La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

30 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

L’ÉLUE DU MOIS

Conseillère municipale déléguée aux modes doux

Pauline Jeannin, politique sans être carriériste À 28 ans, Pauline Jeannin fait partie des plus jeunes élus du conseil municipal de Besançon. Membre du groupe Europe Écologie-Les Verts, elle découvre les rouages de la mairie et de la politique.

une ville de 100 000 habitants. Il faut passer par un appren- tissage.” Apprendre dans son cas, c’est aussi accepter de voir s’envoler ses illusions. Entre les idées et les promesses électorales, l’envie de les réaliser et la possibilité de le faire, il y a un monde fait d’arbitrages financiers, de temps et de consensus. Un équilibre et un rythme qui ne collent pas vraiment avec le tempérament énergique de cette jeune fem- me toujours accrochée à l’idéal de pouvoir “changer les choses en mieux. C’est le but de la poli- tique !” Mais elle aimerait avan- cer plus vite dans l’aménagement de pistes cyclables à Besançon par

garent n’importe où. Tenter de régler le problème en installant partout des potelets qui vont gêner les vélos est une solution qui ne me convient pas” assu- me Pauline Jeannin. Ses col- lègues élus et les services avec lesquels elle travaille en étroi- te collaboration essaient de modérer ses ardeurs. “Si j’étais dans un conseil de quartier, dans une association, je militerais pour les mêmes sujets. La diffé- rence en étant dans une collec- tivité est que l’on a le pouvoir de décision” , en théorie. Car si elle en avait vraiment les moyens, elle userait volontiers de ce pou- voir pour faire avancer les causes qui lui tiennent à cœur. Mais voilà, elle n’est “que” conseillè- re municipale déléguée, c’est son premier mandat, et elle fait partie d’un groupe écologiste minoritaire au sein de la majo- rité. Pauline Jeannin espère néanmoins qu’elle aura l’occasion de faire ses preuves pendant ces six ans. “Je n’ai pas l’intention de faire une carrière politique. Ce n’était pas un rêve pour moi d’être élue. Je me suis engagée car j’ai l’impression d’être utile et de participer à l’effort collec- tif.” Elle a l’énergie et l’enthousiasme de la jeunesse. Son punch de militante est com- municatif dans une équipe, il n’y aurait rien de surprenant à ce qu’elle le fasse fructifier en dehors de la sphère politique. T.C.

D ans la catégorie des conseillers municipaux qui utilisent le plus le réseau de transport en commun, Pauline Jeannin est un exemple. Cette jeune fem- me active de 28 ans est toujours

entre deux trams, prise dans une course quotidienne pour concilier à la fois son emploi du temps d’élue à celui d'orthophoniste, une profession qu’elle exerce au C.H.U. dans le service de neuropsychiatrie.

tiques. Pauline Jeannin est mili- tante Europe Écologie-LesVerts (E.E.L.V.) sans avoir de carte d’adhérente à ce mouvement. “Je fais partie des coopérateurs.” Un statut qui lui permet de par- ticiper au débat d’idées au sein de la formation politique sans être impliquée dans sa gestion. “La cuisine interne au parti ne m’intéresse guère. C’est beau- coup d’énergie que je préfère consacrer à d’autres choses” assu- me Pauline Jeannin qui a com- mencé à militer en 2008 lors des élections municipales de Pon- tarlier, la ville dont elle est ori- ginaire. Elle n’a pas de carte, mais elle arbore le blason d’E.E.L.V. C’est d’ailleurs sous cette étiquette qu’elle siège au conseil munici- pal de Besançon depuis le mois de mars 2014, date de sa pre- mière élection. Au sein de cet- te majorité plurielle, le maire lui a confié la délégation “modes doux et maison de la mobilité.” À l’Agglo, elle participe à la com- mission mobilité. Des fonctions qui cadrent avec ses convictions. Après un an et demi de man- dat, Pauline Jeannin commen- ce à comprendre les rouages de la municipalité et les subtilités de la politique. “Au départ, on ne comprend rien des ficelles. Ce n’est pas inné d’être élu dans

“J’ai une voiture, mais je ne suis pas une grande conductrice. Je suis plutôt une adepte du bus, du tram, du train et du vélo quand je me déplace en ville” dit-elle. Ses habitudes sont fidèles à ses convictions poli-

exemple, un réseau qui a des lacunes. Elle espère aussi obtenir des résul- tats dans l’élaboration du plan piéton “qui implique la santé, le transport, le développement durable mais aus- si la verbalisation des voitures qui stationnent sur les trottoirs. C’est mon nouveau combat. On ne peut pas pénaliser des pié- tons ou des cyclistes au motif que des automobilistes se

“Pas l’intention de faire une carrière politique.”

