La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr NOVEMBRE 2014 N° 159

BESANÇON s CHATEAUFARINE s PONTARLIER

BOUCHONS À BESANÇON : L’INTERMINABLE ATTENTE - LES PRINCIPAUX POINTS NOIRS. - DEPUIS LE TRAMWAY,

40 FEUX TRICOLORES EN PLUS. - LES SOLUTIONS À L’ÉTUDE.

L’ÉVÉNEMENT en p. 6 et 7

APRÈS LE PROCÈS L’archevêque de Besançon accuse le coup

LE DOSSIER p. 20 à 25 Fusion des régions : La réforme qui met les Francs-Comtois en émoi

p. 5

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE

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La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

Fusion C’est une feuille blanche que les élus francs- comtois et bourguignons sont invités à remplir. Car pour l’instant, à part un tex- te de loi encore flou, le projet de fusion des régions françaises est encore à l’état embryonnaire. Inquiétant d’ailleurs, quand on sait que la loi doit être validée d’ici la fin de l’année, de voir la vacuité des pro- positions et l’absence d’idées concrètes à l’occasion des premiers débats publics qui ont été organisés par la présidente de RégionMarie-Guite Dufay. Il lui faut d’ailleurs une bonne dose de courage pour aller prê- cher les bienfaits d’une réforme dont tout le monde, elle compris, en ignore presque tout. Il est franchement regrettable que les citoyens soient une nouvelle fois mis devant le fait accompli alors que l’idée d’une réduction du nombre de régions est sans doute bonne depuis le temps que les Français appellent de leurs vœux une sim- plification dumillefeuille institutionnel. Mais en l’expédiant en à peine six mois, on pri- ve le citoyen, les élus locaux et tous les démocrates d’une occasion unique de refonder, en repartant de zéro, les vraies bases d’une collectivité plus solide, aux pouvoirs plus étendus et partant, plus effi- cace et plus lisible que les Régions ne le sont actuellement. L’autre réel écueil auquel risque de se confronter un législateur dont on a encore du mal à percevoir la cohé- rence, c’est que la fusion des Régions est annoncée en même temps que d’autres réformes territoriales majeures. Le gou- vernement Valls a lancé dans la foulée la disparition des Départements, avant de faire un pas en arrière et de proposer une énième mouture plus absconse encore que la première. Ce n’est pas tout : les élus locaux sont confrontés à d’autres cas- se-tête comme la réforme de l’intercommunalité avec obligation, à court terme, de regrouper les communautés de communes dans des ensembles d’aumoins 20 000 habitants. Après la réforme incom- préhensible des super-cantons, la préci- pitation avec laquelle sont engagés tous ces chamboulements territoriaux risque d’entraîner l’échec de cette réformes des super-régions. Laquelle sur le papier pour- rait s’avérer facteur de développement et de croissance. Maintenant qu’elle est lan- cée et que rien ne semble l’arrêter, il faut désormais espérer que par un souci étri- qué d’égalitarisme et d’équilibre des ter- ritoires on ne commence pas à suggérer, comme sont déjà prêts à le faire certains, qu’il faille construire on ne sait quel nou- veau siège de la Région entre Besançon et Dijon, à Dole par exemple, ou s’engager dans des investissements inconsidérés au nom d’un chauvinisme régionaliste qui doit être considéré comme obsolète. Jean-François Hauser Éditorial

LES TWEETS DU MOIS

ACCIDENT

FUSION Où mange-t-on le mieux ? se demande un twittos. Il publie un classement gastronomique. Avec son Comté, notre région veut peser dans la balance… Xavier Ducordeaux @xducordeaux Me dit qu’après fusion de #bourgogne et #fran- checomte on va être dur à battre ...

Pour une fois, le tram n’a rien à voir dans cette histoire… 'DUWK /Xʕ @DrthL7 BBHCDMS QTD 3QHRS@M !DQM@QC RTQ UNHD Q¤RDQU¤D @T 3Q@L #Besancon

besagora @besagora À #Besancon on a déja le «petit Battant » on risque d’avoir désormais « le petit Besançon».

DÉFENSE

Les militaires bisontins sont sur plusieurs fronts. Un twittos bisontin ne les oublie pas. Damien è @damienjob !NM BNTQ@FD @TW RNKC@SR CT ȅȍ e RG de #Besancon PTH SQ@U@HKKDMS C@MR CDR BNMCHSHNMR CHƧBHKDR › #Niamey / #Niger

MINISTRE Lundi 29 septembre. Besançon accueille le Premier mi- nistre Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem, lors de la renrée universitaire. Najat Belkacem @najatvb Rencontre avec les étudiants de Besançon au cours de notre visite avec le Premier ministre ,@MTDK5@KKR ʘ1DMSQ¤D4ȆȄȅȈ

COLÈRE Les Travaux publics ont manifesté à Besançon lundi 29 septembre pour alerter sur les 900 emplois menacés. FRTP FC @FRTPFC ȍȄȄ R@K@QH¤R DS BGDER CŗDMSQDOQHRDR CD 3/ C@MR KDR rues de Besançon pour dire oui à l’investissement !

