La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 76

Avril 2007

1,90 € Le troisième mercredi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Le chantier de la décennie Travaux du T.G.V. : c’est parti pour cinq ans

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Châtillon-le-Duc : un lotissement dans la tourmente Une nouvelle affaire pointe le bout de son nez à Châtillon. Un lotissement d’une trentaine de maisons comporte de nom- breuses malfaçons. Peut-être les conséquences d’un marché de la construction de plus en plus tendu. L’événement p. 6 et 7 Un Bisontin sur deux est célibataire

- Dans les coulisses du chantier. - Les retombées actuelles. - Les emplois générés. - Qui en profite ? - Les photos de la future gare d’Auxon.

Lire le dossier p. 11 à 15

PAULETTE GUINCHARD : “Pourquoi j’arrête” L’interview vérité p. 17

Les célibataires n’auront jamais été si nombreux dans le Grand Besançon. Tous les moyens sont bons aujourd’hui pour tenter de trouver l’âme sœur. La Presse Bisontine a enquêté. p. 18 et 19

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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Éditorial

MUSIQUE

Industrie du disque

Le 10 mars dernier, les Victoires de la Musique ont sacré huit artistes du groupe Universal Music. Dont “Grand Corps Malade”, chez AZ Valéry Zeitoun, patron du label, explique son rôle de découvreur de talents et raconte les ennuis et les conflits de l’industrie du disque. Valéry Zeitoun : “Le téléchargement illégal fait énormément de mal”

Show Le Sarko show organisé le 13 mars der- nier à Micropolis a réuni plus de 10 000 spectateurs. Pour une fois, les chiffres des organisateurs concordent avec ceux des forces de l’ordre (forces de l’ordre d’ailleurs qui sont sous la tutelle du ministre-candidat…). La salle était chauf- fée à blanc, l’auditoire naturellement acquis à la cause de la star, à quelques exceptions éparpillées près. Au premier rang, des dizaines d’élus locaux, de petits maires ruraux, de sénateurs et de députés franc-comtois ou de fervents militants, étaient sagement alignés aux premiers rangs. La larme à l’œil, l’exci- tation puérile du gamin devant l’appa- rition du Père Noël, ces grands enfants étaient aux anges. Flattés au préalable par un ministre de la Culture converti en Monsieur Loyal parodiant Stendhal, tous ces “gens de cœur et d’esprit” présents dans la salle tressaillaient de joie. Le thè- me de la rencontre devait s’articuler autour du patrimoine et la culture. Hélas, la seule visite collant à ce thème de cam- pagne devait être la visite de la Citadelle de Besançon et son inscription éven- tuelle au patrimoine de l’Unesco l’an prochain. Au grand dam du maire, cet- te visite a fait pschitt. Nicolas Sarkozy a préféré passer plus de temps en ter- re vésulienne auprès de son ami Joyan- det. Finalement, le candidat n’aura vu deBesançon que son palais des congrès. Pour le patrimoine, c’est raté. En fin de journée, le grand show à l’américaine censé dérouler lemenu Sarkozy enmatiè- re de culture a tourné court (ou long, c’est selon). Peu de culture, point de patrimoine, pour beaucoup d’identité nationale. Les aficionados du candidat U.M.P. ont applaudi et ovationné leur poulain et la soirée fut grandiose pour eux. Les autres qui venaient chercher des éclairages sur les intentions de Nico- las Sarkozy en matière de culture, un programme détaillé sur sa politique de valorisation du patrimoine en auront été pour leurs frais. C’est logique : la média- tisation - qui vaut d’ailleurs pour tous les “grands” candidats - a pris le pas sur l’explication. Le show a remplacé le fond. Mais tout cela est normal après tout. Les campagnes électorales sont conçues pour se faire applaudir par un public le plus nombreux possible tout acquis à sa cause et donner de belles images pour le journal du lendemain. Et non pour poser les vraies questions de société… Ainsi va la vie pré-électorale, il faut bien s’y faire.

L a Presse Bisontine : Deux Victoires de la Musique pour “Grand Corps malade”, la situation semble très correcte pour le label AZ, en ce moment ? Valéry Zeitoun : Oui, la situation est plutôt bonne. L’an- née dernière, nous avons développé de jeunes artistes et nous en avons signé. Et a priori , nous ne nous sommes pas trompés puisqu’aujourd’hui on récolte les fruits de ce qu’on a semé. Mais si la situation est bonne, elle est à la fois préoccupante. On voit bien que les chiffres du disque sont en chute libre. Et tout cela est un peu inquiétant. Il est vrai que le télé- chargement illégal fait énormément de mal à l’in- dustrie du disque. Mais à partir du moment où on vous enlève 40 % de ce que vous gagnez, ça devient compliqué. Et la loi D.A.D.V.S.I. qui interdit le télé- chargement ne change rien. Il y a beau avoir des pro- cès, il y a toujours du piratage. Tant que les four- nisseurs d’accès ne réagiront pas et laisseront des pirates opérer, on pourra toujours faire des procès… Ce n’est pas parce qu’il y a des sens interdits que les gens ne les empruntent pas. L.P.B. : On reproche parfois aux gros labels, comme le vôtre, de ne pas laisser de place aux indépendants. Qu’en pensez- vous ? V.Z. : Je ne réagis pas comme cela. Ce qui est impor- tant reste quels sont les artistes que vous signez. Que vous soyez indépendant ou que vous soyez dans une major, l’important, c’est quelle est votre politique artistique. Un article du journal Libération explique, lors des Victoires de la Musique, que les indépen- dants n’ont rien eu et les majors oui. Mais ce ne sont pas les majors qui ont eu, des prix, ce sont les artistes, parce que le métier a considéré que c’était de bons artistes. Après, qu’ils viennent de majors ou de labels

indépendants, moi je m’en fiche com- plètement. L.P.B. : Justement, comment fait-on pour découvrir ces artistes ? Comment procé- dez-vous ? V.Z. : Je n’ai pas de secret. D’une part, j’ai des réseaux, des gens qui vien- nent me voir, qui savent à peu près ce que je cherche et dans quel état d’esprit je suis. Et ils me proposent des choses. Mais cela peut-être aus-

Valéry Zeitoun a lancé, entre autres, la carrière de Chimène Badi.

si moi, au gré de mes pérégrinations… Ça a été le cas pour “Grand Corps Malade”. Je suis tombé par hasard dessus. Je n’en avais pas du tout entendu parler. Il se trouve que j’étais dans une soirée, au Palais des Congrès, où il finissait d’enregistrer son album au sous-sol. Quelqu’un m’a dit : “Tiens, tu devrais passer là, il y a un mec génial, en train de finir son album.” Donc je suis passé, j’ai écouté, je lui ai proposé de signer et trois semaines après on travaillait ensemble. Il n’y a réellement pas de recet- te. Il reste une partie de magie dans ce métier. L.P.B. : Alors quelles seront, selon vous, les prochaines sur- prises musicales d’AZ ? V.Z. : Par exemple, j’en ai une qui vient d’Angleterre. Elle s’appelle Amy Winehouse. Et à mon avis, nous allons faire un carton avec. Et puis là, dans ceux que je viens de signer, il y a un rappeur, Jeff Le Nerf. Je pense qu’étant donné la manière dont il écrit, on va certainement parler de lui. J’ai aussi signé une jeu- ne artiste, qui s’appelle Koxie. Elle aussi, je vais beau- coup miser dessus. Voilà, ce sont deux ou trois noms, comme ça, qui, je crois, vont fonctionner.