Pour Pauline Jeannin, l’écologie est du bon sens quotidien.

LE GRAND BESANÇON

MÉREY-SOUS-MONTROND Un son et lumière “Mémoires de guerre”

réveille nos mémoires

La compagnie de théâtre “Les Menteurs d’Arlequin” a créé un son et lumière sur la guerre de 14-18. L’histoire nous conduit dans les pas de trois poilus avec qui on

déroule le spectacle déambulatoire “Mémoires de guerre.” Ce son et lumiè- re, écrit et interprété par la compa- gnie “Les Menteurs d’Arlequin” d’Ornans, nous conduit dans les pas de trois poilus, Louis, Jean et Lucien, tombés au front en juillet 1915, il y a tout juste un siècle. Au fur et à mesu- re de leur cheminement, on découvre avec eux toute l’absurdité de cette guer- re abjecte et atrocement meurtrière. “Ce bois va devenir l’espace mémoriel

de ces trois soldats qui reviennent à la vie. On va passer de leur enfance au champ de bataille, et nous verrons com- ment ils vont traverser la guerre. Nous ne sommes pas dans une reconstitution historique. On joue plutôt sur l’esprit, les sentiments. L’idée est d’amener les spectateurs à s’interroger sur lamémoi- re qu’ils ont de cette période” annonce Thomas Personeni. Il est à l’origine de ce spectacle de plein air sur lequel il travaille depuis trois ans. Son texte est nourri de témoignages littéraires lais- sés par des auteurs qui ont écrit sur cette guerre comme Céline (Voyage au bout de la nuit), Éric Maria (A l’Ouest rien de nouveau) ou Ernst Jünger (Orages d’acier). “Je me suis appuyé également sur des témoignages du cru. J’ai rencontré unmonsieur par exemple dont le grand-père a fait la guerre de 14-18. Il nous a laissé toutes les lettres qu’il écrivait à l’époque” poursuit lemet- teur en scène. À l’ambiance de la forêt et à la force des mots, s’ajoutent les effets pyro- techniques qui donnent du réalisme au combat. Puis il y a l’interprétation théâtrale des comédiens en costumes, des poilus vêtus d’un pantalon rouge et de leur capote bleue. Ce réalisme fait de “Mémoires de guerre” un spec- tacle saisissant. “Au total, il y a 52 per- sonnages interprétés par une quaran- taine d’acteurs. Les rôles principaux

découvre l’absurdité et l’atrocité de la guerre.

Thomas Personeni, 30 ans, a écrit et mis en scène le spectacle déambulatoire.

C’ est dans le décor naturel tor- turé du sentier karstique de Mérey-sous-Montrond que se

sont incarnés par des comé- diens semi-professionnels de la compagnie les Men- teurs d’Arlequin.Mais 70% des acteurs n’avaient jamais fait de théâtre avant de participer à cette aven- ture” remarque Thomas Personeni. Les répétitions ont démarré il y a 9 mois. Des dizaines de bénévoles de Mérey-sous-Montrond pour la plupart, et de tech- niciens se sont mobilisées

aura une proximité avec les comédiens. Il sera véritablement immergé dans l’ambiance de l’époque” détaille le met- teur en scène. À sa manière, la com- pagnie Les Menteurs d’Arlequin entre- tient le devoir de mémoire autour d’un des épisodes les plus traumatisants du XX ème siècle. Le spectacle d’1 h 30 est déconseillé aux enfants de moins de 6 ans. “Mémoires de guerre” du 7 au 11 juillet à 21 h 30 Spectacle déambulatoire Sentier karstique de Mérey-sous-Montrond facebook mémoires de guerre

“De l’enfance au champ de bataille.”

autour de ce projet collectif et artis- tique. “Nous allons emmener les spec- tateurs à travers ce bois.À chaque arrêt, ils assisteront à une scène. Le public

Entre le décor naturel et les acteurs en costume, le public va ressentir l’ambiance de la première guerre mondiale.

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