La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

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BESANÇON S.A.S. Lamster L’innovation R.H. au service des salariés et des employeurs Lauréat national du concours Pépite 2017, Le Bisontin Vincent Lamielle a mis au point un logiciel qui pourrait révolutionner les démarches liées aux ressources humaines.

D iplômé en 2015 d’un D.U.T. Gestion des entre- prises et des adminis- trations, le BisontinVin- cent Lamielle a imaginé un outil qui pourrait changer la vie des employeurs, mais aussi, origi- nalité dans le secteur des res- sources humaines, des salariés. Une innovation qui trouve sa source dans les premières expé- riences professionnelles que l’entrepreneur a pu effectuer en parallèle de ses études, en fast-food ou en hôtellerie. Il y découvre les problématiques liées aux R.H. dans le secteur de l’hôtellerie et de la restau- ration : turn-over des employés, absentéisme, demande d’ab- sence ou de congés…Un casse- tête pour les professionnels, auquel la S.A.S. Lamster pro- pose d’apporter une solution différente aux outils déjà exis- tants.

Il intègre l’incubateur de Témis en septembre 2015. Pour la par- tie informatique et développe- ment, il s’associe rapidement à William Gilbert. Le projet mûrit, le réseau s’étof- fe, des fonds sont levés, et dif- férentes structures manifestent leur intérêt. Avec le soutien financier d’un investisseur deve- nu troisième associé, la S.A.S. Lamster est créée en mars 2017,

tion mise au point par l’équipe est inédite en termes de rela- tions employés-employeurs. Les premiers ne sont pas laissés sur le carreau et sont intégrés aux démarches R.H. totalement dématérialisées, proposées par le soft depuis les smartphones, tablettes et ordinateurs. “Nous avons repris les fonctionnalités classiques des outils R.H. : édi- tion et consultation de son plan- ning, demande de congés et d’ab- sences, signature électronique, coffre-fort numérique contenant les données sensibles du sala- rié comme le contrat de travail, les feuilles de paie…” , explique Vincent Lamielle. La nouveau- té repose sur la possibilité de trouver un remplaçant au pied levé. “Le salarié peut signaler en deux clics une absence ou un retard. Le logiciel recherche alors instantanément un remplaçant disponible, soit au sein de la

À droite, Vincent Lamielle et son associé William Gilbert, deux jeunes entrepreneurs pleins de ressources…

avec comme cible les hôtels, cafés et restau- rants. Elle est composée aujourd’hui de quatre salariés à temps plein, et deux à temps partiel. Contrairement aux logiciels R.H. existants, la web applica-

dernier, Vincent Lamielle a sai- si cette opportunité pour faire connaître son innovation. “Nous avons reçu des marques d’inté- rêt de grandes entreprises, ain- si que des propositions de par- tenariat. Au-delà de ça, c’est aussi l’opportunité de montrer que les jeunes sont capables de créer des entreprises !” n

structure, soit à l’extérieur, ayant le même profil, et ce dans le res- pect du droit du travail.” Inuti- le de parler pas au jeune entre- preneur de suppression de postes ou de remplacement des D.R.H. : son outil se veut com- plémentaire et n’a pas vocation à remplacer l’Homme : “Nous fournissons un service dématé- rialisé pour les tâches ingrates : cela libère plus de temps pour

améliorer la communication entre l’employeur et l’employé.” La société a déjà commerciali- sé son service auprès de fran- chisés et espère se développer auprès de ces grandes chaînes françaises. Le prix Pépite a pour objectif de soutenir les projets de création d’entreprises inno- vantes chez les étudiants et les jeunes diplômés. Lauréat natio- nal du concours le 15 novembre

“Un service dématérialisé pour les tâches ingrates.”

E.Ch.