L.P.B. :Vous aviez été membre du jury dans l’émission “Popstars”, et aujourd’hui, il y a de plus en plus d’émissions de ce genre. Pensez-vous qu’il s’agisse de véritables tremplins pour talent, ou plus de simples shows télévisés ? V.Z. : Je n’ai aucun souci avec ces émis- sions, même si je ne les regarde pas. Je pense que lorsqu’on est un simple interprète, il est bien de faire ces émissions. Certains sortent de là et font de vraies carrières. Et c’est très bien. Ça a, aumoins, le mérite d’exis- ter. Et puis, il est tout de même mieux d’avoir des émissions où on peut aller chanter que des émissions où on est enfermé dans une pièce, à ne rien fai-

re, pendant trois mois. Ces émissions existent, c’est tant mieux. Je crois même que “La Nouvelle Star” marche très bien cette année. Et quand on ne sait pas écrire la musique, quand on est plus un artiste interprète qu’un auteur-compo- siteur, c’est formidable, c’est le meilleur endroit pour

se faire remarquer. Par contre, pour avoir des auteurs compo- siteurs, c’est une autre histoi- re, car le circuit est différent.

Propos recueillis par J.C.

Bio express Nom : Zeitoun

Prénom : Valéry Sexe : masculin Date de naissance : 13 février 1966 Fonction : - producteur, - directeur du label AZ, pour Universal Musique France Faits marquants : -membre du jury dans l’émission Pops- tars 2, sur la chaîne télévisée M6 - Participation comme acteur, au film d’Emmanuelle Bercot, “Backstage”, 2005. - Découvreur de talents, comme Chi- mène Badi (en 2002) ou Grand Corps Malade (en 2006) Centres d’intérêts : La musique, le cinéma,le football,les voyages,la pein- ture, l’architecture, les montres, les jolies voitures, la nourriture et “faire l’andouille avec les copains” Films préférés : Plein.Dont“LesAffran- chis”, “Casino”, “Grease”, “La pisci- ne”, “Deux hommes dans la ville”.

Jean-François Hauser

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Julie Cottet, Jean-François Hauser. Régie publicitaire :

Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2007 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Henri Deluy, E.C.E., Citron Vert, R.F.F., Florent Rousset, Nouveau Théâtre.

RETOUR SUR INFO

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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L’actualité bouge,les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. “La porte Battant ne servait à rien”

L’eau “La Bisontine” avec des bulles

L’ eau du robinet à Besançon pour- rait bien pétiller dans quelques semaines. En ce moment, des essais sont menés par une société bison- tine pour gazéifier l’eau municipale et l’em- bouteiller. La ville souhaite ainsi surfer sur la vague du succès rencontré par son eau “la Bisontine”. La mise en bouteille de l’eau bisontine gazeuse serait progressi- ve. “Les essais sont faits et technique- ment, ça marche. On réalise aussi des tests sanitaires, c’est très prometteur. Mais l’idée est d’abord de produire de la Bison- tine gazeuse destinée aux réceptions orga- nisées par la mairie. En gros, au lieu de

servir du Perrier, la ville offrira de la Bison- tine gazeuse” explique David Mourot, directeur du service “eau” à Besançon. Mais cet usage interne de l’eau gazeuse, qui sera fait dès le printemps, pourrait être étendu en cas de succès à une dis- tribution publique, du moins dans la région de Besançon. “Il ne faut pas perdre de vue la démarche écologique dans laquel- le nous nous situons, ajoute David Mou- rot. L’eau sera embouteillée dans un embal- lage en verre, recyclable puisque consigné. Il n’y aurait pas de transport puisque l’en- treprise de gazéification est sur place.” L’eau du robinet de Besançon continue

à faire parler d’elle. Sa promotion à tra- vers campagnes de communication et carafes estampillées “la Bisontine” ont fait florès en France : plus de 100 cou- pures de presse ont été consacrées à l’initiative bisontine. Quant à l’impact local, il sera mesuré dès ce printemps par une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de Bisontins. En 2004, ils étaient 41 % à déclarer ne boire que de l’eau du robinet et 26 % alterner eau municipale et eau en bouteilles, soit 67 % au total. “Notre objectif est d’atteindre les 75 % cette année.”

Décathlon installera-t-il un centre technique à Besançon ?

parition du tramway en 1952. La démolition était aussi une façon de neutraliser un lieu d’insécuri- té déploré par tous. Ces portes n’étaient en réalité qu’un double tunnel particulièrement inhospi- talier. Elles ne présentaient pas un intérêt architectural particu- lier” ajoute le Bisontin. Il conclut en mettant le doigt sur la ques- tion des vestiges des arènes et de la porte de Charmont d’avant Vauban, enfouis sous la place Leclerc. “Depuis leur exhuma- tion, ces vestiges se désagrè- gent lentement à l’ombre d’une intense indifférence. À moins qu’un jour… un chargé de mis- sion…” termine-t-il en guise d’ap- pel du pied à Lionel Estavoyer, chargé du patrimoine à la ville de Besançon.

L a destruction du patrimoi- ne bisontin au fil des décen- nies passées était l’objet d’un long article dans notre pré- cédente édition. Amateur local d’histoire, le Bisontin Christian Mourey a voulu apporter sa pier- re à l’édifice historique. Au sujet de la destruction des quartiers insalubres des rives du Doubs côté Battant, M. Mourey justifie pleinement les démolitions entre- prises au cours du XX ème siècle pour des raisonsd’hygiène. “L’épi- démie de choléra de 1854 a fait en une seule semaine 50 morts à Battant, rappelle-t-il. En 1907,

