La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JUILLET-AOÛT 2015 N° 167

SPÉCIAL ÉTÉ

LES PLUS BEAUX “SPOTS” DE BAIGNADE

Des idées d’escapades à Besançon, dans le Grand Besançon, et dans un rayon de 100 km autour de chez vous

LE DOSSIER en p. 18 à 25

POLITIQUE p.8 Éric Alauzet : “La logique voudrait que jeme présente à la mairie de Besançon”

L’ÉVÉNEMENT

p.6 et 7

Fusion des régions : les fonctionnaires de Besançon dans l’inquiétude

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE

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La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

Biaisée Il aura tout fait Jean-Louis Fousseret et usé de tous ses réseaux pour essayer d’obtenir gain de cause, jusqu’à tenter, sa casquette de premier vice-président de l’association des grandes villes de France vissée sur la tête, de convaincre le prési- dent de la République dans les salons de l’Élysée, après avoir insisté lourdement auprès des ministres Lebranchu, Caze- neuve et Valls pour que la voix de Besan- çon soit entendue jusque dans les hautes sphères. D’immobilisme, personne ne pour- ra accuser lemaire de Besançon. Il amême reçu les louanges de l’iconoclaste fédéra- liste Jean-Philippe Allenbach, c’est dire… Seulement, ces agitations de dernière minute font plus penser à des barouds d’honneur. Comme dans la fable du loup et de l’agneau, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Le loup dijonnais finira par manger l’agneau bisontin. Com- ment pouvait-il en être autrement ? Per- sonne n’aurait compris et admis - à part les Bisontins naturellement - que la capi- tale de la Franche-Comté devienne celle de l’immense Bourgogne-Franche-Com- té. Mais on ne peut pas d’un côté conti- nuer à affirmer que cette réforme territo- riale est une bonne réforme car si on assume cette position jusqu’au bout, on doit accepter aussi que pour d’impérieuses nécessités de mutualisation, d’efficacité et de moyens, les directions des services déconcentrés de l’État ne peuvent pas être écartelées et éparpillées entre Besançon et Dijon. Pire, cette réforme sera pour nombre d’institutions à vocation régiona- le, comme l’I.N.S.E.E. par exemple, l’occasion rêvée de faire des coupes sombres dans ses effectifs. L’institut de statistiques basé à Besançon risque de disparaître. Quels bénéfices enfin tireront les citoyens d’une réforme qui va à l’encontre des sou- cis de proximité que chacun réclame ? Qui pourra s’identifier une seconde à des futurs élus qui siégeront dans un hémicycle éloi- gné, déjà que les actuels conseillers régio- naux paraissent inexistants aux yeux des électeurs ? Comment penser que cette réforme apportera des bénéfices à nos territoires car au final, Bourgogne et Franche- Comté réunies resteront en queue de pelo- ton des 13 futures régions en terme de taille et de visibilité ? Cette réforme terri- toriale a été biaisée dès le départ par l’esprit dans lequel elle a été pensée : pour le gouvernement Valls, il fallait obligatoire- ment engager une réforme sous peine d’être taxé d’immobilisme et il fallait sur- tout se démarquer de la droite qui avait elle-même préconisé une réforme, mais différente. Au final, elle met en rogne les élus locaux qui n’obtiendront de toute façon pas entière satisfaction, les citoyens qui voient s’éloigner un peu plus les pou- voirs de décision, et les salariés des grandes collectivités publiques dont l’emploi est sur la sellette. Bref, les électeurs. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2015 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, B. Decoin, Nautiloue, Ville de Besançon, Ville de Dijon.

LES TWEETS DU MOIS

TOURISME Le New-York Times s’intéresse à Besançon. Le journa- liste explique, lui le passionné de château, comment il est monté (à pied) à la Citadelle et a découvert ce “magni que” lieu. On retrouve également des images du musées des Maisons comtoises de Nancray. Benjamin teitgen @bteitgen Le NY Times dithyrambique sur #Besancon @villedebesancon

VOL Ce cycliste bisontin a visiblement trouvé la parade aux vols de vélo. Regardez bien... Besançon @villedebesancon Le #WTF du matin : Aperçu Quai de Stras- bourg à #Besançon , un vélo attaché de manière... originale aux arbres !

CHAMPAGNE La fête de l’arrivée du tram, c’était il y a presque un an… A moins que cet utilisateur ait un autre évène- ment à fêter.

ETUDE La Franche-Comté obtient le bonnet d’âne en matière d’orthographe selon le palmarès Voltaire. La Bour- gogne… est seconde. France Bleu Besançon @bleubesancon Palmarès régional : la Franche-Comté , dernière en #orthographe bit.ly/1TcUdTp

Karouzo @GiulettaCaruso Les gens de Besançon y’a plus de mots

PROCESSION

ORAGES Magni ques images du ciel électrique à Besançon. CLément @EasyScience Ambiance éléctrique ce soir aux alentours de #Besancon #Orages

Procession dans un quartier bisontin.

Cécile Vast «Saint Ferréol et Saint Ferjeux, martyrs de Besançon , priez pour nous». Procession rencontrée ce matin en courant !

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Pistes cyclables : ils maintiennent la pression

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le généreux Lions Besançon-Lumière

250 cyclistes ont manifes- té pour “davantage” de pistes cyclables.

présente habituellement. “Nous avons également soutenu des détenus de la pri- son qui ont réalisé un ouvrage à desti- nation de leurs enfants” indique la pré- sidente qui s’apprête à passer la main à Pascale Roland selon le principe immuable du Lions qui veut que les présidences tournent chaque année. Le Lions club Besançon-Lumière compte 24 membres, dont une très large majorité de femmes.

“Nous accueillons avec plaisir de nou- velles bonnes volontés” note Marie-Pau- le Jeambrun. Le Lions Besançon-Lumiè- re est fidèle à la devise du fondateur de ce club service présent dans 200 pays du monde : “On ne peut aller bien loin dans la vie si l’on ne commence pas d’abord à faire quelque chose pour quel- qu’un d’autre.”

