La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014 ‘ 3 700

BESANÇON 10

L e c h if f re

TRANQUILLITÉ

Vie nocturne

Besançon : l’alcool ne coulera plus à flot ? Les épiceries ne pourront plus vendre d’alcool après 22 heures Les bars qui n’ont pas signé “la charte de la vie nocturne” fermeront à 1 heure alors que les signataires prolongeront la fête jusqu’à 2 h 30 le jeudi soir. Les boîtes de nuit ont demandé des garanties.

C’ est le nombre d’enfants inscrits à l’accueil péri- scolaire du soir dans les écoles de Besançon depuis la rentrée et la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Ce nombre a doublé depuis l’an dernier. Si bien que la Ville de Besançon, faute d’anticipation ou à cause d’une étonnante impréparation, dépassée par cette afflux massif, se trouve fort dépourvue pour proposer des activités dignes de ce nom aux élèves. Dans une lettre envoyée à tous les parents bisontins, l’adjoint à l’Éducation Yves-Michel Dahoui n’a d’autre explication à fournir que celle-ci : “La hausse considérable de la fréquentation enregistrée le soir ne permet pas de mettre en pla- ce les ateliers thématiques dans l’immédiat.” Dif-

D epuis la rentrée, les jeudis soirs place du 8-Septembre revêtent des allures de fête de la bière. Alcool, cris, verres brisés et inti- midations sont devenus un cocktail détonant, amplifié par les douces soi- rées automnales. De quoi agacer les habitants de la Boucle et inquiéter les pouvoirs publics qui réagissent. LaVil- le de Besançon édite une nouvelle char- te de la vie nocturne qui concerne les 150 bars et les épiceries nocturnes. Jeudi 16 octobre en préfecture, les représentants de bars pourront ou non décider de signer cette charte. À la mi- octobre, seulement une vingtaine de débits de boissons de Besançon se sont engagés. C’est assez peu. “Ils peuvent la signer à tout moment” précise Daniè- le Poissenot, adjointe à la prévention, sécurité et tranquillité publique. À l’instar du maire qui rappelle que “les bars ne sont pas nos ennemis”, l’élue espère préserver “cette vie culturelle et festive propre à la capitale régio-

toute la semaine. Auparavant, ils pou- vaient ouvrir jusqu’à 1 h 30 le jeudi, et 2 h 30 le vendredi, samedi et dimanche.“Les mauvais élèves” devront eux aussi fermer à 1 heure du matin. Il s’agit des lieux nocturnes ayant subi une fermeture administrative. La Vil- le promet des contrôles grâce à la mise en place d’une instance de suivi regrou- pant la Police municipale, les corres- pondants de nuit, les bars adhérents, la Chambre de commerce… Face à la colère des patrons de disco- thèques, la Ville a coupé la poire en deux. Elle imposera aux bars où il est susceptible de danser de fermer à 1 heure Les patrons de boîte avaient en effet fait part de leurs inquiétudes face ces lieux susceptibles de les concur- rencer jusqu’à 2 h 30. “Même s’il ne s’agit pas de la même clientèle entre les discothèques et les clients des bars, nous ferons attention à ce que ces endroits ferment à 1 heure” dit Daniè- le Poissenot. Les épiceries seront soumises à une interdiction de ventes de boissons après 22 heures “Je pense que cette nouvel- le charte aura des effets positifs. Je l’espère. Il fallait réagir car nous étions dans une voie sans issue” conclut l’élue. Après avoir pris exemple sur Rennes, Besançon espère donc ne plus se réveiller avec la gueule de bois chaque vendredi matin. Environ 6m 3 de déchets sont ramassés ces matins-là contre 3 les autres jours. Le sevrage promet d’être long et fastidieux. E.Ch. Les bars non-signataires de la charte de la vie nocturne fermeront à 1 heure toute la semaine. Les rues bisontines, comme ici Claude-Pouillet, espè- rent retrouver de la quiétude.

