La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

AGENDA 38

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

EXPOSITION À la Citadelle de Besançon Germaine Tillion,

parcours d’une panthéonisée L’exposition visible tout l’été à la Citadelle permet de saisir l’intensité de la vie de cette résistante avant l’heure qui a su remonter le moral de ses co-détenues dans les camps de la mort. Notre expo coup de cœur de l’été.

L a mise en scène de cet- te exposition permet de saisir rapidement la for- te personnalité de celle qui est entrée en résistance avant même le fameux appel du 18 juin 1940 : la résistan- ce, la détention, la déportation et le travail de mémoire, ces quatre temps de la vie de Ger-

maine Tillion concentrés entre 1939 et 1954. Littérale- ment malade quand elle entend le discours de reddition de Pétain (qu’on peut d’ailleurs réécouter dans l’expo), elle déci- de immédiatement d’entrer “dans la résistance avant la résistance” résume le conser- vateur Vincent Briand. Déte-

nue ensuite à la Santé puis à Fresnes pour ses activités, elle sera déportée en octobre 1943 dans le sinistre camp de Ravensbrück où elle fera preu- ve d’un courage exceptionnel pour résister à l’opération de déshumanisation des Nazis. Pétrie d’humanité et d’humour, elle écrira même une opérette

comique au sein du camp, “seul ouvrage comique de toute la lit- térature concentrationnaire.” Au travers de ses écrits qui sont bien mis en scène dans cette expo, c’est toute la déter- mination de cette femme face à l’adversité et à l’asservissement qui s’exprime. “La volonté de cette femme tend

Vincent Briand, conservateur à la Citadelle, présente cette exposition mise en scène avec brio.

guerre et notamment son immense travail de recherche qui a abouti à l’édition du livre “Ravensbrück”. C’est elle qui dira à la sortie de ces années atroces : “Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux.” Avec l’autre exposition, dans une salle voisine duMusée com- tois, on peut découvrir les pho- tos de ses premières missions scientifiques en Algérie dans les années 1934-1940, sa vie d’avant. Car Germaine Tillion était connue d’abord comme ethnologue. Cette seconde expo- sition témoigne d’une rencontre fondamentale pour cette gran- de humaniste à l’esprit éclai- ré dont les paroles résonnent encore aujourd’hui : “Si l’ethnologie, qui est affaire de patience, d’écoute, de courtoi- sie et de temps, peut encore ser- vir à quelque chose, c’est à apprendre à vivre ensemble.” À méditer… J.-F.H.

à montrer combien l’esprit est une arme contre la violence et qu’une voix qui s’élève contre la barbarie est universelle, ce que salue son entrée au Pan- théon soixante-dix ans après la libération des camps de concen- tration” note le conservateur. Pour évoquer la vie de cette femme d’exception, la Citadel- le s’est appuyée sur les fonds

1 ENTRÉE OFFERTE POUR 1 ENTRÉE ADULTE PAYANTE * Ref. La Presse Bisontine

PASSEZ UN ÉTÉ À LA HAUTEUR !

du musée de la Résistance de Besançon et sur de nombreuses pièces d’archives - certaines très émouvantes - peu connues, prê- tées par des ins- titutions publiques ou des collectionneurs privés. La der- nière partie de l’exposition revient sur ses activités d’après-

“Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux.”

SITE VAUBAN

MUSÉE COMTOIS

MUSÉUM

MUSÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION

À NE PAS MANQUER CET ÉTÉ !

Muséum :

Musée de la Résistance et de la Déportation :

Nocturnes en extérieur :

> Du 13 juin au 20 septembre « BÊTES D’EXPO ! »

> Jusqu’au 20 septembre « LES ARMES DE L’ESPRIT,

> Du 8 au 31 juillet et du 5 au 22 août BALADES NOCTURNES THÉÂTRALISÉES

GERMAINE TILLION 1939 – 1954 » À l’occasion de son entrée au Panthéon, cette exposition met en lumière le parcours de Germaine Tillion, figure incontournable de la Résistance française.

Une exposition sur l’art et l’animalité faisant dialoguer des oeuvres picturales et sculpturales du Musée des Beaux-Arts avec des éléments des collections du Muséum de la Citadelle.

Créditsphotos:NoraLOUDIYI-EmmanuelEME-DavidLEFRANC

Les armes de l’esprit, Germaine Tillion, 1939-1954 Germaine Tillion ethnologue dans les Aurès, 1934-1939 Deux expositions à voir jusqu’au 20 septembre à la Citadelle de Besançon Dans l’autre partie du musée comtois sont à découvrir les photos de Germaine Tillion quand elle était dans les Aurès en Algérie en mission scientifique, présentées ici par Hélène Amann.

Deux créations originales dévoilent l’histoire prestigieuse des lieux dans la magie de la nuit.

*Offrevalablepour l’entréediurnede laCitadelle (horsgroupesethors animations),sur remisedecetteannonceauxcaissesde laCitadelle. Valable jusqu’au31août2015.Noncumulableavecunautreavantage.

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