La Presse Bisontine 170 - Novembre 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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N° 170

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

NOVEMBRE 2015

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L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 Tensions policiers-juges La justice bisontine jugée trop laxiste

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RETOUR SUR INFO

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La Presse Bisontine n° 170 - Novembre 2015

Les rugbywomen solidaires de la cause des femmes

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La Mutuelle solidaire intéresse aussi Besançon

Affigeant Edgar Faure aurait de quoi se retourner dans sa tombe. Lui qui savait si bien manier la langue française, construire des raisonnements et échafauder des réflexions serait sans doute estomaqué de voir à quel point, pour l’instant, le spectacle donné par les candidats à sa lointaine succession de président du Conseil régional est affligeant. Le débat que nos confrères de France 3 Bour- gogne-Franche-Comté avaient organisé à la Cité des arts de Besançon, diffusé le 10 octobre dernier, pourrait expliquer à lui seul le record d’abstentions vers lequel on se dirige tout droit. Six têtes de listes étaient présentes, dont celles qu’on considère comme les deux princi- paux adversaires, j’ai cité à ma droite François Sauvadet et à ma gauche Marie- Guite Dufay, la présidente sortante. Tan- dis que le premier, dans une attitude clai- rement machiste, écoutait avec dédain la moindre tentative de prise de parole de Marie-Guite Dufay, ne prenant même pas la peine de regarder en face sa concur- rente, cette dernière aboyait pour ten- ter de placer un début de réponse aux arguments du premier. Au milieu de cet- te déroutante arène, les autres candi- dats n’ont pas contribué à élever le débat. La tête de liste des écologistes Cécile Prudhomme qui peine à aligner trois phrases sans une faute de syntaxe - ah si Edgar Faure pouvait lui transmettre une once de ses capacités intellectuelles - risque de faire courir tout droit sa lis- te au crash électoral. À côté, tel un auto- mate, l’omnicandidate du Front National Sophie Montel répétait les mêmes antiennes régurgitées à chaque cam- pagne, qu’elle soit locale, régionale et même européenne. Les deux derniers enfin, Christophe Grudler pour le MoDem et la Bourguignonne communiste Natha- lie Vermorel n’ont pas pu exister au milieu de cette bouillie intellectuelle servie par les candidats. Ce spectacle aurait pu pas- ser pour folklorique s’il ne concernait pas des élus qui dessineront le destin de cet- te nouvelle grande région Bourgogne- Franche-Comté, laquelle réunira sous la même bannière les habitants des bords de Loire et ceux du Haut-Jura, les rive- rains des Vosges Saônoises et ceux du Morvan. Un challenge beaucoup trop important pour le confier à des personnes qui n’ont même pas d’emblée, le respect de ceux à qui ils sollicitent le suffrage. Il reste à peine un mois et demi avant les élections régionales. Déjà que les citoyens auront sans doute d’autres pré- occupations que celle-ci à quelques jours des fêtes, si les candidats espèrent les attirer aux urnes, il faudra que dans les petites semaines qui restent ils trouvent le moyen de s’adresser à eux de maniè- re beaucoup plus claire, respectueuse et responsable. Jean-François Hauser Éditorial

président d’agglomération pour s’en faire l’écho. Je vais rencontrer d’autres communes avoisi- nantes.” Pascal Deriot a initié cette mutuelle après son départ en retraite où il a vu le prix de son adhésion grimper en flèche. Les prix de la mutuelle négociés sont les sui- vants : 20 euros par mois (premier prix pour les 0-24 ans), 34 euros pour les 24-54 ans et 55 euros (pour les plus de 55 ans). Pour la formule “Confort”, il faut compter 26 euros (0-24 ans), 51 euros (25-54 ans), 79 euros (55 et plus). Les remboursements sont intéressants aussi bien en soins dentaires qu’en ophtalmo par exemple. La S.A.P.A. rappelle que la mutuelle solidaire est ouverte à tous. Il faut simplement régler un chèque de 6 euros pour devenir membre de l’association, somme qui permet de supporter les frais (postaux). Beaucoup de retraités se sont déjà montrés intéressés. Si l’association a ciblé la santé, elle pourrait l’année prochaine tenter de faire baisser les prix des assurances.

I l voulait redonner du pouvoir d’achat aux habi- tants de Thise, sa commune. Pascal Deriot et son associationS.A.P.A. (Solidarité action pou- voir d’achat) vont faire mieux… La S.A.P.A. permet, sans restrictions géographiques, à des personnes de renégocier leur contrat de mutuel- le santé avec des prix à la baisse et des condi- tions souvent meilleures. “Nous avons retenu la mutuelle Amellis Mutuelle dont le siège social est à Saint-Claude. Déjà 30 personnes ont signé un contrat. Beaucoup vont payer moins ou seront mieux remboursés comparé à leur pré- cédente mutuelle d’après les études réalisées” explique le président. 80 personnes ont au préa- lable participé à une réunion d’information. Cette idée lancée par un citoyen, aidé par la municipalité de Thise, fait tache d’huile. La Vil- le de Besançon et sa première adjointe en char- ge du social vont rencontrer le président de l’association. “Plus nous sommes nombreux, mieux c’est” rappelle Pascal Deriot. “J’en appel- le même à Jean-Louis Fousseret en tant que

La séance photo des rugbywomen s’est déroulée le 17 octobre, pour la bonne cause (photos A. Quetzalame).

E lles avaient déjà fait par- ler d’elles par unepremière série de photos destinée à promouvoir la cause du rug- by féminin à Besançon (voir L.P.B. N° 168). Cette fois, c’est pour épouser une autre cau- se, celle des femmes confron- tées aux violences, que les “Déesses du stade” ont posé devant l’objectif du studio pho- to bisontin Âme Quetzalame, rue Battant. “Nous avons sou- haité nous associer à Solida- rité Femmes et au Centre d’information sur les droits des femmes pour la journée inter- nationale contre les violences faites aux femmes qui se dérou- lera le 25 novembre” indique Vanessa Jade-Parisot, du rug- by-club. Une dizaine de joueuses se sont prêtées samedi 17 octobre à un véri- table projet artistique et mili- tant, dont le coach des filles du rugby, Adeline Clerget, l’une des rares diplômées femmes

de la région. Les photos issues de cette séance de pose sur le thème “des coups sur le ter- rain, pas au quotidien” seront exposées dès le 24 novembre dans le cadre de la projection organisée par les associations Solidarité Femmes et le C.C.I.D.F. “D’autres projets autour des valeurs du rugby sont également lancés.” Les équipes seniors (plus de 18 ans) en rugby féminin sont composées de joueuses de Pontarlier, Besançon et Mor- teau. La saison dernière, les filles du rugby ont pu aligner une équipe à XV en Fédérale 1 et 2 équipes à VII, grâce à ces ententes. Les rugbywo- men sont toujours à la recherche de nouvelles joueuses pour toutes les équipes afin de permettre à celles qui sont engagées depuis plusieurs saisons de pratiquer leur sport dans de bonnes conditions.

