La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

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Les syndicats de la D.R.E.A.L. demandent de la concertation Restructuration Des mutations possibles de Besançon à Dijon Les agents de la Direction régionale de l’environne- ment de l’aménagement et du logement (D.R.E.A.L.) s’inquiètent pour leur avenir. Ils ne savent pas com- bien d’entre eux devraient être mutés à Dijon.

L a réforme territoriale sème la pagaille dans les services décon- centrés de l’État. Les fonction- naires ont le sentiment d’une navigation à vue de la part d’un équi- page gouvernemental qui donne l’im- pression de ne pas savoir lui-même quel est le cap à tenir ni vers quel objectif. “Cette réforme nous semble précipitée. Ce qui nous gêne le plus, c’est que les agents ne sont pas associés à la dis- cussion” déplorent les représentants de l’intersyndicale de la D.R.E.A.L. Franche-Comté. La direction régiona- le de l’aménagement, de l’environne- ment et du logement emploie un peu plus de 200 personnes à Besançon dans ses bureaux situés à Témis et 250 à Dijon.

Alors que la fusion avec la direction régionale de Bourgogne sera effective le 1 er janvier 2016, les fonctionnaires ne savent toujours pas quelles seront les conséquences de ce regroupement sur leur organisation de travail. “Le préfet préfigurateur (chargé d’adapter l’action de l’État aux nouvelles grandes régions) nous a dit qu’il ne voulait pas de sites miroirs. Cela signifie que les directions de Dijon et de Besançon n’au- ront plus les mêmes missions.Mais nous ne connaissons pas aujourd’hui celles que nous perdrons et celle que nous conserverons” déplorent les syndicats qui savent désormais que la réforme va générer des mouvements de per- sonnels de Besançon vers Dijon et inver- sement. “En revanche, nous avons l’as-

surance qu’il n’y aura pas de mobilité géographique forcée.” Si un agent refu- se sa mutation, il pourra donc étudier une solution de reclassement au sein de la D.R.E.A.L. à Besançon ou alors changer d’administration. Rappelons que la réforme se fait à effectifs constants et qu’elle n’engendre pas de licencie- ments secs. “Le problème est que nous risquons de perdre des compétences si des gens experts dans un métier refu- sent de prendre un poste à Dijon.” Les syndicats de la D.R.E.A.L. à Besan- çon sont mobilisés pour obtenir des réponses à leurs questions au même titre que leurs homologues de Dijon qui sont eux aussi dans l’expectative. Ils montent au créneau pour demander de la concertation dans un projet qui concer- ne les agents. Bisontins et Bourgui- gnons ont même signé une pétition com- mune. “Pour l’instant, il n’y a eu qu’un simulacre de dialogue social. Il y a des réunionsmais pas de concertation.Nous voulons obtenir les documents de tra- vail pour que l’on puisse enfin discuter. Actuellement, on nous transmet des informations sans nous demander notre avis” remarquent les représentants de l’intersyndicale qui pestent aussi contre le calendrier de la réforme. Ils ne dis- posent que d’un temps très court pour vont pas venir s’ajouter aux 20 qui composent le service études de Dijon. “Le curseur ne sera pas quarante postes, mais il sera à un bon niveau” estime Patrick Pétour. “Évidemment que les 30 postes supprimés à Besançon ne seront pas recréés à Dijon” enchaînent les syndicats de l’I.N.S.E.E. Ils s’in- terrogent pour l’avenir des fonction- naires qui vont se retrouver sans pos- te. Là encore, Patrick Pétour tente d’atténuer les craintes des agents. “Tout d’abord il n’y aura aucune mobilité géographique forcée.Au 1 er janvier 2019, tous les agents de l’I.N.S.E.E. auront un emploi quel que soit le choix qu’ils auront fait. Nous allons les écouter. 50 % d’entre eux ont 44 ans. Nous sommes la plus jeune direction régio- nale. Nous ne pouvons pas compter sur des départs en retraite pour accompa- gner la diminution d’effectifs” ajoute encore Patrick Pétour (N.D.L.R. : l’I.N.S.E.E. perd 2%des emplois chaque année). Ce discours ne convainc pas les syndicats. “Ce ne sont que des paroles. Les agents qui ne resteront pas à l’I.N.S.E.E. devront prendre un poste dans une autre administration. Mais comme toutes les administrations sont en cours de restructuration il est pro- bable que des fonctionnaires ne trou- vent pas de place.”

