La Presse Bisontine 167 - Juillet-Août 2015

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 167 - Juillet-Août 2015

PALENTE

Drive fermier La Ferme où l’on achète, déguste, cause Des habitants du quartier ont créé

Évelyne Andreosso

et André Deforet,

F rédéric, la quarantaine, habite le quartier de Palente à Besançon. Ce jeudi soir, en rentrant du chemin de l’école où il est allé chercher son fils, il s’arrête au 17, chemin de Palente, dans la cour de l’ancienne école du quar- tier. C’est l’heure des courses… ou presque. “C’est pratique : j’ai “La ferme à Palente”, un drive fermier dans le but de relancer l’activité et créer du lien localement. L’initiative porte ses fruits…

passé ma commande sur Inter- net (www.ferme.palente.fr) un peu plus tôt dans la semaine et je viens chercher ma comman- de et la payer. Je conseille les merguez et chipolatas ! Elles sont top” dit-il en récupérant son panier. Créé en juin 2014 par la dyna- mique association, “La Ferme de Palente” n’est pas un mar- ché comme les autres. Il a trou- vé ses fidèles avec des gens du quartier au départ puis de nom- breux Bisontins ou salariés tra- vaillant dans la zone artisana- le et commerciale. “L’idée est partie d’un constat simple, rela- te Évelyne Andreosso, membre de l’association. La dernière fer- me à Palente a cessé ses activi-

tés en 1988. C’était le grenier de Besançon. Aujourd’hui, dans le “vieux Palente”, il n’y a plus de commerce et les aînés du quar- tier ne peuvent plus se rendre au marché place des Tilleuls car les bus ne le desservent plus. On a eu cette idée.” Le plus dur était de convaincre des producteurs qui soient locaux. Les bénévoles y sont par- venus. Ils ont créé un site Inter- net grâce à la fille d’Évelyne : “La commande se fait par Inter- net : les gens composent et vien- nent rechercher la commande le jeudi. On peut aussi les livrer à ceux qui ne peuvent se déplacer. Les clients paient directement au producteur” explique André Deforet, bénévole. L’association

bénévoles, à l’origine de la création du drive fermier de Palente.

ne gagne pas un centime sur les achats ! Philanthropes ces béné- voles ? “On favorise le commer- ce local (les producteurs n’habitent pas à plus de 70 km), l’agriculture raisonnée et assu- rons un lien dans le quartier” dit André. Cela se ressent dans l’ambiance qui transpire ici : c’est chaleureux. Les acheteurs prennent le temps de discuter. Fin juin, ils ont même organi- sé un barbecue, en toute convi- vialité. Pour commander sur le site, il faut adhérer à l’association (10 euros). La variété de produits est lar- ge : légumes, fromages, produits laitiers, viande, charcuterie, volaille, miel, bières, escargots, vins du Jura, huiles (du Val d’Amour), farines, chocolats,

pâtes fraîches. “Il manque un producteur de fruits…C’est dif- ficile à trouver” admet Évelyne Andreosso. Quant aux prix pra- tiqués ? “Le kg de chipolatas est à 9 euros, pas plus cher qu’en grande distribution, annonce Florence Deforet de la Ferme d’Ollans. Le but est de gagner son argent sans assommer le consommateur. On confection- ne tout dans notre laboratoire, sous-vide” dit-elle. La qualité est au rendez-vous. Parfois, il manque certains produits : “On ne va en effet pas tuer une bête

pour un bifteck commandé” pré- cise la productrice.Mais la diver- sité est assez vaste pour que les clients reviennent : “On veut de la diversité dans les produits mais nous ne voulons pas de concurrence entre les produc- teurs : s’il y a un producteur de viande, il n’y en aura pas deux !” témoigne Évelyne Andreosso. Du producteur au consomma- teur, voilà le credo.Avec l’amitié en plus. Le “vieux” Palente a renoué avec son passé d’ancien grenier bisontin. E.Ch.

Les phrases-clés des élus Conseil municipal du jeudi 18 juin 2015 Le replay du conseil

Renseignements : Drive fermier “La Ferme de Palente” Commande sur www.fermepalente.fr Marché les jeudis soirs de 17 à 18 h 30 au 17, chemin de Palente à Besançon (cour de l’ancienne école).

INNOVATION

Une nouvelle “appli”

