La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

vaillent, notamment. Un e-mail maladroit échangé avec la muni- cipalité lui apprendra aussi que des places sont mobilisées pour les gens du voyage. “Si on res- pectait vraiment les critères, il y aurait plus de place pour les parents qui en ont besoin” , résu- me-t-il. Or, c’est justement ce qui pose un problème de légalité au regard de l’article L. 131-13 du code de l’Éducation, qui dit que “la cantine est un droit pour tous les enfants scolarisés” et “qu’il ne peut être établi aucu- ne discrimination selon leur situation ou celle de leur famil- le” , sur lequel vient de trancher le tribunal administratif. Le jugement, rendu ce 7 décembre, enjoint la ville de réexaminer la situation du petit Baudouin dans les 15 jours. Ce qu’elle s’ap- prête à faire. “On trouvera les moyens d’ins- crire cet enfant” , déclare Yves- Michel Dahoui, adjoint à l’Édu- cation, avec l’objectif d’un accueil dès la rentrée des vacances de Noël. Tout en rappelant bien que cette décision judiciaire “s’applique à une situation indi- viduelle et qu’elle n’a pas juri- diquement pour effet de remettre en cause les décisions prises antérieurement pour d’autres familles.” Sur le principe même du droit, la Ville a déjà annoncé qu’elle ferait appel. Car se pose la ques- tion des répercussions d’une tel- le décision : “Toutes les villes nous regardent avec inquiétu- de” ajoute l’adjoint. n S.G.

pas de sous-traitance…) et ses tarifs attractifs à partir d’1,50 euro le repas.” La cuisine municipale, ouver- te fin 2013 auxTilleroyes, atteint son seuil maximal de 5 500 repas jour (encadrants et crèches com- prises). “Il faut ajouter à cela des contraintes d’encadrement, de sécurité et de capacité d’ac- cueil des locaux non exten- sibles. Là où c’est possible, nous avons mis en place deux ser- vices, et nous réfléchissons à d’autres pistes comme le self pour les plus grands.” Ce qui pourrait conduire à l’ouvertu- re de places supplémentaires à la rentrée 2018. Combien ? Enco- re trop tôt pour le dire. Ces contraintes, Laurent Rei- chert veut bien les entendre, mais pas les règles d’attribu- tion. Ce Bisontin s’est vu lui aussi refuser l’inscription de sa fille de 8 ans, scolarisée à Jules- Ferry, pour avoir monté le dos- sier après la rentrée. “Or, je ne pouvais anticiper mon évolu- tion professionnelle !” Sa fem- me travaillant dans une crèche et lui sur Paris, ils se retrou- vent coincés sur ce temps de midi. “Je fais venir mes parents retraités d’Alsace, ou mes beaux- parents.” Cette situation, il la vit d’au- tant plus mal qu’il côtoie des parents dans l’école “qui ne tra- vaillent pas et qui ont néan- moins une place.” Dans les écoles où le nombre d’inscriptions est supérieur aux places, des prio- rités s’appliquent pourtant aux familles monoparentales et à celles dont les deux parents tra-

RESTAURATION SCOLAIRE La Ville va faire appel Les parents digèrent mal le manque de places à la cantine La mère célibataire qui avait déposé un recours devant le tribunal administratif après s’être vue refuser l’inscription de son fils à la cantine, faute de places, a obtenu gain de cause. La Ville de Besançon doit réexaminer sa demande.

B audouin, 7 ans, devrait bien aller à la cantine. C’est la conclusion de cette affaire, qui a débu- té le 18 septembre dernier par le refus de la mairie d’inscrire cet élève de l’école Paul-Bert à l’accueil périscolaire du matin et du soir ainsi qu’à la cantine. Au motif d’un manque de pla- ce et d’une inscription tardive. Une décision qui s’expliquait par le nombre supérieur de demandes par rapport aux capa- cités d’accueil et de production de la Ville. À la rentrée, 400 élèves comme Baudouin sur 4 000 accueillis à la restaura- tion scolaire étaient en atten- te. “Depuis, nous avons recruté 10 nouveaux animateurs per- mettant l’accueil de près de 140 enfants supplémentaires” , pré- cise Claudine Caulet, conseillè- re municipale déléguée à la res- tauration scolaire, qui estime que “la cantine est victime de son succès, avec son service de qualité (30 % de produits bio,

