La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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COMMERCE Arnaques à Besançon Prenez garde

n’a, dit-il, jamais deman- dé. Pourtant, sous ses yeux, il y a bien un bon de commande, tampon- né par son magasin, une signature, et une publi- cité. “Déjà, la signature n’est pas la mienne, ni celle d’un de mes employés. Quant au tam- pon… D’habitude, j’uti- lise mon tampon profes- sionnel, avec le numéro Siret de l’établissement. Là, c’est le tampon com- mercial, celui qui est à l’accueil dumagasin, uti- lisable par tous.” Alors, pour le gérant, quelqu’un a dû simplement entrer dans l’échoppe et tam- ponner la feuille à son insu. Quant à la publici- té publiée, il s’agit d’une reproduction de la carte de visite dumagasin, dis- ponible un peu partout. Interrogée sur le sujet, l’entreprise de commu- nication répond sans ambiguïté. “Je me porte garant de tous mes com- merciaux dit Clément Issai, directeur. Ce ne sont pas nos méthodes. Et nous n’avons pas l’habitude de travailler comme cela.”

Face aux sommes réclamées, Jean- Claude Dubois ne peut que payer, lui laissant un goût très amer dans la bouche.

aux “fausses”

publicités

Depuis quelques années, certains professionnels de Besançon commencent à avoir des problèmes avec les démarchages des publicitaires. Parfois agressifs, voire à la limite de l’escroquerie, ces procédés exaspèrent au plus haut point Jean-Claude Dubois, commerçant.

A mer. Le terme correspond par- faitement à l’état d’esprit de Jean-Claude Dubois, commer- çant bisontin. Depuis quelque temps déjà, son établissement, créé il y a déjà 5 ans au centre-ville, demeure une des nombreuses cibles de tentatives d’ar- naques publicitaires. “Cela peut prendre plusieurs formes, plus oumoins graves explique le gérant. Des appels téléphoniques, par exemple, disant à mes employés que j’ai oublié d’envoyer le bon à tirer pour une publi- cité.” Résultat, l’employé ignorant envoie une signature par fax. Et l’en- cart publicitaire non désiré est ainsi commandé. “Le problème est que paral- lèlement à mon magasin, je suis sala- rié à temps plein d’un grand groupe. Au départ, c’est une sécurité pour moi confie-t-il. Mais en contrepartie, je ne suis pas souvent au magasin.” Il pré- cise : “Ce genre d’appels, on arrive à annuler. Alors ça va.”

Un autre cas consiste à faire signer aux commerçants un bon de commande, sans que ceux-ci ne s’en rendent comp- te. “En haut, on signale qu’il s’agit d’une simple actualisation de données pour un fichier, sans aucun frais. En bas, il y a une grosse croix où signer. Mais en tout petit au milieu, il est pré-

cisé qu’il s’agit d’un bon de commande, pour des encarts publicitaires, de 987 euros par exemple raconte le commerçant. Alors si le gérant est naïf, ou qu’il a un peu la tête dans le guidon…” Une pratique confirmée par la Direction Généra- le de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. “Cela arrive généralement par périodes. On entend par-

“On prend vraiment les gens pour des imbéciles.”

Toujours est-il que Jean-Claude Dubois paiera les frais de procédure judiciai- re dépassant largement la somme récla- mée. Avec tout de même, un grand sen- timent d’injustice. “Je suis vraiment en colère. On prend vraiment les gens pour des imbéciles regrette le com- merçant. Et si je faisais ça à tous mes clients ? Tout cela c’est de l’escroque- rie…” J.C.

ler de 5 ou 6 cas par an, puis plus rien. Et cela fait déjà plusieurs années que cela dure souligne Josette Barrot de la permanence consommateurs. Le seul conseil est d’être vigilant, de tout bien lire, de ne pas répondre trop rapide- ment, et de demander des explications.” Elle ajoute : “Le problème réside dans le fait que ce type de démarchage n’est pas interdit. Le commerçant peut, par contre, dénoncer le contrat auprès du

tribunal de commerce. Mais seul, c’est difficile. Le mieux est donc de se ren- seigner auprès de nous, ou de la chambre de métiers, du commerce, pour savoir si d’autres professionnels sont dans ce cas.” Et pour en revenir à Jean-Claude Dubois, son dernier malheur vaut 500 euros. Il a reçu un courrier d’une entreprise de communication lui récla- mant cette somme, pour un encart qu’il

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