La D.R.E.A.L. emploie un peu plus de 200 personnes à Besançon et 250 à Dijon.

Récemment, les syndicats ont refusé d’assister au comité technique dans lequel ils n’avaient pas leur mot à dire. Une nouvelle réunion, plus ouverte devait avoir lieu le 23 juin.

faire entendre leur voix puisque c’est le 30 juin que le préfet préfigurateur remettra au Premier ministre Manuel Valls les détails de la future organisa- tion de la D.R.E.A.L. Bourgogne- Franche-Comté. La réforme sera effective le 1 er janvier prochain, mais son application sur le terrain s’étalera sur aumoins sur trois ans. Les syndicats s’inquiètent déjà de l’avenir de la D.R.E.A.L. à Besançon. “On sait que jusqu’en 2018 les deux sites de Dijon et Besançon seront conservés.

Mais nous ne savons pas ce qui se pas- sera ensuite. Est-ce qu’après 2019 les services de la D.R.E.A.L. seront regrou- pés sur un seul site, on ne le sait pas” disent-ils. Tout dépend qui de Dijon ou de Besançon accueillera la future direc- tion régionale Bourgogne-Franche- Comté de la D.R.E.A.L. La capitale bourguignonne a des atouts,mais Besan- çon en a aussi avec la perspective de la construction de la cité administrative de la gare Viotte. T.C.

Besançon Depuis le 18 juin L’I.N.S.E.E. en grève illimitée

de l’I.N.S.E.E. comme les ressources humaines. La direction bisontine tempère l’in- quiétude des syndicats. Il ne s’agit pas selon elle de suppressionmais demigra- tion des services à Dijon. L’objectif est d’éviter les doublons dans la nouvelle organisation territoriale. “Actuelle- ment, notre service études réalise majo- ritairement des études à l’échelle régio- nale. C’est la même chose à Dijon. Comme il n’y aura plus qu’une seule

S ur la grande banderole qui flot- te sur le mur de l’I.N.S.E.E., on peut lire : “Réforme territoria- le, prétexte pour un plan social.” Depuis le 18 juin, les agents de la direc- tion régionale de Besançon de l’insti- tut national de la statistique et des études économiques sont en grève illi- mitée. Ils dénoncent la politique de restructuration de la direction géné- rale de l’I.N.S.E.E. qui, selon les syn- dicats, profite de la réforme territo- riale pour réduire les effectifs de façon drastique en France. “Il est prévu de supprimer un tiers des postes dans les villes qui ne seront plus capitales régio- nales” annonce Julie Pariente de la C.G.T. Dans cette logique, Besançon doit perdre une trentaine de postes avec des effectifs qui passeraient de 71 à 45. Les 20 postes du “service études” doivent être supprimés d’ici 2019 et 15 autres dans les fonctions supports L’antenne franc-comtoise de l’I.N.S.E.E. doit perdre une trentaine de postes. Les syndicats s’inquiètent de la situation.

région Bourgogne- Franche-Comté, il est cohé- rent de rassembler sur un seul site les services études” détaille Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. à Besançon. Les bureaux francs-com- tois conserveront la pro- duction statistique qui est une activité importante et le contrôle de gestion. “30 postes en moins, c’est un très grand majorant. À mon sens, nous serons plus autour de 25” ajou- te le directeur. Mais à l’évidence, les effec- tifs seront adaptés à cet- te mutualisation. Les 20 postes de Besançon ne

“Prétexte pour un plan social.”

Les bureaux de l’I.N.S.E.E. seront maintenus à Besançon. Mais la direction régionale va perdre ce titre en même que des compétences qui vont être transférées à Dijon.

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