L’ enseigne Décathlon a émis le projet d’installer un de ses centres de recherche tech- nique à Besançon, avec à la clé, desdizainesd’emplois. Commeelle l’adéjàfaitpour levélodans larégion deSallanches (Haute-Savoie), pour les sports d’eau à Hendaye (Pyré- nées-Atlantiques) ou pour la chas- seet lapêcheducôtédeBordeaux, l’enseignenationaleachoisidedélo- caliser une partie de ses centres de recherchequi développent les futurs produitsvendusdans les217maga- sins françaisde lachaîne. Là, il s’agi- rait decréer “uncentrede recherche technique consacré aux sports de

le rapport du docteur Baudin dénonce l’insalubrité d’un fau- bourg où le taux de mortalité est le double de celui de la Boucle.” Christian Mourey se positionne aussi sur la fameuse destruction des portes de Battant que nous relations dans l’article. Selon lui, cette destruction “n’a jamais sus- cité de mouvement de protes- tation important. Au contraire.” M. Mourey estime que “les portes n’ont pas été sacrifiées à l’em- prise automobile qui n’existait pas à l’époque. Le souci de la population était le passage des bus mis en service après la dis-

raquettes (tennis, squash…)” confir- me Éric Juhliet, directeur général GrandEstdeDécathlon. “Nousavons proposé à Décathlon un terrain sur la zone Témis, confirme Jacques Mariot, adjoint bisontin au com- merce. Seulement, le projet a l’air detraînerunpeu. Ilsdevaientprendre leurdécisionfin2006. Àce jour,nous n’avons toujours pas de confirma- tion.” Selon le directeur général de Décathlon, “ce projet de délocali- sationducentretechnique“raquettes” est seulement repoussé, en aucun cas annulé.” Seulement, Besançon n’est pas seul candidat à cette ins- tallation. Lacapitalecomtoise serait

enconcurrenceavecdegrosclients : Marseille, Perpignan et même Bar- celone. Les chances de Besançon semblent minces. Par ailleurs, l’enseigne Décathlon poursuit sa volonté de renforcer sa présence dans le Doubs. Une demanded’implantationd’unmaga- sin de 2 500 m 2 à Pontarlier sera étudiée le 28 mars par la commis- sion départementale d’équipement commercial. En cas de réponse favorable, Décathlon serait présent à Besançon, Montbéliard et Pon- tarlier. Lemagasinpontissalienpour- rait ouvrir ses portes, au mieux, en avril 2008.

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URBANISME Des terrasses de café La place Pasteur change de visage La requalification de la place Pasteur sera la partie la plus visible de l’iceberg “Passages Pasteur”. Les travaux s’apprêtent à démarrer. C’est une équipe lyonnaise qui a été retenue pour repenser la place.

PLANTE Travaux en avril Sus à la renouée du Japon ! Une plante exotique venue d’Asie envahit les berges du Doubs, notamment à Besançon. Une grande opération d’entretien démarre début avril pour tenter de stopper la prolifération de ce végétal.

A Avec son esplanade à plusieurs niveaux, devenue au fil des ans le repaire d’une caté- gorie de citoyens désœuvrés, la place Pasteur ne retient plus le passant. Une chose est sûre : elle ne joue plus du tout son rôle de place centrale de ville. Dans leur réflexion en vue de l’aménagement du futur centre commercial bap- tisé “Passages Pasteur”, les élus bisontins n’ont pas man- qué d’intégrer le projet de revoir complètement la phy- sionomie de la place pour lui redonner du lustre. Après avoir reçu les proposi- tions de 22 candidats, c’est finalement une équipe lyon- naise qui a été retenue par la ville de Besançon. Composée d’un cabinet d’architecte, d’un bureau d’études techniques, d’un concepteur en éclairage et d’un designer, ils ont pro- posé un projet qui s’articule autour de plusieurs éléments forts. L’espace de la place sera donc libéré de l’édicule actuel, ceci afin de révéler les façades et mettre en scène les perspec- tives. “La place bénéficiera de

L e coupable s’appelle Fallopia japonica , ou renouée du Japon. Cette plante qui s’épanouit notamment sur les contreforts du célèbre mont Fuji a été introdui- te en Europe par des botanistes, com- me beaucoup d’autres. Mais elle s’est rapidement “échappée” des jardins botaniques pour envahir la nature environnante. Aujourd’hui, on la retrouve largement dans nos contrées. Une sorte de gros aster aux feuilles triangulaires s’apparentant à celles des épinards et dont la longueur peut atteindre 10 m et les racines peuvent descendre jusqu’à 1,50 m de profon- deur. Besançon n’a pas échappé au phé- nomène de cette plante invasive qui, lorsqu’elle n’est pas concurrencée par d’autres plantes comme dans son milieu d’origine, prolifère et contri- bue à une baisse de la biodiversité. “Nous avions repéré la présence de cette plante dans les années quatre- vingt-dix mais surtout sa forte pro- gression. Avec ses énormes feuilles, elle fait beaucoup de photosynthèse et elle prend rapidement le dessus sur les autres plantes” explique Alain Sol- viche, président de l’association E.C.H.E.L. (Espace Chantiers Envi- ronnement Local), association char-

gée par la ville de Besançon d’une opération d’entretien des berges qui démarre début avril. Pire : là où sévit la renouée du Japon, la diversité de population des insectes “chute de 50 %, ce qui a logiquement des réper- cussions directes sur la population de poissons dans le Doubs” analyse la spécialiste. Entre avril et septembre, l’associa- tion E.C.H.E.L. moyennant un finan- cement de 24 790 euros de la part de la ville, traitera plusieurs endroits de la capitale comtoise. “Nous nous concentrerons sur les berges du Doubs

à partir de la limite d’Avanne, jusqu’à Cha- mars et au centre-vil- le, puis vers les Prés- de-Vaux. Ainsi que d’autres secteurs com- me Rosemont et une petite tâche vers Micro- polis” ajoute M. Sol- viche. Lorsque l’on plante quatre arbustes au mètre carré sur un terrain infesté, 99 % de la renouée dispa- raissent. Efficace mais fastidieux. J.-F.H.

Sa longueur peut atteindre 10 m.

la présence d’un arbre sym- bolique, élément végétal unique et majeur” selon les concep- teurs. Aussi, “le déploiement des terrasses de café sera ren- du possible pour animer la place.” La mise en lumière aura aussi son importance ainsi que l’installation de bancs en pierre polie, “véri- tables sculptures et pièces uniques dessinées spécifi-

quement.” L’aménagement de la place s’étalera d’avril à novembre, le temps de procéder à la démolition de l’actuel édicu- le, la dépose des arbres, de la fontaine, puis de la fabrica- tion et la pose des nouveaux mobiliers. Le coût total de la requalification de la place est estimé à 1,4 million d’euros T.T.C.

Réunion préparatoire du service urbanisme. On y voit

l’esquisse des futurs bancs.