Signature de la mutuelle négociée avec (de gauche à droite) le représentant de la mutuelle Amellis, Pascal Deriot président de l’association, Louis Badoz, président de la Mutuelle, Alain Loriguet (maire de Thise), Saïd Dhimene, directeur de la Mutuelle. www.asapa.blog4ever.com ou 03 84 45 11 00

L a Ville de Besançon continue de se séparer de son patrimoine. Après l’immeuble de la place Victor-Hugo qui a longtemps abrité l’association “Le pavé dans la mare”, c’est au tour des Bains Douches, 4, rue Proudhon, d’être mis en vente. La mise à prix de ce bien d’une surface de 119 mètres carrés a été fixée à 130 000 euros, une somme confor- me à l’estimation de France Domaine. Le bâtiment à l’intérieur duquel avait été aménagée une surface commerciale occu- pée longtemps par “Artisans du Monde” est désormais libre de toute occupation. Si l’édifice ne fait pas l’objet d’une pro- tection au titre des Monuments Histo- riques, il est néanmoins recensé dans le plan de Sauvegarde et de mise en valeur de Besançon (P.S.M.V.). À ce titre, la faça- de caractéristique du bâtiment qui don- ne sur la rue Proudhon devra être conser- vée par les futurs propriétaires. Si leur architecture n’a pas changé, ces bains douches ont perdu leur cachet au fil du temps au point qu’on ne remarque plus cette construction. Ce bâtiment a pourtant une histoire. “Il fut l’un des pre- miers bains douches populaires construits et financés par les œuvres sociales de la Caisse d’Épargne de Besançon. L’établissement a ouvert ses portes en 1910” indique la mairie. La municipalité en est propriétaire depuis 1946 et a exploi- té les bains douches jusqu’à la fin des années soixante-dix. Les candidats à l’achat ont jusqu’au 4 janvier pour remettre leur offre en mairie. La mise à prix de cette propriété communale de 119 mètres carrés a été fixée à 130 000 euros (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon). La mairie vend les bains douches rue Proudhon

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : ÉricTOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-FrançoisHAUSER Directeur artistique : OlivierCHEVALIER Rédaction : ÉdouardChoulet,ThomasComte, Jean-FrançoisHauser. Co ntact publicitaire : FrançoisROUYER au0670109004 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2015 Commission paritaire : 0220 I 80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Ame Quetzalame Studio, Architectures A. Scaranello, P. Blond, Femto-S.T., M. Petit.

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L’INTERVIEW DU MOIS

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ANALYSE

Le chercheur Alexandre Moine “Besançon est un point d’entrée vers la Suisse qu’il faut valoriser”

L a Presse Bisontine : Selon l’O.S.T.A.J. (Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien), 1 230 frontaliers rési- dent sur l’Agglomération de Besançon. Peut- on parler d’un “effet frontière” à Besançon ? Alexandre Moine : Non, l’effet frontière est nul à Besançon où il n’y a même plus de consulat suisse. Ces fronta- liers sont dilués dans la masse des 47 000 frontaliers de l’Arc jurassien. Nous ne pourrons parler d’un effet frontière qu’à partir du moment où nous travaillons l’image de la Suisse depuis Besançon. L.P.B. :Qu’entendez-vous par“travailler l’image de la Suisse depuis Besançon” ? A.M. : A mon sens, il y a une nécessité à appuyer le développement de Besan- çon vers la Suisse. Trois dossiers, qui ont pris du retard sont à travailler urgemment pour avancer dans ce sens. Le premier concerne l’horlogerie. Nous avons un pôle des microtechniques qui regarde vers la Suisse. Il y a une ligne ferroviaire des horlogers, un relais puissant à Morteau en terme de for- mation, des entrées autour du luxe, des nanotechnologies sur cet axe dont Besançon est le point de départ. On peut faire de Besançon et Morteau un binôme qui agit en direction de la Suis- se. Or, il y a tout à faire en terme de développement horloger et de forma- tion. Ce dossier est en jachère. C’est regrettable, car il n’y a qu’à valoriser ce qui existe déjà. Il n’y a rien à inven- ter. çon et des villes comme Neuchâtel et Lausanne. Professeur de géographie à l’Université de Franche- Comté et vice-président du Forum Transfrontalier, Alexandre Moine s’intéresse de près aux relations transfrontalières. Selon lui, il y a encore beaucoup à faire pour créer une dynamique franco-suisse entre Besan-

Alexandre Moine : “J’ai l’espoir que la nouvelle grande région Bourgogne-Franche-Comté regardera vers la Suisse.”

deux temps pleins pour travailler sur cette couture entre nos deux pays, ce serait déjà pas mal. L.P.B. : Dans l’association “Le Forum Trans- frontalier”, vous avez recensé 62 associations sur l’Arc jurassien qui ont une existence trans- frontalière, et la liste n’est pas exhaustive. Quel est le but de ce travail ? A.M. : Nous avons auditionné plus de lamoitié de ces associations pour déter- miner la manière dont elles vivent la coopération. Il faut savoir que 62 struc- tures, ce sont des milliers de personnes qui viennent en France ou en Suisse pour participer à un projet commun. 65 % de ces associations sont cultu- relles. Le reste, c’est du sport princi- palement. Pour ces gens, la frontière existe, mais on s’aperçoit qu’ils ont un intérêt commun à se retrouver car ils sont différents. Ils ont compris que l’on s’enrichit de l’expérience du voisin. On s’est également aperçu que sur la ban- de frontalière, ce sont parfois les poli- tiques locaux qui incitent les associa- tions à aller voir ce qui se passe de l’autre côté de la frontière. Il faut conclure de ce travail que ces petites coopérations transfrontalières sont dynamiques. Elles se dévelop- pent avec de faibles moyens. Mais elles sont souvent très dépendantes de la Suisse où elles captent des fonds via la Loterie romande. Il faudrait en paral- lèle des fonds Interreg pour soutenir ces mouvements-là. Cette coopération est une coopération du quotidien. Elle est socle d’une identité transfronta- lière en construction. Propos recueillis par T.C.

