La Presse Bisontine 194 - Janvier 2018

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 194 - Janvier 2018

HISTOIRE “L’inventeur” des inventeurs Antoine Lumière, moteur de l’invention des frères Lumière Le père des frères Lumière, Antoine Lumière, eut une influence considérable sur l’inventivité et l’ambition de ses fils. Dans le dernier numéro de la revue trimestrielle La Racontotte, l’historien bisontin Jacques Rittaud-Hutinet réhabilite ce grand oublié de l’Histoire du 7 ème art.

Jacques Rittaud-Hutinet a consacré de nombreux ouvrages au cinéma et à la famille Lumière.

S i beaucoup connaissent les inventeurs bisontins du “ciné- matographe”, on ignore sans doute la véritable influence du père Antoine Lumière, le

“grand-père” du cinéma. Sans son génie, son intuition, son esprit d’innovation, l’invention n’aurait sans doute pas vu le jour dans le cercle familial, empa- rée par la concurrence. Historien, écri- vain et ancien ingénieur de recherche à l’université Lumière Lyon II, Jacques Rittaud-Hutinet est un ardent défen- seur de cette figure oubliée de l’His- toire et a souhaité réparer cette injus- tice. Il a publié de nombreux ouvrages sur le cinéma, dont une dizaine consa- crée à la famille Lumière. C’est ainsi qu’il a spontanément proposé un article sur le père Lumière à Daniel Leroux, directeur de la publication de La Racon- totte. Un écrit qui s’appuie notamment sur son ouvrage “Les Frères Lumière” aux éditions Flammarion. C’est par l’intermédiaire d’un collec- tionneur lyonnais que l’historien aura le privilège de rencontrer Gilles Tra- rieux-Lumière, arrière-petit-fils de Louis Lumière. Une ressource consi-

dérable pour Jacques Rittaud-Hutinet, puisqu’il collectera grâce à lui archives, photos, anecdotes… Installée place Saint-Quentin, ancien nom de la place Victor Hugo à Besan- çon de 1861 à 1870, la famille Lumiè- re s’agrandit avec l’arrivée d’Auguste et Louis, nés respectivement le 19 octobre 1862 et le 5 octobre 1864. Le papa est un artiste touche-à-tout : photographe de métier, il se passion- ne pour la peinture, l’architecture… “Il manifeste un intérêt pour la cultu- re depuis tout-petit. Il avait une avidi- té de savoir, de lire, de comprendre” , rapporte l’historien. Il plonge ses fils dans un bain culturel foisonnant : peintres, artistes, musiciens… côtoient la famille. “En plus de cela, ses fils béné- ficient d’un enseignement technique

conduisent à solliciter l’aide de ses fils Auguste et Louis. La firme Antoine Lumière et ses fils est née. Cette incitation paternelle est le point de départ de l’aventure du 7 ème art. Encouragés et soutenus par leur père, les frères inventent le cinématographe. À cela s’ajoute le génie du paternel qui impulse un process industriel, mais aussi cette démarche entrepreneuria- le de réinvestir continuellement dans de nouvelles machines. “Il avait la folie des grandeurs, sourit l’historien, mais il était un mégalomane sympathique, enthousiaste, et généreux. Il a impulsé le jumelage entre l’industrie et l’in- vention, à l’image d’une start-up d’au- jourd’hui.” n C.G.

poussé, qui leur a conféré à la fois une culture technique et artistique.” Le père, lui n’a aucune technique et se révèle très mauvais gestionnaire. En revanche, ce précurseur est doué d’un sens très fort de l’intuition : il a pour

ambition de démo- cratiser les plaques photographiques. Lorsqu’Antoine découvre le kinéto- scope de Thomas Edi- son, il saisit l’intérêt d’amplifier le phéno- mène pour en faire un appareil à destination du grand public.Mais les erreurs et échecs à répétition de ses expérimentations le

Sans son génie, l’invention

n’aurait sans doute pas vu le jour.

Antoine Lumière, un génie oublié de l’Histoire.

EN BREF

SOCIÉTÉ

La santé dans notre assiette Des ateliers cuisine pour booster son immunité Face aux nombreuses intolérances (gluten, lactose…) et aux petits maux de l’hiver, la naturopathe bisontine Sophie Pilliat rappelle quels aliments sont nos alliés.