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Alors que le marché de l’immobilier et en particulier celui de la construction progresse encore, une nouvelle affaire pointe le bout de son nez à Châtillon-le-Duc. Dans cette commune, la société Néolia (ex-SA.F.C.) vient de réaliser un lotissement d’une trentaine de maisons dont la plupart des propriétaires se plaignent du nombre des malfaçons constatées. Néolia reconnaît les faits et assure qu’elle assumera les réparations nécessaires. Mais au-delà de ça, le cas de Châtillon-le-Duc révèle une autre réalité : celle d’un marché de l’immobilier où les constructeurs peinent à trouver des entreprises qui ont toutes les compétences pour mener à bien les chantiers avec toutes les conséquences que cela comporte. CHÂTILLON-LE-DUC : un lotissement dans la tourmente

CHÂTILLON-LE-DUC 31 lots Des acquéreurs s’insurgent contre le constructeur

La plupart des maisons individuelles du lotissement la Côte Mazarin à Châtillon-le-Duc accumulent les malfaçons. Les propriétaires en ont ras-le-bol.

on se plaît dans ce lotissement, on ne regrette pas le choix du lieu, mais il faut reconnaître que trop de choses ne vont pas. J’ai même connaissan- ce d’un voisin qui n’arrive pas à ren- trer la voiture dans son garage car la mesure de la porte a été mal cal- culée.” Problèmes électriques, de chauffa- ge, de dalle, de l’eau dans les sous- sols, ici beaucoup s’étonnent que Néolia, qui est un des plus impor- tants constructeurs de maisons indi- viduelles sur la région Franche-Com- té, “n’ait pas suivi avec plus de rigueur ce chantier. Car aujourd’hui, c’est nous qui en faisons les frais. Quand on investit 200 000 euros dans un projet comme celui-là, c’est regret- table” déplore une des propriétaires

qui demande réparation en avan- çant son contrat de construction qui présente toutes les garanties. “Il ne faut pas banaliser ce contrat de construction. C’est le meilleur outil qui existe pour régler les problèmes en cas de litige” rappelle Daniel Cre- tin de l’UnionNationale des Construc- teurs de Maisons Individuelles. Néolia semble avoir pris la mesure du problème et se dit prêt à assu- mer ses responsabilités dans cette histoire. L’entreprise est concilian- te et ouverte au dialogue, alors que dans le lotissement de la Côte Maza- rin on lui reprochait parfois son manque de communication. La mairie de Châtillon-le-Duc suit ce dossier sans s’immiscer pour autant dans cette affaire dont les problèmes qui en découlent relèvent du domai- ne privé. Mais dans quelque temps, la municipalité devrait hériter de l’entretien des réseaux. “Nous par- ticipons aux réunions de chantier explique le maire Jean-Marie Dela- chaux. On sait qu’il y a quelques sou- cis, mais nous n’avons rien à dire. Cependant, nous émettrons des réserves en temps voulu si nécessai- re.” L’élu admet néanmoins être inter- venu à différentes reprises sur le chantier pour interpeller les socié- tés du bâtiment qui ne respectaient pas quelques règles environnemen- tales de base comme éviter de dépo- ser discrètement des déchets ailleurs que dans la déchetterie. Mais Jean-Marie Delachaux a éga- lement épinglé des propriétaires “qui ne respectaient pas le permis de construire en bâtissant des murs d’en- ceinte trop élevés par exemple.” Le stationnement réglementé n’est pas non plus forcément respecté. Il est temps de mettre de l’ordre dans le lotissement de la Côte Mazarin. Les propriétaires déçus attendent un signe de Néolia. T.C.

N éolia a encore quatre ter- rains à vendre dans le lotissement de la Côte Mazarin de Châtillon-le- Duc. Des parcelles que l’ex-S.A.F.C. commercialise au prix de 68 euros le m 2 . Un tarif revu à la baisse par rapport aux 27 autres déjà acquises par des particuliers qui se sont négociées enmoyenne à 75 euros le m 2 . “Celles-ci sont un peu moins

Au cœur du problème : une série de malfaçons constatées dans les mai- sons individuelles déjà bâties. “Si c’était à refaire, nous y réfléchirions à deux fois avant de s’engager avec ce lotisseur” annonce un des inves- tisseurs qui a relevé entre autres une série d’infiltrations dans sa chauf- ferie. “Il faut probablement tout reprendre. Les entreprises n’ont pas fait leur boulot. C’est dommage, car

chères car il y a une partie incons- tructible sur la parcelle” indiquent les services de Néolia. Le lotisse- ment dont les premières maisons sont sorties de terre en 2005 n’est donc par encore achevé. Et la grogne des propriétaires déjà installés n’ar- range pas les affaires de Néolia. Ils sont nombreux à critiquer la condui- te de ce projet par le promoteur dont le siège est basé à Montbéliard.

Chauffage défectueux, eau en sous-sol, électricité… Trop de problèmes pour les acquéreurs.

L’ÉVÉNEMENT

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REPÈRES

Loi du 19 décembre 1990 Le contrat de construction n’est pas infaillible

Les tensions sur le marché de l’immobilier poussent parfois les construc- teurs à faire appel à des entreprises du bâtiment dont les compétences sont discutables. Au final, c’est l’acquéreur qui en fait les frais.

L e contrat de construction de maison individuel- le régi par la loi du 19 décembre 1990 était cen- sé renforcer le lien de confiance entre le construc- teur et l’acquéreur. Ce document a été pensé comme un garde-fou protégeant les particuliers des dérives de pseudo-pavillonneurs dont les abus jetaient par ailleurs le discrédit sur toute la profession. “Ce contrat est juri- diquement fiable. On sait à quel prix et à quelle date la maison doit être terminée. Mais cela ne signifie pas qu’elle sera bien faite” indique l’agence départementa- le d’information sur le logement. Le contrat de construction ne protège pas contre les malfaçons ! En revanche, il prévoit que le constructeur prenne à sa charge la réparation des défauts consta- tés à la livraison du logement. En attendant, l’acqué- reur doit supporter un certain nombre de désagréments dont il se passerait bien alors qu’il vient d’aménager dans une habitation neuve. Or, ce genre de situations est de plus en plus fréquent. La faute à qui ? À un marché de l’immobilier fréné- tique au point que les entreprises du bâtiment ont du mal à faire face à la demande. Alors, pour tenir les délais, il arrive que les constructeurs finissent par col- laborer avec les sous-traitants qui se présentent sans trop s’attarder sur leur niveau de qualification. “Par- fois, le réseau d’entreprises habituel avec lequel tra- vaille le constructeur ne suffit plus. Il faut donc aller chercher de nouvelles sociétés. C’est à ce moment-là qu’on s’expose à des problèmes” reconnaît Daniel Cre- tin, de l’Union Nationale des Constructeurs de Mai- sons Individuelles. Pour les pavillonneurs, la difficul- té n’est pas de commercialiser des programmes immobiliers, mais de trouver des bras pour les réali- ser. “C’est difficile de trouver des entreprises suffisam- ment qualifiées. C’est la raison pour laquelle les délais de construction s’allongent” poursuit Daniel Cretin.

Les constructeurs devraient mentionner le nom des entreprises qui intervien- nent sur le chantier.