L e Lions club Besançon-Lumière a redistribué le fruit de ses actions 2014-2015 à l’occasion d’une soi- rée le 3 juin dernier à Besançon, fidè- le à son créneau de soutenir “l’humanisme et l’humanitaire” comme le résume sa présidente Marie-Paule Jeambrun. Plusieurs manifestations orga- nisées par le club au long de l’année ont permis de récolter les fonds nécessaires à son action : exposition de peinture au Kursaal, gala en mars, vente de livres et de foie gras… Au total, le Lions Besan- çon-Lumière aura versé plus de 8 000 euros d’aide financière lors de cet- te soirée. Parmi les principaux bénéfi- ciaires, on comptait l’association bison- tine “Nos enfants d’ailleurs” qui œuvre depuis plusieurs années au soutien des familles et à l’éducation des enfants atteints de troubles autistiques. D’autres causes ont été soutenues comme l’association “Rêves d’enfant”, l’association des paralysés de France, la bibliothèque sonore et même le Festival de caves dont une des missions est d’emmener la culture là où elle n’est pas

C oopératrice jusque-là, l’association Vélo Besançon s’inquiète du retard pris par Besançon en matière de pistes cyclables. Des adhérents passent à la vitesse supérieure et s’organisent pour mener, s’il le faut, le combat devant les tribunaux. Ils jugent que Besançon n’en fait pas assez, ce que la Ville dément. Ils étaient environ 250 fin mai place de la Révolution pour crier leur mécon- tentement. C’est un article paru dans le journal municipal Besançon Votre Ville qui a fait sauter la chaîne reliant la municipalité à l’A.V.B. “L’article nous a fait réagir, confirme Thomas Henry, représentant de l’association. Il est écrit que Besançon est inno- vante grâce à “une série d’alternatives modernes et accessibles à tous : le réseau bus et tram, les parc-relais, les pistes cyclables, les modes doux, Vélocité et l’autopartage” (B.V.V. n° 398, édito). Ce n’est pas ce que nous pensons ! Le vélo est considé- ré comme la dernière roue du car- rosse…” affirme-t-il. Pour étayer ses propos, le président rappelle que sur 10 rues récemment refaites, aucune n’a eu de piste cyclable. La commune, selon l’association, ne respecterait pas

l’article L. 228-2 du code de l’environnement. Selon elle, “la non mise en place d’un aménagement cyclable ne peut être justifiée ni par un trafic automobile, ni par un pro- blème de congestion du trafic auto- mobile, ni par un soi-disant manque d'intérêt d’un tel aménagement dû à une soi-disant faible fréquentation cycliste.” Dans les faits, le nouveau Plan de Déplacement Urbain duGrandBesan- çon prévoit de faire passer la part modale du vélo de 3 % à 4 % en dix ans, “alors que certaines aggloméra- tions françaises visent plus de 10 %, et que des parts modales de plus de 30%sont déjà atteintes par des villes étrangères au climat plus rude que Besançon” poursuit l’A.V.B. La mai- rie pointe des contraintes techniques, réfutées par les cyclistes. Les motifs d’insatisfaction sont les suivants : le pont de Bregille, les travaux du gira- toire Mallarmé, de l’avenue Edgar- Faure qui n’ont pas inclus de bande cyclable, la rue de Belfort, les rues Plançon, des Jardins, dudocteur Girar- dot, des Chaprais et les avenuesGau- lard et d’Helvétie. Lot de consolation : une piste cyclable est prévue en lien avec la liaison en site propre “centre- ville-Témis”… en 2017.

La remise des aides financières s’est déroulée le 3 juin dernier.

Armement de la police municipale : insuffisant pour les policiers

dit. Argument qui ne convainc pas. “Besançon aurait pu économiser de l’argent car l’État met à disposition 4 000 armes gratuitement” pour- suit le syndicat qui concède toutefois les avan- cées de la mairie en matière de reconnaissan- ce du risque. “En revanche, la porte des négociations concernant nos primes a été fer- mée. Cela remet de l’huile sur le feu… et nous n’avons toujours pas eu de rencontre avec l’adjointe Danièle Poissenot” dit le syndicat. Alors que des renforts de personnel sont annoncés ainsi qu’une mutation des services, ces derniers attendent de l’écoute.

J ean-Louis Fousseret a mis fin à un long débat en annonçant lors du conseil muni- cipal du 18 juin l’armement de sa police municipale. Cette décision fait suite à des réunions avec tous les groupes politiques et le personnel concerné. D’ici septembre, les policiers municipaux disposeront de 25 tasers et 55 bâtons télescopiques pour assurer leur mission. Ils seront formés durant l’été. Coût de l’opération : environ 100 000 euros. Le maire a opté pour ces armes non létales après “mûre réflexion” et cela dans le but de “proté- ger les agents et policiers” a-t-il déclaré. Joint après cette annonce, le syndicat national de la police municipale à Besançon S.N.P.M. se dit “insatisfait.” “C’est même un sentiment d’incompréhension car ce n’est pas adapté à nos missions, ajoute un de ses représentants. Le S.N.P.M. avait fait une demande d’armes létales de catégorie B bien avant les événements du 7 janvier. Ces armes nous permettaient de mieux nous défendre.” Pour sa défense, le maire de Besançon a rap- pelé qu’il ne voulait pas aller jusqu’au moyen ultime de l’arme à feu afin que les municipaux ne dévient pas de leur rôle. “Ce n’est pas à eux de prendre le rôle de la police nationale” a-t-il

En septembre, les policiers municipaux auront un bâton télescopique et un taser par binôme.

BESANÇON

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“On ne pouvait pas refuser de travailler avec une ville comme Besançon” PROJET Une école de cuisine à Besançon Le chef triplement étoilé Thierry Marx implante une école de cuisine à Besançon qui ouvrira ses portes en début d’année prochaine. En avant-première, il livre son sentiment sur cette initiative, bonne nouvelle pour l’emploi local.

Thierry Marx a créé les écoles baptisées “Cuisine, mode d’emploi (s)” (photo B. Decoin).