Création d’entreprise B.G.E. Franche-Comté propose des sessions de formation “Des elles pour Entreprendre” réservées à toutes les femmes qui souhaitent créer leur entreprise. Les femmes ont souvent plus d’appréhension pour créer leur entreprise à cause de problématiques diverses : un passif culturel et économique lourd, un manque de culture de l’entreprise, des impératifs familiaux… Cette formation, d’une durée de 21 jours, a pour objectif d’aider les femmes à concrétiser leur projet. Prochaines sessions à Belfort du 8 janvier au 12 février 2018 et à Besançon du 26 février au 3 avril 2018. Ces formations sont prises en charge en totalité par le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Rens. 03 81 47 97 00. Pèlerinages Le service interdiocésain des pèlerinages propose plusieurs destinations pour 2018. Ávila-Tolède- Salamanque du 29 avril au 5 mai. L’Arménie, du 14 au 22 juin. Rocamadour, Conques, Limoges, Oradour-sur-Glane du 10 au 14 avril. Renseignements et

P arce qu’elle a toujours aimé cuisiner et qu’on plébiscitait ses recettes données en consultation, Sophie Pilliat a eu l’idée de créer ces temps d’échanges. Deux soirs par semaine, on se retrouve ain- si dans son appartement du centre-ville bisontin autour de casseroles pour mitonner des recettes vitaminées. Ici, on par- le antioxydants, probiotiques, et protéines. On s’intéresse à “la pratique santé en cuisine”. “En tant que naturopathe, j’ai reçu beaucoup de mamans dont les enfants avaient des problèmes d’intolérance. Les goûters d’an- niversaire posent notamment problème et amènent vite à une désocialisation.” Apprivoiser ses repas quand on ne suppor- te pas les produits laitiers, les œufs ou le gluten devient vite un casse-tête. Il existe pourtant des alternatives. Pour preuve : ces mousses au chocolat vegan au tofu soyeux, concoctées lors d’un précédent atelier sans œufs. Un ingrédient pourtant jugé indispensable à ce dessert dans l’esprit commun. “S’ouvrir à d’autres recettes” , c’est justement ce qui a amené Doris à suivre ces cours. Cette mère de famille a découvert sur

le tard son intolérance au lac- tose. “Depuis, je ne mange plus de yaourts et il a bien fallu trou- ver autre chose.” Adepte des légumes, elle pioche également ici des idées et astuces pour les faire découvrir à ses enfants. L’an prochain, Sophie Pilliat envisage d’ailleurs d’élargir ses ateliers aux enfants, les mer- credis et durant les vacances. Une façon de sensibiliser dès le plus jeune âge au “manger mieux”. “J’amène, en pratiquant, à connaître les bénéfices santé de chaque aliment. Certains sont bons pour digérer, d’autres pour soulager les inflammations…” , énumère-t-elle. Isabelle, qui en est à son troisième atelier, se

ma…), de miser sur les probio- tiques : “On en trouve dans les produits fermentés comme la choucroute, le tamari ou le tem- peh” et les protéines “pour les anticorps” (sans le soja, le tofu…). Liste d’ingrédients ou ordon- nance ? La frontière est floue. Il semble y avoir en tout cas beaucoup à apprendre de l’ali- mentation. Certains végéta- riens, en consultation, se ren- dant aussi compte parfois de leur mauvais équilibre ali- mentaire d’après elle. “Avec les protéines végétales, il faut veiller aux bonnes associations sous peine de carence à long terme” , souligne Sophie. “Mais une per- sonne habituée trouvera dans une journée les apports adéquats dans différentes sources.” n

dit, elle, passion- née par cette “cui- sine saine.” “Sans y passer trop de temps, j’aime inno- ver et associer ces produits sains.” Ce soir-là et pour bien passer l’hi- ver, la naturo- pathe leur conseillera de manger fruits et légumes chargés d’antioxydant (brocolis, curcu-

Bientôt ouvert aux enfants.

S.G.

Dans sa cuisine, la naturopathe distille conseils et bonne pratique sur l’association des aliments et leur mode de préparation.

inscription au 03 81 25 28 23.

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