La Presse Bisontine 76 - Avril 2007

La Presse Bisontine n°76 - Avril 2007

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Ce sont surtout les jeunes mili- tants qui s’enflammaient aux propos du candidat.

Le Sarko show est bien rôdé.

te unité en France. “On est là pour veiller à ce que tout se passe bien” annonce Clau- de. Lors d’un meeting à Saint- Étienne, des manifestants syndicalistes sont parvenus à faire sauter le courant. Pour éviter que le scénario ne se reproduise, deux groupes élec- trogènes, bien surveillés, ont été installés à Micropolis. Jean-Pierre est consigné lui aussi au parking. Il se dévoue sans retenue pour “Sarko”. “Ce mec, il pète la santé. Il en a plein les tripes. Franche- ment, c’est le meilleur” lâche- t-il, certain que son candidat gagnera la bataille de la pré- sidentielle. Cela ne fait aucun doute non plus pour Nicolas, 23 ans, étudiant en droit, mili- tant depuis deux ans. Il est venu de Belfort et porte fiè- rement son tee-shirt sur lequel est inscrit en lettres rouges “les étudiants avec Sarkozy”. “Cet homme a un discours clair, compréhensible et sur- tout une volonté de change- ment.” L’avènement de Bay- rou, il n’y croit pas. “C’est le jeu des médias. Comme en 2002 pour relancer la cam- pagne, les journaux ont fait monter Le Pen, cette fois-ci

certains électeurs et en inquiè- te d’autres en même temps. On adhère ou pas. Estelle a choisi son camp. Issue d’un milieu ouvrier d’une sensi- bilité de gauche, elle était du côté de Jospin en 2002. Depuis qu’elle est employeur, elle voit les choses différemment. “La gauche n’évolue pas. Or nous sommes dans une situation politique et économique telle en France qu’il faut un lea- der . Je ne le sens pas à gauche” dit-elle. Pourtant, elle avait imaginé que le changement puisse venir de Ségolène Royal avant que celle-ci ne se retourne à nouveau vers les éléphants du P.S. “Elle a fait un pas en avant un pas en arrière. Des gens qui croyaient en cette femme se sont tournés vers Bayrou.” Finalement, ce soir-là, à Micropolis beaucoup d’élec- teurs comme Estelle savaient sur quel cheval de course ils allaient miser sans réserve dans quelques semaines. “Si Nicolas Sarkozy est élu mais qu’il échoue dans son man- dat, alors là ça fera trèsmal.”

ils font mon- ter Bayrou. Mais pour moi, c’est une bulle qui fera pschitt. J’es- père mainte- nant que beaucoup de jeunes vont nous rejoindre.” Le public commence à se masser

Françoise Branget, députée bisontine, est aux anges.

Poignées de main, accolades, embrassades…

“Ce soir au lieu d’aller en boîte, on vient voir Sarko !”

devant les portes de Micro- polis. Un groupe d’étudiants en pharmacie s’approche. Tous ne sont pas sarkozystes. À commencer par une jeune demoiselle voilée qui avoue “ne pas se sentir à sa place.” Elle s’est laissée embarquer dans l’aventure par ses copains. Mais elle n’a pas oublié. “Racaille, Kärcher, il l’a dit.” Son voisin détend l’ambiance, “ce soir au lieu d’aller en boîte, on vient voir Sarko !” comme on vient applaudir une star. La poli- tique spectacle ça s’appelle. Aucun des candidats à la pré- sidentielle n’y échappe. Mais la détermination et l’am- bition de celui-ci fascinent

T.C.

omme pour un spectacle, on vend des objets à l’effigie de la “star”.

Plus 11 000 personnes. Record battu pour un meeting à Micropolis.

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