La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

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Monseigneur Jean-Luc Bouilleret est éprouvé JUSTICE Cité comme témoin dans un procès L’évêque de Besançon a été appelé récemment à témoigner à Amiens dans une affaire d’agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre. Un procès qui l’a éprouvé.

D ébut septembre, le tri- bunal correctionnel d’Amiens a condamné un prêtre d’une qua- rantaine d’années à 18 mois de prison ferme pour des agressions sexuelles sur mineurs commises pendant dix ans. Cette affaire judiciaire a eu un écho en Franche-Comté puisque l’évêque de Besançon, Jean-Luc Bouille- ret, a été entendu comme témoin par le tribunal de Picardie. L’ecclésiastique était en fonction à Amiens à l’époque des faits. Face aux soupçons qui pesaient sur le comportement du prêtre en question, il avait alors aver- ti le Parquet qui n’avait pas ouvert d’enquête. “J’avais reçu des informations minimes qui laissaient penser qu’il pouvait y avoir un problème” raconte-il. L’avocat de la partie civile lui reprochait néanmoins de ne pas avoir suspendu le prévenu de ses fonctions. Jean-Luc Bouille- ret répète qu’il a suivi la procé- dure mise en place depuis plu- sieurs années par l’Église suite à des affaires de pédophilie. “Dès que nous avons connaissance de ce genre de faits, nous informons la justice qui fait son travail”

Bouilleret était appelé à la bar- re d’un tribunal. Lors de ce pro- cès, il n’a pas seulement ressenti de l’empathie pour les victimes. “J’ai eu aussi le sentiment d’être trahi. Car le prêtre mis en cau- se est le premier que j’ai ordon- né. À l’époque, il n’y avait pas d’éléments qui pouvaient laisser supposer que tout cela se pro- duirait” regrette l’évêque.Main- tenant que le tribunal a jugé, un procès canonique devrait suivre au terme duquel l’Église jugera du sort du prêtre récemment condamné. En fonction de la gra- vité des faits qui lui sont repro- chés, il pourrait être démis de sa fonction de prêtre. “Le Pape François est très sensible à ce sujet. L’Église de France, dès les années 2000, est une des pre- mières à avoir ouvert la discus- sion autour de ces questions de pédophilie. Ce sont des sujets douloureux, de souffrance dont nous parlons entre évêques mais sans aucun tabou” rappelle Jean- Luc Bouilleret. Selon lui, l’Église n’est pas davantage touchée par ce genre de problèmes que d’autres institutions en Fran- ce. T.C.

dit-il. Quelques semaines après avoir témoigné à Amiens, Jean-Luc Bouilleret est encore éprouvé par toute cette histoire. “C’est une affaire douloureuse pour tout le monde. Mes premières pensées ont été pour les victimes. Je n’ai eu connaissance des faits précis que le jour du procès. Je suis catastrophé.” L’évêque de Besançon où il a été nommé en 2013 à la suite de Monseigneur Lacrampe avoue avoir reçu des lettres d’un certain nombre de personnes qui lui ont lui témoi- gné leur soutien. “Je n’ai jamais senti, tant du côté d’Amiens que

du côté de Besan- çon, que l’on met- tait en doute ma parole. Avec les membres de mon conseil, nous nous sommes interro- gés sur la néces- sité d’une com- munication suite à cette histoire. Finalement, nous avons jugé que ce n’était pas utile.” C’est la première fois que Jean-Luc

Jean-Luc Bouilleret, évêque de Besançon : “Mes premières pensées ont été pour les victimes.” (photo D.R.).

Une affaire douloureuse pour lui.

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