La Presse Bisontine 170 - Novembre 2015

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 170 - Novembre 2015

L ’ h u m e u r

CITOYENNETÉ

Élections régionales

Très peu de nouveaux inscrits sur les listes électorales Rarement les mairies du Grand Besançon ont enregistré si peu de nouveaux inscrits sur les listes électorales une année d’élection. À Besançon, la municipalité en a comptabilisé 1 210, c’est cinq fois moins que lors de la Présidentielle, preuve que les Régionales de décembre ne passionnent pas les foules.

Slogan de campagne

D ifficile de vouloir caser tous les concepts en un slogan de trois ou quatre mots qui doit faire office de bannière de campagne. C’est sans doute ce qu’a cherché à faire l’équipe de campagne de Marie-Guite Dufay pour les Régionales de décembre en voulant mêler les notions de proximité et d’avenir. Le résul- tat laisse songeur : “Notre région d’avance”. Non

petit arrière-goût désagréable : c’est français cette phrase ? On a des doutes…Et si le staff deMarie-Dufay était vraiment en avance, il aurait mis plus vite à jour le site Internet de la candidate (www.notreregiondavance.fr) sur lequel ne figurait même pas, plus d’un mois après sa présentation, la liste des 116 candidats Francs-Comtois et Bourguignons qui la compo- sent…Plus cocasse encore, la page“Mes soutiens”était inopé- rante et vide à unmois et demi du scrutin…Prémonitoire ?

L es 6 et 13 décembre, les électeurs seront appelés aux urnes pour élire leurs conseillers régionaux. Un scrutin historique puisqu’il s’agit de mettre en place le premier Conseil régional Bourgogne-Franche- Comté ! La perspective de ce rendez- vous démocratique qui approche à grands pas, point d’orgue de la fusion des régions, devrait donc susciter l’intérêt des citoyens. Mais à ce jour, hormis agiter la sphère politico-média- tique, ces élections ne passionnent pas les foules. Le 13 décembre, jour du

deuxième tour, il faut même redouter que les électeurs soient davantage pré- occupés par leurs courses de Noël que par l’envie d’aller voter. Le camp des abstentionnistes risque fort d’être majo- ritaire. C’était déjà le cas en 2010, lors des dernières élections régionales, où l’abstention a atteint 50,83 % en Franche-Comté. Malheureusement, il n’y a pas d’indicateurs qui permettent de pen- ser aujourd’hui que ce record déplo- rable ne sera pas battu. Selon un son- dage Odoxa du mois de septembre,

35 % des Français ignorent même qu’il faudra voter en décembre (62 % chez les 18-24 ans). Malgré les campagnes de communi- cation de l’État pour inviter les gens à s’inscrire sur les listes électorales (ils avaient jusqu’au 30 septembre à minuit pour le faire via Internet), les réactions ont été plutôt molles. Rare sont ceux à s’être pliés à cette démarche civique auprès de la mairie de leur commune. Les chiffres obtenus à la municipalité de Besançon sont élo- quents. Depuis le mois de janvier, jus- qu’à la clôture des inscriptions, 1 210 personnes se sont inscrites sur les listes électorales, dont 555 en septembre. “Ce n’est pas énorme” reconnaît la Ville. C’est en effet cinq fois moins que lors de l’élection présidentielle de 2012 ! L’année qui a précédé ce scrutin, Besan- çon a enregistré 6 171 nouveaux élec- teurs. “Traditionnellement, la Prési- dentielle est celle qui nous apporte le plus d’inscriptions” précisent les ser- vices. Mais le bilan 2015 est aussi infé- rieur à celui des élections municipales de 2014, en amont desquelles la mai- rie en avait comptabilisé 2 940. C’est un peu mieux en revanche que les der- nières élections départementales (1 143 nouvelles inscriptions). La tendance observée à Besançon se

seulement ça ne fait pas rêver mais c’est tellement alambi- qué que ça laisse un

confirme dans la plupart des communes de l’Agglo. “On a enregistré une qua- rantaine de nouveaux inscrits. Ce n’est pas beaucoup. Nous en avons au moins le double lors de la Présidentielle, des législatives ou des municipales. Pour- tant, on a fait passer l’information, mais les personnes qui n’étaient pas encore inscrites n’ont pas beaucoup réagi” remarque la mairie de Miserey- Salines. Même constat du côté de la mairie de Saône. “Nous avons 51 nouveaux ins- crits. Ils se sont présentés pour la plu- part en septembre. Ce qui est curieux, c’est qu’on a vu des gens qui habitent depuis plusieurs années à Saône venir s’inscrire pour la première fois sur les listes électorales” indique la munici- palité. Pour autant à l’arrivée, le résul- tat est quatre fois moins important que lors de l’élection du président de la République. “On sent bien que les ‘

gens ne se sentent pas concernés par le scrutin des Régionales” remarque enco- re la commune de Saône. “Les 66 per- sonnes qui sont venues en mairie pour s’inscrire l’ont vraiment fait dans le cadre d’une démarche citoyenne clas- sique naturelle lorsqu’on s’installe sur une commune. Il n’est pas certain que ce soit la perspective des Régionales qui les ait poussés à le faire” note la mairie de Saint-Vit. Face à cette débandade, il n’y a plus qu’à espérer un sursaut de mobilisa- tion du côté des électeurs pour le scru- tin de décembre, afin de faire mentir les prévisions pessimistes d’abstention auxquels on a fini par s’habituer. Com- me à chaque fois, les élus s’en offus- queront un temps, sans chercher tou- tefois à cerner les causes profondes de ce fossé qui se creuse entre eux et les citoyens, sans non plus se sentir atteint dans leur légitimité.

