La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

BESANÇON

17 La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

EN BREF 350 missions en Franche-Comté En 2015, 70 000 jeunes seront accueillis en service civique en France, soit un doublement des effectifs par rapport à lʼannée 2014. En 2016, ce sont 150 000 voire 170 000 jeunes qui pour- raient effectuer un service civique. En Franche-Comté, ce sont 350 jeunes susceptibles dʼêtre accueillis dès maintenant, soit une hausse de 45 % par rapport à 2014 au titre des agréments régionaux. 60 % des missions agréées sont déjà validées. Depuis 2010, date du lancement du service civique, plus de 1 500 jeunes ont pu réaliser des mis- sions dʼintérêt général.

ENGAGEMENT De 6 à 12 mois Un service civique pour une première expérience professionnelle À 22 ans, Johanna

Proxim’Cité Proxim’Cité, le service à l’écoute des Bisontins pour mieux gérer l’espace public, a fêté son 60 000 ème appel. Créé en 2001, le dispositif Proxim’Cité est maintenant bien installé dans le paysage municipal. Si son succès perdure ainsi, c’est qu’il repose au départ sur un concept simple, rendre service au quotidien à nos concitoyens, mais surtout sur la réactivité et l’efficacité du personnel municipal. Le 0 800 25 3000 est toujours à la disposition des Bisontins. Wi-Fi Une expérimentation de trois ans sera lancée à la rentrée à Besançon concernant l’installation de bornes Wi-Fi très haut débit au centre-ville de Besançon pour permettre aux utilisateurs de smartphones et tablettes de rester connectés à Internet. L’utilisateur bénéficie d’une connexion gratuite s’il accepte de recevoir de la publicité toutes les 30 minutes. Les bornes seront également installées vers la Citadelle et le Palais des Sports.

J ohanna Bourgoin a com- mencé son service civique à Radio Campus en décembre dernier. Sa mis- sion d’une durée de dix mois s’achèvera fin septembre. Alors permet de découvrir un univers médiatique dans lequel elle n’aurait sans doute jamais baigné en dehors de ce dispositif mis en place par l’État. Bourgoin effectue son service civique à Radio Campus. Une mission en immersion qui lui

en attendant, la jeune femme profite encore peu de son immer- sion totale dans un univers médiatique qu’elle a découvert. “J’anime l’émission “La plage” entre 12 heures et 13 heures qui traite de l’agenda culturel de Besançon. Je participe à des pla- teaux. J’ai eu la chance d’interviewer des personnalités comme Thomas Fersen. Fran- chement, je suis bien tombée, ce n’est pas le cas de tous les ser- vices civiques” reconnaît Johan- na Bourgoin. L’équipe de Radio Campus qui l’accueille aurait pu la tenir à l’écart, ou la canton- ner à des tâches peu épanouis- santes du fait de son inexpé- rience. Au contraire, elle est

impliquée dans la vie de quoti- dienne de la radio où elle-même une place à l’antenne. Cette intégration a fait naître une vocation chez Johanna Bour- goin. “J’ai en projet de partir fai- re du journalisme militant en Amérique du Sud. Je souhaite me rendre sur place pour faire des portraits sonores de militants engagés dans différentes causes” annonce l’étudiante bisontine qui n’a visiblement pas l’intention de retourner sur les bancs de la fac d’histoire une fois achevé son service civique. Ce dispositif mis en place par l’État en 2010 semble lui réus- sir. Dans l’immédiat, il est pour elle un tremplin vers une voie professionnelle qui lui offrira peut-être un emploi. Mettre le pied à l’étrier des jeunes de 16 à 25 ans, dans le cadre de mis- sions de 6 à 12 mois au sein d’un organisme non lucratif telle qu’une association, voilà le but du service civique. Ce contrat de 24 heures hebdomadaires don- ne une première expérience, cel- le qui peut attirer l’œil d’un employeur. “Je vois cela comme la chance de l’expérience profes- sionnelle. Je suis à un âge où on a besoin de se retrouver, de se sentir responsable et de créer

quelque chose” poursuit Johan- na Bourgoin. Il arrive parfois que le service civique se concré- tise par une embauche en fin de mission si la structure accueillan- te a les moyens de financer le poste. “Attention, on parle d’accueil et pas d’employeur, d’indemnité et pas de salaire” rappelle Éric Pierrat, secrétai- re général aux affaires régio- nales qui a installé le 4 juin le comité de coordination régional de promotion et de développe- ment du service civique. Com- prenez que le dispositif n’a pas vocation à être un moteur de l’emploi. “J’ai un master profes- sionnel. Si j’ai choisi le service civique, c’était pour ne pas res- ter inactif dans une période où je ne trouvais pas de travail.Mais j’espère par ce biais maximiser mes chances de réussite” remarque Philippe, 23 ans, en service depuis huit mois. La mission est d’ailleurs assez mal rémunérée. L’indemnité ver- sée au bénéficiaire par l’État est de 467,34 euros mensuels aux- quels s’ajoutent les 106,31 euros de la structure accueillante. Pour ce “salaire” cumulable à d’autres aides comme l’A.P.L. et les bourses pour les étudiants, l’intéressé peut espérer décro-

cher une mission intéressante. Cependant, la situation finan- cière ne permet d’envisager l’avenir sereinement. “C’est valo- risant et enrichissant ce service, mais il est illusoire d’espérer mettre de l’argent de côté. Il faut le vivre comme une transition avant d’entrer vraiment dans le monde du travail. Beaucoup de personnes dans mon entourage veulent faire un service civique. À mon sens, il faudrait même communiquer davantage autour de ce dispositif” concède Johan- na Bourgoin. La question finan- cière disparaît derrière le béné- fice qu’elle retire de cette expérience professionnelle.

Johanna Bourgoin veut devenir une journaliste militante.

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