BOUCHON MINISTÉRIEL La visite ministérielle a créé quelques désagréments. Ponts battant et Canot bloqués, rues bouchées… Besan- çon a pris son mal en patience. Samuel Goldschmidt @rtlgrandest T O@RR@FD KHFMD CT 3Q@L EDQL¤D OQHMBHO@KD @QS£QD de la Boucle bloquée, je n’ose imaginer le boxon noir dans les rues de #Besancon #Valls L‘Écho de la Boucle @EchodelaBoucle Manuel Valls et deux de ses ministres invités à Be- sançon pour le goûter de lundi après-midi #politique

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2014 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, C. Collot, Estimprim, Orchestre philharmonique. Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON 4

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

Mérule : la justice reconnaît le vice caché

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les ministres, le tramway, l’Université, Témis, au pas de charge

À défaut d’avoir accueilli un ministre pour l’inauguration du tram samedi 30 août, Besançon en a reçu deux lundi 29 septembre. Le Premier ministre, Manuel Valls, accompagné de Najat Val- laud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale et de Geneviève Fioraso, secré- taire d’État à l’Enseignement et à la recherche ont visité le C.R.O.U.S. de Canot dans le cadre de la rentrée universitaire. L’équipe en a profité pour s’installer dans un tram le temps de deux arrêts. Les ministres ont ensuite rencontré des étudiants français et étrangers - triés sur le volet - et ont engagé un tour de table d’une demi-heure sur la question du “sup- plément diplôme”, un processus qui per- met aux jeunes de valoriser leur expérien- ce associative ou en entreprise dans leur diplôme. “On se sent bien ici” ont résumé ces derniers. Manuel Valls, en bon anima- teur, a donné de bonnes notes : “Besan- çon est une très belle ville, un lieu de vie et d’étude exceptionnel” a-t-il déclaré avant de s’amuser “du joli publi-reportage fait par les étudiants.” Il les a questionnés sur les points à améliorer. Très vite, le cortè-

ge a repris la direction de l’autre pépite bisontine : Témis et son pôle européen des microtechniques. “J’ai rencontré un ministre à l’écoute, attentif” a commenté Sylvain Ballandras, P.D.G. de Frecnsis, start-up basée à Témis innovation spécialisée dans la fabrication et la fourniture des compo- sants passifs pour les Télécoms, des réso- nateurs et filtres de fréquence pour la défen- se et le spatial… La visite aura duré deux heures. Les mau-

vaises langues retiendront les cordons de C.R.S. et les bouchons à Besançon. Les autres apprécieront le coup de projecteur… et la Vache qui rit. Pourquoi ça ? Des élèves en première année “InfoCom” à Besançon ont réussi leur défi dans le cadre d’une opération de communication pédagogique pour la marque de fromage : inciter Najat Vallaud-Belkacem à dire qu’elle “aimait la Vache qui rit” . La ministre, souriante, s’est prêtée au jeu. Fine bouche, ces élus…

Il ne reste qu’un locataire dans le petit bâtiment qui est voué à la destruction.

qu’il devrait légitimement récupé- rer les 55 000 euros qu’il avait enga- gés dans cet investissement immo- bilier. Le plaignant est soulagé de voir enfin le bout du tunnel. “Cela a été cinq années de stress durant les- quelles je me suis investi person- nellement, psychologiquement, financièrement. Je n’ai pas de sen- timent de revanche. Mais je suis heureux que ça se termine. Je veux mettre en garde les acheteurs, mais également les vendeurs sur le pro- blème de la mérule à Besançon. Je veux rappeler aussi le rôle des syndics qui ne doivent pas oublier qu’ils sont engagés au regard du droit et de la salubrité. Des gens se retrouvent à la fonction de syn- dic sans prendre la mesure de leur engagement.” Une fois que l’affaire judiciaire sera bouclée (les mis en cause peuvent encore se pourvoir en cassation), le petit immeuble sera détruit.

A près cinq ans d’une bataille judiciaire, les co- propriétaires d’un petit immeuble de six apparte- ments qu’ils avaient acquis indivi- duellement ont obtenu la résolu- tion de la vente au motif de la présence d’un vice caché. La sour- ce du litige est la mérule, un cham- pignon qui ronge les maisons en s’attaquant aux parties boisées. Le bâtiment de la rue de l’Industrie (quartier des Chaprais) est conta- miné. “Les documents que nous avons fourni ont convaincu le juge que les vendeurs savaient et que le syndic a éludé le problème de la mérule” note un plaignant qui a découvert plus tard que l’appartement de 20 m 2 qu’il avait acquis était rongé par ce champi- gnon jusqu’à le rendre impropre à la location. “La justice nous a don- né raison une première fois, et très récemment nous avons gagné en appel” explique-t-il en précisant

Séance selfies avec la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud- Belkacem.

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Les félicitations du jury pour Shihab

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V endredi 3 octobre, au Grand salon de la faculté des lettres de Besançon, Shi- hab Mohammed a reçu la men- tion très honorable avec les féli- citations du jury pour sa thèse qu’il soutenait ce jour-là. Le doc- torant s’est intéressé à la dyna- mique des représentations sociales des étudiants koweï- tiens en France et à leur mobi- lité académique. Pour ce tra- vail, il a interrogé plusieurs étudiants qui s’apprêtaient à venir en France et “qui ont une image très positive de ce pays” , d’autres qui venaient de s’y ins- taller ou qui vivaient là depuis plusieurs années, et d’autres encore qui s’apprêtaient à rega- gner le Koweït au terme de leur cursus. “Un retour qui ne se fait pas sans difficultés. Pour les Koweïtiens qui rentrent dans leur pays il s’agit d’un choc culturel inversé” analyse l’étudiant cher- cheur qui publie, après six ans de travail, une thèse de 420 pages auxquelles se greffent 225 pages d’annexes. S’il s’est intéressé à ce champ d’investigation, c’est parce que

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Docteur en sciences humaines et sociales, Shihab a soutenu sa thèse en présence de son épouse et de ses quatre enfants qui avaient fait le voyage depuis le Koweït.

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le parcours de ces étudiants est aussi le sien. Shihab est Koweï- tien. Il a choisi la France pour faire ses études universitaires comme il l’expliquait à l’occasion d’un portrait que lui consacrait La Presse Bisontine dans son édition de juin. Cette thèse vient achever son parcours d'étude qu’il a démarré en 1983 à Besan- çon, et qu’il a mis entre paren- thèses durant de longues années pour travailler dans le milieu de

la finance au Koweït. Début novembre, Shihab Mohammed rentra dans son pays pour y enseigner le fran- çais. “J’ai aussi l’intention de me mettre en contact avec l’ambassade de France pour tra- vailler sur les échanges univer- sitaires entre nos deux pays” annonce-t-il. Sans doute revien- dra-t-il à Besançon, une ville qu’il considère désormais com- me la sienne.

