus. Dans un quartier déserté au fil des années par les commerces et les ser- vices, où seuls trois commerces sub-
sistent, c’est une occasion rêvée pour ramener une offre commerciale aux habitants. Une opportunité également pour le boulanger Meilleur ouvrier France,Alexandre Figard, dont la bou- langerie “La Gourmandise” est instal- lée depuis 2014 juste en face du pro- jet. “À cette époque, les travaux du tramway s’achevaient, et je savais qu’un nouveau quartier était à venir ici. Il y avait aussi un besoin sur le secteur” explique le boulanger qui ne cache pas son attachement au quartier. Au fil des années, son activité se déve- loppe, les clients sont fidélisés, si bien que l’artisan prête une oreille attenti- ve lorsque les contours du projet s’ébrui- tent en mai dernier. “La volonté d’y aller était là au départ, c’est l’opportu-
nité pour moi d’avoir un nouveau point de vente, alors que l’espace nous manque aujourd’hui pour poursuivre notre développement.” Cepen- dant, sa décision n’est pas encore définitive- ment arrêtée aujour- d’hui, Alexandre Figard explique devoir mener au préalable les études financières pour mener à bien son projet. Un
“Il manque des places de parking.”
Alexandre Figard doit mener les études financières nécessaires avant de prendre une décision définitive.
frein cependant se pose à lui : lemanque de places de parking prévues aux alen- tours du Coligny. Même position pour Maryse Boisnard, gérante de la pharmacie de la Grette : “Le projet ne me convient pas en l’état actuel, il manque des stationnements. Et un investissement ne me paraît pas
la proximité du tramway et des pers- pectives de développement du quar- tier. Et de souligner que dix places de parking destinées aux commerces sont prévues à l’arrière du bâtiment, en plus des stationnements le long de la rue Servet. n C.G.
raisonnable à quelques années de la retraite” explique la pharmacienne qui habite le quartier depuis l’âge de huit ans. D’après la Sedia, d’autres commerçants et prestataires de services auraient déjà manifesté leur intérêt pour l’opé- ration, au regard de son emplacement,
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