L a Presse Bisontine :Vous venez à Besançon le 5 juillet pour vous rendre compte sur place de la pertinence de votre projet bison- tin ? Thierry Marx : Je viens sur place prendre le pouls de cette aven- ture dont je suis déjà complète- ment convaincu.Mes collabora- teurs sont déjà venus faire les repérages, tout va bien. Et je viens aussi rencontrer quelques- uns de mes confrères qui font un travail formidable dans cette région. L.P.B. : Pourquoi avoir choisi Besançon pour ouvrir cette école de cuisine ? T.M. : Au départ, c’est un peu le hasard des rencontres avec des gens que je connais ici. Puis Besançon a tout de suite fait un feed-back par rapport à l’idée, elle a répondu immédiatement à ma sollicitation. La flamme a été allumée, il restait à la faire vivre et j’ai rencontré des per- sonnes très motivées, réactives. J’ai tout de suite senti un climat

métier. Les formations existantes sont ce qu’elles sont, elles ne sont pas forcément accessibles aux personnes en reconversion ou éloignées de l’emploi. Notre idée était de tout simplifier. Sur un simple engagement, la person- ne suit 12 semaines de forma- tion pendant lesquelles on lui apprend 80 gestes de base de la cuisine, 90 recettes classiques de la cuisine française et au bout du compte, ils ont un savoir-fai- re. L.P.B. :Vous avez ouvert une première école à Paris. Les résultats sont à la hauteur des espérances ? T.M. : On y forme 150 élèves par an et pour 92 % d’entre eux, la formation se solde par un retour à l’emploi. Pour Besançon, on est tout aussi confiant. L.P.B. : Les cours seront gratuits. Qui paye alors ? T.M. : Ces écoles sont basées sur des partenariats public-privé. Notre fondation fonctionne avec

de confiance. Besançon a répon- du immédiatement présent et on sent que derrière, c’est du soli- de. On ne pouvait pas refuser de travailler avec une ville comme Besançon. On sent encore la pré- cision horlogère et le sérieux dans cette ville. L.P.B. :Cette école de cuisine sera ouver- te aux personnes en insertion, aux demandeurs d’emploi. D’où vous vient ce côté “social” ? T.M. : Je suis quelqu’un d’une extraction sociale assez modes-

vent de la cuisine mais on ne pense jamais aux infirmières de nuit, aux taxis ou à ceux qui tra- vaillent dans la sécurité. Plutôt que de chercher des obstacles, pensons aux solutions.Avec notre école, on essaie d’apporter une solution face au problème de l’accès compliqué à la formation professionnelle. L.P.B. : Il y aura plus de demandes que d’offres dans votre école. Comment se fera la sélection ? T.M. : Nous avons 450 demandes par an en moyenne. Nous fai- sons passer aux candidats un petit oral pour sentir leur moti-

vation. Mais une fois qu’ils ont intégré la formation, au bout de trois absences et trois retards, c’est dehors. Nous sommes très fermes sur ce point, les stagiaires savent comment ça fonctionne. L.P.B. : Vous vous installez dans une ville où il n’y a plus un restaurant étoi- lé Michelin. Ça ne vous dérange pas ? T.M. : Les inspecteurs du Miche- lin ont peut-être peur du froid… (rires). Je pense que cette situa- tion est passagère. Et peut-être qu’un des élèves qui va sortir de l’école sera le futur étoilé bison- tin ?… Propos recueillis par J.-F.H.

des mécènes, on reçoit des fonds. On a aussi des aides de l’État dans le cadre du dispositif “La France s’engage” et les munici- palités peuvent aussi nous aider avec des aides sur les loyers par exemple. L.P.B. : Les métiers de la restauration continuent à souffrir d’une image néga- tive, avec des horaires décalés,un ryth- me de travail soutenu, etc. ? T.M. : C’est un métier à horaires décalés certes, mais qu’on fait par passion. C’est à nous juste- ment de faire naître le désir de nous rejoindre. En parlant d’horaires décalés, on parle sou-

te. Cette école de cuisine part d’une conception assez fraternelle.À Paris où j’ai ouvert ma première école, il y avait un manque flagrant de commis de cuisine.Mon idée est d’amener vers l’excellence des gens qui n’ont pas eu la chance de pouvoir s’exprimer dans un

“Au bout de trois absences, c’est dehors.”

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L’ÉVÉNEMENT

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FUSION DES RÉGIONS : LES FONCTIONNAIRES DE BESANÇON DANS L’INQUIÉTUDE

Le Préfet préfigurateur proposera le 30 juin une réorganisation des services de l’État adaptée à la nouvelle carte régionale Bourgogne - Franche-Comté qui entrera en vigueur le 1 er janvier 2016. Sur le terrain, les fonctionnaires se préparent à voir déménager de Besançon des services sans savoir lesquels.

Vers un équilibre des territoires Réforme Bourgogne Franche-Comté Les agents de la fonction publique s’inquiètent pour leur avenir qui va se jouer entre Dijon et Besançon.

P our l’instant on ne connaît pas dans les détails la répartition des services de l’État dans la nouvelle région Bourgogne - Franche-Comté. Le schéma présenté récemment aux syndicats ne dit rien sur la localisation des directions régio- nales de la D.R.E.A.L. (direction de l’en- vironnement, de l’aménagement et du logement), de la D.R.I.R.E. (direction de l’industrie et de la recherche) ou encore de la D.I.R.R.E.C.T.E. (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’em- ploi). “Il ressort du schéma le maintien de deux sites fonctionnels avec un par- tage des compétences et des missions entre Besançon et Dijon. En revanche, ce qui est clairement affiché c’est que les directions ne seront pas divisées” obser- ve Hervé Papin, secrétaire régional de l’U.N.S.A. Bourgogne. L’État va donc répartir les missions de ses services entre les deux villes en sup- primant les doublons et en fixant la direction de chaque administration à Dijon ou à Besançon. Sur ce point tout est encore possible. On comprend donc la détermination de Jean-Louis Fous- seret à batailler en cemoment pour que

la ville deBesançonne soit pas dépouillée de ses centres de décisions. Néanmoins la réforme en cours doit préserver en théorie l’équilibre des ter- ritoires tant au niveau de la réparti- tion des services administratifs que des effectifs.Mais en pratique, le trans- fert de compétences de Besançon vers Dijon et inversement, va poser des pro- blèmes dans la gestion des ressources humaines. Les fonctionnaires ne seront pas tenus d’accepter la mobilité géo- graphique. “Il y aura un inconvénient pour ceux qui vont perdre leur mission et qui devront se former à un autre métier. On risque d’assister à quelques problèmes d’adaptation” remarque

On ne sait pas, pour l’instant, quelles missions du Conseil régional resteront à Besançon.