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BESANÇON

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Monseigneur Jean-Luc Bouilleret est éprouvé JUSTICE Cité comme témoin dans un procès L’évêque de Besançon a été appelé récemment à témoigner à Amiens dans une affaire d’agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre. Un procès qui l’a éprouvé.

D ébut septembre, le tri- bunal correctionnel d’Amiens a condamné un prêtre d’une qua- rantaine d’années à 18 mois de prison ferme pour des agressions sexuelles sur mineurs commises pendant dix ans. Cette affaire judiciaire a eu un écho en Franche-Comté puisque l’évêque de Besançon, Jean-Luc Bouille- ret, a été entendu comme témoin par le tribunal de Picardie. L’ecclésiastique était en fonction à Amiens à l’époque des faits. Face aux soupçons qui pesaient sur le comportement du prêtre en question, il avait alors aver- ti le Parquet qui n’avait pas ouvert d’enquête. “J’avais reçu des informations minimes qui laissaient penser qu’il pouvait y avoir un problème” raconte-il. L’avocat de la partie civile lui reprochait néanmoins de ne pas avoir suspendu le prévenu de ses fonctions. Jean-Luc Bouille- ret répète qu’il a suivi la procé- dure mise en place depuis plu- sieurs années par l’Église suite à des affaires de pédophilie. “Dès que nous avons connaissance de ce genre de faits, nous informons la justice qui fait son travail”

Bouilleret était appelé à la bar- re d’un tribunal. Lors de ce pro- cès, il n’a pas seulement ressenti de l’empathie pour les victimes. “J’ai eu aussi le sentiment d’être trahi. Car le prêtre mis en cau- se est le premier que j’ai ordon- né. À l’époque, il n’y avait pas d’éléments qui pouvaient laisser supposer que tout cela se pro- duirait” regrette l’évêque.Main- tenant que le tribunal a jugé, un procès canonique devrait suivre au terme duquel l’Église jugera du sort du prêtre récemment condamné. En fonction de la gra- vité des faits qui lui sont repro- chés, il pourrait être démis de sa fonction de prêtre. “Le Pape François est très sensible à ce sujet. L’Église de France, dès les années 2000, est une des pre- mières à avoir ouvert la discus- sion autour de ces questions de pédophilie. Ce sont des sujets douloureux, de souffrance dont nous parlons entre évêques mais sans aucun tabou” rappelle Jean- Luc Bouilleret. Selon lui, l’Église n’est pas davantage touchée par ce genre de problèmes que d’autres institutions en Fran- ce. T.C.

dit-il. Quelques semaines après avoir témoigné à Amiens, Jean-Luc Bouilleret est encore éprouvé par toute cette histoire. “C’est une affaire douloureuse pour tout le monde. Mes premières pensées ont été pour les victimes. Je n’ai eu connaissance des faits précis que le jour du procès. Je suis catastrophé.” L’évêque de Besançon où il a été nommé en 2013 à la suite de Monseigneur Lacrampe avoue avoir reçu des lettres d’un certain nombre de personnes qui lui ont lui témoi- gné leur soutien. “Je n’ai jamais senti, tant du côté d’Amiens que

du côté de Besan- çon, que l’on met- tait en doute ma parole. Avec les membres de mon conseil, nous nous sommes interro- gés sur la néces- sité d’une com- munication suite à cette histoire. Finalement, nous avons jugé que ce n’était pas utile.” C’est la première fois que Jean-Luc

Jean-Luc Bouilleret, évêque de Besançon : “Mes premières pensées ont été pour les victimes.” (photo D.R.).

Une affaire douloureuse pour lui.

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La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014 L’ÉVÉNEMENT BOUCHONS : L’INTERMINABLE ATTENTE

Il n’est pas rare de patienter plus de 15 minutes dans sa voiture ou dans le bus pour accéder au secteur de la gare notamment (ici au niveau des Glacis). Le maire de Besançon a demandé à ses services de proposer de nouvelles alternatives pour fluidifier certains secteurs. Le point sur les pistes évoquées.

Aménagements

Écourter les phases de feux, pas si simple

Besançon s’attaque

à ses points noirs

L es automobilistes bisontins se sont réjouis un peu vite. Pied au plancher, ils sont tombés dans le panneau pensant que la mise en fonction du tramway au 1er septembre allait laisser les bou- chons dans leur rétroviseur après trois années difficiles liées aux chantiers et aux déviations. L’arrêt est brutal. Rap- pelons tout de même que le nombre de feux tricolores est passé de 80 à 140 à Besançon. La faute au tram. Forcément, ça coince aux heures de pointe dans cer- tains secteurs comme la rue de Belfort, le pont Canot, l’avenue Charles-Nodier et plus faiblement avenues Foch et Hel- vétie. Il n’est pas rare de rester bloquer plus de 15minutes aux heures de poin- te notamment le matin et le soir après 17 h 15. D’où le coup de gueule de cer- tains et l’inquiétude des utilisateurs des bus dont la ponctualité a diminué par endroits. “Nous savions que cela pointés du doigt. Un groupe d’observateurs du trafic est dépêché pour proposer des solutions rapides et efficaces. Sur demande du maire, le service voirie doit rendre sa copie visant à améliorer la circulation dans des endroits critiques. Le secteur de la gare Viotte, du pont Canot, de Chamars ou de Denfert- Rochereau-Helvétie sont

le maire de Besançon Jean-Louis Fous- seret aux automobilistes. Mais le pre- mier magistrat n’est pas dupe. Comme la plupart des Bisontins, il circule… et pas uniquement en tram. Bloqué - com- me d’autres - dans les bouchons bison- tins, il fait plancher ses services pour imaginer une meilleure fluidité : “J’ai demandé à ce que des solutions soient trouvées même si je m’aperçois que cela va un peumieux depuis quelques jours, notamment secteur Chamars” dit Jean- Louis Fousseret. Rien à voir en effet avec cette journée noire de janvier 2012 coïncidant avec la période de travaux survenue le jour même de la remise de la légion d’hon- neur dumaire où la plupart des invités sont arrivés en retard. Cela a valu un coup de gueule du premier magistrat et le (re)déploiement de policiers munici- paux (lire par ailleurs). Rien à voir non plus avec lamise en phase test des feux tricolores à l’origine d’une pagaille sec- teur Chamars et rue de Dole.

