La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

L ’ h u m e u r

TRANSPORTS

Bus en site propre

15 millions d’euros pour

Journal de campagne

donner la priorité au bus

U ne permanence au cœur de Dijon, une seconde à Besançon quartier deMontrapon.Alain Joyandet n’a pas lésiné sur les moyens pour montrer qu’il était le meilleur, le seul possible candidat de la droite pour les premières élec- tions régionales Bourgogne-Franche-Comté de décembre pro- chain. C’était sans compter le Bourguignon François Sauva- det (U.D.I.) et les tractations en haut lieu entre Nicolas Sarkozy et le patron de l’U.D.I. Jean-Christophe Lagarde. Comme si l’omniprésence du candidat auto-proclamé Joyandet ne suffi- sait pas, il a créé son propre journal, “Le petit B.F.C. illustré”, illustré surtout de ses propres photos aux quatre coins de la future grande région. Sauf que, en ancien patron de presse, il a oublié de faire paraître dans son journal de campagne un encadré obligatoire pour toute publication qui sort en France, nommé “l’ours” dans le jargon de la presse, où doivent impérativement figurer notamment le nom du directeur de la publication, un numéro de dépôt légal et l’adresse de l’imprimerie. Grossière omission pour le parangon de la communication.

Au printemps 2017, les bus de la ligne 3 mettront 16 minutes pour relier la gare Viotte à Témis en passant par le campus. Gain de temps : trois minutes.

centre, et ainsi compléter l’offre de transport en site propre, initiée par la mise en service du tramway sur l’axe Est-Ouest. Depuis septembre 2014, cette ligne 3 Témis-Rivotte enregistre une fré- quentation de 6 000 voyageurs par jour. “Elle dessert des pôles majeurs générateurs de déplacements comme la gareViotte, le pôle sportif Léo-Lagran- ge, le campus de la Bouloie, la zone d’activités de Témis qui concentre plus de 4 000 emplois (aussi le parking- relais) et enfin le quartier de Montra- pon” détaille le Grand Besançon. Avec ce transport en site propre, les bus auront la priorité grâce à une voie réservée (sur une partie du tracé). “L’ambition est de permettre à la ligne 3 de profiter d’une meilleure ponctua- lité, d’un temps de trajet réduit. Les bus de la ligne 3 seront prioritaires aux carrefours et ainsi préservés des pro-

A lors que le Grand Besançon revoit sa copie en matière de desserte des bus à Besançon (lire l’encadré), un autre grand chantier débute à la rentrée. Il s’agit de la création d’une ligne de bus en site propre entre la gare Viotte, le campus de la Bouloie et Témis. L’enquête publique a démarré et se poursuit en juillet pour récolter l’avis des Grands Bisontins. Dès 2017, la ligne de bus numéro 3 du réseau Ginko circulera avec une fréquence forte en site propre entre la gare Viot- te et le boulevard Churchill. Un pro- jet intégré au réseau Ginko dont l’objectif est de proposer une desserte rapide entre le nord de la ville et le

Zoom Centre-ville : 120 bus supplémentaires A lors que le nouveau réseau Gin- ko nʼa pas encore un an, des modifications sont opérées. Il faut dire que des usagers et des com- merçants grinçaient des dents, notam- ment sur la baisse des bus au centre. La C.A.G.B. a annoncé la fusion des lignes 10 et 12 en une seule ligne (la nouvelle ligne 10) qui passera désor- mais par la place Saint-Pierre. Cette nouvelle ligne ramènera environ 120 bus supplémentaires rue de la Répu- blique, soit 720 par jour, contre 1 200 avant la mise en place du nouveau réseau. De son côté, lʼA.U.T.A.B. (asso- ciation des utilisateurs de transport de lʼagglomération bisontine) réali- sera un octobre un bilan du réseau Ginko (bus et tram). Selon Michel Loyat, vice-président en charge des transports, sur les sept premiers mois de fonctionnement, le réseau a enre- gistré, en moyenne, 95 000 voyages par jour (contre 90 000 voyages par jour avant les travaux du tram).

blèmes liés aux embouteillages dans les secteurs les plus sensibles (avenue de la Paix, place Leclerc, rue Voirin et avenue Léo-Lagrange)” explique Michel Loyat, vice-président en charge des transports à l’agglomération. Le T.C.S.P. (transport en commun en site propre) veut prouver ses futurs atouts avec “une meilleure desserte avec 11 stations, une accessibilité ren- forcée par une conception permettant aux personnes à mobilité réduite d’embarquer facilement à bord des bus grâce notamment à des quais rehaus- sés et un niveau d’offre élevée” annon- ce la C.A.G.B. La ligne 3 offrira une fréquence de 8 à 10 minutes en heure de pointe et cir- culera aussi bien en soirée que le week- end. Une piste cyclable sera créée tout le long du tracé du site propre. Com- me pour le tramway, les voiries seront reprises. “Les travaux de construction ‘

de la voie de circulation en site propre dureront 20 mois environ.” Quid du pont de la Gibelotte qui fait office d’entonnoir ? “Des carrefours giratoires seront modifiés ou créés dans un premier temps, dit le service tech- nique. Dans un second temps, des tra- vaux d’élargissement du pont devraient être engagés en lien avec la S.N.C.F. (sans doute en 2018).” L’aménagement de ce pont est indispensable pour flui- difier et sécuriser le trafic. Pour ce tracé de 4,1 km dont 2 km de couloirs réservés, composé de 11 sta- tions dont 9 nouvelles, l’agglomération déboursera 15 millions d’euros. Fré- quence attendue : 15 % sur l’axe, soit 9 000 voyages par jour. Les commer- çants, dont certains s’étaient élevés contre ces nouveaux travaux, devront prendre leur mal en patience. Du côté de l’Université, on attend avec impa- tience cette desserte.