les grandes questions structurantes trans- frontalières. Quand bienmême elles le vou- draient, elles ne peu- vent pas s’appuyer sur la C.T.J. qui n’est pas suffisamment dotée. L.P.B. : La C.T.J. n’est donc pas en mesure de lancer des grands chantiers trans- frontaliers ? A.M. : Compte tenu de ses moyens, elle se recentre sur l’émergence de coopé- rations de proximité sur la frontière com- me l’encouragement au co-voiturage. Je

à sa recherche.

construire des produits touristiques avec cette idée de faire venir plus de touristes à Besançon. Mais cela est en jachère. Sur le tourisme et l’horlogerie, Besan- çon est seule sur le créneau. En revanche, pour le troisième thème qui reste à valoriser, la ville est en concur- rence avec Dijon. Il s’agit de l’ouverture scientifique vers Lausanne par le biais des universités. L’idée est de faire se rapprocher les chercheurs et les étu- diants de nos deux pays. C’est le sens de la communauté de savoirs qui a été créée à laquelle participe l’Université de Franche-Comté, Neuchâtel et Yver- don. Pour l’instant, l’École Polytech- nique Fédérale de Lausanne ne veut pas entrer dans cet espace. Toujours est-il que, sur cette communauté, Besan- çon est en concurrence avec Dijon qui se situe à 1 h 58 de Lausanne en train, soit 40 minutes de moins que depuis Besançon. Il faudrait donc que la Vil- le et l’Agglo se positionnent clairement vers Lausanne pour saisir l’opportunité de s’adosser à la puissance de recherche de cette ville. L.P.B. : Quel rôle doivent jouer la ville de Besan- çon et plus largement la C.A.G.B. dans ce dis- positif ? A.M. : Ils doivent se positionner pour favoriser la mobilité vers Lausanne. Il faut réussir à faire passer le mes- sage qu’il est possible de se rendre en train dans cette ville suisse. Cette coopération en faveur de la recherche et au-delà peut être vertueuse. À mon sens, nous avons tout à gagner à s’arrimer à cette ville, à ses services,

L.P.B. : On dit parfois que Besançon qui a per- du son titre de capitale régionale pourrait endosser celui de métropole transfrontalière. Qu’en pensez-vous ? A.M. : Je ne partage pas cet avis. En revanche, je suis convaincu que Besan- çon est un point d’entrée vers la Suis- se qu’il faut valoriser. L.P.B. : Trois dossiers importants en jachère, faut-il comprendre que les élus locaux ne voient pas d’intérêt à valoriser les relations transfrontalières ? A.M. : Non. Je crois qu’on ne s’ignore pas de part et d’autre de la frontière. Au contraire, nous parlons sans arrêt de la dynamique franco-suisse, mais nous ne parvenons pas à trouver des points d’articulations pour travailler ensemble. On ne s’ignore pas, mais on se cherche. L.P.B. : Ne faudrait-il pas créer une entité poli- tique franco-suisse pour donner de la consis- tance à ces relations transfrontalières sur l’Arc jurassien ? A.M. : Cette structure existe déjà. C’est la C.T.J. ! (N.D.L.R. : Conférence Trans- jurassienne. Elle réunit la Région, les départements francs-comtois, la pré- fecture et des cantons suisses). Avec plus de moyens, elle pourrait être une sorte de prestataire pour la ville de Besançon, en mesure de développer un produit touristique Besançon-Neu- châtel par exemple. Il y a une conscien- ce de la frontière, mais les projets n’avancent pas. Besançon et l’Agglo n’ont pas les moyens de se pencher sur

“On ne s’éloigne pas de la Suisse lorsqu’on est à Dijon.”

L.P.B. : Quels sont les deux autres chantiers qui selon vous n’avancent pas suf- fisamment ? A.M. : Le second sujet est le tourisme. Il y a un vrai produit tou- ristique à bâtir autour de cette ligne des hor- logers, qui est une ligne panoramique au regard des paysages qu’elle traverse. Son point de départ est la gare de la Mouillère. Il faut communiquer autour de cette liaison ferroviaire entre Besançon et Neuchâ- tel, et les visites pos- sibles le long du par- cours. On peut

“La C.T.J. n’a pas suffisamment de moyens.”

regrette que la Région Franche-Com- té n’ait pas suffisamment mis les moyens pour faire fonctionner la C.T.J. L.P.B. : Dans le cadre de la fusion des régions, peut-on espérer que la C.T.J. soit renforcée ? A.M. : J’ai cet espoir-là que la nouvelle grande région Bourgogne-Franche- Comté regardera vers la Suisse. Je le répète, on ne s’éloigne pas de la Suis- se lorsqu’on est à Dijon, une ville qui est à moins de 2 heures de Lausanne en train. J’espère que les politiques vont prendre cela en considération. Il faut de l’intelligence, des moyens humains, et des gens capables de don- ner une dimension transfrontalière à tous les dossiers qu’il s’agisse de for- mation par exemple ou de mobilité. Si on déployait au moins l’équivalent de

BESANÇON

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COMMERCE Horlogerie Un concept-store atelier horloger au cœur de Besançon L’horloger bisontin Philippe Lebru crée l’événement. Il ouvre le 15 novembre un espace de vente où néophytes et passionnés découvriront le métier ou le montage de “sa” propre montre.

Qui est-il ? Philippe Lebru est un concepteur hor- loger bisontin depuis 1993. Il invente le mouvement pendulaire à équilibra- ge automatique. En 2005, le concours Lépine lui décerne le Grand Prix toutes catégories et le Salon de lʼInvention de Genève, la Médaille dʼOr en horlo- gerie. Lʼesprit toujours en alerte, il nʼa de cesse de concevoir, imaginer enco- re, rêver toujours plus loin.