allait être tendu dans certains secteurs, admet l’adjointe à la voirieMarie Zehaf. Toutes les villes qui ont mis un service un tramway ont dû attendre plus de deux mois avant de voir les habitudes évoluer.” La Ville a répondu. Depuis octobre, un groupe composé de représentants de la policemunicipale et nationale,du réseau de transport Ginko, de personnel de la voirie, se poste aux carrefours critiques afin de remonter les informations pour ensuite proposer des améliorations. “Nous nous sommes par exemple aper- çus qu’un feu au niveau de la gare Viot- te durait trop longtemps. Nous l’avons raccourci” explique Daniel Mourot, res- ponsable à la voirie de Besançon. Mais attention : il ne suffit pas de ral- longer ou écourter des phases de feux tricolores pour régler le problème. “Tech- niquement, c’est simple à faire, admet- tent les ingénieurs voirie. Mais on ne s’amuse pas à changer les temps de feu car la circulation n’est pas un robinet que l’on coupe. On travaille avec de l’hu- main. Il faut encore attendre avant de procéder à des changements, le temps que les conducteurs prennent leurs habi- tudes.” La mairie réalisera un nouveau comp- tage grâce à 100 points de contrôle, étu- de qu’elle n’a pas réalisée depuis les nombreux changements de circulation comme la mise à double sens du pont de Bregille ou de l’avenue Droz. De la patience, voilà ce que demande

Adjointe au maire chargée de la voirie, Marie Zehaf (ici avec le directeur du service Daniel Mourot), imagine des ajuste- ments visant à améliorer la circulation, plans à l’appui.

rie qui précise qu’il ne s’agit d’une pho- tographie à un instant T. Solution ultime pour enrayer les bou- chons : bannir les voitures. Besançon, parmi les premières villes à avoir créé des rues piétonnes (1974), y aspire dans le cadre de son futur plan de déplace- ment urbain (P.D.U.) dont l’objectif est de réduire le trafic automobile de moi- tié. “On arrivera alors à 60 %des dépla- cements réalisés par la voiture, 17 % pour le bus (contre 13 % aujourd’hui) et seulement 4%à vélo (contre 2%actuel- lement). Ce n’est pas assez ambitieux. Il y a encore trop de places gratuites de stationnement…mais nous savons per- tinemment que les habitants de l’ag- glomération auront toujours besoin de leur voiture” admet Patrick Noblet, représentant de l’association des usa- gers des transports bisontins (A.U.T.A.B.). Les bouchons ne sont donc pas prêts de sauter… E.Ch. E.Ch.

les automobilistes bisontins” disent les spécialistes. Il demeure les habituels points noirs sur les axes pénétrants. La voie des Mercureaux est souvent bou- chée aux heures de pointe à l’instar de l’entrée de Besançon-Nord pour accé- der rue de Vesoul ou encore l’accès à la rue de Dole depuis Planoise. Les ronchons ont oublié qu’ils circulent mieux à certains endroits. En juin der- nier, lamairie a comptabilisé les temps gagnés et perdus par itinéraire. Résul- tat : 15 minutes gagnées pour la côte de Morre, 2 minutes pour l’axe de la rue de Belfort et 5 minutes pour sortir de Besançon par la route de Gray. En revanche, les utilisateurs de la rue de Vesoul ont perdu 9minutes dans le sens entrant et 4 dans le sens sortant.Quant au secteur de Beure-Micropolis, il faut compter 4 minutes supplémentaires. “Attention, cette étude a été réalisée après la fin des travaux et avant la mise en service du tram” prévient le service voi-

Sauf accidents, la cir- culation n’est donc pas catastrophique au centre de Besançon à en croire les spécialistes de la question : “Nous estimons le temps de bouchons entre 10 et 15 minutes aux heures de pointe.C’est raisonnable mais effectivement tou- jours troppour longpour

Diminuer de 50 % la présence de la voiture.

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Ouvrir dans le sens montant la rue des Glacis Secteur gare Viotte Diviser par deux le trafic La rue des Glacis pourrait être mise à double sens même s’il faut encore revoir certains détails. Objectif : diviser par deux le trafic passant devant Viotte. 4 000 véhicules transitent ici quotidiennement. C’est souvent la galère.

P remière piste - sérieuse - pour améliorer le trafic au niveau du pôle d’échanges multimo- dal de la gare Viotte : passer à double sens la rue des Glacis aujour- d’hui uniquement réservée aux véhi- cules descendant de la rue de Vesoul ou venant du pont Denfert-Rochereau. Cela permettra par exemple à une par- tie du trafic arrivant de la rue de Bel-

le service voirie. Cette information est mise au conditionnel puisque les spé- cialistes doivent composer avec un pro- blème technique : la pile du pont sup- portant la D. 683. “Le pied pourrait gêner les voitures mais surtout les camions et les chasse-neige.Nous devons encore aller sur place pour mesurer et étudier” évoque Daniel Mourot, chef de service. Cette ouverture engendre- rait un report de trafic. Est-ce la solu- tion miracle pour régler les files d’at- tente dans le secteur des Chaprais ? Gare aux fausses promesses. Même en cas d’ouverture, les “bienfaits” ne seront pas immédiats. Loin de là. Selon les spécialistes du trafic, ouvrir une nou- velle voie met du temps à être appri- voisée par les conducteurs. Preuve en est : nombre de Bisontins ignorent encore qu’il est possible depuis la rue de Belfort d’utiliser l’avenue Edgar- Faure pour rejoindre la place Leclerc évitant ainsi le passage devant Viot- te. Dernière solution pour ce secteur : permettre à ceux qui sortent du par- king souterrain de la gare Viotte et du dépose-minute de tourner à gauche.

fort d’utiliser le rond-point (en contre- bas de la station Esso) pour ensuite passer sous les remparts des Glacis. Après quoi, les automobilistes pour- ront, au niveau du feu tricolore, tour- ner à droite dans la rue des Glacis pour rejoindre la rue de Vesoul (actuelle- ment en sens interdit). “Cela permet- trait de diviser par deux le nombre de véhicules qui est de 4 000 ici” commente

Avant de mettre à double sens la rue des Glacis, reste à savoir si les voitures et les camions auront assez d’espace pour tourner au niveau du pont.