Pour la Chambre des Artisans et des Petites Entreprises du Bâtiment (C.A.P.E.B.), les données du pro- blème sont différentes. Cet orga- nisme professionnel n’encourage pas ses adhérents à collaborer avec les constructeurs au risque de mettre en péril leur société en cédant à l’ap- pel du donneur d’ordres qui leur pro- pose par exemple un chantier de plusieurs maisons. C’est du travail en perspective, mais une rentabili- té discutable. “Les artisans compé- tents qui savent gérer leur affaire ne

s’engagent pas avec un pavillonneur qui finit par trou- ver des professionnels qui se lancent dans le métier. Les taux horaires sont tels que l’artisan gagne moins que le S.M.I.C., alors que la marge du pavillonneur est de l’ordre de 30 % du prix de la maison. Norma-

chantier. “Ce n’est pas une obligation légale” rectifie d’emblée Daniel Cretin. Une position que réfute la C.A.P.E.B. “ Le texte prévoit que le pavillonneur doit agréer le sous-traitant. Cela veut dire que l’acquéreur saura quelle entreprise va intervenir sur son chantier et à quel prix. C’est une question d’honnêteté. La per- sonne achète un bien, elle fait confiance à un construc- teur, c’est normal qu’elle sache qui va bâtir sa mai- son.” Il y aurait, selon la C.A.P.E.B., une opacité volontaire entretenue par certains pavillonneurs, pour que les acquéreurs n’aient pas connaissance des tarifs négociés avec les sous-traitants. T.C.

lement, la loi prévoit que le sous-trai- tant doit être payé à trente jours à par- tir du moment où le prêt est débloqué. Souvent, ce délai est repoussé à 60 jours. Mais les artisans ne le savent pas tou- jours” prévient Didier Tattu, secrétai- re général de la C.A.P.E.B. Doubs. La chambre des artisans dénonce éga- lement les manières de faire de certains constructeurs qui ne précisent pas dans le contrat de construction le nom des entreprises qui vont intervenir sur le

“C’est une question d’honnêteté.”

NÉOLIA Un marché tendu Jacques Ferrand : “Nous faisons tout pour assumer l’ensemble de nos obligations” Le directeur général délégué de Néolia explique les raisons pour lesquelles il y a eu des couacs dans la réalisa- tion du lotissement de Châtillon-le-Duc.

L a Presse Bisontine : Plusieurs propriétaires se plaignent de la prestation de Néolia à Châ- tillon-le-Duc. Que se passe-t-il sur ce programme immobilier ? Jacques Ferrand : Il y a plusieurs aspects. Tout d’abord sur la par- tie lotissement qui correspond à la viabilisation du terrain, il n’y a pas de problème si ce n’est un déficit de communication. Plusieurs propriétaires se sont plaints de la qualité des voiries qui ne sont pas encore réalisées. Mais nous n’allons pas faire les voiries tant que nous sommes en phase de travaux dans le lotissement. Il faut être cohé- rent dans la démarche. Il n’a d’ailleurs jamais été question de faire les voiries avant le prin- temps qui arrive. L.P.B. : Et sur les malfaçons consta- tées dans les maisons ? J.F. : Sur les maisons indivi-

duelles, on a quelques problèmes de levée de réserve, et de défaut de réalisation, mais nous met- tons tout en œuvre actuelle- ment pour régler ces problèmes. L.P.B. : À qui la faute ? J.F. : C’est caractéristique d’un cycle de lotissement. Ce n’est pas toujours facile de trouver des fournisseurs compétents. Il y a des corps d’état, comme les maçons, qui sont très difficiles à trouver à Besançon. Nos col-

bâtiment à la gestion de nos projets et à nos plans de char- ge. Il est évident qu’on ne peut pas démarrer un projet si on sait d’avance que nous ne trou- verons pas d’artisans. Nous devons travailler en cohérence. Ceci étant, ce serait lâche de notre part de rejeter la faute sur les entreprises. Nous fai- sons tout pour assumer l’en- semble de nos obligations. Nos équipes travaillent actuelle- ment sur les dossiers dont les propriétaires se sont manifes- tés. L.P.B. : Face à la pression immobiliè- re, vous pourriez faire appel à des entreprises étrangères du bâtiment ? J.F. : Des entreprises européennes ont déjà effectué des opérations de sous-traitance. Ce n’est pas la solution.

lègues sont dans le même cas que nous. Prochaine- ment, nous aurons une réunion avec la fédération régionale du bâtiment pour sensibiliser les acteurs du

“Ce serait lâche de rejeter la faute sur les entreprises.”

Propos recueillis par T.C.

BESANÇON

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SANTÉ À côté de l’hôpital Minjoz Un institut du cancer en 2009 à Besançon Le C.H.U. de Besançon doit se doter d’ici deux ans d’un institut où se concentreront tous les services de lutte et de soins contre le cancer. Une priorité parmi les priorités aux yeux du président du conseil d’administration de l’hôpital, Jean-Louis Fousseret.

Action Relay H : le rayon de soleil de l’hôpital

L a Franche-Comté est une des der- nières régions françaises à ne pas disposer d’un outil unique de lutte contre le cancer. Pas de maison du cancer, pas de centre de lutte. Et ce, mal- gré la présence de grands professionnels au C.H.U. de Besançon, reconnus natio- nalement dans leur discipline. La capita- le régionale réagit enfin. Le conseil d’ad- ministration du C.H.U. JeanMinjoz, présidé par Jean-Louis Fousseret, a confirmé son intention de créer à Besançon un “insti- tut fédératif régional de cancérologie”. “C’est l’avenir de la cancérologie qui est en jeu à Besançon. Il faut absolument doter Besançon d’un tel institut pour donner les meilleurs moyens aux médecins de traiter cette “vacherie” susceptible de toucher tout le monde” commente M. Fousseret qui dit porter ce projet “avec ses tripes.” Plus qu’une maison du cancer qui ne fédé- rerait que les associations de lutte, plus qu’un centre de lutte qui ne s’occuperait que des soins, un institut fédératif rem- plit trois fonctions : les soins, la recherche et la coordination d’un vrai réseau régio- nal, lien entre tous les centres hospita- liers de Franche-Comté. “C’est d’ailleurs une condition impérative pour que nous soutenions le projet : il faut une approche régionale avec une “filiale” à Belfort-Mont-

çon et la communauté d’ag- glomération du Grand Besançon se sont d’ores et déjà engagées à injecter 2 millions d’euros chacune dans le projet. Le Conseil général du Doubs 2 millions et la Région Franche-Com- té 1 autre million. Jean- Louis Fousseret ne relâche pas la pression auprès des trois autres Conseils géné- raux de Franche-Comté pour qu’ils mettent eux aussi la main à la poche. “Il y a une vraie volonté de mener à bien ce dossier. Les collectivités publiques apportent près de 40 % du financement, il fau- dra que l’État nous aide aus-

béliard et des points d’appui à Vesoul et Lons-le-Saunier. Tout ne doit pas être cen- tré sur Besançon. Et on veut que cet insti- tut soit un vrai partenariat public-privé” tempère Patrice Blémont, le directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (A.R.H.). Cet institut du cancer sera matérialisé dans un nouveau bâtiment qui doit être construit dans le périmètre proche du

M arylin Bonneaux, la gérante, et son équipe du Relay H de l’hôpi- tal Minjoz renouvellent chaque année leur action : deux fois par an, à Mardi Gras et à Hal- loween, les salariés du Relay H se mobilisent pour donner un peu de soleil à l’hôpital. Le 21 février dernier, ils avaient enfilé les costumes fabriqués par la gérante elle-même, ils s’étaient grimés à l’atelier maquillage monté pour l’occa-

sion et commencé leur journée à 6 h 30 du matin par la fabri- cation de 200 litres de pâte à crêpes, confectionnées sur pla- ce pendant toute la journée. “Tous les gens qui passent au Relay H ont droit à leur crêpe, et nous passons dans les 1 100 chambres du C.H.U. offrir des crêpes auxmalades.” Les mous- quetaires d’un jour avaient éga- lement ouvert un atelier maquillage au profit des enfants malades du C.H.U.