Le jugement qui condamne la Ville de Besançon, pourra faire jurisprudence, estimant que dès lors que la cantine existe, les collectivités ont l’obligation d’y accueillir tous les enfants (photo archive J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

LA GRETTE-BRULARD

Rénovation urbainee

“Le Coligny”, un nouveau visage pour le quartier Le quartier la Grette-Brulard est au cœur d’un vaste projet de renouvellement urbain, prévoyant notamment la sortie de terre de l’opération le Coligny. Le boulanger Alexandre Figard envisage d’y installer un nouveau point de vente.

A u cœur de ce quartier, plus communément appelé les 408 par les Bisontins, les trois barres H.L.M. aux formes si caractéristiques de quadrila- tère biscornu font partie du paysage urbain. Pourtant, la coûteuse et contro- versée rénovation des années quatre- vingt-dix est aujourd’hui promise à la démolition, prévue pour la fin 2021. Une dimension plus “humaine”, un nou- veau visage, sans tours, se dessinent sur les plans de ce projet porté la Sedia (anciennement la S.E.D.D. 25 qui a fusionné avec la S.O.C.A.D.), Grand Besançon Habitat, et laVille de Besan- çon. Le programme englobe la construc- tion d’un immeuble mixte neuf, Le Coli- gny, la réhabilitation de l’ancien centre 1901, et la reconfiguration de la voie. Bien qu’il y ait aujourd’hui un taux de vacance élevé dans les immeubles vétustes, la municipalité devra reloger les familles encore sur place. Au carrefour des rues du Polygone et de la Grette, le Coligny devrait sortir de terre en 2019, sur une parcelle de quelque 1 600 m 2 . 22 logements à prix “accessibles”, du T2 au T4, et 500 m 2 de surface commerciale y sont prévus. Dans un quartier déserté au fil des années par les commerces et les ser- vices, où seuls trois commerces sub-

sistent, c’est une occasion rêvée pour ramener une offre commerciale aux habitants. Une opportunité également pour le boulanger Meilleur ouvrier France,Alexandre Figard, dont la bou- langerie “La Gourmandise” est instal- lée depuis 2014 juste en face du pro- jet. “À cette époque, les travaux du tramway s’achevaient, et je savais qu’un nouveau quartier était à venir ici. Il y avait aussi un besoin sur le secteur” explique le boulanger qui ne cache pas son attachement au quartier. Au fil des années, son activité se déve- loppe, les clients sont fidélisés, si bien que l’artisan prête une oreille attenti- ve lorsque les contours du projet s’ébrui- tent en mai dernier. “La volonté d’y aller était là au départ, c’est l’opportu-

nité pour moi d’avoir un nouveau point de vente, alors que l’espace nous manque aujourd’hui pour poursuivre notre développement.” Cepen- dant, sa décision n’est pas encore définitive- ment arrêtée aujour- d’hui, Alexandre Figard explique devoir mener au préalable les études financières pour mener à bien son projet. Un

“Il manque des places de parking.”

Alexandre Figard doit mener les études financières nécessaires avant de prendre une décision définitive.

frein cependant se pose à lui : lemanque de places de parking prévues aux alen- tours du Coligny. Même position pour Maryse Boisnard, gérante de la pharmacie de la Grette : “Le projet ne me convient pas en l’état actuel, il manque des stationnements. Et un investissement ne me paraît pas

la proximité du tramway et des pers- pectives de développement du quar- tier. Et de souligner que dix places de parking destinées aux commerces sont prévues à l’arrière du bâtiment, en plus des stationnements le long de la rue Servet. n C.G.

raisonnable à quelques années de la retraite” explique la pharmacienne qui habite le quartier depuis l’âge de huit ans. D’après la Sedia, d’autres commerçants et prestataires de services auraient déjà manifesté leur intérêt pour l’opé- ration, au regard de son emplacement,

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online