Les principaux points noirs - Le secteur gare Viotte depuis la rue de Belfort - La Place Leclerc - La rue de Belfort dans le sens sortant (au niveau du secteur Schweitzer) - Le pont Canot et Chamars - Lʼavenue Charles-Nodier (secteur Préfecture) - Lʼavenue Gaulard (Cité des Arts)

Là où ça roule mieux - Lʼavenue Droz (proximité du Casino municipal) - Le boulevard (au niveau du lycée Pergaud) - Boulevard Diderot (au niveau du lycée Saint-Paul) - La rue des Jardins (cimetière des Chaprais) - Le pont Charles-de-Gaulle

Les usagers qui sortiront du dépose-minute et du souterrain de la gare pourraient tourner à gauche (actuellement interdit).

E.Ch.

Canot : l’inextricable problème Secteur Chamars Un itinéraire conseillé Deux itinéraires bis sont conseillés pour éviter le pont Canot. Quelques rééquilibrages sont prévus au niveau du délai des feux à Chamars.

Zooms

Pourquoi les policiers municipaux ne sont-ils plus là ?

P erdus de vue. Depuis la mise en fonction du tram- way, les casquettes des policiers ont disparu des carre- fours de Besançon. Les coups de sifflet qui régulaient la circu- lation ont laissé place au “ding- ding” du tramway. Sûr quʼils ne sʼen plaindront pas. Après avoir essuyé les coups de gueule de conducteurs impatients, les voilà réaffectés à dʼautres missions parce “quʼils nʼont plus le droit de reprendre la main sur les carre- fours où transite le tram” explique un expert. Rappelons que le syndicat Natio- nal des Policiers Municipaux avait menacé de faire grève pour le feu dʼartifice du 14 juillet et pour le passage du Tour de France pour une revendication salaria- le remontant à deux ans. M ais diable, pourquoi ce feu rouge dure-t-il aussi longtemps ? Beaucoup se sont posé la question notam- ment à Chamars, lʼun des endroits critiques de la ville. Particularité ici : cʼest un carrefour à 3 phases, le temps entre chaque cycle étant de 60 ou 90 secondes. Mais il

L e bus est stoppé, englué depuis plusieurs minutes dans une file de voitures. Pendant ce temps, le tram file doucement en direction de l’arrêt Chamars. Ce constat dénote. Il est pour- tant régulièrement observé au niveau du pont Canot, l’un des nouveaux points noirs de la cir- culation bisontine. Ce secteur est à éviter le matin et le soir pour qui vient de l’avenue Loui- se-Michel. La Ville de Besançon en a conscience et propose deux alter- natives. Sachant que le trafic sur le pont Charles-de-Gaulle (situé en aval) est moins pré- gnant, il est conseillé aux auto- La circulation en chiffres Véhicules par jour Pont canot 20 000 Rue Charles-Nodier 4 000 Helvétie 10 000 Belfort 15 000 Vesoul 15 000 RuedeDole (secteurpolygone) 15 000 à 20 000 RuedeDole (secteur C.H.R.U.) 40 000 Au total, environ 300 000 véhi- cules transitent par jour à Besan- çon en comptant le trafic de la R.N. 57

cendre sur le pont De Gaulle. Ce secteur de Chamars, sou- vent proche de la saturation, est au centre des attentions. D’ici la fin octobre, les délais d’attente aux feux changeront. Mais davantage de feux verts pour une rue correspondent à davantage de rouge pour une autre. L’équation n’est pas simple. “Il ne faut pas s’attendre à une révolutionmais une légè- re amélioration en changeant le temps des feux tricolores pour ce secteur” confesse Daniel Mou- rot, responsable des déplace- ments. Avis aux amateurs de raccourcis… E.Ch.

mobilistes de descendre l’ave- nue Siffert, aller tout droit en direction de la rue de Dole avant de bifurquer en direction du Polygone. “En temps de par-

cours, c’est nette- ment plus court” constate le servi- ce déplacement sans donner de chiffres. Pour qui arrive à la City, un second itinéraire est pro- posé. Il consiste à emprunter la rue Louise-Michel, se diriger rue Plan- çon, remonter au Polygone et redes-

Remonter vers le Polygone.

Les policiers municipaux ont régulé la circulation durant les travaux du tram. Ils n’ont plus l’autorisation aux carrefours empruntés par le tram.

L’erreur des conducteurs du tram

est arrivé que cela dure plus long- temps : la faute aux conducteurs de tram. Lorsque deux rames se suivent (cela arrive moins fré- quemment désormais), la pre- mière déclenche une balise qui donne lʼinstruction de passer au vert. Problème, le second tram qui sʼengage dans la foulée la

(re)déclenche, créant un conflit. Conséquence : le cycle reprend à 0. Cʼest donc davantage dʼat- tente pour les autres feux. La parade a été trouvée : il est demandé aux conducteurs dʼat- tendre le passage du premier tram avant de démarrer.

Pour éviter la galère du Canot, utilisez le pont Charles-de-Gaulle.

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

8

POLITIQUE

Réaction de Tahar Belhadj “Les musulmans de France n’ont pas à culpabiliser”

Tahar Belhadj prépare actuellement une “semaine du vivre ensemble” pour le mois de janvier.