attendre estime Stéphane Matthey . J’aurais souhaité que soient réorgani- sés les services avant les élections de décembre 2015, au moins au niveau des ressources humaines, pour que le nouvel exécutif s’installe à la tête d’une région organisée.” Au regard des dif- férences de traitement qui existent entre les agents du Conseil régional de Bourgogne et ceux du Conseil régio- nal de Franche-Comté, les discussions s’annoncent houleuses pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

te. En revanche, dans le cadre du futur Conseil régional Bourgogne - Franche- Comté, on ne sait pas encore comment seront réparties les missions entre Besançon et Dijon. Tout dépendra de la ville qui héritera du titre de capi- tale régionale en 2016. Si Dijon est temporairement la capitale politique de la nouvelle région, le futur exécu- tif devra encore la conforter dans ce rôle par un vote à lamajorité des 3/5 ème en 2016. “C’est regrettable de devoir

encore Hervé Papin. Ce principe d’équilibre des territoires ne concerne pas seule- ment la fonction publique d’État. Elle vaut aussi pour les 4 000 agents des régions Franche-Com- té (1 800) et Bour- gogne (2 200) qui fusionnent. “Il n’est pas question de désha-

biller une ville pour en habiller une autre. Mais il faut garder en tête que cette réforme a été faite pour faire des économies sur le budget de fonction- nement” remarque Stéphane Matthey secrétaire général de l’U.N.S.A. Bour- gogne - Franche-Comté. Selon nos infor- mations le prochain exécutif régional devra trouver 13 millions d’euros d’éco- nomies ! Un des objectifs pour dimi- nuer les coûts de fonctionnement sera de réduire le nombre de postes enmême temps que les agents partiront en retrai-

“Pas question de déshabiller une ville pour

en habiller une autre”

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Les syndicats de la D.R.E.A.L. demandent de la concertation Restructuration Des mutations possibles de Besançon à Dijon Les agents de la Direction régionale de l’environne- ment de l’aménagement et du logement (D.R.E.A.L.) s’inquiètent pour leur avenir. Ils ne savent pas com- bien d’entre eux devraient être mutés à Dijon.

L a réforme territoriale sème la pagaille dans les services décon- centrés de l’État. Les fonction- naires ont le sentiment d’une navigation à vue de la part d’un équi- page gouvernemental qui donne l’im- pression de ne pas savoir lui-même quel est le cap à tenir ni vers quel objectif. “Cette réforme nous semble précipitée. Ce qui nous gêne le plus, c’est que les agents ne sont pas associés à la dis- cussion” déplorent les représentants de l’intersyndicale de la D.R.E.A.L. Franche-Comté. La direction régiona- le de l’aménagement, de l’environne- ment et du logement emploie un peu plus de 200 personnes à Besançon dans ses bureaux situés à Témis et 250 à Dijon.

Alors que la fusion avec la direction régionale de Bourgogne sera effective le 1 er janvier 2016, les fonctionnaires ne savent toujours pas quelles seront les conséquences de ce regroupement sur leur organisation de travail. “Le préfet préfigurateur (chargé d’adapter l’action de l’État aux nouvelles grandes régions) nous a dit qu’il ne voulait pas de sites miroirs. Cela signifie que les directions de Dijon et de Besançon n’au- ront plus les mêmes missions.Mais nous ne connaissons pas aujourd’hui celles que nous perdrons et celle que nous conserverons” déplorent les syndicats qui savent désormais que la réforme va générer des mouvements de per- sonnels de Besançon vers Dijon et inver- sement. “En revanche, nous avons l’as-

surance qu’il n’y aura pas de mobilité géographique forcée.” Si un agent refu- se sa mutation, il pourra donc étudier une solution de reclassement au sein de la D.R.E.A.L. à Besançon ou alors changer d’administration. Rappelons que la réforme se fait à effectifs constants et qu’elle n’engendre pas de licencie- ments secs. “Le problème est que nous risquons de perdre des compétences si des gens experts dans un métier refu- sent de prendre un poste à Dijon.” Les syndicats de la D.R.E.A.L. à Besan- çon sont mobilisés pour obtenir des réponses à leurs questions au même titre que leurs homologues de Dijon qui sont eux aussi dans l’expectative. Ils montent au créneau pour demander de la concertation dans un projet qui concer- ne les agents. Bisontins et Bourgui- gnons ont même signé une pétition com- mune. “Pour l’instant, il n’y a eu qu’un simulacre de dialogue social. Il y a des réunionsmais pas de concertation.Nous voulons obtenir les documents de tra- vail pour que l’on puisse enfin discuter. Actuellement, on nous transmet des informations sans nous demander notre avis” remarquent les représentants de l’intersyndicale qui pestent aussi contre le calendrier de la réforme. Ils ne dis- posent que d’un temps très court pour vont pas venir s’ajouter aux 20 qui composent le service études de Dijon. “Le curseur ne sera pas quarante postes, mais il sera à un bon niveau” estime Patrick Pétour. “Évidemment que les 30 postes supprimés à Besançon ne seront pas recréés à Dijon” enchaînent les syndicats de l’I.N.S.E.E. Ils s’in- terrogent pour l’avenir des fonction- naires qui vont se retrouver sans pos- te. Là encore, Patrick Pétour tente d’atténuer les craintes des agents. “Tout d’abord il n’y aura aucune mobilité géographique forcée.Au 1 er janvier 2019, tous les agents de l’I.N.S.E.E. auront un emploi quel que soit le choix qu’ils auront fait. Nous allons les écouter. 50 % d’entre eux ont 44 ans. Nous sommes la plus jeune direction régio- nale. Nous ne pouvons pas compter sur des départs en retraite pour accompa- gner la diminution d’effectifs” ajoute encore Patrick Pétour (N.D.L.R. : l’I.N.S.E.E. perd 2%des emplois chaque année). Ce discours ne convainc pas les syndicats. “Ce ne sont que des paroles. Les agents qui ne resteront pas à l’I.N.S.E.E. devront prendre un poste dans une autre administration. Mais comme toutes les administrations sont en cours de restructuration il est pro- bable que des fonctionnaires ne trou- vent pas de place.”

La D.R.E.A.L. emploie un peu plus de 200 personnes à Besançon et 250 à Dijon.

Récemment, les syndicats ont refusé d’assister au comité technique dans lequel ils n’avaient pas leur mot à dire. Une nouvelle réunion, plus ouverte devait avoir lieu le 23 juin.

faire entendre leur voix puisque c’est le 30 juin que le préfet préfigurateur remettra au Premier ministre Manuel Valls les détails de la future organisa- tion de la D.R.E.A.L. Bourgogne- Franche-Comté. La réforme sera effective le 1 er janvier prochain, mais son application sur le terrain s’étalera sur aumoins sur trois ans. Les syndicats s’inquiètent déjà de l’avenir de la D.R.E.A.L. à Besançon. “On sait que jusqu’en 2018 les deux sites de Dijon et Besançon seront conservés.

