La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

43

Une action, un sourire À 47 ans, “ou peut-être 48”, Françoise Leroy est directrice de l’association d’insertion “Inter- med”. Un milieu qu’elle a toujours côtoyé, par goût de la liberté et de la réactivité. VIE ASSOCIATIVE Avant le forum des associations

dans celles de ses contacts, au C.C.A.S. ou à la ville de Besan- çon. “J’ai postulé pour monter cette structure.” Et voilà. Intermed est né en 1988. Françoise en est, jusqu’à mainte- nant, la directrice. “En fait, on accueille les per- sonnes en recherche d’emploi et en difficul- tés face à cela raconte- t-elle. On fonctionne un peu comme une boîte d’intérim, mais à l’en- vers. On cherche des clients correspondant aux savoir-faire des per- sonnes.” Et sur son acti- vité, Françoise Leroy est incollable et inta- rissable. Les chiffres, les subventions “pas énormes” , l’image de l’in- sertion, “pas toujours jojo” … Pour l’avenir, elle hésite : partir, res- ter. “Entre Intermed et le Coorace” , une fédé- ration de structures d’économie sociale et solidaire dont elle est vice-présidente au plan national, “j’ai un pied

En séminaire pour le Coorace, Françoise Leroy vient également d’adhérer l’association “Les jardins familiaux”, pour avoir son potager dans la ville.

D epuis toujours finalement. L’engagement de Françoise Leroy, 47 ans, a commencé dès le lycée. “C’est un pion qui nous en a parlé. Il s’agissait de faire des animations dans un quartier défa- vorisé. Venue d’un milieu assez privi- légié, j’avais envie de bouger de faire autre chose. Et puis nous étions une petite bande, cela avait un côté convi- vial.” C’est cette idée que Françoise Leroy a gardée comme fil conducteur, tout au long de son parcours professionnel. “L’associatif n’a jamais été quelque cho- se de l’ordre du sacrifice. C’est une richesse, un échange, très égalitaire. On reçoit autant que l’on donne” Elle rit : “Parfois plus.” Et cette volonté de transmettre et d’ap- prendre, elle l’a gardée à l’université, en accueillant des réfugiés argentins, avec quelques amis. “Là, le travail n’était pas formalisé dans une asso- ciation, précise-t-elle. J’y ai découvert

une autre culture, des boissons.” Elle se souvient. “Le maté, ça s’appelait.” Oui, mais voilà, le temps des études a une fin. Toujours. Et le moment de choisir sa voie, de travailler contre un salaire est arrivé. Vite. “Je ne voulais pas rentrer dans une institution. C’est trop figé, le cadre est trop rigide” racon- te Françoise Leroy. Car, effectivement,

la liberté d’action et la réactivité sont également des traits caractéristiques de cette mère de famille dynamique. Surtout pour une fonceuse, un peu têtue, impulsive et pas toujours très diplomate. À l’évocation de ces petits travers, elle sourit. Peu importe. Il en faut, de l’énergie pour faire changer les choses. “Le poing levé ne me convient pas souligne-t-elle. Je suis plus dans l’action.” Une

“Le poing levé ne me convient pas.”

action qu’elle va commencer, très concrè- tement en 1980, avec un poste de sala- rié au sein de l’association Léo Lagran- ge, à Paris. “C’étaient des stages d’insertion, principalement explique- t-elle. Puis, dans le même temps, j’ai entamé une formation continue. J’ai alors postulé pour une mission locale, à Dreux.” Un choix qui n’a pas été de tout repos. “La municipalité était Front National. Et le contexte était très ten- du. Mais le poste était intéressant. Je

travaillais sur l’accès à l’emploi des jeunes.” Parallèlement, elle occupe la place d’administratrice d’une entre- prise de l’insertion de femmes. Et le chemin se dessine, irrémédia- blement. Entre le goût de l’autonomie et l’envie d’aider les autres à reprendre pied dans la vie, Françoise Leroy s’est construite une carrière. De retour sur la région de Franche-Comté, “pour des raisons personnelles” , l’idée d’une nou- velle structure germe dans sa tête et

dans le terrain, avec une équipe très autonome, et un pied à un autre niveau, celui de la représentation.” Elle ajou- te : “Ce qui fait de moi une régulière du T.G.V. Et puis j’aime bien la ville de Besançon et ici, une année ne res- semble jamais à une autre. Et puis bou- ger toute une famille n’est pas facile non plus.” Partira, partira pas ? En attendant, Françoise Leroy continue, le cœur sur la main, de rire et d’agir. J.C.

Du 9 au 31 mars 2007

+ 1000 articles* déclassés Bagages, sacs à dos, business... VENTE SPÉCIALE Horaires d’ouverture : lundi 10h-12h/14h-19h et du mardi au samedi 9h-12h/14h-19h de 2 à 70 €

*Signalés en magasin

81, rue de Vesoul - Besançon 03.81.47.18.87

Made with FlippingBook flipbook maker