FÊTES DE FIN D’ANNÉE

Consommation

Pains spéciaux : le “locavore” s’invite sur les tables

P ain aux figues, pain à la châ- taigne, aux noix… Autant de possibilités gustatives pour éveiller au mieux les papilles lors des fêtes de fin d'année. À cette occasion (mais aussi tout au long de l’année), des boulangers bisontins tra- vaillent en relations étroites avec des meuniers francs-comtois. Maison familiale créée en 1990, laMai-

son Christe, boulangerie installée rue Paul Bert, a été transmise à Maxime Christe et son beau-frère Jean Philip- pe en 2009. Les artisans s’approvi- sionnent aujourd’hui en partie chez le dernier meunier du Doubs travaillant encore avec des boulangers locaux : Didier Cabot, au Moulin Toussaint à Arc-et-Senans. “Nous travaillons avec ce passionné depuis le début, explique Maxime Christe. Au fil des années, une relation de proximité et de confiance s’est installée entre nous.” Une démarche motivée par des préoccupations éthiques, économiques,mais aussi une recherche d’authenticité auprès de sa clientèle. “Faire vivre les producteurs locaux est important pour nous, mais c’est aussi une dimension qui parle aux consom- mateurs. Ils attendent de la transpa- rence.” En effet, difficile d’y voir clair sur la composition de certaines farines étran- gères, parfois O.G.M., composées de blé d’origines différentes, avec ajout de glu- ten - jusqu’à 30 % pour des farines industrielles. “Pour avoir un painmoel- leux et qui se conserve, 12 à 13 % de gluten suffisent, d’autant plus que nous procédons ici à un façonnage tradi- tionnel à la main, ce qui joue aussi sur la qualité” , reprend Maxime Christe. Pour les fêtes de fin d’année, l’enseigne proposera plusieurs spécialités. “Le Moulin Toussaint a une petite produc- tion, et peut ainsi répondre à des com- mandes de farines sur-mesure. Il est capable d’être très précis dans les ajus- tements, et est force de propositions sur les assemblages.” On citera notamment le “sapin de Noël”, pain composé à 100% de produits locaux - noix, lardons et

comté - et une farine de tradition. “Il s’agit d’une farine de très haute qua- lité, protégée par un label, non modifiée, avec l’obli- gation de suivre un pro- cess de fabrication et un façonnage à la main.” Au centre-ville de Besan- çon, rue Pasteur, le bou- langer du “Fournil Com- tois”, Michel Gury, a décidé de s’inscrire éga- lement dans une démarche locale depuis 2001 et l’achat de sa bou- langerie. Jambons blancs et crus, saucisses et com-

Dans une démarche 100 % locale, des boulangers bisontins travaillent main dans la main avec des meuniers francs-comtois afin de concocter des pains spéciaux et sur-mesure qui accompagneront les plats des fêtes de fin d’année.

“Je gagne en valeur, je fidélise les clients.”

Le sapin de Noël, pain aux noix, lardon et comté de la boulangerie Christe (à droite sur la photo, Maxime Christe), est fabriqué à partir d’une farine de tradition du Moulin Toussaint à Arc-et- Senans.

té proviennent de Franche-Comté. Si les coûts de revient sont plus élevés, la qualité est au rendez-vous. “Je prends un peu moins de marge brute, mais je gagne en valeur, je fidélise les clients, et je fais vivre des producteurs de la région” explique Michel Gury. Il s’ap- provisionne depuis quatre ans auprès du Moulin Gheerbrant, à Frahier-et- Chatebier enHaute-Saône. “Nous avons avec lui une qualité à la carte, de la réactivité, et des rapports humains.” Pour les pains spéciaux de Noël, l’ar- tisan a fait le choix d’assembler lui- même les farines et les produits sur place, dans sa boulangerie : un pain figue-chataîgne, fabriqué à partir de farine de châtaigne,mais aussi un pain de seigle, qui accompagnera volontiers huîtres et fruits de mer, issu de farine de tradition et de farine de seigle, ou encore le traditionnel pain aux céréales, issu de farine de tradition. n C.G.

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