La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

L ’ I n t o x

Place des Jacobins : bientôt la fin de la puanteur RIVOTTE Odeurs

L’U nion des Démocrates et Indépendants (U.D.I.) serait-elle frappée de schizophré- nie dans le Doubs ? En tout cas, lors des dernières élections sénatoriales, elle a donné une leçon d’incohérence politique. D’un côté, ce parti a fait le choix de l’union avec l’U.M.P., c’est pourquoi Didier Klein le président de la Fédération départementale de l’U.D.I. était présent sur la liste de Jacques Grosperrin. La démarche était crédible si nous n’avions pas découvert en coulisses que la commission d’investiture de l’U.D.I. soutenait dans le même temps depuis le mois de juillet Jean-François Longeot, le maire d’Ornans. Sur son site Internet, le parti a d’ailleurs salué sa vic- L’U.D.I. schizophrène ?

De mauvaises odeurs s’échappent depuis plusieurs mois des canalisations, polluant la vie de certains résidents. Une solution intermédiaire semble être trouvée entre le syndicat du Sytteau et Besançon.

te les eaux usées de 10 communes (1) et qui rejoint à cet endroit les canali- sations de la station d’épuration de Besançon. Si l’hiver n’est pas propice à ouvrir aux quatre vents son logement, les habi- tants profiteront d’ici la fin d’année d’un nouvel air. Une solution technique a en effet été trouvée par le Sytteau pour évacuer la formation de H2S (hydro- gène sulfuré) grâce à l’injection d’un produit en amont. Créé en 2011 sous

L es habitants du quartier Rivot- te, à hauteur de la place des Jaco- bins, n’osaient plus à certains moments ouvrir leurs fenêtres

tant l’odeur devenait nauséabonde. Les émanations ont très vite été détectées : elles sortaient du nouveau réseau de canalisation du Sytteau qui transpor-

toire. L’U.D.I. a chassé deux lièvres à la fois, quitte à passer pour une girouette. Dans l’histoire, certains ont avalé au passage quelques couleuvres.

la présidence de Michel Stègre, désormais présidé par Jean-Noël Besançon (maire deVai- re-le-Petit), ce réseau d’une longueur de 27 kmpeut transporter 1 500 000m3 d’effluents par an à la station d’épuration de Besançon. Il aura coûté 8 millions d’euros. Un différend entre le syndicat et une partie des entreprises qui ont réalisé le chantier court toujours, d’où la pru- dence du nouveau président qui ne sou- haite pas en dire plus. LaVille de Besan- çon, qui avait alerté à plusieurs reprises le syndicat pour lui demander de régler le problème se félicite des avancées : “La nouvelle élection a apporté davan- tage de confiance. J’apprécie ces nou- velles relations, rapporte Christophe Lime, adjoint en charge de l’eau et de ‘

l’assainissement à la Ville de Besan- çon. La question n’est pas de trouver qui est le coupable mais de trouver des solutions.” Cela semble donc être le cas. En atten- dant, la Ville de Besançon qui emploie une quinzaine d’égoutiers se réjouit de cette solution prochaine. Au-delà de la question de l’odeur, le problème était dangereux pour les salariés. Le H2S inspiré à fortes doses dans les canali- sations est mortel. E.Ch. (1) Les 10 communes du Sytteau : Besançon, Chalèze, Chalezeule, Deluz, Laissey, Novillars, Roche-lez-Beaupré, Roulans, Thise, Novillars, Vaire-le-Petit

Les mauvaises odeurs se font ressentir jusqu’à la Cité des arts. Bientôt, ce sera du passé.

SPORTS Le fisc lui réclame 150 000 euros Le club de natation disparaît puis renaît Le club de natation bisontin A.N.B. a failli ne jamais ressortir la tête de l’eau suite à son dépôt de bilan en août dernier. Le président Hervé Jeanningros accepte de revenir sur cette affaire. 850 licenciés sont concernés.

Le club a pu garder son nom (A.N.B.) et ses ath- lètes de haut niveau. Il vise le maintien en National 2.

