La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

36 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

ont été investis sur place depuis 2015 dans l’acquisition de machines d’impression pour les rubans de mètres et les lames de scies, pour permettre “cette différenciation des produits” et les futurs développements. Les prochaines générations de mètres seront imprimées en jet d’encre. Aux côtés de cette série limitée, une étiquette “fabrication fran- çaise” est aussi à venir, appo- sée sur les outils destinés à la branche professionnelle. n S.G. Martial Devaux, directeur du site Stanley à Besançon, présente la série limitée aux couleurs françaises. L’annonce a surpris mais l’usi- ne d’outillage Bost-Stanley, implantée depuis 126 ans dans cette commune proche de Deluz, va bien déménager rue Jouchoux à Besançon. Pour répondre au mieux à ses besoins de développement avec de nouveaux marchés décro- chés aux États-Unis et des effectifs en hausse. La pro- duction à Laissey, contrainte par la configuration des lieux, s’arrêtera donc d’ici sep- tembre 2018 pour rejoindre le site bisontin, qui passera alors à 300 salariés. Avec le main- tien de tous les emplois. n Le site de Laissey va déménager à Besançon d’ici fin 2018

Stanley mise sur le “Made in France” INDUSTRIE Collection bleu, blanc, rouge L’activité dans l’usine bisontine reprend des couleurs après plusieurs années moroses liées à la crise. Et cela se voit jusque sur ses outils, produits sur place, qui s’affichent en bleu, blanc, rouge.

“D epuis quelques années, nous déve- loppons cette stra- tégie qui consiste à fabriquer où l’on vend” , explique Martial Devaux, directeur du site Stanley Tools à Besançon. C’est ainsi qu’en 2013, l’entre- prise spécialisée dans la confec- tion d’outils de mesure pour le bâtiment, a relocalisé la pro- duction de scies à placo jadis fabriquées àTaïwan sur son site de la rue Jouchoux. En paral- lèle, la fabrication de scies cou- teaux et d’autres outils de mesu- re, préalablement fabriqués aux États-Unis et enAsie, a été rapa- triée dans l’Hexagone. Un pari qui semble aujourd’hui lui réussir puisque ses usines françaises “se développent, embauchent, innovent et dépo- sent des brevets.” À l’image des trois sites implantés en région : à Besançon (où sont fabriqués scies, mesures et niveaux) et Laissey (spécialisé dans la pin- ce) qui seront bientôt appelés à évoluer (lire notre zoom), ainsi qu’à Arbois (d’où sortent tour- nevis, scies àmétaux et quelques clefs hexagonales). “Nos perspectives de production sont en croissance depuis trois (la Blanchisserie du refuge, les Jardins de Cocagne, et la Bras- serie de l’Espace). Une démarche qui s’ancre pleinement dans une dynamique d’économie sociale et solidaire. Après une année de rodage, l’es- sai est transformé en 2017. Cinq concierges sont aujourd’hui tou- jours volontaires, et trois clients ont été fidélisés : G.R.D.F., Man- power, et l’hôtel d’entreprises BeePos. En janvier 2018, un contrat d’envergure signé avec le Crédit Agricole de Franche- Comté viendra compléter le panel, soit plus de 280 salariés à conquérir. “ Aujourd’hui, nous avons dépassé nos objectifs, reprend Dominique Berot. Nous avons des ambitions, mais l’ob- jectif n’est pas de pousser nos travailleurs. La priorité reste le développement de leurs compé- tences.” Du côté des concierges, l’en- thousiasme est également au rendez-vous. Les automatismes sont acquis, les missions sont rodées, et des liens se tissent avec certains employés d’en-

usines clefs dans l’Hexagone. Elle fournira d’ailleurs bientôt les fioles de niveaux à l’ensemble du groupe, suite au développe- ment en interne et avec des entreprises locales d’une machi- ne dédiée à leur production. Pour renforcer encore ce “Made in France”, depuis cette année, une collection aux couleurs natio- nales a donc été lancée. 33 000 mesures et 4 500 scies, avec des lames déclinées en bleu, blanc, rouge, vont sortir des ateliers bisontins pour la grande dis- tribution. Six millions d’euros

ans. Nous avons intégré 24 nou- veaux salariés en 2016 et 15 en 2017” , confirme Martial Devaux pour le site bisontin. Dans sa

logique de relo- calisation, Stan- ley souhaite plus que jamais se positionner sur la fabrica- tion française. Besançon sera amenée dans cette perspecti- ve à devenir l’une de ses

6 millions d’euros d’investisse- ments depuis 2015.

Dans sa stratégie de relocalisation de la production, Stanley investit. Comme ici à Besançon avec l’acquisition de machines d’impression d’où sortent ses scies collectors.

Succès au rendez-vous pour la conciergerie d’entreprises Osez Joséphine INITIATIVE SOLIDAIRE Travailleurs handicapés Début 2016, Solidarité Doubs Handicap

lançait sa conciergerie d’entreprise, “Osez Joséphine”. Après deux années d’exercice, l’expérience est un succès.

I l fallait oser, l’établissement médico-social Solidarité Doubs handicap (S.D.H.) l’a fait…Deux années après le lancement de l’expérience, le succès est au rendez-vous, et les entreprises manifestent leur intérêt pour un service plutôt novateur dans la région. La conciergerie d’entreprises “Osez Joséphine” propose d’apporter produits et services aux sala- riés d’entreprises sur leur lieu de travail. Ce sont des tra- vailleurs en situation de han- dicap, travaillant dans les ate- liers protégés de l’établissement, qui assurent ces missions. “On a souhaité apporter aux tra- vailleurs handicapés des com- pétences nouvelles, et les rap- procher du milieu ordinaire” explique Dominique Berot, à l’initiative de la démarche et responsable Entreprise au sein de l’E.S.A.T. du C.H.A.T., une des structures de la S.D.H.

Grâce à un mécénat du Crédit Agricole de Franche-Comté et de la Fondation du Crédit Agri- cole, le projet est lancé en 2016. Dix concierges sont alors for- més. Divers produits et services sont proposés aux salariés des entreprises clientes ayant à cœur d’améliorer la qualité de vie au travail : livraison de paniers de légumes bio, de jus de fruits bio, de produits transformés, net- toyage de véhicules, pressing…

Les concierges travaillent en binômes pour assurer les livraisons aux entreprises.

Avec la particu- larité de décloi- sonner deux mondes parfois concurrents, celui du handicap et celui de l’inser- tion. En effet, les produits, tous issus des circuits courts, et certains services sont four- nis par des struc- tures d’insertion

En janvier, le Crédit Agricole deviendra nouveau client.

treprises. Alors qu’il était sur le point de faire valoir ses droits à la retraite anticipée, Patrick Gérard, travailleur handicapé au sein de l’E.S.A.T. depuis 1991, a relevé le défi. Après une for- mation accélérée, il est désor- mais ravi de sortir du cadre de la structure. “On voit du mon-

Patrick, explique Frédérique Pontefract, éducatrice technique qui reprendra les activités de la conciergerie en 2018. Les tra- vailleurs prennent un réel plai- sir à sortir de l’E.S.A.T., et ils véhiculent en même temps une image positive du handicap.” n C.G.

de, le relationnel est bien plus important qu’à l’atelier. On est très bien accueilli dans les entre- prises, et je m’entends très bien avec mon binôme” , sourit le concierge. Pari relevé, l’heure de la retraite devra donc attendre. “Ce fut une étape de progression très importante pour

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