B esançon, capitale horlogère com- me elle aime tant se définir, pourra à partir de dimanche 15 novembre le crier encore plus haut et fort. L’horloger bisontin Philippe Lebru installe au 117, Gran- de rue un atelier d’horlogerie nova- teur. Le concepteur d’horloges alliant tradition et modernité a trouvé le lieu

idéal pour concrétiser une de ses - nom- breuses - idées : ramener au cœur de la capitale horlogère un vrai espace où l’amateur de montres côtoiera le fabricant. “S’installer ici, c’est un abou- tissement de la vie de l’entreprise. J’avais repéré cet endroit depuis pas mal de temps” relate Philippe Lebru, connu pour avoir créé l’immense horloge de 6 mètres de hauteur et 6 tonnes à la gare de Besançon Franche-ComtéT.G.V. et l’horloge “monumentale” sur la faça- de du Musée des beaux-arts, retirée depuis peu en raison des travaux. Au cœur de la Boucle bisontine, le créa- teur ouvre ce concept-store de 80 m 2 nouveau genre : “Plus qu’une boutique, c’est un atelier conçu pour que les visi- teurs néophytes ou passionnés décou- vrent l’horlogerie” témoigne l’entrepreneur. Face au visiteur, deux horlogers de la maison “Utinam” tra- vailleront sur deux établis installés en fond de boutique. Passionné de son métier, le Bisontin souhaite donner “un esprit à la montre, une valeur sentimentale” dit-il. Il a donc mis sur pied un concept totale- ment nouveau : “Deux horlogers tra- vailleront sur leurs établis. Ce sera

Ouverture 15 novembre d’une boutique horlogère à Besançon où des horlogers travailleront en direct.

de-temps, comptez entre 100 et 300 euros. Des modèles de montres d’horlogers invités comme “FOB” Paris ou Qlock2 (designer allemand) ainsi que des col- lections de bijoux seront en vente. Besançon, pôle européen des micro- techniques et le pôlemondial des temps- fréquence, école horlogère depuis 1860, recouvre son statut d’antan. E.Ch. Horlogerie contemporaine - Unam au 117, Grande rue à Besançon (en face du Musée du temps). Ouvertu- re du mardi au samedi de 10 heures à 19 heures. Pour les rencontres, assister aux montages de votre montre avec les horlogers : 117@utinam.fr

l’occasion d’assister au montage de votre propre montre, de comprendre les grands principes de l’horlogerie” dit- il. Plus tard, lorsque les professionnels auront pris leurs marques, il sera pos- sible de dépasser le stade de l’observation : “Il sera possible de créer sa montre… Cela peut être un beau cadeau d’anniversaire pour un pas-

sionné” commente Phi- lippe Lebru. L’ouverture de cette boutique néces- site l’embauche d’une personne, dévolue à la vente d’horloges com- toises mécaniques et contemporaines (Uti- nam) et les montres appelées “Unam”. Le prix des horloges varie entre 3 900 euros et 8 800 euros. Pour les gar-

“Assister au montage de sa montre.”

Philippe Lebru, l’horloger bisontin, défend des “valeurs territoriales”.

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L’ÉVÉNEMENT

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LA JUSTICE BISONTINE SOUS LE FEU DES CRITIQUES POLICIÈRES

La justice serait-elle trop clémente en accordant la liberté conditionnelle à des détenus qui récidivent dès qu’ils sont dehors ? Beaucoup de policiers estiment que oui au regard des dernières affaires qui ont fait la une de l’actualité. Les magistrats se défendent en disant qu’ils ne font qu’appliquer strictement la loi.

Les policiers ont une dent contre la justice Manifestation Un ras-le-bol palpable Le moral n’est pas au plus haut du côté des policiers. Ils ont le sentiment que par les décisions que la justice

excès de vitesse. Si vous commettez un vol pour la première fois, il y a de fortes chances qu’au tribunal on vous fasse la morale et un rappel à la loi. Et vous sortirez libre. En revanche, si vous vous faites prendre en excès de vitesse, vous aurez une amende à payer et vous ris- quez un retrait de permis. Je ne cherche en aucun cas à excuser ce genre de ges- te, mais à mon sens la justice fait trop souvent preuve de laxisme dans l’ap- préciation des affaires qu’elle juge. J’ai en mémoire l’histoire d’un délinquant qui avait volé une voiture et qui condui- sait ivre. Nous l’avons arrêté sept fois avant qu’il aille en prison. Vous ima- ginez s’il avait tué une famille dans un accident ? Qu’aurait-on dit ? À mon sens, cet homme a été mis hors d’état de nuire beaucoup trop tard” témoigne le gendarme. La magistrature réfute l’accusation des policiers selon laquelle ils feraient preuve de laxisme. “Au contraire, la loi est dispensée de façon très sévère par les tribunaux” dit-on du côté du Palais de Justice. Ils pensent que la justice et la police fonctionnent main dans la main. Thierry Silvand n’en est pas convaincu. “Si nous travaillions aus- si bien ensemble, nous ne serions pas là à manifester devant le Palais de Jus- tice” termine le représentant syndical qui estime qu’il y a eu “trop de loupés” ces derniers temps du côté de l’insti- tution judiciaire. Les policiers en paient les pots cassés. T.C.

sé par Winston Blam. Ce braqueur multirécidiviste n’avait pas regagné son centre pénitentiaire après avoir bénéficié d’une permission de sortie le temps de régler des problèmes de suc- cession suite au décès de son père. Le malfrat de 24 ans était en cavale depuis le printemps. Cette affaire a consterné les policiers et soulevé leur colère. “L’histoire est horrible. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il y a trop longtemps que ça couvait. Nous en avons assez d’être pris pour des idiots. Cette fois on dit stop. On veut que la loi soit appli-

quée avec une fermeté proportionnelle à l’in- fraction” observe Thier- ry Silvand, du syndicat F.P.I.P. (Fédération pro- fessionnelle indépen- dante de la police). L’exaspération des poli- ciers est montée d’un cran à Besançon quand ils ont appris le 7 octobre qu’un détenu de la mai- son d’arrêt avait profité d’une sortie àV.T.T. pour s’échapper. “Franche- ment, on a l’air de quoi ? On marche sur la tête !”

prend vis-à-vis de certains délinquants, c’est leur travail qui est remis en cause.

