La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

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La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

BESANÇON

JUSQU’AU 18 MARS 2018

L’éminence pourpre dévoile sa vie Pour célébrer les 500 ans de sa naissance, une exposition inédite présentée au Musée du Temps de Besançon retrace le parcours

grande puissance européenne de l’époque. “On a eu moins d’un an pour monter cette expo- sition complexe. Je rends vrai- ment hommage aux équipes du Musée du Temps qui ont réus- si ce challenge” observe Nico- las Surlapierre, le directeur des musées du centre. “C’est vrai- ment le genre d’expositions qui participe au rayonnement de notre ville” se félicite le maire Jean-Louis Fousseret. “Cette éminence grise en robe de car- dinal est une personne diffici- le à appréhender complètement, le sujet est énorme” ajoute Lau- rence Reibel, la conservatrice en chef du Musée du Temps. Au fil de l’exposition, on découvre d’abord la personna- lité du cardinal franc-comtois dans la grande salle de la ten- ture : la vie et le rôle d’Antoi- ne de Granvelle dans l’Europe du XVI ème siècle, bouleversée par les conflits politico-reli- gieux. La seconde partie de l’ex- position, installée au rez-de- chaussée, est consacrée à l’image du prélat : celle qu’il a su contrôler, en diffusant ses portraits au service de son pou- voir et de son statut, et celle véhiculée par ses détracteurs, à l’origine de sa légende noire. Au-delà du XVI ème siècle, une sélection d’œuvres témoigne de la postérité de Granvelle

hors du commun du cardinal Antoine de Granvelle, le fils aîné de Nicolas, qui comme son père, embrassa une brillante carrière diplomatique.

J amais un musée n’avait consacré d’exposition inté- grale à ce personnage aus- si brillant que méconnu :Antoi- ne de Granvelle. Où mieux que dans l’enceinte du palais construit par son père Nicolas, conseiller spécial de l’empereur Charles-Quint, pouvait-on ima- giner monter cette exposition ?

Antoine de Granvelle (1517- 1586) est un des Bisontins les plus illustres de l’Histoire,mais reste paradoxalement mécon- nu du grand public. Ce diplo- mate au service des Habsbourg, formé sous la protection de son illustre père, a eu une vie tumul- tueuse et riche. Toute sa vie, il a œuvré au service de la plus

Jusqu’au 18 mars prochain, le Musée du Temps donne donc à voir cette exposition répar- tie sur plusieurs étages du palais pour mieux cerner la personnalité de ce Franc-Com- tois élevé au rang de cardinal dont on fête le 500 ème anni- versaire de la naissance cette année.

Pour Laurence Reibel, conservatrice du Musée du Temps, “Antoine de Granvelle a été un sujet énorme à aborder. Nous nous sommes attelés à la personne et à ce qu’elle a laissé.”

jusqu’à nos jours.Une des pièces les plus remarquables (au sens premier) de l’exposition, c’est peut-être la reconstitution de la pompe funèbre de Charles- Quint sur douze mètres de long, façon tapisserie de Bayeux. Sei- ze musées prêteurs ont contri- bué au montage de cette expo- sition, dont le prestigieux Rijksmuseum d’Amsterdam qui a prêté plusieurs œuvres. Le musée de Besançon a éga- lement réalisé deux acquisi- tions pour cette exposition, par l’intercession de Lionel Esta- voyer, le Monsieur Patrimoine de la Ville.

Outre les collections munici- pales qui éclairent l’ensemble, ainsi que les prêts extérieurs, l’exposition met en valeur des œuvres de la région. Notam- ment ces deux tableaux conser- vés dans les églises de Cromary (Haute-Saône) et de Scey-Mai- sières (près d’Ornans) qui sont présentés pour la première fois. Cette exposition exigeante et “haut de gamme” permettra aux visiteurs de patienter quelques mois, en attendant la réouverture du musée des Beaux-arts en novembre pro- chain . n J.-F.H.

Antoine de Granvelle s’est fait “tirer le portrait” des dizaines de fois. L’exposition présente des œuvres en provenance de multiples musées d’Europe.

Antoine de Granvelle, l’Éminence pourpre Jusqu’au 18 mars 2018 au Musée du Temps à Besançon

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