Tahar Belhadj, président de la Fédération Régionale Franche-Comté-Alsace de la Grande Mosquée de Paris, dénonce haut et fort lesagissements de l’État Islamique qui “insulte l’islam.”

tout le contraire. Quand je vois mes conci- toyens décapités par ces barbares que j’ai du mal à qualifier, oui je suis choqué. Je voudrais dire aussi que des milliers de musulmans sont victimes de ces fous. Nous lançons un cri d’alarme pour qu’ils cessent de parler au nom de l’islam : “Not in my name !” L.P.B. : Craignez-vous malgré tout que se renforce l’islamophobie en France ? T.B. : Il y a aura toujours des personnes isla- mophobes, nous n’y pourrons rien. Mais je ne crois pas à une progression de l’islamophobie. Vous savez, au lendemain des attentats du 11-Septembre, les musul- mans n’ont pas été persécutés aux États- Unis. Je suis certain que les Français qui ne sont pas de notre confession sauront faire preuve de discernement. J’ai totale confiance en la République. Elle veille, elle est garante des valeurs, de la liberté, en particulier de la liberté de culte. L.P.B. : Comment expliquez-vous que des jeunes en France soient candidat au d jihad ? T.B. : Là encore, c’est l’ignorance qui les conduit au d jihad . Ils ne savent pas que le d jihad n’est pas celui prôné par l’État Islamique. Le grand d jihad , c’est un tra- vail sur soi, c’est être au service de l’autre, de la société, c’est aimer sa patrie, et non pas répandre la haine et tuer comme le demandent ces fous. L.P.B. : Êtes-vous en danger lorsque vous dénon- cez haut et fort les agissements “des fous” de l’État Islamique ? T.B. : J’ai déjà vécu ce fléau en Algérie pen- dant la décennie noire. Je l’ai dénoncé.

Nous sommes en sécurité en France où l’immense majorité des musulmans pratiquent un islammodé- ré en harmonie avec la société. Cette majorité dénonce ce fléau. L.P.B. : De quels outils disposez- vous pour dissuader les jeunes d’être candidat au d jihad ?

Bio express

Tahar Belhadj est ethno-psychologue 22 juin 2014 : installation officielle à Besançon en tant que président de la Fédération Régionale Franche-Comté-Alsace de la Grande Mosquée de Paris.

L a Presse Bisontine : Récemment un por- celet mort a été déposé devant la mos- quée de Pontarlier. Avant cela, des tags nazis avaient été découverts sur les portes du lieu de culte comme sur l’enceinte de la mosquée Souna à Besançon d’ailleurs. Redou- tez-vous que dans le contexte international actuel, les provocations à l’égard de la communauté musul- mane se multiplient ?

taire n’est pas une solution.

“C’est l’ignorance qui les conduit au djihad.”

L.P.B. :Comprenez-vous que des intellectuels deman- dent aux musulmans de France de condamner ouvertement l’État Islamique, ce qui à défaut pour- rait laisser croire que vous le cautionnez ? T.B. : Il ne faut pas en effet qu’à chaque acte de folie et de barbarie, les musulmans se justifient. Je rappelle que l’islam a fait ses preuves depuis quatorze siècles. Ses textes fondateurs dénoncent le bellicisme et la violence, et prônent l’altérité et surtout la sacralisation de la vie humaine. Ce mes- sage est passé lors de la fête de l’aïd. Les musulmans de France n’ont pas à culpa- biliser par rapport à des actes qui ne sont pas les leurs. L.P.B. : Une meilleure connaissance de l’islam est donc un rempart contre les amalgames qui por- tent préjudice à toute la communauté ? T.B. : L’islam est une grande méconnue en France. Mon rôle est de faire connaître notre religion car c’est l’ignorance qui engendre les peurs. On me pose souvent la question “faut-il avoir peur de l’islam ?” À l’évidence non. L’islam est à l’origine d’un apport civilisationnel à l’humanité. Je comp- te sur la capacité de discernement de cha- cun pour comprendre qu’il n’y a pas de lien avec les fous qui politisent l’islam, qui en font une tradition sauvage, alors que c’est

T.B. : Il faut leur passer le message des véritables valeurs de l’islam notam- ment dans nos mosquées. Je déplore que certains d’entre eux reviennent à l’islam par la mauvaise voie. C’est cela qu’il faut éviter. L.P.B. : Vous préparez actuellement une semaine “du vivre ensemble” pour le mois de janvier. Pou- vez-vous nous en dire plus sur cette initiative ? T.B. : L’objectif est toujours le même de fai- re découvrir l’islam. Une charte a été dic- tée par la mosquée de Paris sur la notion du vivre ensemble. J’ai voulu l’appliquer dans notre région qui est sereine. Il y aura des rencontres, des conférences, des échanges. Elle sera ouverte à tout le mon- de. Je me bas depuis longtemps pour le dialogue inter-religieux. Je reçois le sou- tien total dans ma démarche des autres communautés religieuses. J’ai de très bonnes relations avec l'archevêché, les protestants, les bouddhistes, et toute la famille humai- ne. J’ai également le soutien des autorités publiques locales car je travaille dans un objectif noble. Propos recueillis par T.C.

Tahar Belhadj : Je ne le pense pas. Pour moi, il s’agit d’actes isolés. Ce ne sont pas des bandes organisées qui se livrent à ce genre de choses qui toutefois ne sont pas anodines. Le rejet de l’autre tel qu’il s’exprime à travers ces actes a toujours des conséquences graves. Mais l’islamophobie existait déjà avant l’avènement de l’État Islamique qui regroupe une bande d’illuminés qui n’appartient qu’à la folie humaine. L’E.I. n’a rien d’un État et il insulte l’islam. L’islamophobie qui s’exprime est liée surtout à une mécon- naissance de l’islam en occi- dent et en France en parti- culier. C’est à notre communauté d’en parler. Se

“Se taire n’est pas une solution.”