Ici, place Leclerc (arrêt Voirin), les bus auront au printemps 2017 une voie réser-

vée. Les abonnés

gagneront du temps et des fréquences de passage.

TERRITOIRE

Loi N.O.T.R.E. Roulans veut intégrer l’Agglo de Besançon Le maire de Roulans, Alain Jacquot, a rencontré

quittent, cela fera 3 000 habi- tants en moins” et des difficul- tés en plus pour composer une communauté de communes fidè- le au seuil des 20 000 habitants établi par la loi. Bruno Leclert, le maire de Bou- clans, confirme avoir pris des contacts avec la communauté de communes de Pierrefontai- ne-Vercel en vue dʼun éventuel rapprochement. “Mais compte tenu des premiers échanges que nous avons eus, nous ne nous associerons sans doute pas avec cette communauté de communes. Il y en a dʼautres” dit-il. En effet, Bouclans étudie également la possibilité de travailler avec la comʼcom dʼOrnans, comme le village de Naisey-les-Granges qui est limitrophe avec le terri- toire de cette collectivité. En revanche, Bruno Leclert rappel- le que les habitants de sa com- mune ne souhaitent pas intégrer lʼAgglo car “nous nʼy voyons pas dʼintérêt.” Pour lʼinstant, il nʼy a rien de concret, “nous en sommes au stade des questions.” Bouclans regarde aussi vers Ornans

Jean-Louis Fousseret pour lui faire part de son souhait de voir un jour sa commune intégrer l’Agglo. Son président a pris acte.

L a loi N.O.T.R.E. qui cadre la nouvelle organisation du territoire de la Répu- blique, change le cours du destin des communautés de com- munes de moins de 20 000 habi- tants. Elles pourraient être ame- nées à fusionner entre elles (la loi n’est pas encore votée) jus- qu’à atteindre ce seuil de popu- lation. Mais la loi laisse aussi la possibilité aux communes concernées de choisir la com- munauté de communes dans laquelle elles souhaitent entrer. La perspective de cette réorga- nisation perturbe le fonction- nement de beaucoup de petites communautés de communes. C’est le cas de Vaîte-Aigremont qui se compose aujourd’hui de 21 villages pour 7 044 habitants. Pour atteindre le seuil des 20 000 habitants, elle pourrait fusion- ner avec les 5 autres commu- nautés de communes du Doubs Central afin de former un ensemble de 119 communes pour 34 000 habitants. “Une com- munauté de communes de cette taille avec en plus des compé- tences nouvelles sera ingérable

tants) qui a fait une demande pour entrer dans la communauté d’agglomération du Grand Besançon. “ Nous avons rencon- tré Jean-Louis Fousseret à qui nous avons exprimé notre sou- hait de rejoindre la C.A.G.B. Il a pris acte” observe Alain Jac- quot, le maire de Roulans. L’élu estime que sa commune a plus d’affinités avec le bassin bison- tin qu’avec celui de Baume-les- Dames ou de Clerval. “Vu notre position (20 kilomètres séparent les deux agglomérations), nous sommes tournés naturellement vers Besançon. Les gens d’ici vont y travailler. Le pôle santé est là-bas” dit-il. Mais Alain Jacquot sait aussi que s’il par- vient à intégrer l’Agglo, il aura accès à des services qu’il n’obtiendra pas, ou alors diffi- cilement, dans un autre cadre. “Nous n’avons pas de transport. Si on rejoignait la C.A.G.B., nous pourrions bénéficier du réseau Ginko. Ce service serait un apport énorme pour notre commune. Pour l’instant, la communauté de communes Vaîte-Aigremont ne nous a pas apporté grand-

à mon sens. Je ne suis pas contre cette réforme, mais il faudrait l’élaborer en nous, les élus de terrain” annonce Charles Piquard, maire d’Osse et prési- dent de la communauté de com- munes Vaîte-Aigremont. Il pres- sent un futur casse-tête pour agglomérer les communes d’une manière cohérente, et atteindre les 20 000 habitants sans créer d’usines à gaz.

Le chantier est d’autant plus diffi- cile à conduire que des maires ont déjà annoncé que s’ils peuvent, ils ne par- ticiperont pas à ce nouveau projet. Eux préfèrent intégrer des communautés de communes voi- sines qui ont déjà plus 20 000 habi- tants et qui ne sont pas impactées par la réforme. C’est le cas de Roulans, le plus gros bourg de la C.C. Vaîte-Aigre- mont (1 122 habi-

“Elle peut éclater.”

La commune de Roulans voudrait intégrer l’Agglo pour bénéficier notamment du réseau Ginko.

communes pour 20 000 habi- tants. Il s’agit de Bouclans, Gon- sans et de Naisey-les-Granges. “Ces communes ont la possibi- lité de sortir, sans avoir toute- fois la certitude qu’elles y arri- veront explique Charles Piquard. En revanche, si ces quatre vil- lages de Vaîte-Aigremont nous

chose. Et maintenant que l’on sait qu’elle peut éclater, il n’y passe presque plus rien” ajoute le maire de Roulans. Trois autres villages ont émis le souhait de ne pas participer à la fusion de communautés de communes du Doubs central qui pourrait aussi se limiter à 71

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