Mais nous ne savons pas ce qui se pas- sera ensuite. Est-ce qu’après 2019 les services de la D.R.E.A.L. seront regrou- pés sur un seul site, on ne le sait pas” disent-ils. Tout dépend qui de Dijon ou de Besançon accueillera la future direc- tion régionale Bourgogne-Franche- Comté de la D.R.E.A.L. La capitale bourguignonne a des atouts,mais Besan- çon en a aussi avec la perspective de la construction de la cité administrative de la gare Viotte. T.C.

Besançon Depuis le 18 juin L’I.N.S.E.E. en grève illimitée

de l’I.N.S.E.E. comme les ressources humaines. La direction bisontine tempère l’in- quiétude des syndicats. Il ne s’agit pas selon elle de suppressionmais demigra- tion des services à Dijon. L’objectif est d’éviter les doublons dans la nouvelle organisation territoriale. “Actuelle- ment, notre service études réalise majo- ritairement des études à l’échelle régio- nale. C’est la même chose à Dijon. Comme il n’y aura plus qu’une seule

S ur la grande banderole qui flot- te sur le mur de l’I.N.S.E.E., on peut lire : “Réforme territoria- le, prétexte pour un plan social.” Depuis le 18 juin, les agents de la direc- tion régionale de Besançon de l’insti- tut national de la statistique et des études économiques sont en grève illi- mitée. Ils dénoncent la politique de restructuration de la direction géné- rale de l’I.N.S.E.E. qui, selon les syn- dicats, profite de la réforme territo- riale pour réduire les effectifs de façon drastique en France. “Il est prévu de supprimer un tiers des postes dans les villes qui ne seront plus capitales régio- nales” annonce Julie Pariente de la C.G.T. Dans cette logique, Besançon doit perdre une trentaine de postes avec des effectifs qui passeraient de 71 à 45. Les 20 postes du “service études” doivent être supprimés d’ici 2019 et 15 autres dans les fonctions supports L’antenne franc-comtoise de l’I.N.S.E.E. doit perdre une trentaine de postes. Les syndicats s’inquiètent de la situation.

région Bourgogne- Franche-Comté, il est cohé- rent de rassembler sur un seul site les services études” détaille Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. à Besançon. Les bureaux francs-com- tois conserveront la pro- duction statistique qui est une activité importante et le contrôle de gestion. “30 postes en moins, c’est un très grand majorant. À mon sens, nous serons plus autour de 25” ajou- te le directeur. Mais à l’évidence, les effec- tifs seront adaptés à cet- te mutualisation. Les 20 postes de Besançon ne

“Prétexte pour un plan social.”

Les bureaux de l’I.N.S.E.E. seront maintenus à Besançon. Mais la direction régionale va perdre ce titre en même que des compétences qui vont être transférées à Dijon.

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

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POLITIQUE

Le député de la 2 ème circonscription du Doubs “La logique voudrait que je me présente à la mairie de Besançon”

Le député Éric Alauzet : “Je pense qu’on est en passe de réussir cette réforme des régions.”

Le député Éric Alauzet a fait de la lutte contre la fraude fiscale un de ses chevaux de bataille nationaux. Sur le plan régional et plus local, il a aussi ses petites idées sur la suite…

raine ? La répartition bi-site qui est en train de se dessiner entre Dijon et Besançon est bonne. Ce qui compte, c’est une juste réparti- tion des directions de l’État. Sur ce plan, je pense que la bataille est gagnée. Il y aura un équi- libre entre les huit grandes directions de l’État. Dans une région plus portée sur l’agriculture et l’agroalimentaire com- me la Bourgogne, il serait logique de voir réunies la D.R.A.F. et la Chambre régionale d’agriculture. Dans une

les autres, là on va y perdre à chaque fois. La fusion des régions nous met en meilleure position d’un équilibre que si on ne faisait rien. L.P.B. : Une réforme efficace à vous écouter. Et source d’économies ? É.A. : On aura plus de cohérence dans l’aménagement du territoire mais sur le plan des économies, là, j’ai beaucoup plus de doutes. L.P.B. : À quoi bon pour Europe Écologie-Les Verts présenter une liste aux prochaines élec- tions régionales de décembre, a fortiori avec une candidate totalement inconnue ? É.A. : Même en 2010 avec Alain Fous- seret en tête de liste, quand on est connu, si c’est par 20 % des gens, c’est le bout du monde. Je pense qu’on sera plus pénalisé par le désordre qui règne au sein des écologistes que par le manque de notoriété de notre tête de liste. Le manque de notoriété peut vous faire perdre 1 ou 2 points, nos divi- sions peuvent nous en faire perdre 5. Même si on ne fait pas plus de 6 %, c’est utile d’y aller. L’élection propor- tionnelle à deux tours est faite pour ça, pour qu’il y ait une vraie repré- sentativité. L.P.B. : Terminons sur une touche purement bisontine. Aucun leader socialiste digne de ce nom n’émerge de la majorité municipale à Besançon. Pourriez-vous être le successeur de Jean-Louis Fousseret en 2020 ? É.A. : Que l’on me croie ou non, mon parcours politique n’a jamais été fait de calculs et c’est dérangeant de par- ler de 2020 aujourd’hui.Mais je n’élude pas du tout cette question, je ne veux pas faire semblant de l’ignorer, je suis bien obligé d’y penser. C’est quelque chose qui se prépare. Ce n’est pas dans mon tempérament de préparer des choses aussi longtemps à l’avance.Mais je vais me forcer…La logique voudrait que je me présente. Propos recueillis par J.-F.H.

la courbe de l’imposition en France. On en paye de plus en plus d’impôts quand ses revenus augmentent, et à partir d’un certain niveau, on se met à en payer de moins en moins. Par exemple, les niches fiscales liées au logement qui coûtent une fortune à l’État - 43 milliards d’euros par an - sont totalement inefficaces. Par rap- port à l’argent qu’on y met, le bénéfi- ce social n’est pas suffisant. L.P.B. : Sur un plan plus politique, on y voit de moins en moins clair quant à la stratégie des Verts ! É.A. : Moi aussi… (rires). Le problème, c’est qu’on a les mêmes courants diver- gents qu’au P.S. À l’intérieur même de nos mouvements politiques, on a plein d’avis divergents sur les réponses à apporter aux problèmes du pays. Dans le mouvement vert en plus, histori- quement, il y a les “fondamentaux” et ceux qui sont pour une alliance de gou- vernement. L.P.B. : Et vous ? É.A. : Je suis clairement pour que les écologistes participent à l’exécutif, tout en ayant conscience de ce qu’on pèse, et en le faisant avec humilité. C’est aussi avec des tout petits cailloux qu’on fait avancer les choses.Au début, quand j’étais simple conseiller municipal d’opposition à Besançon, rien que le fait d’être à la même table que le mai- re, ou du président de la République pour ce qui est du conseil des ministres, permet de rappeler qu’on est là, qu’on doit compter avec nous et nos idées. L.P.B. : Revenons plus près de nous avec la réforme des Régions. Besançon se bat pour ne pas disparaître avec la réforme. Vous conti- nuez à soutenir cette réforme du gouverne- ment ? É.A. : Est-ce que Grenoble n’a pas trou- vé sa place par rapport à Lyon en Rhô- ne-Alpes ? Est-ce que Nancy fait de l’ombre à Metz et vice-versa en Lor-

