La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

BESANÇON

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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TENDANCE Le stress des grandes villes

Un Franc-Comtois sur trois est célibataire 33,2 %. C’est le pourcentage de célibataires en Franche-Comté en 2004, soit un peu moins que la moyenne nationale. Les 47 % de la population célibataire

“O n compte, au total, 146 700 célibataires de 15 ans et plus, au sens du recensement, dans le Doubs en 1999 explique Patrice Perron, rédacteur en chef à l’I.N.S.E.E. Franche-Comté. Les deux tiers d’entre eux ont moins de 30 ans. Mais l’on sait également que 13 500 couples vivent en n’étant pas mariés dans le département.” Et en ce qui concerne la ville de Besançon, il faut savoir que, sur l’agglomération même, la population totale de célibataires compte près de 47 805 personnes, soit 47 % de la population de la ville. Un chiffre bien au-dessus de ceux du département, de la région, voi- re nationaux. Mais pas très éloigné de ceux des autres grandes villes de France. Mais tous ces chiffres doivent tout de même être pris avec modération. “Tout d’abord, il faut rappeler que, au sens du recensement, est “célibataire”, toute per- sonne n’ayant jamais été mariée. Une personne en revanche ayant divorcé est “divorcée” mais non “céli- bataire”. Le terme de “célibataire” ne traduit donc pas le fait de vivre seul. Mais on y rencontre à la fois des personnes qui vivent seules, encore chez leurs parents, ou des couples en union libre ou pacsés.” Face à cette restriction, et à la réalité des pourcen-

bisontine se répartissent de la façon suivante. :

tages, quelques tentatives d’explications s’imposent. “D’abord, on observe un net recul du mariage sur une longue période. Les mises en couple sont plus tardives (allongement des études, difficultés à avoir un emploi stable…) et il n’est pas rare que le mariage soit l’abou- tissement de longues années de cohabitation en union libre. Dernier facteur mais plus sociologique, le recul du mariage peut aussi traduire la volonté de garder sa liberté.” En plus de la désaffection pour l’institution marita- le, certains sociologues parlent également du stress des grandes villes, du manque de temps, de la sur- exigence, et encore bien d’autres propositions d’ex- plications faisant l’objet de thèses entières. Une précision toutefois, parmi tous ces célibataires bisontins, “on trouve proportionnellement plus d’ou- vriers, de cadres et de professions intermédiaires que dans l’ensemble de la population. En revanche, la pro- portion est faible parmi les cadres, professions libé- rales et chefs d’entreprises, ou encore parmi les retrai- tés. Le mariage étant plus répandu avant les années soixante-dix.”

(Source : I.N.S.E.E.)

AGENCES MATRIMONIALES Recherche mari ou femme

Malgré la concurrence des sites de rencontres, les agences matrimoniales continuent de fonctionner sans problème. De moins en moins taboues, celles-ci continuent d’attirer les célibataires, avec des méthodes proches de la psychologie.

A mbiance intime, ton chaleureux et compréhensif. Dans une agen- ce matrimoniale, tout est fait pour que le célibataire en mal d’amour se sen- te le bienvenu. Sur Besançon, il en existe quatre, dont trois traditionnelles. Ouvertes aux hommes et aux femmes de tous âges, elles proposent leurs services moyen- nant une rémunération annuelle com- prise entre 800 et 1 500 euros. “Cela dépend des remises, des promotions” pré- cise Christine Bourcier, gérante de l’agen- ce bisontine Chris rencontres et loisirs. De l’âge et du sexe aussi, parfois.

Quoi qu’il en soit, la procédure demeu- re la même, dans tous les cas. Tout com- mence par un entretien de personnali- té, dont la durée varie, bien évidemment, selon le client. “C’est délicat, car on ren- contre des personnes en situation diffi- ciles parfois raconte Christine Bourcier. Il y a alors tout un travail à faire pour que la personne soit bien, prête à ren- contrer quelqu’un.” Ce travail de “remise en confiance” tient évidemment un peu de la psychologie. Mais pour les gérants de ces établisse- ments, ce côté est indissociable de leur travail. Y compris dans la suite des pro-

RÉACTION Adepte des soirées célibataires Michel : “C’est un peu Séparé, ce quinquagénaire bisontin assume son statut de célibataire. S’il participe à des soirées, c’est d’abord pour se faire des amis.

L a Presse Bisontine : Vous fréquentez les soi- rées célibataires.Y cherchez-vous l’âme sœur ? Michel : Non, je n’y vais pas pour y trou- ver l’âme sœur. J’ai découvert ce genre de soirées par hasard il y a deux ans. Depuis, j’y participe régulièrement. L’idée pour moi est de rompre la solitude, comme on peut aller au cinéma ou à une conféren- ce. Cependant, je ne pense pas que l’on puisse trouver l’âme sœur dans ce genre de rendez-vous, mais plutôt des amis, ce qui est mon cas. Quand on prend de l’âge,

on n’a pas les mêmes attentes. On cherche plus une relation durable que superfi- cielle. Ces soirées, c’est un peu comme l’auberge espagnole où chacun arrive avec son parcours. Un échange, c’est comme un ascenseur, il faut savoir donner pour recevoir. L.P.B. : Depuis votre séparation, vous cherchez à tisser des liens avec de nouveaux amis ? M. : Les amis qu’on pouvait avoir un tant que couple portent un jugement sur la

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