C.H.U. Minjoz. “Dans ce bâtiment qui sera entière- ment dédié, sera concentré tout ce qui concerne la poli- tique de soins, ainsi que la prévention, le dépistage et les soins de supports, c’est- à-dire l’accompagnement” ajoute le président du C.H.U. La construction abri- tera notamment un hôpital de jour avec 60 lits en onco- logie médicale, ainsi qu’un nouvel appareil de radio- thérapie. “On retrouvera en un même lieu tout ce qui est nécessaire pour vaincre cet- te maladie.” Le coût d’un tel projet s’élè- vera entre 22 et 26 millions d’euros. La ville de Besan-

Le coût d’un tel projet : entre 22 et 26 millions d’euros.

si. Et nous sollicitons aussi le privé - cli- nique Saint-Vincent et Polyclinique - pour les impliquer totalement dans le projet” ajoute M. Fousseret. Le dossier a été vali- dé par l’I.N.C.A., l’institut national du can- cer dans le cadre du plan cancer 2003- 2007. La construction du bâtiment dédié à cet institut fédératif doit démarrer fin 2008 pour une mise en service progressive dès l’année suivante. J.-F.H.

L’AVIS DES MÉDECINS 5 000 nouveaux cancer par an

Pour les praticiens bisontins chargés de la lutte contre le cancer, la création de l’institut est primordia- le pour l’amélioration des soins, mais aussi vitale pour l’avenir de la cancérologie en Franche-Comté. “C’est aussi une question d’attractivité”

A u niveau - 2. Enterré dans les sous-sols de l’hôpital Minjoz. Des pièces sans fenêtres, des couloirsmonotones où patientent les malades. Si la qualité des soins prodigués dans les services de cancérologie de Minjoz ne font aucun doute, les conditions d’accueil ne sont plus dignes d’un hôpital au XXI ème siècle. Les praticiens sont les pre- miers à reconnaître cet état de

fait. Le projet d’institut du can- cer arrive au bon moment. Car le risque de voir partir certains talents vers d’autres régions était bel et bien réel. “Il y a ailleurs en France, des centres où la qualité des soins, les conditions de travail et l’en- vironnement sont optimaux. Il arrive très régulièrement d’avoir des appels du pied de ce genre d’établissement” avoue le pro-

fesseur Xavier Pivot, chef du ser- vice oncologiemédicale auC.H.U. de Besançon. “Si on fait ici une structure du cancer, cela per- mettra aussi de pérenniser les équipes médicales” ajoute celui qui est en France, un des grands spécialistes du cancer du sein. Mais la priorité est aussi ailleurs. “C’est un service colossal rendu à la population franc-comtoise” ajoute aussitôtM. Pivot. “Si l’ins-

titut se fait, nous allons devenir attractifs pour d’autres profes- sionnels, pour la recherche et sur- tout pouvoir offrir lemeilleur soin possible aux patients.” Car pour l’instant, la prise en charge du cancer et de ses consé- quences est éclatée dans plu- sieurs services, quand ce n’est pas dans d’autres endroits de Besançon. Assistantes, sociales, diététiciennes, psychologue rejoin- draient ainsi les services de soins médicaux dans ce futur institut. Pour le professeur Jean-Fran- çois Bosset, chef du service de radiothérapie, c’est aussi “un challenge économique” à relever. “La Franche-Comté est de plus en plus en concurrence avec ses régions voisines que sont l’Alsa- ce ou Rhône-Alpes. Ce sera d’au- tant plus vrai avec le futur T.G.V. Créer cet institut, c’est aussi une question d’attractivité de notre région” dit-il. L’amélioration des équipements grâce à la construction de cet ins- titut, serait de taille. “Un seul exemple : avec trois appareils de radiothérapie (les rayons), on commence à recevoir les patients à 6 h 30 dumatin. Ça oblige cer- tains à partir à 4 heures dumatin

Le professeur Jean-François Bosset est aussi président de la Ligue contre le cancer de Franche-Comté, qui donnera 1 million d’euros pour le projet.

Jean-François Bosset, “l’intérêt d’un tel institut pour lesmalades est immense.” L’enjeu est de taille. Sur les 20 dernières années, le nombre de patients porteurs d’un cancer est passé de 160 000 à 270 000 en France, soit une augmentation de plus de 60%. EnFranche-Com- té, 5 000 patients nouveaux sont détectés chaque année, atteints d’un cancer. Parallèlement, la France est un des pays d’Euro- pe où le nombre de guérisons est le plus élevé. La création d’un institut du cancer répond donc à cette exigence demaintenir cet- te excellence et à améliorer la prévention. L’objectif final est bien de sauver des vies. J.-F.H.

de chez eux. Et les séances s’éta- lent jusqu’à 20 heures le soin” indiqueM. Bosset. Autre point : “On n’a pas aujourd’hui à Min- joz d’organisation efficace des soins de support, c’est-à-dire les soins prodigués par les psycho-

Le professeur Xavier Pivot, en haut de la photo, est membre de l’institut natio- nal du cancer, chargé du cancer du sein.

logues, les nutri- tionnistes, les assistantes sociales, les kinés. Pour l’ins- tant, il n’y a qu’un seul psy- chologue pour nos deux services d’oncologie et de radiothérapie. C’est très insuf- fisant.” Pour

5 000 patients nouveaux sont détectés chaque année.

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BESANÇON

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Projet Des abeilles au centre-ville D es ruches seront installées dans Besançon, rue Isenbart, à proximité des jardins familiaux et de la source du ruisseau de la Mouillère qui se jette dans leDoubs à hauteur de la tour de la Pelote. Cette opération est destinée à “étu- dier le comportement des abeilles en milieu urbain et évaluer leur résistance” selon Michèle Mou- neyrac, la directrice du service “espaces verts” de la ville. Besançon répond ainsi à la deman- de de l’union nationale de l’api- culture française qui a sollicité les grandes villes de France pour s’im- pliquer dans l’opération “L’abeille, sentinelle de l’environnement” menée par l’association. “Les condi- tions de vie des abeilles appa- raissent paradoxalementmeilleures en ville que dans les zones rurales de grande culture” préciseM me Mou- neyrac. Cette action de la ville s’inscrit dans la continuité de celles qu’el- le a engagées pour l’environne- ment. “Depuis plusieurs années, les services de la ville n’utilisent plus d’insecticides ni d’acaricides. Pour les fongicides, nous ne sommes pas loin de zéro.” Lamise en place de ces ruches est programmée début avril. “L’ana- lyse du miel que ces abeilles pro- duiront permettra de savoir quels végétaux elles auront butiné.” Les premiers résultats de cette expé- rience originale qui se déroulera sur trois ans seront connus à l’au- tomne.