L’ Avenir Natation Besançon est mort. Appelez-le désormais Alliance Natation Besançon (A.N.B.). Il n’a pourtant pas

suffi au club de natation de changer de nom pour s’extirper d’une périlleu- se situation. Rappel des faits. En mars dernier, l’Avenir Natation Besançon subit un contrôle fiscal portant sur sa salle de sport située à Chalezeule, acquise en 2008 - par la précédente équipe - où 6 salariés travaillent. Outre la formation de futurs nageurs, le club a en effet choisi de développer la pra- tique de l’aquasport dans cet équipe- ment. Le sport bien-être fait recette et attire. Près de 450 adhérents sui- vent les cours après s’être acquittés d’un abonnement. Erreur du club : il ne déclare pas la T.V.A. à laquelle il était soumis comme n’importe quelle activité commerciale. “L’équipe précé- dente considérait que l’aquasport ne pouvait pas être considéré comme une activité sportive et que cela ne relevait pas d’une activité commerciale” rela- te le président Hervé Jeanningros. Courant juillet et après l’enquêtemenée par le contrôleur fiscal, la décision tom- be. Le club doit s’acquitter de 150 000 euros au titre des années 2011 et 2012, sans compter la régularisa-

tion pour les années 2012, 2013, 2014. “Ce n’était pas supportable au regard de notre budget (650 000 euros). Nous n’avions pas d’autres choix que de dépo- ser le bilan” explique Hervé Jeannin- gros, déjà président au moment du contrôle. La demande de dépôt de bilan est dépo- sée au greffe du tribunal de commer- ce de Besançon. Le 5 août, la liquida- tion est actée avec une autorisation de poursuite d’activité jusqu’au 15 sep- tembre, date butoir pour qu’un repre- neur se fasse connaître. Deux offres seront déposées pour reprendre la sal- le de sport de Chalezeule. L’une, éma- nant d’anciens salariés de la structu- re, sera retenue. Entre-temps, le comité directeur et le président, qui ont tout fait pour accélérer la décision de jus- tice, prennent conseil auprès d’avocats pour recréer une entité afin d’éviter de laisser les licenciés sur le carreau. Le moment est critique : il correspond

à la rentrée scolaire. “C’était le bran- le-bas de combat” , se souvient le pré- sident qui n’a pas compté les heures. Les bénévoles auraient pu tout lâcher. Ils ont finalement déposé les statuts du nouveau club (Alliance Natation Besançon) et ont informé les licenciés

avons toujours notre équipe de haut niveau dont l’objectif est de se main- tenir en Nationale 2. Nos 800 licenciés peuvent nager, certains n’ont d’ailleurs même pas su que nous avions déposé le bilan.” L’A.N.B. a bu la tasse. Elle n’a pas cou- lé. La preuve : elle maintient l’organisation de ses meetings , orga- nise la section sport-études, forme les futures pépites de la natation à l’instar de Léa Marchal, Léo Vannier, Léo Cat- tin ou Clothilde Peseux. La structure a dû se séparer de 3 personnes pour recouvrer l’équilibre financier assuré par les cotisations des licences. Le pré- sident espère bien retrouver les spon- sors qui suivaient l’ancienne structu- re. La Ville de Besançon compte plus que jamais sur cette association à qui elle met à disposition ses deux pis- cines. À la surface de l’eau bisontine, le calme est revenu. E.Ch.

que rien ne change- rait pour eux…mis à part le prix de la coti- sation qui augmente de 20 % cette année. “Il fallait compenser la perte de 40 000 euros liée à la disparition de la sal- le de sport” confie le nouveau club. Aujourd’hui, l’État est l’unique créancier de l’ancienne structure. La nouvelle a les mêmes formes que l’ancienne : “Nous

Une augmentation de 20 % des licences.

Hervé Jeanningros, président de l’A.N.B., n’avait d’autres choix que le dépôt de bilan pour sauver la natation bisontine.

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