La Presse Bisontine 76 - Avril 2007
La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007
ÉCONOMIE
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Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Besançon, estime également que “la longueur des procédures n’est pas un gage de qualité, mais un argument pour les fainéants.”
JUSTICE
Entretien avec le procureur Jean-Yves Coquillat : “On ne peut pas exiger une justice de riches en donnant 3 francs 6 sous” L’affaire du procès d’Outreau s’est soldée par quelques réformes proposées par la commission législative. Celles-ci mettent un point, loin d’être final, à l’un des plus gros “séismes” juridique. L’occasion de faire le point sur le fonctionnement des tribunaux de Besançon, avec son procureur de la République, Jean-Yves Coquillat.
L a Presse Bisontine : On parle sou- vent du manque de moyens de la justice. Quelle est la situation à Besançon ? Jean-Yves Coquillat : Le Tribunal de Grande Instance a finalement le même genre de problèmes que la majorité des juridictions françaises. Nous avons manqué de personnel aux greffes pendant très longtemps. Mais là, la situation s’améliore, avec l’arrivée de deux nouveaux greffiers début mars, et d’une gref- fière en chef. Au niveau de l’enca- drement, il manque trois postes. Un est vacant depuis plus d’un an et un autre est en congé materni- té. Cela provoque de vraies diffi- cultés. Il devient difficile, par exemple, de faire fonctionner les juridictions le mercredi. Pour ce qui concerne les magistrats du siège, il manque toujours un
vice-président en correctionnel. Mais la situation devrait s’amé- liorer en septembre prochain. En attendant, nous n’avons pas le choix, il faut réduire le nombre d’au- diences. Ou alors faire du double travail et trouver d’autres modes de poursuites. C’est usant. Même s’il faut tout de même souligner qu’il s’agit de problèmes plutôt ponc- tuels. L.P.B. : Vous ne pouvez pas engager du personnel ? J.-Y.C. : En fait, le vrai problème est que la région est peu attractive. Ce qui fait que lorsqu’un poste est vacant, personne ne veut venir. Il n’y a parfois aucun candidat. La région souffre d’un réel déficit d’ima- ge.
financement ? J.-Y.C. : Selon une esti- mation du journal “Le
visoire. Cela a entraîné, pour nous, à Besançon, beaucoup de discus- sions, notamment avec le juge des libertés. Tout cela a permis à tous de réfléchir aux moyens d’éviter ce genre de choses. Peut-être la col- légialité serait une solution. Mais de toute manière, le magistrat est là pour appliquer la loi, pas pour la faire. Ce pouvoir appartient au législateur. Et puis l’autre problè- me était plus une question d’am- biance. En matière de justice, l’opi- nion publique est extrêmement versatile. Et la presse ne prend pas toujours le recul nécessaire. Or, la justice, pour être sereine, doit être rendue sereinement.
Monde”, la France consacre 28 euros par an et par habitant à la justice. Le Portugal, 47 et l’Allemagne 52. Nous sommes au 17 ème rang pour les pays de l’Union. Et on ne peut pas exiger une justice de riches en
J.-Y.C. : La justice subit le même sort que l’ensemble des institutions. Cette remise en cause n’est pas anormale dans l’évolution de notre société. Il est clair que l’affaire d’Ou- treau a été un séisme, encore plus grand à l’intérieur des sphères juri- diques. Il ne faut cependant pas oublier que la justice est rendue par des hommes, et comme toute chose humaine, elle peut-être faillible. Aucun système, et sûre- ment pas les systèmes anglo-saxons ou américains, ne garantit de l’er- reur judiciaire. L.P.B. : Quelle est alors votre analyse d’Ou- treau ? J.-Y.C. : Le vrai problème d’Outreau, c’était tout d’abord la détention pro-
donnant 3 francs 6 sous. Ce n’est pas qu’un problème d’ar- gent, mais, tout de même, ça aide. L.P.B. :Une question plus générale : le procès d’Outreau a fait beau- coup de vagues. Que pensez-vous de la per- ception de la justice, aujourd’hui, par notre société ?
“Lorsqu’un poste est vacant, personne ne veut venir.”
Propos recueillis par J.C.
L.P.B. : Ce n’est donc pas un problème de
Le restaurant Barthod
fête ses 20 ans
L’adresse de la rue Bersot a su trouver la bonne recet- te qui allie les plaisirs d’une vraie table de terroir à celui du vin, servi au verre, et à discrétion. La formule attire les habitués. Elle saura séduire les futurs clients.
d’hui aux commandes du restaurant, se souvient des débuts : “Le magasin de vin a ouvert ses portes en 1949, puis l’épicerie fine en 1981. L’idée de marier les deux s’est imposée comme une évidence. Nous avons engagé de lourds travaux au fond de la cour. Le premier bar à vin de la région pouvait alors ouvrir ses portes. Au départ, nous étions position- nés comme un bouchon lyonnais, avec des petites assiettes à déguster sur le pouce et des vins à décou-
siette beaujolaise, comtoise, campagnarde et sar- ladaise, mais aussi la suggestion des halles, péri- gourdine, la suggestion lyonnaise, autant d’ap- pellations qui allient terroir et produits de qualité. Le tout, bien entendu, servi avec une sélection innombrable de vins au verre, proposés à dis- crétion… “Nous avons aussi une carte très four- nie de vins du monde, de whiskies, champagnes et la possibilité de proposer les plus grands vins de notre cave” ajoute Franck Barthod. Le restaurant de la rue Barthod présente un autre avantage, bien dissimulé au regard du passant, havre de nature en plein cœur du centre- ville : sa terrasse ombragée si appréciable dès le printemps. Le restaurant, naturellement, communique avec la boutique de vin et l’épice- rie fine. Raison supplémentaire pour faire le plein de bonnes choses avant de repartir. Ces petits bonheurs, proposés par le restaurant Bar- thod, ravissent les amateurs de bonnes choses depuis 20 ans. Et comme le bon vin, le restau- rant Barthod se bonifie avec l’âge. De bon augu- re pour la suite… La salle dispose d’une capacité de soixante couverts. Au fond, le terrasse ombragée, une des plus recherchées du centre-ville.
M ars 1987. Muni de son intuition et de sa connaissance du vin, Bernard Bar- thod lance un concept encore incon- nu à Besançon : un bar à vin. C’est le succès immédiat. Le concept est simple mais efficace : allier le solide et le liquide, les mets et le vin. Franck Barthod, le fils aujour-
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vrir. Mais la clientèle nous a rapide- ment fait évoluer vers un restaurant qui propose des vrais plats et une qua- rantaine de vins au verre.” Au fil des ans, le concept s’impose.
Sa terrasse ombragée si appréciable dès le printemps.
Depuis quelques années, avec l’arrivée du chef Pascal Decosterd (30 ans de métier), de son second
Benjamin Perruche, la renommée du restau- rant Barthod n’a fait que s’amplifier. En sal- le, c’est Franck, Chris- telle et Gaël qui offi- cient. Une vraie cuisine traditionnelle de terroir, où le raffi- nement a aussi toute sa place, voilà le cré- neau porteur sur lequel est positionné le restaurant Barthod. Les assiettes pay- sannes et du tuyé, l’as-
L’équipe du restaurant Barthod au complet, avec Franck Barthod, le responsable (à droite).
Barthod 20, 22, 24 rue Bersot 25000 BESANÇON Tél. : 03 81 82 27 14
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