La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

LE GRAND BEASNÇON 28

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

SAÔNE

Endettement élevé

Ces dernières années, la commune de Saône a beaucoup investi. Résultat, elle ne peut plus recourir à l’emprunt. La situation financière de la collectivité fait débat entre l’ancien maire Alain Viennet et le nouveau Yoran Delarue. Les finances communales sont tendues

L orsqu’il a pris les rênes de la mairie de Saône en mars 2014, le maire Yoran Delarue a commencé par deman- der à la direction générale des finances publiques une analy- se du budget communal. Il vou- lait savoir où en était la collec- tivité après le mandat de son prédécesseur AlainViennet qui a beaucoup investi. Il voulait savoir aussi de quelles marges demanœuvre financières il allait pouvoir disposer pour investir à son tour. Les conclusions de l’étude de la D.G.F.I.P. sont à la hauteur de ce qu’il supposait. “Saône fait partie des communes les plus endettées du Doubs. Le niveau d’endettement par habi- tant est de 2 094 euros alors que la moyenne départementale est de 590 euros. Nous sommes dans une situation où nous ne pou- vons plus faire d’emprunt” constate l’élu. Dans son rapport consultable sur Internet, la D.G.F.I.P. relè- ve en effet que “l’autofinancement se réduit et (que) les ratios d’endettement (sont) très défavorables (l’encours de la dette étant supérieur à 7 millions d’euros). Ce niveau d’endettement ne permet plus à

Yoran Delarue conclut : “Au regard de ces éléments, est-ce que nous pourrons réaliser des projets, je n’en sais rien ?” L’opposition municipale qui a voté contre le budget 2015 n’est pas d’accord avec la lecture pes- simiste que fait la majorité de la situation. “La commune est certes endettée, mais il est tou- jours possible de faire des choses car il y a des réserves” affirme Alain Viennet, l’ancien maire, aujourd’hui leader du groupe d’opposition dans lequel siègent quatre conseillers. En effet, la direction générale des finances publiques précise qu’en 2014, il restait dans les caisses de la commune 1,8 million d’euros dont 1,5 million d’euros de res- sources propres à la collectivi- té et 279 000 euros de capacité d’autofinancement. C’est d’ailleurs sur les fonds propres de la mairie que la précédente majorité a “payé cash, sans recours à l’emprunt” (554 000 euros tout de même) la nouvelle salle des fêtes au centre du village. Alain Viennet estime que Saô- ne a encore les moyens d’agir. S’il était aux affaires, dit-il, il poursuivrait l’aménagement de

la collectivité de recourir à l’emprunt.” La capacité d’autofinancement de la mairie s’effondre. Elle était de 838 000 euros en 2012, 279 000 euros en 2014, et la D.G.F.I.P. estime qu’elle sera de 59 000 euros en 2017 ! Bref, si la commune veut inves- tir elle devra suivre les recom- mandations de la direction géné- rale des finances publiques qui préconise, entre autres, de “limi- ter les dépenses de fonctionne- ment, d’augmenter ses factura- tions, c’est-à-dire les tarifs des différentes prestations (partici- pation plus importante des usa- gers aux coûts des services), et

L’endettement à Saône est de 2 094 euros par habitant, c’est presque quatre fois plus que la moyenne départementa- le.

d’opérer à une hié- rarchisation dans les opérations d’investissement.” Sauf à mettre les habitants à contri- bution plus qu’ils ne le sont déjà, et à vendre le patri- moine communal (terrains et immeubles) les marges de manœuvre de la mairie sont limi- tées pour agir.

“Saône devient une belle endormie.”

la commune. Parmi les chan- tiers qu’il aurait déjà réalisés, il y a le giratoire qui doit per- mettre de fluidifier la circula- tion aux abords du nouveau Super U. “Il vaut mieux à mon sens être dans une commune endettée mais bien gérée, que dans une commune où on ne voit pas grand-chose bouger depuis un an et demi. Saône est en train de devenir une belle endormie. Nous demandons au maire de

nous donner une vision d’ensemble de ses projets ” tacle Alain Viennet et son collègue d’opposition Michel Rognon. Ce discours, Yoran Delarue le connaît.Mais selon lui, dépouiller la commune de ses réserves pour réaliser des projets est le meilleur moyen de la mettre sur la paille. “Nous voulons rénover l’ancien gymnase. On pourrait régler les travaux sans avoir recours à l’emprunt. Dans cinq

ans, que ferons-nous si nous n’avons plus de réserves ? Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas d’argent dans les caisses, mais il faut le conserver pour gérer l’avenir. Je ne conteste pas les investissements qui ont été faits par mon prédécesseur, le plateau sportif et l’école, mais il fallait s’arrêter là. Les 500 000 euros mis dans la salle des fêtes ont été de trop.” T.C.

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vers ce parc de 15 hectares. C’est tout le sens de “Time”, la derniè- re nouveauté numérique qui vient d’être mise en service au musée. Ce système unique en France per- met de rendre accessible le site à toutes les personnes en situation de handicap grâce à une applica- tion pour smartphones et tablettes tactiles. Tout se passe sans télé- chargement. Pour accéder au contenu numérique, il suffit de se

Les personnes malentendantes activent la fonction qui leur est dédiée dans Time.

“Time”, c’est aussi un jeu pour les enfants Time, cʼest aussi un jeu vidéo gra- tuit pour les enfants, disponible sur tablette et smartphone dans lʼenceinte du musée. Il les plonge dans la vie des gens qui vivaient dans les fermes quʼils découvrent dans le musée. Dans ce voyage en immersion, le joueur guide par exemple un paysan, Raphaël, dans ses tâches quotidiennes comme le nettoyage de lʼétable. Dans une autre maison, il va suivre la vie dʼun enfant à la cuisine en 1950. Les personnages évoluent dans le décor des maisons du musée. Time est aussi ludique et instructif.

L’audio- description et le langage des signes.

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