L a Presse Bisontine : Avec quelques autres parlementaires,vous avez orga- nisé fin mai une conférence de pres- se à Paris suite aux dernières révé- lations sur l’affaire Kerviel. Pourquoi ce sujet ? Éric Alauzet : Simplement parce que je travaille depuis longtemps sur le thè- me de l’évasion fiscale et des questions de fiscalité. Le témoignage récent de cette policière semblait ouvrir de nou- velles possibilités de comprendre ce qui s’est réellement passé entre Jérô- me Kerviel et la Société Générale. Nous aimerions que cette affaire soit réexa- minée par la justice. L.P.B. : Vous semblez défendre la thèse que Jérôme Kerviel n’était qu’un pion dans l’échiquier. Mais n’est-ce pas incongru de réclamer un nouveau procès. Et la séparation des pouvoirs, qu’en faites-vous ? É.A. : J’ai en effet la conviction que Jérô- me Kerviel est le bouc émissaire d’un système, une sorte de poisson-pilote, un peu un agent 007 qui part en mis- sion et quand il lui arrive quelque cho- se, plus personne ne le connaît… L’occasion est donnée de relancer le dossier. Il ne s’agit pas de ne pas res- pecter l’indépendance de la justice. D’ailleurs si la justice décidait de ne pas rouvrir ce dossier, je m’abstiendrais de tout commentaire. Je crois être légi- time en tant qu’élu de la Nation de mettre sur le devant de la scène un problème majeur. Nous pensons qu’il y a des éléments de nature à justifier la réouverture d’un procès. Mais ce que nous dénonçons aussi, c’est que la Société Générale ait bénéficié d’une ristourne fiscale d’1,7 milliard d’euros de l’État du fait qu’elle ait perdu ces fameux 5 milliards. Si un juge montre que la banque n’avait pas pris toutes les précautions pour éviter ce type de

dérapage, elle perdra l’avantage de cette ristourne fiscale. C’est ce contre quoi nous nous battons. L.P.B. : Vous avez posé 18 questions écrites au gouvernement sur ce sujet. Avez-vous obte- nu des réponses ? É.A. : Aucune…Depuis que je suis dépu- té, j’ai posé plus de 150 questions écrites. Il y en a une petite trentaine pour les- quelles je n’ai obtenu aucune répon- se. On sent le gouvernement un peu gêné sur cette question. L.P.B. : La fiscalité est donc votre principal cheval de bataille ? É.A. : Tout ce qui est lié à la fiscalité, à la fraude, à l’optimisation fiscale est la mère de toutes les batailles en ce qui concerne le budget de l’État. Si on aboutit à des situations d’austérité dans les pays du Sud de l’Europe notam- ment, c’est justement parce qu’on

“Pour que les

écologistes participent au gouver- nement.”

région plus industrielle comme la Franche-Comté, il serait logique de voir réunies les services liés à l’industrie. Et il faut aller plus loin. Il faut aussi que les directions régionales soient regroupées de façon cohérente. Que par exemple le siège de Pôle Emploi soit au même endroit que le siège de la D.I.R.E.C.C.T.E. Je pense qu’on est en passe de réussir cette réforme ter- ritoriale. L.P.B. : Le départ régulier de directions de banques ou d’autres organismes de Besan- çon vers Dijon ne vous inquiète pas ? É.A. : Le départ de sièges de banques, de R.F.F. ou d’autres organismes est complètement indépendant de la fusion des régions. D’ailleurs, ces départs se sont faits bien avant que l’on parle de fusion. Au contraire, je pense que la fusion peut justement être l’occasion d’avoir sur l’ensemble des activités économiques une vision globale et anti- cipée. D’accord pour une plate-forme postale à Dijon si on décide de mettre E.R.D.F. à Besançon. C’est à cet équi- libre territorial qu’il faut aboutir. Si les dossiers sont traités les uns après

n’arrive plus à collecter l’impôt comme on devrait. Avec la multiplication des niches, c’est devenu le cirque fiscal. Les très grandes entreprises qui font de l’optimisation fiscale se retrouvent à ne pas payer d’impôt en France pendant que les P.M.E. sont de ce fait confrontées à une concurrence déloyale. Les gens n’y comprennent plus rien, ils en arrivent à reje- ter le système en votant F.N. Tout cela est lié. On ne peut pas supprimer toutes les niches fiscales, mais on a tout voulu régler avec ça et on s’aperçoit que ça ne marche pas. Il suffit de voir

“C’est devenu le cirque fiscal.”

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

L e c h if f re

SÉCURITÉ

Après la visite du ministre La fin des 400 coups aux “408” ?

4,68 millions

Équipements publics détériorés, policiers caillassés : le début d’année a été chaud dans le quartier des 408. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est déplacé pour annoncer des renforts en hommes et en matériel. Les syndicats demeurent sceptiques.

Que fait la justice ? La Police dit faire son travail. Pour lʼattester, rappelons le vaste coup de filet de mai dernier en interpellant quatre individus aux 408 (3 frères dont 2 mineurs). La police regrettait que la justice ne tape pas assez fort. “Nous avons apporté des réponses au niveau du parquet, témoigne Edwige Roux- Morizot, procureur de la République à Besançon. Je suis allée moi-même visionner les caméras de vidéosur- veillance qui ont permis dʼidentifier les auteurs de rodéo. On peut espérer que ces interpellations vont avoir lʼeffet de calmer ces fauteurs de troubles.” Dans la famille qui posait problème, lʼhomme de 24 ans - déjà condamné 10 fois - a écopé de 4 mois fermes.