Sondage. Sur la question d’armer la Police municipale de tazers et bâtons télescopiques. “Je ne gouverne pas aux sondages mais aux convictions” répond Jean-Louis Fousseret à Philippe Mougin (F.N.). Ce dernier lui demande de respecter la volonté des Bisontins (N.D.L.R. : il n’y a eu aucun sondage). Insomnie. Éric Alauzet (E.E.L.V.) toujours sur l’armement : “Chacun peut mesurer la solitude d’un maire face à une telle décision…” Aveu de Jean-Louis Fousseret : “C’est vrai que cela m’a quand même empêché de dormir.” Politique. Jacques Grosperrin (Les Républicains) et l’opposition se disent “ravis que le maire ait repris un de leurs points proposés lors des municipales” tout ceci “dans un débat apaisé” dit le chef de la droite. Ogre. Jean-Louis Fousseret présente le projet de décret établissant Dijon comme chef-lieu de la grande Région : “On ne va pas se faire bouffer ! Il faudra être fiers, croire aux chances du territoire.” Fusion. “Essayons d’avoir 50 ans d’avance et non un siècle de retard” déclare le maire. À l’heure de la visioconférence, il prône un autre type de gouvernance. Foot. “On m’a reproché de ne pas être au match de l’équipe de France (19 ans) à Besançon. J’étais allé défendre Besançon à l’Élysée… où ma place était plus utile.” Attaquant. Jacques Grosperrin saisit le ballon au bond : “Avec cette fusion, j’ai l’impression que l’on part avec 10 buts de retard…” Jean-Louis Fousseret : “Il n’y a que ceux qui ne jouent pas les matches qui peuvent les perdre.” Superstition. Pascal Bonnet (Les Républicains) : “Pourquoi 13 régions ?… En plus, ça porte malheur.” Pirouette du maire : “J’ai habité 28 ans au 13, rue du Vivarais et ça s’est bien passé.” (rires). Candidat ? “Peut-être serez-vous candidat en 2017 pour les législatives ?” demande Jacques Grosperrin au maire. Réponse du tac au tac : “Je préfère le Sénat.” Vache. “Occupez-vous de vos amis. Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées” dit le maire à Pascal Bonnet qui regrette le caractère “antidémocratique” choisi par le gouvernement Hollande pour la fusion des régions. Cocu. “Si des gens se sentent cocufiés avec cette réforme, alors ça ne marchera pas” annonce le maire. Social. “Ne foutez pas de politique là-dedans” demande le maire à Michel Omouri (Les Républicains) qui intervient sur l’analyse des besoins sociaux. Privatisation. “On laisse des gens sur le bord de la route” déclare Christophe Lime (P.C.F.) au sujet de l’augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz depuis la privatisation de ces services. Choc. “Notre société est tombée sur la tête. On laisse croire que tous les gens qui touchent les allocations sont des fraudeurs !” s’emporte le leader communiste. 21h15. Les débats se poursuivent depuis 3 heures. “Il ne reste plus que 77 points à l’ordre du jour…” dit le maire qui demande concision et précision. L’opposition en chœur : “Appliquez le 49.3 pour réduire la longueur” . Rires.

Lycéens et déjà entrepreneurs Élèves en première S à Jules-Haag, Robin et Olivier ont créé une application pour smartphones. Le but : résoudre des énigmes.

D evant le lycée Jules-Haag, là où les élèves papotent, se racontent leur der- nière sortie, révisent, Robin Oliveira et Olivier Nachin scrutent sur leur téléphone l’évolution du nombre de téléchar- gements de leur application pour smartpho- ne. 140 téléchargements sur google play en trois jours depuis le 21 mai. Pas mal ! Leur travail et leur réussite suscitent l’admiration : “Franchement, c’est énorme ce qu’ils ont fait” dit une de leur camarade. Le jeu consiste à résoudre 33 énigmes. Il s’intitule “33” et fait appel à la logique et à toutes les fonctionna- lités du téléphone. Pour résoudre l’énigme 2, il faut par exemple tapoter sur l’écran de son téléphone pour casser la vitre (virtuelle) ren- fermant une clé. On ne dévoilera pas les 32 autres… À vous de jouer. Pour en arriver là, les deux lycéens, âgés de 16 ans, ont concrétisé un travail colossal. En un an, ils ont créé, inventé, dessiné et déve- loppé une application pour smartphone (androïd) disponible gratuitement. “Tout est parti d’une idée lors d’un voyage scolaire, en juin 2014, se souvient Robin. “On a alors pris un book en ligne sur Internet et on s’est lancés” déclare Olivier, le Bisontin. Cela paraît simple. Mais ils ont vite été rattrapés par des difficultés :

“Ne serait-ce que pour créer l’entreprise (nom- mée Pomme). On est mineurs… Nous ne vou- lions pas créer une société car nous aurions eu des charges. J’ai dû m’inscrire auto-entrepre- neur seul… car à deux, c’est impossible” dit Robin. Leur “appli” a un modèle économique avec la pub qu’elle peut générer. Mais ils ont surtout fait cela par passion. Et n’ont pas comp- té leurs heures : “Avant son lancement, on a passé 36 heures dessus.” Bons élèves, ils n’ont pas oublié les cours en Terminale S, spéciali- té Sciences de l’ingénieur. Si leurs parents les ont mis garde, leurs enfants les ont vite ras- surés. Le lycée a même publié sur les écrans leur invention. Leur prof d’anglais les a aidés pour des éléments de traduction. Le jeu est en effet disponible en anglais. Si l’école ne leur a jamais appris la réalisa- tion d’un budget prévisionnel, la création de statut, le codage Internet, la communication, Olivier et Robin ont résolu toutes les tracas- series pour sortir ce jeu d’énigmes. Un formi- dable parcours…qui ne fait peut-être que com- mencer. Ils souhaitent la développer sur les I-phone. Renseignement : www.facebook.com/mpommestudio

Lycéens, Robin Oliveira et Olivier Nachin (de gauche à droi- te) ont créé une applica- tion gratuite pour smart- phone.

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