La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

MUSIQUE

Collège Notre-Dame Vocation, passion, transmission

Jean-Pierre Aubel est professeur d’éducation musicale au collège Notre-Dame à Besançon. Avec le spectacle musical qu’il prépare

tous les ans, il sait capter l’attention de ses élèves, voire révéler des talents.

C lément Mathieu est le héros de ce célèbre film, Les Choristes, incarné par Gérard Jugnot. L’histoire d’un prof de musique qui réussit à faire naître des vocations chez les plus rétifs des adolescents grâce à la mise en place au sein de l’austère établisse- ment scolaire d’une chorale. Transposé à notre époque, il y a un peu de Clément Mathieu chez Jean-PierreAubel, professeur d’éducationmusi- cale et de chant choral au collège Notre-Dame de Besançon. Tous ceux qui auraient assisté fin mai aux deux représentations du spectacle de cette chorale au Grand Kursaal ne pourront que confirmer cette impression. Alors que la participation à la chorale n’est que facultative à côté de l’heure de cours de musique obliga- toire, ils étaient plus de 140 élèves, de la 6 ème à la 3 ème , à s’impliquer dans ce projet au long cours préparé depuis un an à raison d’une heure d’apprentissage et de répétition tous les mar- dis à midi.Avec sa méthode, mélange de décon- traction et de rigueur, Jean-Pierre Aubel a su les impliquer, les motiver, les captiver pour qu’au

final, ces apprentis chanteurs et danseurs offrent un spectacle de haute volée. “C’est vrai qu’il y a eu une vraie alchimie. Ce spectacle est allé au-delà de mes espérances cet- te année” avoue Jean-Pierre Aubel. Pour certains apprentis-chanteurs qui ont révélé un vrai talent à l’occasion de ces spectacles, c’est d’ailleurs un vrai déchirement de devoir quitter le collège. Pour comprendre la passion qui anime Jean-Pierre Aubel et l’envie qu’il a de la transmettre, il est néces- saire de remonter quelques décen- nies en arrière.Avec un grand-père trompettiste et un père qui écou- tait énormément de musique, le futur prof a baigné dans un uni- vers musical dès sa prime enfan- ce. Le premier choc musical de sa vie, il le reçoit en entendant laMes- se en si de Jean-Sébastien Bach. “C’était un 33 tours. J’ai dû l’écouter 50 fois de suite” se souvient-il.À 11 ans, ses parents l’inscrivent au conservatoire municipal de Luxeuil

“C’est ma vraie passion, j’ai ça en moi.”

Jean-Pierre Aubel : “Ma plus grande satisfaction, c’est quand un élève me dit qu’il commence à apprendre un instrument ou intègre une chorale.”

où habitait la petite famille. “Le début d’une passion totale, dévorante. J’ai eu besoin de savoir le pourquoi du comment dans la musique. Et ça ne m’a jamais lâché” dit-il. Plus tard, il intègre l’harmonie municipale, là où commencent les échanges avec les autres. “Je n’ai jamais ima- giné lamusique autrement qu’en la partageant.” Le début d’une vocation. Après Luxeuil, retour à Besançon pour Jean- Pierre Aubel qui intègre le conservatoire où il travaille la trompette et le solfège. Il poursuit à Lyon, puis à Dijon auprès de Thierry Caens, un élève deMauriceAndré. Parallèlement, Jean- Pierre Aubel s’initie à l’orgue d’église. “Je m’amusais à décortiquer les partitions de Bach, j’étais toujours en train de vouloir apprendre. Je reconnais qu’à l’adolescence, j’étais un peu hors dumonde. Il a fallu ensuite que je m’adapte au monde et à la musique modernes” sourit-il. Logiquement après le Bac, Jean-Pierre Aubel

enchaîne sur une fac de musicologie où il a com- mencé à donner des cours. “Du statut d’élève a découlé celui d’enseignant tout naturellement.” Il a démarré sa carrière à l’école départemen- tale de musique de Haute-Saône où il se dépla- çait d’école en école.Après le C.A.P.E.S., il choi- sit la voie de l’enseignement privé. Luxeuil, puis Besançon Saint-Ursule, et Notre-Dame. “J’entame à la rentrée prochaine ma trentième année d’enseignement” note M. Aubel. Tout au long de sa carrière, le chant choral aura été un fil conducteur. “C’est ma vraie passion, j’ai ça en moi” reconnaît-il. C’est au Nord de la Haute-Saône àAmance qu’il a fait ses premières armes en tant que chef de chœur après s’être initié à la direction musicale aux côtés d’Yves Martin qui dirigeait la chorale “La petite fugue” à Luxeuil. Le spectacle musical qu’il met en scène depuis maintenant quinze ans a l’avantage de réunir

toutes ses passions.Même, s’il le reconnaît, “c’est un travail de bagnard” car au-delà du choix des chansons, des musiques et de la mise en scène, c’est lui qui fait l’intégralité des arrangements. Il passe le plus clair de ses congés d’été à tra- vailler le spectacle de l’année suivante. “J’amène mon ordinateur et mes partitions au bord de la piscine…” Il a déjà en tête le fil conducteur du prochain spectacle dont le thème tournera autour de l’histoire du cinéma, de Charlie Chaplin aux comédies musicales en passant par Hitchcock et Truffaut. De leur côté, les élèves trépignent déjà d’impatience à l’idée de s’impliquer dans cette nouvelle aventure. À voir l’œil de Jean- Pierre Aubel briller à l’évocation de cette pro- chaine performance musicale, on sait que la petite flamme qui est née il y a plus de qua- rante ans chez cet homme n’est pas près de s’éteindre… J.-F.H.

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CRÉDIT PHOTO : OLIVIER PERRENOUD / RECETTE : THIERRY PERROD, L’AVANT-GOÛT

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