C ’ est en euros le montant desacquisitionsfaitesen 2014parl’établissement public foncier interdépartemen- tal duDoubs (E.P.F.L.),unrecord. Cet établissement publicacquiert pour le compte de 19 collectivités duDoubs du terrain,de l’habitat, desbâtiments industriels…

gétaires pesant sur les finances locales, l’E.P.F.L. donne ainsi du temps aux décideurs en sécuri- sant lamaîtrisedufoncierdurant unepériodedonnée.DansleGrand Besançon,il a par exemple ache- té les terrains pour le compte des mairiesdeMamirolle,Marchaux, Besançon,Miserey-Salines,Ama- gney… Son projet ficelé, la com- mune rachèteleterrain.L’E.P.F.L. a rétrocédé aux communes pour 3,4 millions d’euros.

E n l’espace d’un trimestre, Besan- çon a connu davantage d’incivilités que durant toute l’année 2014 ! Ces chiffres, implacables, comptabili- sent le simple feu de poubelle, la camé- ra de vidéosurveillance détérioriée, jusqu’au policier insulté ou caillassé. Toutes ces données sont remontées sur le bureau du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. “Je ne dors pas beaucoup, concède-t-il aux policiers bisontins. Et quand je ne dors pas, je lis les rapports. Je sais ce qu’il se pas- se ici à Besançon. Cette violence urbai- ne est intolérable” a-t-il confié lors de sa venue dans la capitale comtoise.

C’était le vendredi 5 juin. Le chef des flics de France, venu chez Jean-Louis Fousseret qu’il connaît bien, n’a pas fait dans la langue de bois au point d’oser la comparaison du quar- tier des 408 à ceux de Marseille ou de Trappes. “Il y a trois ans, qui aurait pensé que nous allions réussir à faire diminuer la criminalité là-bas ? Face à la criminalité, il n’y a pas de fatali- té” a rassuré le ministre en expliquant que la Police viendra à bout des réseaux et des bandes. A-t-il convaincu ? “On a apprécié son discours” , commente après coup un policier du groupe de sécurité de la police nationale (G.S.P.).

Il se définit comme un outil aux services des collectivités. À l’heure des contraintes bud-

Lui et son équipe ont essuyé des jets de pier- re lors de patrouilles. “On attend de voir les renforts annoncés ! , cor- rige Christian Perret du syndicat S.G.P.L. Le ren- fort de 9 policiers est insuffisant car nous avons deux départs en retraite, ce qui ne fait plus que 7 policiers sup- plémentaires” dit-il. La remarque semble enten- due : “Au niveau natio- nal, ce sera 235 millions ‘ d’euros sur 3 ans, 40 millions pour 8 000 véhicules des forces de sécurité, 17 % des crédits à la modernisation des commissariats.À Besançon, ce sera 7 gardiens de la paix, 5 adjoints de sécurité, 2 véhicules supplémentaires, et une unité d’intervention départe- mentale”, annonce Bernard Cazeneu- ve qui promet tenir sa parole. Les 219 agents bisontins jugeront sur pièces. Représentant syndical local de la Fédé- ration professionnelle indépendante de la police (F.P.I.P.), Thierry Silvand demeure également sceptique : “Il “Un déficit en hommes trop important.”

aurait fallu au minimum le double de collègues mutés pour parler de véri- tables renforts en effectifs (18 titulaires) tellement le déficit est important au commissariat de Besançon (environ 30 fonctionnaires)” , dit Thierry Silvand. Le Groupe de Sécurité et de Proximi- té (G.S.P.) de Besançon se retrouvera amputé de sept fonctionnaires afin de créer l’Unité départementale d’intervention dit le syndicat. Quant aux deux véhicules, ils arriveront dans 6 mois. Depuis l’interpellation de quatre indi- vidus dans le quartier (lire l’encadré), le calme est revenu partiellement aux 408. Des échauffourés ont éclaté le week-end du 21 juin. “Il y a tout de même moins de dégradations. Il reste le trafic de stupéfiants” témoigne un agent. Terminées - pour le moment - les coupures d’électricité, feux de pou- belles, menaces. Les rodéos sont moins fréquents : “Il y a eu 32 deux-roues immobilisés et 10 procédures judiciaires qui ont conduit à des condamnations” commente Benoît Desferet, commis- saire divisionnaire. C’est la fin des 400 coups aux 408 ? E.Ch.

Bernard Cazeneuve, ministre de

l’Intérieur, féli- cite et encou- rage les poli- ciers bisontins après l’embrasement du quartier. Le calme semble revenu.

POLITIQUE

Pétition, réseaux sociaux Denis Baud part en croisade pour les primaires

Le militant socialiste bisontin qui a encore des responsabilités au sein du parti, redoute que le P.S. n’organise pas de primaires en vue de la pro- chaine présidentielle. Pour éviter cela, il veut mobiliser la base et au-delà.

A u P.S., le candidat à la présidence de la Répu- blique est désigné par le biais de primaires citoyennes. Le principe est dans les statuts du parti. On se sou- vient d’ailleurs qu’en 2011, ce scrutin inédit avait mobilisé 2,7 millions de personnes qui avaient pris le temps de voter et, à l’arrivée, d’installer Fran- çois Hollande dans un rôle de leader à la conquête de l’Élysée. La logique veut qu’en vue de la présidentielle de 2017, le P.S. passe à nouveau par les pri- maires pour désigner son meilleur candidat, sans donner de priorité au sortant. François Hollande devra donc monter sur le ring pour défendre sa candi- dature au même titre que les autres prétendants sans avoir toutefois la certitude d’emporter le match. Un sort que certains au P.S. ne voudraient pas infli- ger au président de République aussi impopulaire soit-il, si celui-

ci décidait de se représenter. Dans ce cas seulement, la pri- maire pourrait devenir option- nelle, comme le préconise le grou- pe de réflexionTerra Nova dans un rapport intitulé “Primaires, si c’était à refaire”. Dans les rangs des militants du P.S, on sent bien que l’idéal démo- cratique de 2011 pourrait être sacrifiéd’ici 2017aunomd’intérêts politiques supérieurs. De cela, Denis Baud ne veut pas. Lemili- tant socialiste bisontinqui a enco-

sente” dit-il. Or, abandonner cette idée selon lui, c’est laisser aux Républi- cains un boulevard politique ne serait-ce qu’en terme d’occupation de l’espace média- tique, puisqu’à leur tour, ils orga- niseront des primaires. “Il faut arriver à ce que des milliers de personnes prennent position en faveur des primaires à gauche par exemple par la voie péti- tionnaire. L’objectif est bien de susciter le débat d’idées, d’apporter de la nouveauté. Le pire pour la démocratie, ce serait qu’on assiste en 2017 à un duel Sarkozy-Hollande. Si jusque-là la présidentielle était plutôt épar- gnée par l’abstention, je pense que dans le cadre ce scénario, elle flamberait” explique Denis Baud. Prônant le débat d’idée et l’émergence de talents nou- veaux, il est prêt à lancer une pétition à Besançon en faveur des primaires à gauche. “Je suis prêt à aller dans la rue, sur le