Ce qu’il faut retenir Interdiction de la vente dʼalcool dans les épiceries après 22 heures Pour les bars signataires de la char- te : ouverture du dimanche au jeudi à 1 heure et le jeudi soir à 2 h 30. Les non-signataires fermeront à 1 heure toute la semaine contre 1 h 30 le jeudi soir et 2 h 30 le week-end.

ficile de comprendre cet état de fait alors que Besançon travaille à la mise en place de cette réforme depuis deux ans…

nale tout en insistant sur le fait qu’il est possible de consommer de l’alcool de façon responsable.” Les débits de boissons adhérant à la charte ouvri- ront leurs portes jusqu’à 1 heure du matin du dimanche au mercredi et le jeudi soir jusqu’à 2 h 30. C’est une heure supplé- mentaire. Cette décision, expérimentale, court jus- qu’en mars prochain. En contrepartie, ils s’engagent àmener des actions de com- munication en faveur de la prévention, de la réduc- tion des risques, d’embaucher des portiers… Les non-signataires devront fermer à 1 heure

La poire coupée en deux pour les disco- thèques.

MONTBOUCONS

Autour du terrain familial “C’est le rêve de beaucoup de familles de se sédentariser” Pour cette association de défense des gens du voyage,

L’ aménagement par l’Agglo d’un terrain familial pour les gens du voyage, chemin de la Providence dans le quartier des Montboucons, a déclenché une vive réaction de la part des riverains. Ils ont d’ailleurs fait part de leur mécontentement à la fin du mois d’août dans un courrier adressé à Jean-Louis Fousseret qui a la double cas- quette de maire et de président de la C.A.G.B. Le terrain n’a pas encore été aménagé qu’il susci- te déjà les inquiétudes. Elles sont presque systématiques dès qu’il s’agit de gens du voyage. Début octobre, le sujet a même fait l’objet d’une réunion publique durant laquelle les élus ont ten- té de désamorcer la polémique qui enfle en expliquant la situa- tion. Le terrain familial en question, situé au bord de la rocade, sera aménagé pour accueillir une famille qui veut se sédentari-

ser. Un petit bâtiment avec toutes les commodités sera construit sur la parcelle de 5 ares où il y aura la place de sta- tionner au moins une carava- ne. Conformément au schéma relatif à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, 12 terrains de ce type seront répartis sur le territoire de l’Agglo. Ces équi- pements n’ont rien à voir avec les aires d’accueil traditionnelles comme celle de la Malcombe, où s’installent plusieurs dizaines

objet de permettre à une famil- le de la Malcombe de se séden- tariser. Ce sont des habitants comme les autres” dit-il. Selon lui, c’est aujourd’hui le souhait de la plupart des familles qui vivent sur le bassin bisontin de se fixer durablement à un endroit. “Le problème est qu’il y a plusieurs types de gens du voyage. On fait un amalgame entre ceux que l’on a vu passer cet été à Pontarlier et dont nous avons dénoncé les agissements, et les familles qui sont ici depuis longtemps et qui rêvent de se sédentariser. Celles-là ne voya- gent plus. Elles se déplacent tout au plus dans le Grand Besan- çon” insiste Rémy Vienot. Selon lui, les riverains n’ont pas d’inquiétude à avoir sur leur future cohabitation avec la famil- le qui s’installera sur le terrain aux Montboucons qui serait un outil idéal pour favoriser l’intégration des familles. L’avenir le dira.

la polémique qui enfle autour de l’aménagement d’un terrain familial aux Montboucons n’a pas de sens. Cet équipement a pour but au contraire de permettre à une famille de se sédentariser.

de familles de nomades pour des durées plus oumoins longues. Rémy Vienot de l’association Espoir et Frater- nité Tsiganes ne comprend pas la polémique qui s’est cristallisée autour de ce pro- jet qui une fois encore “a pour

Les terrains familiaux doivent permettre aux gens du voyage de quitter ce genre d’aires d’accueil

“Ce sont des habitants comme les autres.”

Made with FlippingBook - Online catalogs