L e 14 octobre à midi, une cin- quantaine de policiers en civil a manifesté en silence sous les fenêtres du Palais de Justice de Besançon. Ils entendaient dénon- cer ce jour-là, comme partout en Fran- ce, des conditions de travail de plus en plus dures, et une justice trop souple

lorsqu’elle accorde une permission à des détenus qui, malheureusement parfois, récidivent en liberté. Les policiers présents avaient tous en tête le drame de Seine-Saint-Denis qui s’est noué le 5 octobre, lorsqu’un de leur collègue de la Brigade anti-cri- minalité (B.A.C.) a été grièvement bles-

“Il vaut mieux commettre un vol qu’un excès de vitesse.”

s’exaspère un policier manifestant qui se demande aujourd’hui s’il ne va pas quitter les forces de l’ordre dans les- quelles il est entré par passion il y a une quinzaine d’années. “On n’a plus de moyens de bosser. Il n’y aucune recon- naissance de notre hiérarchie. Et quand on arrête trois, quatre, ou cinq fois les mêmes délinquants qui passent devant les tribunaux et qui bénéficient d’amé- nagements de peine, on se demande à quoi on sert.” Le 14 octobre, un gendarme s’est joint aux fonctionnaires de police attroupés devant la porte du Tribunal de Gran- de Instance. Le militaire en fonction dans le Grand Besançon est venu par solidarité avec ses collègues dont il partage les préoccupations. “J’en suis arrivé à la conclusion que dans ce pays, il vaut mieux commettre un vol qu’un

Une cinquantaine de policiers en civile a manifesté le 14 octobre sous les fenêtres du Palais de

Justice de Besançon.

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Pour les magistrats, les policiers se trompent de cible Réaction Syndicat U.S.M. Selon les magistrats, toutes les décisions qui sont prises de libérer un détenu le sont dans un cadre prévu par la loi. Ce n’est donc pas devant le Palais de Justice que les policiers auraient dû manifester, mais devant l’Assemblée Nationale…

Affaire

En attendant son audience en appel en janvier 2016

Un trafiquant de drogue

libre d’aller et venir

L’ audience en appel de Walid Hakkar aura lieu le 28 janvier 2016 au tri- bunal de Besançon. L’hom- me d’une trentaine d’années a été interpellé du côté de Luxueil-les- Bains en février dernier par le ser- vice des douanes de Belfort. Il circu- lait au volant d’un véhicule à bord duquel les forces de l’ordre ont décou- vert 21 000 cachets d’ecstasy. Une belle prise sachant qu’en 2014 les ser- vices douaniers français ont saisi 1,4million de ces produits stupéfiants (360 000 en 2013). Pour ces faits, Walid Hakkar a été jugé en mars dernier par le tribunal correctionnel de Vesoul, dans le cadre d’une procédure de comparution immé- diate. À l’audience, il a écopé de six ans de prison ferme avec maintien en détention et 53 000 euros d’amen- de douanière. Le tribunal a ordonné par ailleurs la saisie de son appar- tement à Besançon. Le cas de ce récidiviste, qui a déjà été inquiété dans plusieurs affaires de stupéfiants alimente les discussions dans les couloirs du Palais de Justi- ce de Besançon où il sera jugé dans trois mois. Ce qui suscite la contro- verse, c’est que cet homme a été libé- ré aumois de juillet, après avoir effec- tué les quatre mois de prison réglementaires mais sans être assu- duquel les douaniers ont découvert 21 000 cachets d’ecstasy. En attentant son procès en appel à Besançon, il est libre d’aller et venir. En mars, Walid Hakkar a été condamné à six ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Vesoul après avoir été interpellé au volant d’un véhicule à bord

P our les magistrats, les poli- ciers se trompent de cible en manifestant contre l’institu- tion judiciaire. Ils réfutent l’accusation selon laquelle ils feraient preuve de légèreté en libérant trop facilement des détenus au mépris du travail de police. Des remises en liber- té qui ont parfois des conséquences dramatiques. “Nos décisions sont prises dans le cadre de la loi !” répète Fran- çois Strawinski, délégué régional de l’Union Syndicale des Magistrats. L’U.S.M. redoute une polémique qui vise à opposer “artificiellement poli- ce et justice. Une telle opposition n’est nullement représentative des relations quotidiennes entre magistrat et forces de l’ordre” qui se passent à Besançon, dans un climat constructif et collabo-

ratif selon les magistrats. Pour Fran- çois Strawinski, les policiers ne doi- vent pas “se tromper de combat.” Un sentiment partagé par Randall Schwerdorffer, avocat à Besançon. “Ce n’est pas devant le Palais de Justice que les policiers doivent manifester, mais devant l’Assemblée Nationale. Si on considère en effet que la loi n’est pas bonne, il faut la changer” dit-il. L’avocat prend en exemple l’évasion récente d’un détenu à Besançon qui a profité d’une sortie à V.T.T. pour s’échapper (voir ci-dessous). “Il s’est évadé dans le cadre d’une activité pré- vue par la loi !” rappelle l’avocat. Ce n’est donc pas l’institution judiciaire qu’il convient de remettre en cause, mais la législation qu’elle ne fait qu’ap- pliquer.

Cette affaire fait parler dans les couloirs du Palais de Justice (photo d’illustration archive L.P.B.).

Vesoul en première instance à six ans de prison ferme, c’est surréaliste qu’il n’ait pas été au moins assujetti à un contrôle judiciaire strict, ce qui per- mettrait de le surveiller unminimum” s’indigne une source proche dossier auT.G.I. qui rappelle queWalid Hak- kar ne s’est pas présenté à la cour d’appel en septembre où il était convo- qué pour un complément d’informa- tion sur son dossier. Empêché visi- blement pour des motifs familiaux, il était ce jour-là représenté par ses deux avocats. “Il s’agissait de clari- fier les conditions d’interpellation de Monsieur Hakkar” remarque Maître Schwerdorffer. Au Palais de Justice, certains attendent avec impatience de voir quel verdict sera prononcé lors de l’audience en appel.

jetti à un contrôle judiciaire. En clair, le prévenu est libre d’aller et venir comme bon lui semble jusqu’à son audience. De source policière et judiciaire, nous avons appris qu’il aurait même quit- té récemment le territoire national. Il se serait rendu en Algérie avant de revenir en France. Une informa- tion que ne confirme pas son avocat,

François Strawinski,

délégué régional

Maître Randall Schwer- dorffer. “Il n’est pas sous contrôle judiciaire. À partir de là, il est libre, il peut faire ce qu’il veut. Cela ne me regarde pas. Il n’a de compte à rendre à personne” rappelle l’homme de loi. “Alors qu’il a été condamné à

“Il peut faire ce qu’il veut.”

de l’Union Syndicale des Magistrats à la sortie du Palais de Justice

Malaise pénitentiaire à Besançon Prison Après une rocambolesque évasion La maison d’arrêt de Besançon se serait volontiers passée de l’évasion d’un détenu lors d’une sortie encadrée. Au-delà de cet événement, la prison est sous tension, ainsi que ses agents.

