La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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AÉRONAUTIQUE Zone La Fayette Besançon deviendra le pôle de compétence “éclairage” du groupe ECE La société ECE, appartenant au groupe Zodiac, s’est installée en 2003 sur la zone La Fayette. En 2009, elle récupérera les effectifs de son usine de Rungis, transférés dans la capitale comtoise. Les explications de Didier Cote, le directeur du site bisontin.

ronautique poursuit sa croissance, de l’ordre de 5 % par an. Et comme par ailleurs les exigences en matière de nuisances (bruit, consommation…) sont deplus enplus importantes, l’ac- tivité est toujours en progression. L.P.B. : ECE a commencé à Besançon dans les années quatre-vingt dans un petit bâti- mentducentre-ville. Commentaévolué l’en- treprise ? D.C. : Les créateurs d’ECE se sont appuyés sur le savoir-faire local en micromécanique. Audébutdesannées 2000, l’effectif était encore de 30 per- sonnes. Nous étions très à l’étroit. La construction du bâtiment actuel sur la zone La Fayette a été réalisée en 2002, nous nous sommes installés ici en 2003. Aujourd’hui, l’effectif sala- riéestde155personnesdontunetren- taine d’intérimaires. Nous réalisons sur Besançon 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. L.P.B. : Et les perspectives sont toujours bonnes ? D.C. : Dans l’aéronautique, nous avons une visibilité à trois ans et dans les trois ans qui viennent, notre pro- gression est estimée à 10 % par an. Notre seule difficulté, c’est l’environ- nement concurrentiel qui nous obli- ge depuis quelque temps à sous-trai- ter une petite partie de la production (assemblage) dans les pays duMagh- reb. C’est unenécessité si onveut s’en tirer. L.P.B. : Cela peut-il menacer votre présence à Besançon ? D.C. : En aucune manière. D’autant qu’à l’horizon 2009, ECE a confirmé sa décision de transférer l’activité de son site deRungis àBesançon, ce qui amèneraune soixantaine de salariés enplus ici. L’effectif d’ECEBesançon d’ici 2011 tournera donc autour de 200 personnes. Cela nécessitera cer- tainement des travaux d’extension. Il n’est donc pas question de déloca- lisation. Faire une partie de la fabri- cation dans des pays à bas coût nous permet juste de pouvoir continuer à être performants par rapport à la concurrence, et notamment asiatique, qui arrive en force. En ce qui concerne le site de Besan-

çon, il est bien pérenne. Il deviendra d’ailleurs le centre de compétence “éclairage” d’ECE. L.P.B. : Les turbulences actuelles d’Airbus vous affectent-elles ? D.C. : Ce que fait Airbus aujourd’hui est nécessaire. C’est l’indispensable travail de restructuration qu’amené Boeing il y a cinq ans. À la différen- ce près que Boeing a licencié 20 000 personnes d’un coup alors qu’Airbus doit baisser soneffectif de 10 000per- sonnesmais sans licenciements secs. Si Airbus ne réagit pas maintenant en se concentrant sur son cœur de métier, il se fera sortir du marché mondial de l’aviation. Par ailleurs, Airbus abesoind’1,5milliardd’euros actuellement pour financer son pro- gramme A 350. Il lui faut donc trou- verde l’argent. Avant, unaviondurait trenteans. Aujourd’hui,unprogramme pour un nouvel avion ne dure que vingt ans. Leprincipal problème, c’est donc le financement. Pour le reste, Airbus ne manque pas de travail, son carnet de commandes est à 4 ans, il doit augmenter les cadences. À Besançon, nous suivons aussi cette évolution et cette crois- sance de l’activité. Propos recueillis par J.-F.H.

La Presse Bisontine : ECE travaille dans le domaine aéronautique. Pour quelles appli- cations précisément ? DidierCote : NousfabriquonsiciàBesan- çon des éclairages de cockpits dans les avions : voyants, interrupteurs, ainsi que des composants (disjonc- teurs,relais…)quiintègrentlescœurs électriques des avions. Enfin, nous avons ici une activité d’assemblage de masques à oxygène destinés aux pilotes. L.P.B. : Pour qui travaillez-vous ? D.C. : Tous les acteurs de l’aéronau- tique : Boeing, Airbus, Bombardier, Dassault, Eurocopter, etc. Aussi bien pour l’aviation commerciale quemili- taire oud’affaires. Lemarché de l’aé-

Didier Cote, directeur du site ECE de Besançon.

L’entreprise bisontine emploie actuellement 155 salariés, à 70 % du personnel féminin.

ZOOM

Le groupe Zodiac, 16 700 salariés dans le monde

encore, avec les bateaux et les piscines, 30 % de son activité. Le reste, et désormais le principal, ce sont les activités aéro- nautiques. Le groupe Zodiac est notamment le leader mon- dial des toboggans d’éva- cuation des avions et des sièges passagers. Zodiac fabrique aussi des para- chutes pour l’armée, des systèmes d’oxygène pour les pilotes, des calcula- teurs embarqués et donc des systèmes de gestion de la puissance électrique des avions et hélicoptères. Zodiac a la particularité d’être une société fran- çaise dont plus de 50 % du personnel travaille aux États-Unis, qui restent la principale terre d’élection de l’aéronautique mon- diale.

L’activité de l’entreprise ECE est centrée autour de la gestion de la puis- sance électrique. Réali- sant 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, ECE emploie 1 200 sur quatre sites : Paris (siège social), Niort, site de production des cœurs électriques d’un avion, Rungis (éclai- rages extérieurs et essuie- glace) et Besançon. Depuis 2000, ECE appar- tient au groupe interna- tional Zodiac - et ses fameux bateaux “pneu- matiques” -, groupe fran- çais fondé au début du XX ème siècle et spécialisé à l’époque dans les bal- lons dirigeables. Le tra- vail du caoutchouc a per- mis à Zodiac de se diversifier après 1945 dans son activité marine qui représente aujourd’hui

ZAC CHATEAUFARINE 8, rue Paul Eluard - Besançon

Le bâtiment ECE, ouvert en 2003, pourrait faire l’objet d’une extension d’ici deux ans.

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