Reste à espérer un sursaut de mobilisation du côté des électeurs qui ferait mentir les prévisions pessimistes de l’abstention.

QUARTIER Communication Sous les Tilleuls, J.-L.F. plante… le décor Le quartier de l’Est bisontin attend sa nouvelle médiathèque (4,5 millions d’euros). Connu pour l’attractivité de son marché place des Tilleuls, le quartier connaît des soucis d’insécurité et de propre- té. Des griefs que le maire note.

C omme il l’a fait un mois plus tôt aux Clairs- Soleils, Jean-Louis Fous- seret s’est déplacé dans le quartier de Palente histoire de montrer qu’un an et demi après les élections municipales, il suit les dossiers. C’est bon pour l’image. Bon pour la com- munication. Pas de doute, le maire de Besançon maîtrise ses dossiers. Normal. Il serre des mains et se rassure sur sa “popu- larité”. Et quand il croise le bou- cher récemment installé place des Tilleuls qui lui rappelle que sa maman était une de ses clientes fidèles, alors le maire boit du petit-lait. D’autant que ce dernier lui confirme que son commerce se porte à merveille… depuis que son voisin (une supé- rette) a fermé ses portes. Il faut dire que l’enseigne a baissé le rideau après un vol à main armé et l’ouverture d’un supermar- ché un peu plus loin. Si le quar-

tier est dynamique, tout n’est pas rose ici. Le buraliste rappelle que des problèmes d’insécurité demeu- rent. Fabrice Cassard et son épouse Patricia savent de quoi ils parlent : ils ont été attaqués à trois reprises. Alors oui, construire de nouveaux bâti- ments dans ce quartier, c’est top, mais encore faudra-t-il les protéger pour qu’ils ne soient pas vandalisés. Voilà le messa- ge que le maire a entendu. Le dossier d’envergure concer- ne le projet de médiathèque que Jean-Louis Fousseret a visité avec ses services techniques. Les travaux qui ont débuté vont se poursuivre pour une ouver- ture en 2017. 4,5millions d’euros seront investis ici pour un espa- ce qui réunira les générations. L’actuelle, bien que vieillissan- te, est un élément fédérateur et moteur du quartier. Le nou- vel espace assurera son rayon-

nement. Le maire le croit : ce quartier est en reconquête. Il pense au tram qui s’arrête à aux Orchamps, Fort Benoît. Mais aussi au pôle sportif créé derrière le lycée Pergaud. Mais son optimisme est coupé par un commerçant qui lui rap- pelle que les dépôts d’ordures sauvages sont devenus récur- rents. Un point qui l’énerve au plus haut point. Au-delà de la posture, il promet des mesures : “Nous sommes en discussion à l’agglomération pour mettre des caméras derrière les poubelles. Il y a déjà des amendes” dit-il dans ce quartier qu’il connaît bien. C’est en effet à l’école Jean-Zay que Jean-Louis Fous- seret avait présenté son équi- pe pour les municipales de 2014. Il l’assure : les promesses lan- cées à ce moment seront res- pectées. Les habitants juge- ront. E.Ch.

Buraliste à Palente, Fabrice Cassard et son épouse Patricia rappelle au maire les problèmes d’insécurité et de propreté. Il demande

depuis le mois de mai 2015 à lʼangle de lʼavenue Denfert-Roche- reau et de la rue Victor-Delavel- le. Celui-ci avait été signalé à Proximʼcité le 12 mai 2015 par téléphone. Comme par miracle, celui-ci vient de réapparaître depuis quelques jours. Deux trous profonds devant le 1, rue du Chas- not à lʼangle de la rue de Belfort ont été signalés depuis le mardi 4 août. Ceux-ci ont miraculeu- sement été rebouchés vendredi 9 octobre !” liste ce dernier. Ce Bisontin, ironique, demande la “canonisation” du maire pour les “miracles” réalisés. “Il suffit

quʼil annonce par voie de presse son futur déplacement… Il pour- rait même annuler sa visite car ensuite il ne se passe pas grand- chose. On pourrait espérer de plus grands miracles après sa visite. Par exemple la création dʼun passage piéton protégé par des boutons dʼappels au “vert pié- ton” et par les feux tricolores exis- tants rues de Belfort et du Chas- not, ou quʼil crée des pistes cyclables” conclut ce dernier qui se fait appeler Dominique Mar- tin. À lui de souhaiter que les voies du Seigneurs ne restent pas impé- nétrables.

la “canonisation” du maire U n internaute bisontin à lʼœil avisé revient sur lʼautre visi- te du maire, réalisée cette fois dans le quartier des Cha- prais-Cras le 13 octobre Il écrit son étonnement : “Chaque fois quʼil est annoncé (le Maire) dans un quartier, il se passe préala- blement à sa visite des petits miracles, après plus rien ou presque” dit-il, preuves à lʼappui. “Le panneau “Tourne à droite” pour les cyclistes avait disparu

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