EN BREF

BESANÇON

S’installer en Chine Jinan, aux portes de Besançon Hubert Cusenier s’entretient chaque matin avec son associé Zhen Du, via la Hubert Cusenier, gérant d’une entreprise bisontine de promotion

Soudan À l’initiative du Lion’s club, des tirelires de couleur orange sont à disposition dans les commerces de Besançon jusqu’au mois de mai prochain au profit de l’action initiée par Sœur Emmanuelle et Sœur Sarah qui a pour objectif de collecter des fonds afin d’aider les enfants du Soudan à vivre, tout simplement. Un euro permet de nourrir un enfant pendant une semaine. L’ensemble des fonds ainsi collectés sera remis à Sœur Sarah lors d’une grande soirée festive au Grand Kursaal de Besançon le 22 mai Maternelles du Plateau (Saône) organise une soirée- débat vendredi 30 mars à 20 h 15 au centre commercial, salle périscolaire de Mamirolle, sur le thème : les notions de pudeur et d’intimité chez l’enfant, animée par Mme Gacek, présidente de l’association Empreintes de vie. Rens. 03 81 55 80 66. prochain. Rens. Patricia Loux au 06 11 80 21 90. Familles le relais Familles Assistantes

J inan, à prononcer “Djinanne”. Dans cette petite ville chinoise de la province du Shandong se trouve désormais une entreprise d’origine bisontine. Et l’histoire est autant une affaire humaine que finan- cière. Car c’est Zhen Du, 27 ans, stagiaire, qui a ouvert les portes de la Chine à Hubert Cusenier. “C’est une belle aventure humaine. Fin 2005, Zhen est parti en Chine faire une étude d’im- plantation. Quinze jours après, tout était prêt : les deux infographistes, les ordinateurs, les licences et les bureaux. Et nous avons ouvert en janvier 2006” explique-t-il. “Zhen est donc devenu mon associé.” Un collaborateur de confiance, sans qui rien n’aurait été possible. “Là-bas, tout est com- pliqué : la langue, la culture…Ce qui comp- te, c’est le réseau d’influence sur lequel une personne bâtit sa vie, et sa capacité d’être bien entouré. Ils appellent cela le Guan-shi” explique Hubert Cusenier. Ce choix s’est révélé une excellente opéra- tion, en matière économique. Car pour réa- liser ses images, le gérant faisait appel aupa- ravant à des infographistes de Besançon. “Le problème résidait dans les délais. Là- immobilière, a désormais une antenne chinoise à Jinan. Cette aventure économique et humai- ne, l’entrepreneur veut aujour- d’hui la partager, gratuitement, avec d’autres investisseurs.

magie des nouvelles technologies.

bas, les employés demandent à travailler plus, l’état d’esprit demeure plus proche de celui des free lancers précise le gérant. Et puis, les salaires ne sont pas les mêmes…” Bien évidemment, les employés chinois ont unniveaude salaire équivalent auxmeilleurs professionnels français. Mais ramené au coût de la vie chinois, la différence est net- te. “En France, il m’aurait fallu 40 000 euros

je tue toute la concurrence et dans un an, il n’y a plus que moi ? Je n’ai pas choisi cette stratégie.” Cette vision des choses et son coup de cœur pour la Chine, Hubert Cusenier propose désormais de les faire découvrir à d’autres investisseurs. “Pour partir en Chine, il y a la méthode officielle, via Ubifrance. Moi, je voudrais proposer un chemin qui sorte des entiers battus. Si Ubifrance est FRAM, c’est- à-dire qu’ils proposent un pack “clé enmain”, je voudrais être une sorte de Guide du Rou- tard.” Hubert Cusenier espère donc aider, bénévolement d’autres entreprises. “Car l’aventure chinoise, cela peut-être ce que l’on lit habituellement. Mais cela peut-être tout autre chose. Que la personne qui me contac- te soit étudiante, chômeuse, salariée ou diri- geante, s’il a la même envie que moi, je l’ai- derai à mettre le pied à l’étrier.” J.C.

pour commencer, plus 12 000 euros de coûts fixes par an souligne Hubert Cusenier. En Chine, il y en a pour dix fois moins.” Cette différence importan- te, le gérant refuse pourtant de les répercuter sur ses prix. “Nous pourrions pro- poser une image 3D à des tarifs environ 8 fois plus faibles admet-il. Et alors…

“Je voudrais être une sorte de Guide du Routard.”

BESANÇON

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ARGENT

Économie parallèle La fièvre du jeu dans la ville

Sur Internet, les sites hébergés à l’étranger font beaucoup d’adeptes et d’argent. À tel point que le site Bwin sponsori- se même le Milan A.C.

Depuis quelques mois déjà, une sorte de folie s’est emparée de la ville. Le responsable porte un nom : le Texas Hold’em. Cette variante du poker enthousiasme tous les publics et commence déjà à brasser pas mal d’argent.

jeux d’argents autorisés sont ceux de la Française des Jeux, ou ceux acceptés dans les casinos. Mais on compte tout de même, dans la ville, une dizaine de lieux où ce jeu se pratique. “Disons qu’il exis- te une certaine forme de toléran- ce, lorsqu’il n’y a pas d’exposition d’argent. C’est une question d’in- terprétation. Tant que lesmises ne sont que des jetons… s’amuseÉric. Les gens se retrouvent là-bas, ils se connaissent, font une petite par- tie entre amis, pour s’amuser. Les sommes misées ne sont d’ailleurs pas extraordinaires. L’enjeu de départ se situe entre 5 et 10 euros.” Il existe pourtant un endroit où des milliers de joueurs se retrou- vent et où les sommes sont beau- coup plus importantes : le Net.