D es téléphones portables. De la drogue. Et même des armes blanches. Voilà ce que l’on retrouve à l’intérieur de la maison d’arrêt de Besançon. Comment arrivent ces objets ? “Par les projec- tions au-dessus du mur d’enceinte. Même si on en ramasse beaucoup com- me des lames de scie, des opinels, cer- tains passent entre les mailles” témoigne Nicolas Rahon, agent pénitentiaire bisontin et secrétaire local du syndi- cat U.F.A.P.-U.N.S.A. justice, premier syndicat du ministère de la Justice. Les autres objets arrivent aux par- loirs : les agents n’ont en effet plus le droit systématique de fouiller au corps les détenus. L’insécurité est palpable pour les 91 agents et les 320 détenus. La preuve, nous avons demandé l’accès à la pri- son qui nous a été refusé au motif que notre sécurité ne pouvait être assu-

rée ! C’était avant l’été, période où les services pénitentiaires étaient moins nombreux. “Nous sommes en sous-effec- tif. Nous sommes en déficit de 6 per- sonnes. Cela peut nous rendre vulné- rables, notamment les week-ends où nous sommes moins nombreux” témoigne le syndicaliste. Lamédiatisation de l’évasion d’un déte- nu bisontin de 51 ans lors d’une sor- tie sportive le 7 octobre, les agents l’ont

détenu emprisonné pour trafic de drogue était libérable en avril prochain)” avoue Éric Gemmerlé, représentant syndi- cale pénitentiaire du Grand Est. Revient aussi le cas des permissions de sortie. Parmi les 50 000 accordées par an en France, 99,5 % se déroulent bien. Le cas du braqueur de Saint- Ouen qui a grièvement blessé un agent de la brigade anticriminalité est une illustration du malaise et du “police contre justice” qui ressurgit. La prison endurcit-elle plus qu’elle ne remet dans le droit chemin ? Les détenus ne se privent pas pour moquer leurs gar- diens au motif que même en prison rapporte un professionnel, ils gagnent encore plus d’argent qu’eux. Les pro- jections ont un impact sur le marché noir dans l’enceinte. Il crée une insé- curité “sur le personnel et tous les gens qui viennent à la prison comme les médecins, avocats…” poursuit Nicolas

mal vécue. Ils ont été pointés du doigt alors que cela aurait pu arriver par- tout. 5 détenus, triés sur le volet, étaient en per- mission sportive (V.T.T.) dans le Grand Besançon avec 3 encadrants. “On ne sait pas ce qui se peut se passer dans la tête d’un homme. C’est une inva- sion incompréhensible (le

“Des lames de scie, des opinels.”

Les agents de la prison de Besançon sont inquiets. Ils se sentent - parfois - vulnérables.

de prison avaient prévu de manifes- ter à Paris le 22 octobre. Une déléga- tion bisontine avait annoncé sa pré- sence. E.Ch.

Rahon. Les équipes se sentent vulné- rables. Le malaise est latent même dans cet établissement “à taille humai- ne” qui bénéficie d’un programme de rénovation depuis un an. Les gardiens

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PROJET

EN BREF

Premiers brassins début 2016 La bière Gangloff va de nouveau mousser

Lions club 24 ème exposition-vente de peintures et de sculptures organisée par les Lions Clubs Besançon Cité et Besançon Lumière les samedi 24 et dimanche 25 octobre, au Grand Kursaal de Besançon. Cette exposition rassemble une centaine d’exposants. Comme chaque année, l’événement donne lieu à un concours doté de prix du jury et de prix du public. Un concours de copistes est également organisé. C’est l’occasion, pour les visiteurs, d’admirer les talents régionaux tout en faisant œuvre de solidarité. Ouverture : samedi 24 octobre, de 14 heures à 19 heures, et dimanche 25 octobre, de 10 heures à 18 heures www.lionsclubbesanco ncite.org Livre “Les Francs-Comtois de Paris”, soixante balades insolites, un livre signé Marie- Thérèse Renaud aux éditions Cabédita. Une sélection de soixante Francs-Comtois qui ont connu le succès et résidé dans la capitale.

Laurent Fumey est en train de ressusciter la célèbre bière bisontine Gangloff, disparue des zincs il y a cinquante ans. Un vrai projet d’entreprise sur le point d’aboutir.

L’ idée trottait dans la tête de ce fils d’œnologue depuis de nombreuses années : faire revivre une célèbre boisson qui avait fait la renom- mée de Besançon jusqu’à Paris au début du siècle dernier : la bière Gangloff. Seuls les anciens peuvent se souvenir que la bras- serie Gangloff (du nom de Jean Gangloff, l’industriel lorrain qui avait contribué à sa prospéri- té) était installée en lieu et pla- ce de l’actuel immeuble Le Pré- sident rue Isenbart. L’usine Gangloff produisait sa bière à

Laurent Fumey, à la santé de la - future - bière angloff.

partir de l’eau prélevée à la sour- ce de la Mouillère. Fragilisée par la seconde guerre mondia- le, puis par l’essor de l’industrie brassicole française, la brasse- rie disparut en 1966. Cinquante ans plus tard, la marque est relancée par ce Franc-Comtois qui travaille sur ce projet depuis un an et demi, en lien avec le réseau Initiati- ve Doubs-Territoire de Belfort. La brasserie Gangloff faisait travailler près de 250 personnes à son apogée. “Il ne s’agit évi- demment pas de relancer une

tine” complète le brasseur. La bière Gangloff sera distribuée dans les moyennes surfaces de la région, les épiceries fines, les magasins bio et dans les asso- ciations locales pour leurs mani- festations. Laurent Fumey est en train de peaufiner les premières recettes de la Gangloff qui sortira dans un premier temps en deux ver- sions : blonde et ambrée. Plus qu’une aventure industrielle, la renaissance de la Gangloff à Besançon est un vrai clin d’œil à l’histoire. Laurent Fumey a lancé un financement partici- patif sur Facebook pour impli- quer le plus de monde autour d’un projet qui a tout pour être fédérateur. J.-F.H.