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La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014 ‘ 3 700

BESANÇON 10

L e c h if f re

TRANQUILLITÉ

Vie nocturne

Besançon : l’alcool ne coulera plus à flot ? Les épiceries ne pourront plus vendre d’alcool après 22 heures Les bars qui n’ont pas signé “la charte de la vie nocturne” fermeront à 1 heure alors que les signataires prolongeront la fête jusqu’à 2 h 30 le jeudi soir. Les boîtes de nuit ont demandé des garanties.

C’ est le nombre d’enfants inscrits à l’accueil péri- scolaire du soir dans les écoles de Besançon depuis la rentrée et la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Ce nombre a doublé depuis l’an dernier. Si bien que la Ville de Besançon, faute d’anticipation ou à cause d’une étonnante impréparation, dépassée par cette afflux massif, se trouve fort dépourvue pour proposer des activités dignes de ce nom aux élèves. Dans une lettre envoyée à tous les parents bisontins, l’adjoint à l’Éducation Yves-Michel Dahoui n’a d’autre explication à fournir que celle-ci : “La hausse considérable de la fréquentation enregistrée le soir ne permet pas de mettre en pla- ce les ateliers thématiques dans l’immédiat.” Dif-

D epuis la rentrée, les jeudis soirs place du 8-Septembre revêtent des allures de fête de la bière. Alcool, cris, verres brisés et inti- midations sont devenus un cocktail détonant, amplifié par les douces soi- rées automnales. De quoi agacer les habitants de la Boucle et inquiéter les pouvoirs publics qui réagissent. LaVil- le de Besançon édite une nouvelle char- te de la vie nocturne qui concerne les 150 bars et les épiceries nocturnes. Jeudi 16 octobre en préfecture, les représentants de bars pourront ou non décider de signer cette charte. À la mi- octobre, seulement une vingtaine de débits de boissons de Besançon se sont engagés. C’est assez peu. “Ils peuvent la signer à tout moment” précise Daniè- le Poissenot, adjointe à la prévention, sécurité et tranquillité publique. À l’instar du maire qui rappelle que “les bars ne sont pas nos ennemis”, l’élue espère préserver “cette vie culturelle et festive propre à la capitale régio-

toute la semaine. Auparavant, ils pou- vaient ouvrir jusqu’à 1 h 30 le jeudi, et 2 h 30 le vendredi, samedi et dimanche.“Les mauvais élèves” devront eux aussi fermer à 1 heure du matin. Il s’agit des lieux nocturnes ayant subi une fermeture administrative. La Vil- le promet des contrôles grâce à la mise en place d’une instance de suivi regrou- pant la Police municipale, les corres- pondants de nuit, les bars adhérents, la Chambre de commerce… Face à la colère des patrons de disco- thèques, la Ville a coupé la poire en deux. Elle imposera aux bars où il est susceptible de danser de fermer à 1 heure Les patrons de boîte avaient en effet fait part de leurs inquiétudes face ces lieux susceptibles de les concur- rencer jusqu’à 2 h 30. “Même s’il ne s’agit pas de la même clientèle entre les discothèques et les clients des bars, nous ferons attention à ce que ces endroits ferment à 1 heure” dit Daniè- le Poissenot. Les épiceries seront soumises à une interdiction de ventes de boissons après 22 heures “Je pense que cette nouvel- le charte aura des effets positifs. Je l’espère. Il fallait réagir car nous étions dans une voie sans issue” conclut l’élue. Après avoir pris exemple sur Rennes, Besançon espère donc ne plus se réveiller avec la gueule de bois chaque vendredi matin. Environ 6m 3 de déchets sont ramassés ces matins-là contre 3 les autres jours. Le sevrage promet d’être long et fastidieux. E.Ch. Les bars non-signataires de la charte de la vie nocturne fermeront à 1 heure toute la semaine. Les rues bisontines, comme ici Claude-Pouillet, espè- rent retrouver de la quiétude.

Ce qu’il faut retenir Interdiction de la vente dʼalcool dans les épiceries après 22 heures Pour les bars signataires de la char- te : ouverture du dimanche au jeudi à 1 heure et le jeudi soir à 2 h 30. Les non-signataires fermeront à 1 heure toute la semaine contre 1 h 30 le jeudi soir et 2 h 30 le week-end.

ficile de comprendre cet état de fait alors que Besançon travaille à la mise en place de cette réforme depuis deux ans…

nale tout en insistant sur le fait qu’il est possible de consommer de l’alcool de façon responsable.” Les débits de boissons adhérant à la charte ouvri- ront leurs portes jusqu’à 1 heure du matin du dimanche au mercredi et le jeudi soir jusqu’à 2 h 30. C’est une heure supplé- mentaire. Cette décision, expérimentale, court jus- qu’en mars prochain. En contrepartie, ils s’engagent àmener des actions de com- munication en faveur de la prévention, de la réduc- tion des risques, d’embaucher des portiers… Les non-signataires devront fermer à 1 heure

La poire coupée en deux pour les disco- thèques.

MONTBOUCONS

Autour du terrain familial “C’est le rêve de beaucoup de familles de se sédentariser” Pour cette association de défense des gens du voyage,

L’ aménagement par l’Agglo d’un terrain familial pour les gens du voyage, chemin de la Providence dans le quartier des Montboucons, a déclenché une vive réaction de la part des riverains. Ils ont d’ailleurs fait part de leur mécontentement à la fin du mois d’août dans un courrier adressé à Jean-Louis Fousseret qui a la double cas- quette de maire et de président de la C.A.G.B. Le terrain n’a pas encore été aménagé qu’il susci- te déjà les inquiétudes. Elles sont presque systématiques dès qu’il s’agit de gens du voyage. Début octobre, le sujet a même fait l’objet d’une réunion publique durant laquelle les élus ont ten- té de désamorcer la polémique qui enfle en expliquant la situa- tion. Le terrain familial en question, situé au bord de la rocade, sera aménagé pour accueillir une famille qui veut se sédentari-