Il n’est pas impossible que le P.S. organise des primaires en vue de la prochaine présidentielle.

re des responsa- bilités locales au sein du parti prend son bâton de pèlerin pour défendre l’idée d’une nécessité à organiser des pri- maires. “Si nous ne bougeons pas, je suis persuadé qu’il n’y en aura pas si François Hollande se repré-

“Le pire pour la démocratie.”

sition de Denis Baud, estimant que l’heure n’est pas aux pri- maires et qu’il est encore trop tôt pour en parler, alors que l’échéance du scrutin régional approche. Cette manière de bot- ter en touche n’étonne pas le militant bisontin. Pour lui, les dés sont déjà jetés au P.S. bien au-delà de 2017. “Il suffit de regarder le calendrier pour le

terrain, au contact des gens pour leur expliquer l’importance de ces primaires. Il ne s’agit pas seulement d’aller chercher les gens de gauche, mais de mettre en mouvement toute la société. Le cours des choses peut chan- ger sous la pression de la base” ajoute-t-il. On écoute d’une oreille distan- te au parti socialiste la propo-

comprendre. La priorité n’est plus la présidentielle au P.S. qui est un parti d’élus. Ce sont les échéances électorales d’après. La stratégie pour beaucoup d’élus de gauche est de faire un tour dans l’opposition avant de reve- nir au pouvoir dans six ans.” Cela s’appelle l’alternance cal- culée. T.C.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

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EN BREF

IMMOBILIER

Une première tranche de 80 logements “L’Oxygène”, un laboratoire d’idées neuves

Université Onze étudiants en mécanique de l’Université de Besançon ont gagné le défi proposé par l’émission télévisée “On n’est pas que des cobayes” sur France 5 en réalisant une structure sur coussin d’air capable de porter plusieurs personnes. L’équipe du département Mécanique et Génie Mécanique de l’U.F.R. Sciences et Techniques de Besançon, soutenue par deux enseignants- chercheurs, Émeline Sadoulet-Reboul et Gaël Chevallier, a construit un véhicule de grande taille qui peut supporter plusieurs personnes. Une véritable innovation. Tourisme La Citadelle de Besançon édite un nouveau livret découverte aux thématiques variées : “A la découverte… de la Citadelle de Besançon” permettant aux enfants de 7 à 12 ans de monument inscrit au Patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. tout en s’amusant. Durée du parcours : entre 1 heure et 1 h 30. Tarif : 1,50 euro. découvrir et de comprendre ce

La société S.M.C.I. a démarré l’aménagement de 6 hectares de terrain aux Tilleroyes. Habitat évolutif, chambres intergénérationnelles, possibilité de lisser l’impôt foncier. Un nouveau concept pour le programme “O2”.

D ix ans : les démarches ont été longues et minutieuses pour Fabrice Jeannot, le dirigeant de la société S.M.C.I. Il lui a fallu d’abord convaincre 42 propriétaires différents, obte- nir un permis d’aménager puis un permis de construire avant d’aboutir le mois dernier aux premiers coups de pelleteuses sur ce terrain de 6 hectares orien- té plein Sud dans le secteur des Tilleroyes. D’ici le début de l’année 2017, 80 logements nou- veaux auront été édifiés au bout de cette première tranche qui en appellera d’autres. “Sur ces 6 hectares, 20 000 m 2 seront construits sur 30 000 autori- sables. Au total, il devrait y avoir environ 300 logements mais qui seront construits au fil de l’eau. Nous ne souhaitions pas trop densifier, l’idée, c’est que ça res- pire” résume Fabrice Jeannot. D’où le nom de ce nouveau pro- gramme : O2 (comme Oxygène) qui prévoit de “l’habitat collec- tif individualisé” selon l’expression du promoteur, un

savant mélange entre la mai- son individuelle et le collectif. Du R + 1 dans la plupart des cas, quelques R + 2. Mais l’originalité de ce pro- gramme réside ailleurs. “Nous avons réfléchi sur la modulari- té des logements. Certains des logements seront modulables en fonction de l’évolution des besoins des propriétaires. Ils ont été conçus pour passer d’un T2 à

un T4, ou vice-ver- sa. Des pactes de pré- férence seront pré- vus : quand un propriétaire prévoit de vendre, il devra informer en priorité celui d’à côté” déve- loppe Fabrice Jean- not. Autre innova- tion : la chambre intergénérationnel- le. Certains loge- ments bénéficieront d’un espace indé- pendant comprenant une chambre et une salle d’eau, qui pour-

2 400 euros le mètre carré.

Visite de chantier avec Fabrice Jeannot, responsable de la société S.M.C.I.

les 10 premières années. Fabri- ce Jeannot n’hésite pas à affir- mer que “nous sommes sans doute les seuls en France à com- biner autant d’innovations dans un programme immobilier. Notre idée est que les primo- accédants puissent à nouveau revenir sur Besançon.” Ce chan- tier va mobiliser 200 emplois sur plus d’un an. J.-F.H.

ra faire office de studette pour un adolescent, de bureau, ou d’espace de vie pour une per- sonne accompagnante. Sur le plan financier, là aussi S.M.C.I. a voulu innover. L’acquisition du terrain à un prix correct, l’optimisation des coûts de construction, le pha- sage des travaux… Tout cela aboutira à un prix final de 2 400 euros le mètre carré, soit

“20 %moins cher que la moyen- ne actuelle” avance le promo- teur. Pour un T4 de 75 m 2 envi- ron, il faudra donc compter 180 000 euros. Certains loge- ments sont labellisés par la C.A.G.B. pour être éligibles à des aides financières jusqu’à 13 000 euros. D’autres idées nouvelles sont proposées aux acquéreurs comme le lissage de l’impôt foncier dans le loyer

DU 24 JUIN AU 4 AOÛT 2015

*sur articles signalés en magasin

03 81 88 37 87 www.solea.fr BESANÇON Centre Commercial Valentin - (à coté de RocheBobois)

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