production à l’échelle indus- trielle. Notre projet est de faire une brasserie artisanale. Une brasserie est artisanale quand elle produit moins de 3 000 hec- tolitres par an” indique Laurent Fumey qui a déjà acquis les cuves et le matériel dans une brasserie luxembourgeoise. Sur le plan du marketing , le porteur de projet a également peaufiné les choses en travaillant avec un designer sur l’image de la future bière Gangloff dont il a retrouvé de nombreuses publi- cités anciennes. Laurent Fumey a suivi une formation de bras- seur dans le Nord de la Fran- ce. Il s’entoure également d’un commercial et souhaite, àmoyen terme, “embaucher trois à six salariés. Le marché de la bière

artisanale est en pleine expan- sion en France. Il représente à peine 2,5 % du marché, contre 20 % au Canada par exemple. Il y a une belle marge de pro- gression” dit-il. Après quelques difficultés liées au lieu d’implantation de sa future brasserie, Laurent Fumey devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. Le premier lieu d’implantation ciblé par la Vil- le de Besançon aux Prés-de- Vaux dans des anciens locaux de Voies Navigables de France n’a pas pu être confirmé. “Les premiers brassins devraient être produits au début de l’année 2016. On travaillera avec des produits issus de l’agriculture biologique. La Gangloff sera pro- duite à partir de l’eau la Bison-

La brasserie Gangloff a employé jusqu’à 250 personnes à Besançon.

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PATRIMOINE Un lieu d’exposition La nouvelle vie de la Tour de la Pelote Ravagé par un incendie, le lieu qui abritait un restaurant sera rénové par la Ville. Il pourrait ouvrir au public pour des expositions temporaires ou des visites guidées. Objectif : mettre en valeur le patrimoine de l’édifice classé.

)MPRESSION $ (AUTE D»kNITION Conception et réalisation de pièces fonctionnelles en résine synthétique

Pose d’inserts et canons

P eut-être une nouvelle vie pour laTour de la Pelote. Encore une nouvelle. Ce bâtiment datant de 1475 inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des for- tifications du Réseau Vauban, qui fut lieu de défense, peut-être espace com- mercial à l’époque moderne et enfin restaurant jusqu’au 11 décembre 2013, devrait se reconvertir en espace tou-

ristique à l’horizon 2017. C’est en tout cas le souhait de la mairie de Besan- çon, propriétaire des murs. Tout a basculé une nuit d’hiver. Un incendie d’origine accidentelle surve- nu au premier étage dans la nuit du 10 au 11 décembre 2013 a ravagé le bâtiment et sa toiture, laissant au chô- mage technique les employés de ce res- taurant connu de nombreux Bisontins

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pour son service en habits d’époque. Restait à savoir si laVille allait ou non restaurer le lieu pour en faire un nou-

vel espace commercial. Les élus ont décidé que non. “D’après les études qui ont été menées, il coû- tait trop cher de remettre le bâtiment aux normes d’accessibilité” explique l’adjoint au commerce Thierry Morton. Le res- taurateur a donc quitté les lieux. Dommage pour l’activité commerciale et l’emploi. Besançon a officialisé le programme des travaux à venir. Prévus début novembre, ils démarre- ront finalement en 2016.

Tour de la Pelote sera restaurée sous contrôle de l’architecte des bâtiments de France. Le coût de l’opération est d’environ 1,4 million d’euros, dont une partie est supportée par les assurances, les subventions, l’apport financier de la Ville. Comme le rappelait le maire quelques jours après l’incendie via un communiqué, “le bâtiment doit retrou- ver toute sa place dans le patrimoine bisontin.” La tour ne sera pas unmusée dans le sens premier du terme, c’est- à-dire ouvert à des périodes définies ou tous les jours. Elle le sera vrai- semblablement à titre occasionnel. Côté historique, le nom de la tour pro- vient sans doute de Pierre Pillot, sei- gneur de Chenecey, à qui le terrain a été acheté en 1475 pour permettre sa construction. L’édifice faisait partie des anciennes fortifications de la vil- le. Après la conquête française, Vau- ban, plutôt que la détruire, préféra l’intégrer dans son nouvel ensemble défensif moyennant d’importantes modifications. Les archéologues et les recherches dans les archives permet- tront-elles de découvrir un passé incon- nu ? Réponse dans quelques mois.

1,4 million d’euros pour la restauration.

“Il y aura des fouilles archéologiques, précise l’adjoint. Nous allons chercher à connaître le rôle de cette tour dans l’histoire, savoir s’il existe par exemple des souterrains qui communiquent… Soit nous trouvons des choses intéres- santes et alors nous en ferons un lieu patrimonial et d’histoire qui pourra se visiter, soit la Tour deviendra un lieu avec des expositions temporaires.” Tout n’est donc pas encore défini. La

La Tour de la Pelote devrait accueillir des visites guidées à l’horizon 2017.

CULTURE

Réouverture en 2018 Le musée entame sa révolution Le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon entre dans une période de travaux de deux ans. 10 millions d’euros investis.

A près quelques mois de léthar- gie pendant lesquels les œuvres ont quitté peu à peu les lieux, l’effervescence va bientôt gagner à nouveau la place de la Révolution avec le plus gros chan- tier que la Ville ait engagé ces der- nières années. La rénovation dumusée des beaux-arts de Besançon coûtera quelque 10 millions d’euros. Un choix totalement assumé par le maire : “Conforter la vocation culturelle de Besançon au moment où Dijon devient capitale est essentiel. Ce musée est un des plus beaux de France par ses col- lections, il fallait lui redonner un écrin digne de ce nom. Et malgré le contex- te difficile de baisse des dotations, il est de notre responsabilité de faire tour- ner l’économie locale. Ce chantier y contribuera” argumente Jean-Louis Fousseret. 90 % des lots de travaux ont d’ailleurs été attribués à des entre- prises locales. Les travaux démarreront réellement dans deux mois, le temps d’installer ce chantier d’envergure. Naturelle- ment, la vie de la place de la Révolu- tion s’en trouvera bouleversée, des dis- cussions ont été entamées notamment avec les commerçants non sédentaires pour que leur activité se poursuive

revisités complètement avec des che- minements chronologiques et théma- tiques plus lisibles pour les visiteurs. Après la principale phase de travaux, les barrières de sécurité devraient pou- voir être démontées à l’automne 2017. Restera encore une phase de quelques mois pour les finitions intérieures. Découverte du nouvel écrin du musée au cours du premier semestre 2018. J.-F.H.