ser. Un petit bâtiment avec toutes les commodités sera construit sur la parcelle de 5 ares où il y aura la place de sta- tionner au moins une carava- ne. Conformément au schéma relatif à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, 12 terrains de ce type seront répartis sur le territoire de l’Agglo. Ces équi- pements n’ont rien à voir avec les aires d’accueil traditionnelles comme celle de la Malcombe, où s’installent plusieurs dizaines

objet de permettre à une famil- le de la Malcombe de se séden- tariser. Ce sont des habitants comme les autres” dit-il. Selon lui, c’est aujourd’hui le souhait de la plupart des familles qui vivent sur le bassin bisontin de se fixer durablement à un endroit. “Le problème est qu’il y a plusieurs types de gens du voyage. On fait un amalgame entre ceux que l’on a vu passer cet été à Pontarlier et dont nous avons dénoncé les agissements, et les familles qui sont ici depuis longtemps et qui rêvent de se sédentariser. Celles-là ne voya- gent plus. Elles se déplacent tout au plus dans le Grand Besan- çon” insiste Rémy Vienot. Selon lui, les riverains n’ont pas d’inquiétude à avoir sur leur future cohabitation avec la famil- le qui s’installera sur le terrain aux Montboucons qui serait un outil idéal pour favoriser l’intégration des familles. L’avenir le dira.

la polémique qui enfle autour de l’aménagement d’un terrain familial aux Montboucons n’a pas de sens. Cet équipement a pour but au contraire de permettre à une famille de se sédentariser.

de familles de nomades pour des durées plus oumoins longues. Rémy Vienot de l’association Espoir et Frater- nité Tsiganes ne comprend pas la polémique qui s’est cristallisée autour de ce pro- jet qui une fois encore “a pour

Les terrains familiaux doivent permettre aux gens du voyage de quitter ce genre d’aires d’accueil

“Ce sont des habitants comme les autres.”

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

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EN BREF

HISTOIRE

Du 4 au 28 novembre La guerre d’Algérie à cœur ouvert

Judo L’Open Adidas Sports Comtois, organisé par le P.S.B. Judo se déroulera dimanche 30 novembre au Pôle sportif des Montboucons de Besançon. Près de 350 jeunes judokas sont attendus et 120 clubs. Il mobilisa plusieurs clubs de Judo bisontins : Franche-Comté Judo, le Dojo Franc-Comtois et le P.S.B. Judo. Disques Traditionnelle foire aux disques vinyles, C.D., D.V.D. et B.D. dimanche 2 novembre de 10 heures à 17 h 30 à Micropolis. Entrée 3 euros, gratuit aux moins de 14 ans. Dinozoo Halloween s’installe au parc préhistorique Dinozoo à Charbonnières-les-Spins (20 minutes de Besançon) durant les vacances de la Toussaint. Avec une nouveauté, un film en 3D sur le thèlme Halloween. Rens. 03 81 59 31 31. Édition Les éditions Cêtre publient “septembre 1944 : le VIème corps U.S. libère Besançon”. Un ouvrage écrit par Robert Dutriez, grand spécialiste de la Seconde guerre mondiale en Franche-Comté.

L a guerre d’Algérie a commencé le 1 er novembre 1954, il y a soixan- te ans. À l’occasion de cette date anniversaire, quatre associations (1) se sont réunies pour organiser une série d’événements du 4 au 28 novembre à Besançon autour du thème “histoire et mémoire de la guerre d’Algérie.” Au programme, des conférences, des échanges, un colloque, ou encore la pro- jection des films “La bataille d’Alger” et de “L’ennemi intime” au Kursaal le 6 novembre. Un des temps forts de ces rencontres sera les témoignages des appelés et des rappelés qui ont combattu sous le dra- Quatre associations se sont mobilisées pour mettre en place à Besançon pendant tout le mois de novembre des rencontres sur “l’histoire et la mémoire de la guerre d’Algérie”.

Beaucoup de soldats ont enfoui au fond d’eux-mêmes ce qu’ils ont vécu en Algérie.

apportant un éclairage sur cette guer- re qui malgré le temps ne s’est pas débar- rassée de ses tabous. “Nous avons solli- cité une douzaine de témoins dont certains ont aujourd’hui 80 ans. Leur parole est capitale pour la mémoire et pour faire ensuite un travail d’histoire. La plupart de ces jeunes qu’on envoyait là-bas n’étaient jamais sortis de chez eux. Cet- te guerre a été aussi un carnage et des tortures. C’est une plaie encore ouverte” remarque Daniella Chaillet de l’association comtoise pour la connais- sance du Maghreb et du Monde Arabe (A.C.C.M.M.A.).

Les témoignages seront encadrés par des paroles d’historiens français et algé- riens qui vont intervenir dans le cadre de ces rencontres auxquelles ont été associés les enseignants d’histoire-géo- graphie du lycée Pergaud. “En ce soixantième anniversaire du début de la guerre d’indépendance de l’Algérie, il ne s’agit pas de commémorer cet évé- nement mais, dans une période de crise économique, sociale, mais aussi identi- taire, de comprendre et essayer de faire comprendre cette époque dont les mémoires continuent à s’entrechoquer sans toujours s’écouter, en donnant la

parole à des universitaires, des cinéastes, et surtout à des témoins et acteurs. Il ne s’agit pas non plus d’en réécrire l’histoire” préviennent les organisateurs. Près de deux ans de travail ont été nécessaires pour mettre en place cet événement qui promet d’être d’une rare intensité. (1) A.C.C.M.M.A. : association comtoi- se pour la connaissance du Maghreb et du Monde Arabe, A.J.M.F. (association judéo-musulmane de France section de Besançon), R.G.T. (à la rencontre de Ger- maine Tillon) et D.A. (Doubs Algérie)

peau tricolore sur les terres de l’ancienne colo- nie française. La parole de ces soldats est rare puisque beaucoup se sont enfermés dans le mutis- me au lendemain du conflit. Leurs confidences vont contribuer à construire le devoir de mémoire en

“Un carnage et des tortures.”

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