“Sur Internet, c’est pratique, ça va vite, on est chez soi, on joue com- me on veut, quand on veut et les sommes qu’on veut.” Et question légalité, ces sites de jeu sont héber- gés par des pays étrangers, bras- sant énormément d’argent. Selon Patrick, “lorsque je gagne 2 000 euros, le site, lui, récupère un peu plus de 4 000 euros pour lui.” Et qu’il s’agisse de salles de bar ou de salles virtuelles, une chose est sûre, l’État ne touche pas un sou sur les sommes gagnées. Une situation, qui d’après Éric, risque fort de changer. “Je spécule peut- être, mais je pense que d’ici peu, l’État trouvera un moyen de tou- cher ses petits 15 ou 20 %.” Car finalement, les seuls endroits

où le TexasHold’empourrait être pratiqué avec la bénédiction de l’État, n’ont pas encore l’autori- sationdemettre enplacedes tables de jeu. “Le principe reste que tous les jeux qui ne sont pas autorisés sont interdits explique Christian Godet, directeur du Casino Bar- rière. Il faut donc un décret pour que le Texas Hold’em soit mis en place.” Et pour l’instant, person- ne ne sait quand cette fameuse autorisation tombera. Pour l’ins- tant, seuls quelques grands casi-

nos de France sont en train de le tester. “En tout cas, ils font des pieds et desmains pour l’avoir pré- cise Éric. Car c’est cela qui les fera rebondir.” Il poursuit : “De toute manière, pour l’instant, nous ne sommes qu’aux prémices duTexas Hold’em. Les enjeux vont monter petit à petit. Et ce phénomène va entraîner des drames, car pour quelques gagnants, il y a beau- coup de perdants.” J.C.

L es gens du milieu sont unanimes. LeTexasHol- d’em, une variante du poker classique, est deve- nu LE jeu à la mode. “Tout lemonde y joue, c’est la fièvre actuelle” explique Patrick, joueur professionnel (voir portrait ci-des- sous). Et cet engouement s’explique par plusieurs facteurs. “D’abord, ce style de poker est ouvert à tous, alors que la version classique est difficilement accessible raconte Éric, connaisseur du milieu (N.D.L.R. : dans un souci d’ano- nymat, le prénom a été modifié). Et puis c’est convivial.” Ceci étant dit, des jeux attrayants et faciles à apprendre, il en exis- te bien d’autres. Éric précise : “Le facteur le plus important reste bien sûr la médiatisation. Ce qui a eu comme effet de changer les men- talités. Avant, quand on se pré- tendait joueur, on était catalogué comme voleur ou comme truand. Aujourd’hui, jouern’est plus tabou.”

“Il y a même un petit côté snob à dire que l’on joue au Texas Hol- d’em” renchérit Patrick. “Quand on voit quelqu’un comme Patrick Bruel, qui a tout demême une cer- taine image, clamer haut et fort qu’il joue et qu’il y prend du plai- sir, forcément, cela donne bonne conscience et cela donne envie” ajoute Éric. Car entre les D.V.D. de l’acteur- chanteur, la diffusion de tournois sur de grandes chaînes comme Canal Plus ou Paris Première, la promotion du Texas Hold’em demeure assuré pour un bon petit bout de temps. Résultat, tout le monde s’y met. “Il n’y a aucune tranche d’âge, ni aucune classe sociale en particu- lier qui est concernée. La plupart ont un autremétier et jouent pour le plaisir. Cela devient réellement universel” souligne Éric. Une question toutefois se pose. Où jouent-ils donc tous ? Pour répondre, il faut avant tout savoir, que très officiellement, les seuls

PORTRAIT

Joueur professionnel

Métier : joueur de Texas Hold’em À 42 ans, Patrick a laissé tomber temporairement son métier de fonctionnaire pour se consacrer à un autre travail : le Texas Hold’em. Un jeu de cartes lui permettant de bien gagner sa vie, à condition toutefois d’avoir une attitude de professionnel.

J oueur professionnel. À ce drô- le de métier, l’imagination associe vite l’image d’un hom- me seul, dévoré par la pas- sion du gain. Un profil à l’op- posé de celui de Patrick, un Bisontin de 44 ans (N.D.L.R. : afin de préser- ver l’anonymat, ce prénom a été volon- tairement modifié). “Cela fait deux ans que je joue réelle- ment comme professionnel raconte Patrick. Mais j’ai commencé il y a déjà 25 ans.” Aficionado du Texas Hold’em, une variante du Poker, l’homme est à l’origine fonctionnaire de l’Éducation Nationale. “J’étais instituteur. Et puis il y a quelque temps, j’ai ressenti une certaine lassi- tude. Alors je me suis mis en disponi- bilité.” Et depuis, Patrick joue. “En fait, je suis tombé dans le jeu très vite. J’ai appris la bataille à 2 ans, et la belote à 4.” Il rit. “J’exagère un peu. Mais il y a de cela tout de même.” Il ajoute : “Le truc, c’est que je me suis aperçu que j’avais certaines disposi- tions pour le Texas Hold’em.” Alors les journées et les soirées du joueur se déroulent souvent sur son écran d’ordinateur. Car Patrick ne brasse ni jetons ni véritables cartes. Il joue en ligne. “Il m’arrive de jouer sur quatre tables virtuelles en même temps. C’est incroyable le potentiel de gain à ce jeu-là. Aujourd’hui, je gagne mieux ma vie. Entre 2 000 et 3 000 euros par mois… Nets d’impôts.”

Très vite, Patrick s’explique : “Bien sûr, sur 12 mois, il y’en a peut-être 2 où je suis perdant. C’est normal. Au Texas Hold’em, pour un très bon joueur, il y a peut-être 80% de science et 20% de chance. En tout cas, on ne peut pas toujours tout maîtriser. Le truc est donc d’éviter les bons joueurs. Car sur les sites, il y a environ 90% de perdants et seulement 10% de gagnants.” Et pour faire partie de cette catégorie très enviable, il faut tout de même quelques qualités. “Lorsque l’on veut être professionnel, il faut absolument ôter la notion de plaisir souligne Patrick. Et c’est cela qui est dur. Un joueur pro- fessionnel est obligatoirement un anti- flambeur. Car cela nécessite de la rigueur et de la discipline. Et puis éga- lement de la patience, de l’intuition, des nerfs, un solide sens du jeu et sur- tout beaucoup d’humilité. Car dès qu’on commence à fanfaronner, le jeu se char- ge de vous rappeler à l’ordre.” Malgré cela, Patrick reste conscient de la particularité de son travail. “À la case “métier du père”, ma fille conti- nue d’inscrire régulièrement “institu- teur” sur ses fiches de rentrées évoque- t-il dans un sourire. Je sais que ce n’est pas un travail sous-entendu honorable. Mais je garde une vie de famille. Beau- coup de joueurs professionnels sont en couple, avec des enfants. À l’exception peut-être des meilleurs. Et puis, petit à petit, ce jeu se démocratise.” J.C.

CHAMPIONNAT DE FRANCE

NATIONALE 1 MASCULIN

GYMNASE DES MONTBOUCONS

ESBM - MONTPELIER Dimanche 25 mars 2007 à 16h aux PALAIS des SPORTS

Avec le soutien de :

ESBM - ST GRATIEN Samedi 14 Avril à 20h15 aux Gymnase des Montboucons

À 44 ans, Patrick est joueur pro- fessionnel. Un métier pas toujours bien compris qui l’oblige à garder l’anonymat.

ESBM - BOURGOIN JAILLEU Samedi 28 Avril à 20h15 aux Gymnase des Montboucons

Avec le soutien de :

YOUNG’SCUP les 13,14 et 15 Avril 2007

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