dans les conditions les plus acceptables. Sur le plan des travaux proprement dits, le musée va connaître un total remaniement. “Le principal souci a été d’apporter de la lumière à ce musée qui est enfermé entre quatre murs, dans lequel a été posé un “objet”, la structu- re intérieure en béton signée Louis Miquel, et des constructions parasites ensuite. Ce bâtiment ne fonctionnait plus” constate Adelfo Scaranello, l’architecte bisontin retenu pour conce- voir cette rénovation. Certaines pierres qui bouchaient des arcades de la faça- de seront enlevées et le hall d’entrée sera entièrement dédié à l’accueil, avec fauteuils, cafétéria-librairie, etc. Sur

le toit du bâtiment, de grandes verrières et puits de lumière seront créés. Dans les salles d’exposition, tous les radia- teurs seront supprimés au profit d’un chauffage par le sol. Grâce aux dif- férents travaux et à l’optimisation des sur- faces, 1 500 m 2 supplé- mentaires seront rendus accessibles au public. Les parcours muséogra- phiques seront également

De grandes verrières et puits de lumière.

L’idée de l’architecte était avant tout d’apporter de la lumière dans ce bâtiment (images Archi- tectures A. Scaranello).

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CULTURE

Musique “Amener les enfants au spectacle vivant et à la musique”

Les Jeunesses Musicales de France organisent une série de concerts pour les élèves de Besançon et du Grand Besançon à la Rodia et au Petit Kursaal. Les lycéens, eux, découvrent les musiques actuelles.

L a musique, ils l’écoutent. Mais ne la voient que rarement. L’association Jeunesses Musicales de France va, encore une fois, per- mettre à des centaines de jeunes Bisontins d’assister à un concert. “Beaucoup n’ont pas l’occasion d’y aller, relate Monique Soi- chez. Et encore moins la possi- bilité d’entendre un concert de musique classique” poursuit la déléguée de l’association des Jeunesses musicales, associa- tion reconnue d’utilité publique. Les 3 et

Deux exemples de l’éclectisme de la programmation. “Notre mission est d’offrir au plus grand nombre d’enfants et de jeunes, de 3 à 18 ans, une première expé- rience musicale forte, convivia- le et de qualité pour les sensi- biliser à toutes les musiques (actuelles, classiques, du mon- de) et de les aider à grandir en citoyen” rappelle l’association qui œuvre depuis 70 ans en France et depuis 33 ans en Franche-Comté. ÀBesançon, une dizaine de béné- voles se charge de l’animation, aidés par une chargée de mis- sion. L’an dernier, 143 concerts (en Franche-Comté) ont été orga- nisés. Ils ont réuni 34 000 spec- tateurs (jeune public) ! 41 artistes se sont produits. Pour les représentations à venir, les écoles intéressées se sont déjà positionnées. Et le succès ce ne se dément pas. “Nous sommes quasiment complets” rappelle la déléguée qui parviendra à trouver une place pour les écoles retardataires. Cette action, menée en parte- nariat avec l’Éducation natio- nale est reconnue. D’autres temps forts sont engagés par les JeunessesMusicales. “Il s’agit

du projet “Musiques actuelles au lycée”. Six salles de musiques actuelles (dont la Rodia à Besan- çon) s’associent à l’événement. Cela leur permet de toucher un nouveau public et offre la pos- sibilité aux lycéens d’échanger avec les artistes” explique Juliet- te Lacladere, chargée d’actions culturelles aux J.M.F. Cette année, c’est le groupe “Jesus fashion barbe” qui est associé à l’événement. Les quatre musi- ciens du groupe rencontreront les élèves lors de 6 concerts-ren- contres et participeront à des ateliers. Les salles comme la Rodia feront découvrir l’envers du décor musical aux lycéens. De quoi susciter de nouvelles vocations… Les jeunes musiciens pourront également être acteurs avec “Imagine”, un tremplin musi- cal organisé pour les 13-21 ans par les J.M.F. Pour la première fois cette année, ce concours qui s’adresse aux musiciens ama- teurs s’ouvre aux solos. “Il don- ne l’opportunité à ces groupes de se produire sur une scène pro- fessionnelle (en l’occurrence la Poudrière à Belfort), accompagne et conseille. Des techniciens et un accompagnateur vocal don-

4 décembre, 18, 19 et 20 janvier, 8 mars 2016, avril et mai 2016, plu- sieurs concerts pro- grammés seront “offerts” aux éco- liers de Besançon et du Grand Besançon au Petit Kursaal et à la Rodia. Les élèves écouteront lamélo- die de la harpe et du piano du grou- pe Onde et Lyres ou les percussions corporelles de la compagnie Soleo.

Un concours pour les jeunes musiciens.

Monique Soichez, déléguée à l’association Jeunesses musicales, et Juliette Lacladere, chargée

neront des conseils” explique la chargée d’actions. L’an dernier, c’est un groupe jurassien (The Rising sun) qui a remporté la finale régionale puis la finale nationale à Paris. En 2016, il défendra les couleurs de la Fran- ce en Croatie. Les inscriptions pour ce concours se poursuivent jusqu’à mi-janvier. “On deman- de aux groupes d’avoir leurs propres créations” rappelle la déléguée. Depuis plus de trente ans en

Franche-Comté, l’association - aidée par des subventions - pro- meut l’égalité d’accès à la musique. Une partition parfai- tement maîtrisée et sans fausses notes. E.Ch.

d’actions, présentent la saison 2015-2016.

J.M. France Franche-Comté à Besançon. Tél. : 03 81 51 00 25 Programme 2015-2016. Les 3 et 4 décembre : “Onde et Lyres” au Petit Kursaal. 18, 19, 20 janvier 2016 : Soleo à la Rodia. 8 mars : H2ommes au Petit Kursaal, 4 et 5 avril : “Je rêve” au Petit Kur- saal, 9 et 10 mai : “Lʼécole des petits Robert”

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