La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

REPORTAGE 30 DIRE L’INDICIBLE… Deux à quatre fois par an, la Cour d’Assises de Besançon se réunit pour juger tous les crimes. On compte environ une quarantaine de cas par an, majoritairement des affaires de viols. La procédure, extrêmement solennelle, est là pour garantir un procès équitable aux deux parties. Reportage. La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

I l est 14 heures. Le soleil inonde les marches du Palais de Justice de Besançon. Pourtant dans la salle d’audience, l’atmosphère est glacée. Aujourd’hui, un homme est jugé. Pour viol. Sur quatre mineurs. Le cas n’est pas si exceptionnel. Chaque année, lesAssises de Besançon rendent une quarantaine de décisions. Dont 90 % pour des affaires de mœurs. Et si chaque affaire est unique, chaque souffrance, personnelle, le déroulement de la pro- cédure reste le même. Dans la grande salle, une sonnerie reten- tit. “La cour !” Le président, habillé de rouge, est suivi de deux autres magis- trats. Ils vont siéger pendant deux jours, au centre de la salle, dirigeant les débats. Dans la salle, quelques personnes assis- tent au procès. Certains sont des amis. D’autres de simples curieux. Cindy est venue avec son ami. Elle sera, elle aus- si, partie civile dans un procès pour viol, dans quelques mois. “Je viens voir com- ment l’affaire est jugée explique-t-elle. En un sens, cela me rassure. Je ne savais pas comment cela se déroulait. C’est vrai

L’avocate de la défense prépare sa plaidoirie afin de

que c’est choquant.” Pendant ce temps, les jurés sont tirés au sort, un par un. Petit à petit, le jury se compose. 9 hommes et femmes, choi- sis au hasard, un suppléant, au cas où, et les 3 magistrats. Au total, 12 per- sonnes décideront de l’avenir des quatre parties civiles et de l’accusé. Le procès commence. La greffière donne lecture des accusa- tions. Chaque mot est prononcé avec précision. Et pour les spectateurs, peu habitués, le temps semble durer une éternité. “Mineurs” , “personne ayant autorité” , “viols” , “fellation” …Les détails ne seront pas évoqués ici. Mais dans la salle, c’est un compte rendu de plus d’une demi-heure d’actes sexuels divers, pratiqués sur des enfants de 8 ans. En écoutant, parfois, un haut-le-cœur prend l’assemblée. L’impression de regarder un mauvais film dramatique. Mais la salle d’assises est une réalité. Les victimes, alignées sur la gauche, sont bien réelles. L’accusé, baissant la tête, sans un mouvement, reconnaît tout. Et le malaise est palpable. Avec immédiatement, une question, qui vient aux lèvres et qui ne cessera pas : “pour- quoi ?” La procédure fait cependant fi des sen- timents de tous. Elle doit continuer, tou- jours la même, quelle que soit la dure- té des moments, pour qu’enfin, justice soit rendue. Le président interroge l’accusé. Et pour chaque fait, il répond, d’une voix rauque, cassée par la peur, “oui” . Oui, il admet, il reconnaît tout cela. Il hésite parfois, sur des dates, ne se souvient pas tou- jours où, comment…Les détails lui ont échappé. Le premier témoin vient à la barre. C’est un officier de police. Il raconte les dépo- sitions, confirme les actes d’accusation, décrit les attitudes. Puis il repart. Et toujours, entre chaque parole, entre chaque moment, le silence. Glacé, ter- rifiant. Et pas un mouvement. Les jurés semblent des statues de cire. Les spec- tateurs respirent à peine. La première partie civile vient à la bar- re. C’est une jeune fille. Devant tous, elle va devoir tenter de disséquer, d’ana- lyser ses réactions passées, le quotidien. Et le futur qui ne se reconstruit pas. Elle reprend sa respiration, s’arrête. Le micro craque, la voix se casse, les larmes

mettre en lumière la

personnalité de l’accusé.

montent. Le président, d’une voix ras- surante, lui conseille de prendre son temps. L’avocate générale lui demande si elle a quelque chose à dire à l’accusé. Le moment est fort. Elle se tourne vers lui. Elle ne tremble plus. Elle n’a plus peur. D’une voix forte, accusatrice, sans aucu- ne honte, elle lance, du fond du cœur : “Tu as trahi mon père, tu as trahi ma famille…Tu as détruit quatre vies.” Elle retourne à sa place et se pelotonne dans les bras de son ami. Peut-être était-ce un premier moment de délivrance. Pour l’un des avocats de la partie civi- le, “la solennité des débats et la gravité des actes font que l’on aborde ce type de procès différemment. On passe plus de temps à connaître les différentes per- sonnalités. Et l’avocat doit faire corps avec son client. Le procès ne doit pas empêcher l’empathie. Ce qui est impor- tant pour les victimes, c’est qu’elles soient entendues et crues. Qu’elles mettent la souffrance en mots.” Ce qu’elles feront tour à tour : extirper les faits et vider les ressentiments. Le lendemain, les audiences reprennent avec l’expert psychiatre et l’accusé. Celui- ci essaye maladroitement d’expliquer l’inexplicable. Il ne se débat pas, n’ar- gumente pas. Selon son avocat, il n’a pas voulu de témoins parlant en sa faveur. Son attitude est étrange. Curieu- sement résignée. Le procès arrive à son point d’orgue : les plaidoiries. Il y a quelque chose d’autre dans l’air. Comme si le plus dur était passé. Les professionnels font cla- quer les mots. Ils soulignent les situa- tions, expriment clairement la difficul- té du procès. Comme une coïncidence, le soleil sur les vitres du plafond de la salle éclaire subitement la salle. “Aujour-

De son bureau, le président du tribunal dirige les débats et donne la parole tour à tour à chaque intervenant.

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